mercredi 16 mai 2012

Eccu, Corse-Matin apre un novu forum : "Reconnaissance de la littérature corse"

Que se passe-t-il de vraiment important en ce moment dans le Monde ?

Et bien ceci : Corse-Matin (ou La Corse/Votre hebdo) a ouvert le 15 mai 2012 un nouveau forum sur son site Internet avec la question suivante (qui touchera tous les visiteurs de ce blog) :

Qu’est-ce qui manque à la littérature corse pour être reconnue?

La Corse est la région où l’aide à l’édition est la plus considérable. Les éditeurs peuvent ainsi, avec une présentation parfois luxueuse, publier des ouvrages qui touchent à tous les domaines, de l’histoire à la poésie, du conte au roman, de l’expression en langue corse à la science, de l’ethnologie à l’essai.
Pourtant, cette bonne santé n’est qu’apparente, car le livre corse n’arrive pas à franchir les frontières de l’île. Pourquoi ? On peut se poser la question.

Voilà une bonne question, non ?

Alors, pour faire court, il y a trois endroit où la question est discutée :

- le forum de La Corse/Votre Hebdo (déjà 8 messages, et deux dialogues entamés)

- la page Facebook de Norbert Paganelli qui a relayé l'affaire

- ma page Facebook

Vous avez l'embarras du choix (ce billet est donc le quatrième lieu numérique public pour discuter de ce sujet) ! Participez (si vous le voulez, bien sûr...)

Attention, le sujet posé par La Corse/Votre Hebdo est celle des moyens efficaces pour faire "reconnaître" la production éditoriale insulaire hors de l'île... (et non discuter - même si tout est permis - d'une définition de la littérature corse, ou de sa reconnaissance dans l'île elle-même).

Pensu ch'ellu hè pussibule di scrive in corsu i vostri cumenti, poichè u prugettu cullettivu hè quellu di una sucietà bislingua.

À prestu, spergu.

11 commentaires:

  1. la première connaissance et reconnaissance de la littérature corse, il faudrait qu'elle vienne de la Corse elle-même, des Corses.
    Il ne suffit pas de multiplier les cercles d'auto-congratulation, d'accointances, de complaisance. Il faut du goût, de la curiosité, de l'exigence, du tri, de vrais lecteurs. Ensuite seulement, pourrait-il y avoir conquête de l'extérieur. Par les meilleurs.

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  2. « Pourquoi le livre corse n’arrive-t-il pas à franchir les frontières de l’île ? ».
    Telle est exactement la question posée dans le texte (et non pas dans le titre).

    À cette question, l'auteur du Codex Corsicæ répond :
    — Parce qu'en Corse, il y en a trop.
    — Trop de livres ?
    — Non ! Trop de frontières.

    Notulina. — Lex primæ scripti : la question du texte, première, l'emporte sur la question du titre, seconde, qui dévie la problématique initiale en y surajoutant les notions de « manque » (ce qui se jauge) et de « reconnaissance » (ce qui se juge).

    Notaccia. — U prugettu cullectivu di sucieta bislinga pò fa nace un infinita di categorie di mezzu parlante. Notwittstanding, thank you to allow us to scrive in corsu. Hè mal fattu ma hè fattu.

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  3. en ce qui concerne l'Islande citée en exemple par Timoleonne (qui c'è çui-là?) il s'agit d'un Etat indépendant, sa langue n'est pas minoritaire chez elle, ni minorée par un "Centre". Cela aide sûrement (et ne suffit sans doute pas)

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  4. Anonyme 13:52, vous faites référence au pseudo d'un des participants au forum de Corse-Matin (Timoleone), mais si c'est un pseudo, il me semble qu'il faut donc respecter cet "anonymat". De même, Anonyme 13:52, je ne vous demanderai pas qui vous êtes.

    Concernant l'Islande, je trouve que vous avez raison, il y a le même nombre d'habitants dans les deux îles, mais la situation linguistique semble différente. J'avoue ne pas la connaître assez. Tout cela me donne envie de lire la fameuse "Cloche d'Islande" de Laxness (j'ai le sentiment que nous pourrions rapprocher ce livre du "Pasquale Paoli" de Guerrazzi !).

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  5. je ne cherche pas à savoir, je pense avoir deviné, mais je respecte, je respecte.

    l'Islande est également sortie brillamment de la crise financière de 2008 et a retrouvé la croissance. Ce n'est donc pas la Corse ou ce qu'il en reste, mais l'Islande qui étonnne le monde. Avec le même nombre d'habitants.

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  6. que les gens rapprennent à lire ? au lieu de jouer aux zouaves sur les blogs !

    Man Ray

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  7. Man Ray, mais il n'y a jamais eu autant de gens dans le monde capables de lire et écrire. Ou bien, on peut dire aussi qu'il a toujours été très difficile de lire attentivement.

    J'ajouterai à votre vibrant appel : que les gens jouent aux zouaves sur les blogs un peu plus intelligemment (et avec un peu plus de bienveillance, de souci d'une discussion collective, en laissant de côté les bons mots, les jugements expéditifs et caricaturaux, et en ne se réfugiant pas dans le silence dès qu'une opinion contraire à la leur se manifeste).

    A bientôt, j'espère.

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  8. En guise de réponse :

    L’article s’intitule : Should we sacrifice our brains to the Internet?, en correlation avec un livre de Nicolas Carr : The Shallows: What the Internet Is Doing to Our Brains
    « Jordan Grafman, head of cognitive neuroscience at the National Institute of Neurological Disorders and Stroke, explains that, “The more you multitask, the less deliberative you become, the less able to think and reason out a problem (and the) more likely (you are) to rely on conventional ideas and solutions rather than challenging them with original lines of thought. » et un peu plus loin, on lit :
    « Carr noted that one of the greatest effects of the Internet is its ability to capture our attention only to scatter it, ultimately producing a generation whose brains are being better hardwired to scan, skim and multitask, causing a weakening in our ability to read and think deeply in a concentrated manner. »
    → autrement dit, le multitâche, le constant papillonnement dû à l’usage actuel d’Internet, notamment en raison des réseaux sociaux, favorise l’aptitude à mener de front plusieurs tâches en même temps, mais a contrario affaiblit la capacité de concentration et à terme, ce qui est beaucoup plus préoccupant, la capacité de penser par soi-même (et rend donc plus vulnérable à la manipulation et à l’endoctrinement). Noter qu’il ne s’agit pas ici de vues de psychologues mais d’hypothèses formulées à la suite de recherche sur le cerveau et notamment de la prise en considération des zones activées chez les sujets, lors d’un travail sur Internet.


    Man Ray 2


    La médiocrité non argumentée des commentaires publiés sur le supplément de Corse-Matin est affligeante. Lorsque ce que l'on a à dire n'est pas plus beau que le silence mieux vaut se taire.
    L'ennui c'est que peu de gens, très peu, sont capables de s'autocensurer, par simple ignorance. Les auteurs les véritables sont donc confinés dans un espace de plus en plus restreint, le leur, l'isolement, et au diable la volonté, le désir, la pulsion de reconnaissance. Pour quoi faire : flatter l'ego ?


    Man Ray 3

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  9. D'accord avec vous Man Ray sur le fait que ces nouveaux outils numériques induisent d'autres façons (inconscientes) de mobiliser son attention, sa pensée (plus ou moins facilement).

    Mais je reste persuadé qu'un outil dépend aussi de son usages ou de ses usages (le livre, le théâtre, le cinéma, le tableau sont tour à tour, selon les points de vue, des instruments d'émancipation et d'intelligence ou des écoles du vice, de tous les vices).

    Ainsi, je trouve réconfortant de lire chez des penseurs et praticiens du web comme Bernard Stiegler (ars industrialis) ou François Bon (tiers livre.net), notamment, à la fois des analyses et mises en garde lucides à propos des ces outils et des appels à innover, à mieux penser, à penser autrement.

    Quant aux commentaires sur le forum de Corse-Matin, vous condamnez l'intégralité des propos ? Vous ne trouvez rien à sauver ? Comment faire alors ? Où allez-vous exprimer votre pensée sur ce sujet, j'aimerais beaucoup en discuter avec vous, ailleurs qu'ici pourquoi pas.

    La phrase selon qu'il faudrait mesurer la qualité de ce que l'on a à dire avec la "beauté du silence" ne me convient pas. Nous connaissons tous des silences terrifiants, ou signes d'une insondable indifférence, ou bêtise, ou cruauté, etc. Je crois que nos paroles et nos silences seront toujours et nécessairement imparfaits, donc perfectibles uniquement dans les échanges que nous accepterons de mener avec bienveillance, indulgence, capacité critique et autocritique. (Le jeu des égos est inévitable, il faudra bien faire avec et essayer de conserver le meilleur de nos discussions).

    Non ?

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  10. Non.

    Le silence est l'expression même de la perfection. Ce à quoi nous aspirons tous intimement, le reste d'éden en nous. Exceptés les perturbés congénitaux, qui ne souhaitent qu'un moment de gloire !
    La gloire, celle qui trouve grâce à mes yeux, c'est aujourd'hui savoir se taire et agir, d'abord sur soi.

    Merci M. Renucci votre persévérance est digne d'éloges mais forcément suspecte pour quelques esprits dont nous avons parlé ci-dessus.

    Man Ray 4

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  11. Cher Man Ray, nous sommes donc totalement en désaccord, je le crains.
    Je vais persévérer dans ma bruyante erreur et continuer de réclamer d'imparfaits échanges.
    Je conçois que vous puissiez trouver un accomplissement dans le silence (même s'il est paradoxal d'utiliser Internet pour le faire savoir).
    Je conçois plus difficilement qu'on imagine le même rêve ancré en chacun.
    Personnellement, je ne crois pas au paradis (ni passé, ni futur, ni même présent), je veux bien croire à notre désir de ce que certains voudront appeler - et chacun à sa manière - un paradis, pourquoi pas, mais pas à sa réalité.
    Depuis un certain jour face au golfe (d'Ajaccio), j'ai été purgé de cette idée d'une humanité déchue ainsi que de l'idée saugrenue d'une force divine cachée dans le bleu du ciel.
    Bon nous nous éloignons de la littérature corse, peut-être, mais peut-être pas tant que ça : nos rapports avec les livres, les textes, les imaginaires sont en prise directe avec notre conception du monde, forcément.
    Au plaisir de vous lire encore !

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