vendredi 30 mars 2012

Un peu de silence avant la reprise des discussions

Il est apparu que le billet "Cinémas corses : en discussion ?" pouvait porter tort en ce moment aux différentes personnes et institutions mentionnées.

Puisque l'objet de ce blog est d'engager à des discussions qui fassent plus de bien que de mal, il me semble plus judicieux de retirer momentanément ce billet. Cette discussion - que j'ai trouvée par ailleurs intéressante, avec un vrai échange d'informations et d'arguments - reprendra plus tard.

Ah qu'il est difficile de participer à la constitution d'espaces publics où chacun puisse discuter sincèrement, courtoisement !

Pour les prochaines discussions, je demande aux participants dont les oeuvres ou propos sont critiqués ou bien qui prononcent ces critiques de le faire sans excès.

Je reprends ici les mots de Virginia Woolf, déjà cités (et je place en gras ou en rouge les paroles qui me semblent pouvoir servir de principes) :

Nous aurons beau insister sur l'importance d'une neutralité bienveillante ; nous aurons beau nous efforcer de mettre de côté notre identité pendant notre lecture ; nous savons cependant que nous ne pouvons pas nous confondre pleinement avec l'auteur, ni nous absorber pleinement dans ce que nous lisons ; il y a toujours un démon en nous pour chuchoter : "J'aime, je déteste", et nous ne pouvons pas le réduire au silence. C'est même précisément parce que nous avons cette tendance à aimer et à détester que notre relation avec les poètes et les romanciers est si intime, au point de rendre intolérable la présence d'un tiers. Et même si les conséquences sont préjudiciables et que nos jugements sont faux, il reste que notre goût, le nerf sensitif qui nous envoie les chocs, est ce qui nous éclaire le plus ; nous apprenons en ressentant ; nous ne pouvons pas supprimer nos particularités sans déboucher sur un appauvrissement. Mais avec le temps, peut-être pouvons-nous façonner notre goût ; peut-être pouvons-nous le soumettre à une forme de contrôle.

et aussi :

Nous devons rester de simples lecteurs ; nous ne nous donnerons pas cette gloire supplémentaire propre à ces êtres rares qui sont aussi critiques. Mais il reste qu'en tant que lecteurs, nous avons nos responsabilités, et même notre importance. Les normes que nous érigeons et les jugements que nous formons partent dans les airs et se diffusent dans l'atmosphère que respirent les écrivains quand ils travaillent. Une influence se crée qui s'exerce sur eux, même si aucun texte imprimé n'en rend compte. Et cette influence, si elle est avisée, énergique, personnelle et sincère, peut prendre beaucoup de valeur à une époque où la critique ne peut plus s'exercer normalement, où les livres sont passés en revue comme un cortège d'animaux dans un stand de tir, où le critique n'a qu'une seconde pour charger son arme, viser et tirer, et où l'on peut bien l'excuser s'il prend des lapins pour des tigres, des aigles pour des volailles de basse-cour, ou s'il manque complètement sa cible et laisse son coup se perdre sur une vache qui broutait paisiblement dans un champ voisin. Si, derrière la fusillade fantasque de la presse, l'auteur sentait qu'il existe une autre sorte de critique, l'opinion de gens qui lisent par amour de la lecture, lentement et pour le plaisir, et font preuve dans leur jugement d'une grande compréhension mais aussi d'une grande sévérité, cela ne pourrait-il pas améliorer la qualité de son travail ? Et si grâce à nous les livres pouvaient devenir plus forts, plus riches et plus variés, cela vaudrait le coup d'atteindre pareil but.

dimanche 25 mars 2012

Continuons dans le n'importe quoi...

Oui, la "littérature corse" - ainsi que les autres domaines artistiques insulaires (et ce blog, par la même occasion), c'est vraiment n'importe quoi !

(C'est pourquoi je signale à Zazi Cazzimoddu que je censure son message avec un immense plaisir !)

Profitons-en, de ce n'importe quoi.

Ainsi : impossible d'avancer à grandes enjambées dans ma lecture du "Pasquale Paoli" de Guerrazzi (personne ne l'a lu ? quelqu'un veut en parler ?), donc, je me dis, mais que faire ? Que dire dans le 6ème billet du mois (je crois que je vais essayer de tenir ce rythme de croisière, six billets par mois...) ?

Eh bien, je vais dire ceci :

j'ai une envie puissante de lire "La maison des Atlantes" d'Angelo Rinaldi. Le deuxième roman de ce très grand auteur corse. Qui a reçu le prix Fémina. C'est donc (mais peut-être me détromperez-vous) le livre corse qui a obtenu la plus haute distinction littéraire française ! Cela en fait donc l'alpha et l'oméga de cette littérature !! Et en plus, cela se passe à Aix-en-Provence !!! Et cela commence avec une phrase génialissime (je trouve), je la citerai à la fin de ce billet.

Or, je n'ai toujours pas lu ce roman (publié en 1971, éditions Denoël ; je suis donc né juste après que la littérature corse a été officiellement reconnue !)... Non je ne l'ai pas lu. Pas encore. Enfin, cela fait vingt fois que je lis les dix premières pages. Et pourtant j'aime ce livre. Je le chéris. Comme un coffre secret.

Conclusion : voici la dernière page (le narrateur est un ancien avocat, malade, qui écrit ses mémoires, décousues, à l'attention de son fils, qu'il méprise, où il évoque son enfance en Corse, à Bastia) :

"J'avoue que j'ai eu du mal à grimper les étages, tout à l'heure, et que la peur d'une rechute cardiaque je ne la chasse pas de mon esprit. Pour me rassurer, je me dis que, somme toute, ce ne sont que mes jambes qui, maintenant, me trahissent. Elles sont devenues lourdes, enflées, et il me semble, en outre, que mes doigts tâtent un énorme caillou au niveau du foie. J'aurai trop marché aujourd'hui et, de fait, je me suis levé plus tôt qu'un paysan ; je me serais déjà couché si je n'avais le sentiment, en regardant ces feuillets épars sur mon bureau, que toute heure distraite à cette tâche est perdue à jamais, qu'elle marque un glissement vers l'abdication, vers le renoncement à la compréhension de ce que je fus, et qui m'apparaîtra bien, à force de patience, si je me fouette pour avancer, dominer ma fatigue et ma paresse.

Cependant, mon malaise est trop fort pour que je travaille avec profit dans cette voie.
J'ai envie d'une solitude où mon corps ne serait plus que la béatitude d'un présent sans mémoire, délivré de toute douleur physique, de tout souvenir.

Je vais me reposer, étendre mes jambes, qui pèsent de plus en plus, sur le canapé, et puis les masser ; en faisant ce geste, je penserai à Saveria qui m'attendait dans la cour de récréation. Malgré les lourdeurs dont elle se plaignait, elle n'a jamais, que je sache, souffert du coeur. Voilà ce que je me répète, en tout cas, pour me retenir de téléphoner à mon médecin. Puisque je n'ai pas le goût d'écrire, ce soir, je me tournerai vers ma mère ; je tenterai de la retenir, comme lorsqu'elle passait devant l'église Saint-Roch en sortant du lycée où je l'avais reniée, mais je crains qu'elle ne m'écarte à nouveau de son chemin et ne m'abandonne à mon univers de remords - le plus stérile de tous car, enfin, le remords, que change-t-il au passé ?
"

Je suis vraiment ému par cette simplicité, les mots sincères, les douleurs physiques et morales dites si sobrement, la mort en sourdine qui attaque, les petites marques d'oralité dans la confession écrite, le présent, illusoire éternité, des derniers verbes, etc.

A mettre en relation avec le ton ironique, cruel du début du livre :

"Je tente ici de tenir la promesse que je me dis à moi-même quand j'avais un urinal entre les jambes, et guère d'autre distraction que de diriger précautionneusement entre les plis des draps, mes pets intimes vers la sortie."

Tiens, tiens, cette première phrase de la "Maison des Atlantes", elle me fait penser un petit peu au travail du blogueur...

samedi 17 mars 2012

"Eloge de la littérature corse", lu par Annie Drimaracci

Merci donc infiniment à Annie Drimaracci (dont il fut question ici et ici sur ce blog) pour cette lecture, si précise et personnelle du livre de ce blog, "Eloge de la littérature corse". A discuter, bien sûr.

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J'ai enfin lu votre Eloge de la Littérature Corse, pardonnez-moi d'avoir mis si longtemps à vous faire signe ; je vous avais promis que je vous donnerais mon avis avec la même sincérité que vous m'aviez donné le vôtre, donc le voici à bâtons rompus.

- "E-Li-Co"...ou Eloge de la Littérature Corse...chemin faisant dans ma lecture, j'ai rencontré tellement de pistes à suivre, de références de livres et de réflexions autour de ces livres, que le mot "Oulipo" m'est venu...Oui, ce blog, lu de façon linéaire, m'ouvre tellement de possibles, fait naître tellement d'envies de lectures, que je me suis dit qu'il était pour moi, en tant que lectrice, un véritable "ouvroir de littérature potentielle", d'où par glissement, l'envolée de "l'E-Li-Co" !

- Ce blog devenu livre m'a tout de même fait sonder la profondeur de mon ignorance - je l'avais déjà évoquée devant vous- en matière de littérature corse. Mais une fois la honte de cette méconnaissance surmontée, j'ai éprouvé une vraie joie à l'idée de tout ce que j'avais à découvrir. Cette perspective est très stimulante et réconfortante. C'est Sénèque je crois qui disait que toute chose a deux poignées, aussi faut-il savoir saisir la bonne. J'ai lu récemment La Lettre Ecarlate... Rien à voir bien sûr avec la littérature Corse, mais après m'être demandé comment j'avais pu si longtemps passer à côté de ce texte, je me suis réjouie de cette rencontre tardive.

- En lisant rétrospectivement le livre-blog, je trouve que l'on a aussi l'impression d'arriver après la bataille, on ne peut s'empêcher de regretter de ne pas avoir suivi vos traces de lecture au moment où vous les donniez, on suit avec intérêt les échanges qui ont eu lieu, mais un peu hors-champ, et l'on se dit qu'à tel ou tel moment, on aurait bien aimé ajouter un peu son grain de sel ! Autre sentiment pour moi, la "pinzuta" d'être toujours "à côté", incapable que je suis d'écrire, parler, comprendre la langue corse. Mais -saisissons la bonne poignée ! - j'ai lu de nombreux échanges et commentaires en Corse, et j'ai adoré cette langue écrite, je l'ai apprivoisée, et curieusement mieux comprise que lorsque je l'entends parler. Premiers pas donc, peut-être, vers une exploration plus approfondie et une vraie rencontre. Un jour je l'espère, je prendrai, j'aurai le temps de cet apprentissage.

- J'ai aimé les échanges avec Marcu Biancarelli, à côté de qui je m'étais trouvée l'été dernier lors d'une journée du livre corse à Lévie. Et j'ai trouvé beaucoup d'humanité et de simplicité dans ce qu'il écrit dans le blog.

- La postface de M-J Vinciguerra est superbe. Quel homme brillant et érudit !

- J'ai aimé la liberté de ton et la qualité de votre réflexion. On entre de plain pied dans une pensée profondément littéraire mais limpide, accessible, sans aucune ostentation, sans le moindre "intellectualisme", votre approche est fraîche, vivifiante, accueillante. Je me suis dit que vous apportiez quelque chose de vraiment particulier. Ne seriez-vous à la littérature corse et au blog littéraire ce que Philippe Lejeune est à l'autobiographie ? J'ai perçu des points communs dans le ton, la bienveillance, l'ouverture d'esprit, l'écriture.

- J'ai été particulièrement intéressée par le questionnement qui revient souvent autour de la définition de la littérature corse. Vous aviez d'ailleurs abordé cette question en janvier à Aix. J'apprécie beaucoup votre vision très humaniste et généreuse de ce qu'est cette littérature. Le contraire du repli sur soi, et dans le même temps, une compréhension et un respect profonds à la fois pour sa singularité et sa diversité.

- J'avais je crois d'autres choses à dire mais elles m'ont pour le moment échappé ! A suivre, donc !

Merci pour ce beau voyage et pour les désirs qu'il me donne d'aller plus loin.

Ah oui, l'autre chose que je voulais dire m'est revenue à l'instant...
Cette façon que vous avez d'interroger en profondeur, de creuser cette question de ce qu'est la littérature corse, fait écho à une question qui est au centre de mes préoccupations et interrogations du moment : quels sont, de façon plus générale, les rapports entre l'écriture et la notion d'insularité ? Je veux dire -pardonnez-moi si ce n'est pas très clairement exprimé- toute démarche d'écriture n'est-elle pas insulaire, l'île étant alors la métaphore même de l'écriture ? D'autres bien plus virtuoses que moi ont déjà dû plancher sur le sujet, mais j'avoue que je tourne d'autant plus autour de cette question que j'écris beaucoup plus facilement lorsque je suis en Corse que sur le continent et que ce constat a fait surgir un certain nombre de réflexions à ce sujet...Ce qui ferait ainsi la singularité et l'intensité, ou la densité de la littérature corse en ce qu'elle serait insulaire à double titre, par sa nature même de littérature, et par son identité corse...Qu'en pensez-vous ?

vendredi 16 mars 2012

Relance d'une discussion : que faire au Salon du Livre de Paris ?

Est-ce si utile que cela de proposer quatre jours de signature simple ?

La vitrine de la production littéraire insulaire n'a-t-elle pas besoin d'animations et de discussions ?

Ne faudrait-il pas accueillir dans ces manifestations des livres "corses" édités par des éditeurs non insulaires (Marie Ferranti, Angelo Rinaldi, Jean-Noël Pancrazi, Jérôme Ferrari, et d'autres) ?

Exemples de propositions d'animations :

- mettre en avant les livres qui ont reçu des prix littéraires insulaires ou non durant l'année écoulée, c'est déjà un signe de reconnaissance (interne par les prix insulaires, à faire connaître à l'extérieur). Avec interview de l'auteur, de l'éditeur, avec des membres des jurys, des lecteurs ?

- la prise de parole des étudiants de l'université (de Corte ou d'ailleurs) qui ont soutenu un travail (Master, Thèse) sur des livres corses durant l'année écoulée : nous aurions publiquement un état des lieux de ce qui s'étudie dans la recherche, + discussion avec qui veut ?

- quelques critiques littéraires (parmi ceux qui écrivent tout au long de l'année dans la presse et les revues insulaires - ou non) pour faire un panorama des livres chroniqués, importants, durant l'année écoulée, + discussion ?

-...

Dite a vostra...

samedi 10 mars 2012

In furia... : des événements extraordinaires et scandaleux

... chì u tempu ùn l'aghju micca, eiu cume voi.

Allora:

- dumane, nant'à France Culture, duie ore d'interviste/spassighjate è di dibattitu (Bastia, Corti, Aiacciu, Isule sanguinarie), incù artisti è creatori : Marie Ferranti, Laure Limongi, Vannina Bernard-Leoni, Pierre Gambini, Jérôme Ferrari, Mélissa Epaminondi è Jean-Noël Pancrazi. Piombu ! Ghjè quì, cliccate, cliccate, sentite è po fate i vostri cumenti... no ? En corse ou en français, puisque les Corses sont multilingues.

- in Pariggi, u Salone di u libru, l'editori corsi nant'à u stand di a Cullettività Corsa : fantasticu ? INNÒ !! Un scandalu ! Et pourquoi ? Eh bien, encore une fois parce qu'il n'est nulle part prévu une quelconque prise de parole publique collective, aucun événement (conférence, atelier, débats, lectures, musique, vidéos...), sur le stand. Rien que des signatures, des signatures, des signatures... C'est beaucoup trop peu pour donner à voir la vie réelle de la littérature corse et pour la démultiplier en la mettant en connexion avec les autres expressions littéraires. Et il serait passionnant d'ouvrir à d'autres expressions artistiques.

- suite du mystère littéraire corse le plus intéressant du moment : qui est l'auteur de "Ode à la Corse" ? Antoine de Saint-Exupéry ? Pierre Costantini ? Quelqu'un d'autre ? Mais bien sûr que la réponse à cette question est d'une importance considérable ! Allez, l'enquête collective se poursuit : ici.

jeudi 1 mars 2012

"Septième ciel", Ghjacumu Thiers : un parè di GML

Avec une grande joie (et beaucoup de reconnaissance), je publie ici une opinion (positive et négative) de GML sur le dernier roman publié de Ghjacumu Thiers, "Septième ciel" (2009, Albiana : vous pouvez lire les 12 premières pages gratuitement). (Je crois qu'un prochain est en cours d'écriture, personnellement je l'attends avec impatience, mais quand sera-t-il publié ?)

"Septième ciel", n'aghju parlatu quì qualchi anni fà, pudete leghje trè picculi biglietti "1", "2" è "3". È nisunu cumentu ! Ed avà a discussione principia... o chì piacè !

(AJOUT DE 11:46 : Mais enfin, où avais-je la tête ? Voici deux liens vers des analyses (différentes) du roman "Septième ciel" :
- celle de Pascal Ottavi (sur ce blog)
- celle de Paulu Michele Filippi (sur le forum de Musanostra))

N'hésitez à dire ici comment vous avez lu ce roman de Thiers, comment vous avez été déçu (comme GML ou comme d'autres avec qui j'en avais discuté, mais uniquement en privé) ou emballé.

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Ghjacumu Thiers hè un autore bastiacciu natu in 1945. Hè prufessore à l’università di Corsica, militante culturale è hè statu un autore di a rivendicazione culturale di l’anni 70.

In issu rumanzu parechji parsunnaghji sò messi in scena, da u pulizzieru corsu chì stà in cuntinente à una pinzuta calda cum’è a brusta passendu per un talianu chì stà in Corsica è un coppiu di bastiacci. Tutti issi parsunaghji sò accolti pà un ora ind’un aviò chì face a lea trà Nizza è Bastia. Ogn’unu t’hà i so capatoghji, nimu discorre cù l’altru è u rumanzu prisenta i pinsamenti di tutti. A narrazione hè fatta a prima parsonna à quandu in corsu, à quandu in francese o in talianu è à quandu in SMS. I sughjetti trattati dipendenu di ciò chì passa in capu à i passageri è sò varii. A storia si sbucina in giru à a vistica d’un criminale guaittatu da u cummisariu Antoni.

In fatti ammintendu sughjetti varii cum’è a spalluzzera, e spartizione, a lingua è a cultura corsa, l’identità corsa, a citadinità di pettu à a paisanità, a pulitica è a viulenza pulitica Thiers perde appena di a so alta qualità literaria. I parsunnaghji sò guasgi tutti caricaturali cum’è Antoni chì stà piattu daret’à u so Nice-Matin è chì hè rimarcatu da tuti o u paisanu ultra campanilistu o ancu un corsu azezu fragicu chì volta à more in Corsica o un miltiatnte di u 70 chì hè sempre militendu pà un sì o pà un nò. Issu rumanzu psicologicu lascia sicondu mè una piazza troppu impurtante à a psiculugia à dispettu di a storia conta. Ma a critica ùn pianta quì, chì Thiers in più di perde si in varie tematiche si perde (o piuttostu perde u littore) in u bagnu di culura generale tremenda. Face rifarenza trà altru à autori slavi chì ùn si sà mancu chi mondu, o a l’idrufubia di a filetta. Adopra una lingua ch’ùn hè manc’appena cuerente ma hè nurmale chì dipende di i varii parsunnaghji. A littura ne diventa ancu guasgi difficiule è u lessicu ùn hè micca sempre faciule. Inquant’à a storia hè semplice, senza risalti maiò guasgi senza intaressu.

Per compie si pò dì chì Thiers ci prisenta un opara d’un intaressu culturale è rivendicativu tremendu ben chè caricaturale pà u bisognu di u rumanzu. Invece pò omu quantunque rigrittà chì iss’autore d’un gran geniu literariu è scientificu scrivessi un rumanzu per trattà di sughjetti simuli. Issu rigrettu hè doppiu chì s’aspittaria documenti scientifichi d’una parte è un rumanzu più rumanescu (s’ellu si pò dì) da quill’altra.


GML