mardi 28 février 2012

On relaie : Isula, un nouveau site de création et de réflexion littéraire

Rapido le zoo, aujourd'hui :

- je furète la Gazetta di Mirvella, je tombe sur un message qui renvoie à un article (à propos de la conquête de l'espace par les Américains et les Chinois) sur un nouveau site intitulé "Isula". Je feuillette (on peut encore dire cela ?) les différents billets, il me semble reconnaître la pâte de quelques uns des participants de la Gazetta. A peine le temps de rajouter un lien dans le rubrique de mon blog renvoyant vers "Isula" que sur Facebook, "Petra Alta" me demande de cliquer "ami" sur la nouvelle page Facebook du site "Isula". Reste les bonnes raisons pour bien d'autres que moi d'aller vers ce nouveau site : des poèmes, des proses, des réflexions, des discussions ; et notamment des "critiques littéraires" (sur Jean Nicoli et H. P. Lovecraft) ! Mais aussi le projet global du site :

"Un spaziu novu novu per quelli chì volenu sparte scritti, puesie, musiche, idee, cunniscenze, passione in lingua corsa...un spaziu per quelli chì volenu amparà o trasmette...pianu pianu s'hà da custruisce per u piacè di tutti spergu è cù tutti :)"

- Oui, Lovecraft, rappelons qu'il est un des auteurs majeurs de la jeune littérature corse (Marcu Biancarelli en parle dans sa "Cusmugrafia", pastiche son écriture dans "51, Pegasi", etc. ; Frédéric Antonpietri chante ses poèmes ; une discussion a réuni ces deux artistes à l'Université à Corti ainsi que deux enseignants-chercheurs, Florence Mattei et Mathieu Graziani ; d'ailleurs si quelqu'un sait si cette discussion a été filmée, qu'il me le dise, merci).

- Ah une chose, avant de citer une page ou deux de Lovecraft qui me comblent de joie et d'aise (même si j'ai bien autre chose à faire qu'à vous amuser sur ce blog qui est un véritable tonneau des Danaïdes !), oui une chose : je suis le martyre le plus sympathique de la cause littéraire corse, et ce n'est pas pour me vanter que je dis cela (que celui qui ne sente pas l'ironie amusée de cette fin de billet m'envoie ses injures par message privé, merci), et je vous le prouve tout de suite. Trois frustrations, monstrueuses, oui trois, en quelques jours :

1) nous lançons une discussion à propos du film de Thierry de Peretti, "Sleepwalkers" (et une seule personne - que je connais très bien - y participe ??!! Mais tout le monde se fout des arts corses alors !! (pour pasticher un célèbre écrivain insulaire mondial, souvenez-vous). Bon, allez, vous pouvez vous rattraper en allant y voir maintenant, je vous embrasse ;

2) je me fends d'une lecture personnelle et d'un billet positif/négatif à propos du dernier livre de Marie Ferranti, une discussion s'engage sur le mur de Marie Ferranti, cela commence bien (à propos de différentes visions de la littérature) mais cela tourne court et plus rien !!! Bon allez, c'est par ici ;

3) Je cherche à savoir, avec d'autres, si oui non le poème "Ode à la Corse" est bien de Saint-Exupéry, ou de Pierre Costantini, ou de quelqu'un d'autre, et on me dit que le sujet est inintéressant ou que mon avis n'intéresse personne !!! Incroyable ! Bon allez, je ne ferme pas la porte... Je vous embrasse.

Passons à Lovecraft (auteur majeur de la littérature et des arts corses, nous sommes bien d'accord) :

... désolé, je ne remets pas la main sur les bouquins en question... une autre fois ?

(AJOUT de 15:53 : finalement, je vais citer la phrase de Lovecraft analysée dans l'article présent sur le site Isula, article signé Muzzucanu ou Agustinu Power, je ne sais pas trop ; cela me paraît intéressant de voir ce jeu entre la profusion de qualification et description du Mal et la volonté de cacher l'essentiel, de ne pouvoir le nommer :

"Eccu, mi ci voli dunca à compia, è postu ch’e’ ni ghjungu à a fini di ‘ssa pìccula intarvinzioni, è ch’e’ parlu di a nuvella, ùn mi possu impidì di lacavvi cù ‘ssa frasa furmidèvuli chì chjudi tutti sti categurii stilistichi ch’aghju pricisatu, una frasa amblemàtica s’e’ possu dì di a scrittura di Lovecraft, è ch’ugni scrittori avaria vulsutu caccià un ghjornu da i so matriculeri : « St’umbra schifizzosa paria à u me spìritu sbandatu un ritrattu mustruosu, una caricatura prascita sciuta da un sunniacciu, una figura sacrileghja di ciò ch’era statu Denys Barry. »

« Di ciò ch’era statu Denys Berry »… pinseti. In u spaventu di Lovecraft, l’omu sacrificatu, l’omu minuzzatu perdi a so umanità, è duventa solu… una cosa, calcosa, un affari senza nomu, senza parolla pà discriva u so statu, duventa l’Indicìbuli, « the Unnamable »… È à traversu u sunniacciu, à traversu a scimizia, cumparisci dunca tuttu ciò chì u spiritu rifusa di furmulà, o chì a lingua s’intardisci di dì. Stunanti chì ciò chì ci ferma u più, à a surtita di st’universu infinitu di parolli, stu furmiculaghju d’aghjettivi varii à più pudè, stunanti chì a figura stilistica a più prisenti ind’è guasgi tutti i littori quandu si compii à H.P.Lovecraft, fussi ghjustappuntu a putenza di ciò ch’iddu piazzaia… al dilà di a sprissioni, al dilà di ciò chì ugni linguaghju umanu pudarà mai discriva."

Si après un tel billet, je ne reçois pas ma médaille en chocolat, c'est à désespérer, non ?

(AJOUT DU 29 février : la voilà, la voilà !! la médaille en chocolat !!)

lundi 27 février 2012

Napoléon ! Napoléon !

J'avoue tout de suite n'avoir jamais ressenti d'adoration pour Napoléon Bonaparte et être assez irrité en règle générale par le fait d'admirer béatement qui que ce soit. Il m'a toujours semblé qu'on pouvait admirer, certes, mais sans perdre de vue qu'un "génie" est tout de même aussi, toujours, le fruit d'un époque et d'un milieu, bref, qu'un individu génial est aussi une création collective.

(A propos de cette idée, voir ici une opinion de l'écrivain Pierre Bergounioux.)

Donc, il y a bien des oeuvres et des êtres admirables. Ou fascinants (ce qui inclue donc des oeuvres et êtres moralement troubles ou condamnables). Et Napoléon Bonaparte fait certainement partie de ces deux catégories (même si nous serons pas tous d'accord).

voulais-je en venir ? A deux lectures concernant des ouvrages consacrés à Napoléon Bonaparte :
- "Napoléon Bonaparte", de Pascale Fautrier, Folio Biographies, Gallimard (2011)
- "Une haine de Corse", de Marie Ferranti, Gallimard (2012)

J'ai lu les deux livres avec un très grand plaisir. Ce sont deux "portraits biographiques", chacun choisissant de raconter à grand traits toute la vie de Napoléon Bonaparte afin d'en saisir l'essence et l'importance historique. Le premier ouvrage le fait dans une optique historique explicite mais ne s'interdit pas de "mettre en scène" quelques journées particulières de la vie de Napoléon, journées cruciales selon l'auteur. Le second se présente comme une "histoire véridique" tout en exhibant le travail et l'esprit de la romancière.

Venons-en au fait : qu'est-ce qui m'a positivement passionné dans le "Napoléon Bonaparte" de Pascale Fautrier et qu'est-ce qui m'a relativement déçu dans l'ouvrage de Marie Ferranti ?

Peut-être ceci : sentir chez Pascale Fautrier un point de vue assumé d'interroger la valeur pour nous aujourd'hui (habitants des démocraties occidentales) du parcours d'un homme qui pour la première fois a montré que n'importe qui pouvait occuper légitimement le pouvoir :

"Le petit caporal devenu empereur incarne exemplairement et originairement, à ses propres yeux et pour tout le siècle (et même le suivant), les chances de l'individu dans une société ouverte par la victoire de la volonté et la destruction des castes féodales. Ce père tutélaire du personnage romanesque crée une gloire d'un genre entièrement nouveau, totalement liée à la promesse démocratique de la Révolution : celle d'un n'importe qui s'arrogeant une souveraineté et une liberté d'action (une puissance) non garanties a priori par sa naissance et dignes d'un grand récit.
Le paradoxe pourtant - car il y a en effet un "pourtant" ("Quel roman pourtant que ma vie !") - est qu'en réalité Napoléon Bonaparte est de naissance et par éducation un homme de l'ancien monde. Toute son action politique tendra d'ailleurs à opérer ce qu'il appelle une fusion entre l'"aristocratie" et la "démocratie" : "la démocratie élève la souveraineté, l'aristocratie seule la conserve", expliquera-t-il à Las Cases." (pages 15-16).

Lorsque j'ai refermé "Une haine de Corse", je me suis demandé, malgré tout le plaisir pris à lire ce "roman-conversation", pour quelle raison (autre que de céder finalement à la fascination devant Napoléon Bonaparte) l'auteur avait décider de "raconter, a modo mio, cette histoire extraordinaire" (p. 12).

Mais d'abord, voici les points qui ont rendu ma lecture de "Une haine de Corse" très plaisante :

- l'impression de lire une "conversation". L'auteur met en scène ses discussions avec plusieurs personnes réelles (l'angliciste et historien Francis Beretti et sa mère essentiellement, mais aussi un ami psychiatre). C'est souvent très drôle, la vie semble s'introduire par effraction, de l'imprévisible surgit (alors que toute l'Histoire, elle, est plus que connue).

- cette conversation est celle de l'auteur avec son lecteur, aussi. Ainsi, Marie Ferranti semble ouvrir son atelier d'écriture. Elle évoque plusieurs fois l'écriture de son ouvrage, ses difficultés. Le procédé n'est pas nouveau (voir, très récemment, le livre de Delphine de Vigan, "Rien de s'oppose à la nuit") mais je trouve qu'il est utilisé ici avec assez de finesse : entre la première et la dernière page, une petite dizaine de réflexions sur le genre du roman, les caractéristiques de l'écrivain, le rôle de la littérature semblent dessiner un portrait en creux de la romancière elle-même.

- la "fascination" avouée de l'auteur pour son sujet précis - la haine (plus justement, "l'inimicizia") qui lia deux Corses aux parcours politiques exceptionnels, amis d'enfance, à savoir Napoléon Bonaparte et Charles-André Pozzo di Borgo (le premier va clore la Révolution française et se faire Empereur ; le second va oeuvrer à faire battre le premier et contribuer à rétablir la monarchie en France) -, cette fascination a sa source dans un goût explicite pour le paradoxe : "Entre autres choses, j'aime les paradoxes. Ainsi, je tiens que rien ne donne l'idée de l'éclat et de l'ampleur d'une victoire comme d'en observer les effets chez les vaincus" (p. 208). De fait, le "point de vue étriqué de la haine que Pozzo et Napoléon se vouaient, cette réduction - qui est le contraire de l'épopée - me fascinait" (p. 11).

- ce qui m'a beaucoup plu enfin ce fut de lire un livre de lecteur et de spectateur : Marie Ferranti cite beaucoup de livres, historiques, poétiques, romanesques, évoque des peintures (de Gros, de Mantegna). Cette profusion permet d'aborder le sujet par bien des aspects et points de vue variés. Là encore une impression de vie m'a saisi. Le lecteur (comme elle l'engage parfois à le faire) peut piocher dans l'ensemble pour se faire sa propre opinion.

Cependant, j'ai ressenti de la déception pour plusieurs autres raisons :

- le regard sur Napoléon, même à partir du point de vue "étriqué" de la haine avec Pozzo di Borgo, me semble sans cesse être obnubilé par cette fascination face au Destin du Génie. Le regard paradoxal n'aboutit pas à remettre en cause ou en perspective la figure napoléonienne : il reste cet homme unique et terrible qui gagna tout et perdit tout. Les remarques sont nombreuses à propos des "signes" annonciateurs de catastrophe ou au contraire de victoire, à propos de la "bonne étoile" qui guide le héros, ou des "dieux" (de la guerre) qui le soutiennent ou l'abandonnent, à propos du "fatum" auquel croyait Napoléon.

- le jeu entre fiction et réalité semble n'être qu'un jeu, finalement. Ou plutôt une parenthèse, que l'auteur referme sans trop de regret ("je quitte avec un peu de tristesse Napoléon, Pozzo, etc...", p. 354). La référence à la littérature conçue notamment comme "jeu" est explicite dans l'Avertissement au lecteur, mais il ne dérange pas beaucoup l'histoire et la légende.

- la raison principale de ma déception est que le livre ne semble pas vouloir suivre une de ses propres perspectives : la voie critique. Marie Ferranti cite un propos de l'universitaire Antoine Compagnon, page 81: "La littérature est d'opposition : elle a le pouvoir de contester la soumission au pouvoir." Cette citation est utilisée pour évoquer les "Mémoires d'outre-tombe" de Chateaubriand. Mais je ne vois pas que "Une haine de Corse" ait réussi à porter une contestation. Il y a bien quelques allusions à notre époque contemporaine, à sa médiocrité (sur un mode de déploration : personne ne revendique de "Maître" aujourd'hui, la littérature n'a plus aucune valeur aux yeux des gens de pouvoir, le monde littéraire est obnubilé par les chiffres de vente). Mais la figure du pouvoir n'est pas contestée, elle n'est que "racontée", une énième fois.

Ainsi, je vois finalement ce livre comme une "contemplation inutile". Ce sont les mots de l'auteur qui évoque l'activité principale de Napoléon à Sainte-Hélène : "À Sainte-Hélène, Napoléon vit dans la nostalgie du passé, dans la permanence du désastre, du ciel bouché, dans le temps de la contemplation inutile, celui où les augures ne voient plus les étoiles" (p. 150).

A cela, je voudrais opposer deux voies différentes.

D'abord celle empruntée par Marie Ferranti elle-même : la fiction romanesque. Et notamment "La princesse de Mantoue" qu'elle évoque justement dans les pages 150 et 151. Il me semble que sa littérature est bien plus forte et émouvante, et efficace pour contester et animer nos imaginaires, lorsqu'elle modèle des figures bien à elle. L'auteur évoque dans ces deux pages sa visite "ratée" du Palais Saint-Georges à Mantoue, "pour voir La Chambre des époux de Mantegna." Mais le palais est vide, à cause de la razzia napoléonienne ! Et la guide ne la laisse qu'à contre-coeur regarder encore un peu - "à la dérobée" - les fresques de Mantegna ! Et il me semble que ce sont les conditions rêvées (et non à déplorer) pour laisser se déployer l'imaginaire et le désir. Hors de la violence de la fascination devant le réel historique. Voilà, qui me donne envie de relire de toute urgence "La princesse de Mantoue".

Une deuxième voie me paraît être l'interrogation sur ce que nous voulons aujourd'hui collectivement. Pour finir ce billet (aux opinions éminemment discutables, bien sûr, n'hésitez pas), je voudrais citer encore quelques phrases de l'ouvrage de Pascale Fautrier :

"Ce récit entend mettre en cause le mythe du chef, né pour l'être, "appelé" par sa supériorité supposée à gouverner ses semblables. On remarquera que le pamphlet (et il y en a eu) conserve, quoique inversée, cette même logique essentialiste qu'on conteste ici : il était mauvais, nous explique-t-on, parce qu'il était par nature un tyran, un homme vénal, brutal, cynique, etc. Au contraire, on analysera la formation du caractère de Napoléon Bonaparte et ses évolutions sans préjuger de son exceptionnalité et de sa vocation à la gouvernance, sans diminuer non plus ses mérites lorsqu'ils sont attestés. Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné les hommes se laissent gouverner par un seul ? C'est à ce vieux problème de l'aura du "dirigeant" qu'on tâchera d'apporter ici non une réponse, mais des éléments d'appréciation qu'on souhaitera les plus dénués possibles de parti pris" (p. 23).

Et encore :

"La question se pose aujourd'hui de savoir si nous croyons toujours à la possibilité effective de la liberté, de l'égalité et de la fraternité censée en découler : sommes-nous encore capables de désirer une souveraineté politique partagée dont chacun sent bien qu'elle ne se réalise ni dans l'individualisme consumériste plus ou moins paupérisé auquel les masses "démocratiques" semblent vouées, ni dans les trois minutes de célébrité que la téléréalité concède aux plus ou moins anonymes, ni dans la lointaine Europe aux anciens parapets et à l'insuffisant fonctionnement démocratique. Sommes-nous capables de désirer devenir de "grandes existences individuelles" sans aspirer au gouvernement despotique ?" (p. 20)

Je répète encore une fois que je ne présente dans ce billet qu'une lecture subjective, et que mon plus cher désir est d'en discuter avec qui le voudra bien.
(AJOUT DU mardi 28 février 2012 : la discussion a commencé sur le mur Facebook de Marie Ferranti, à bientôt !)

lundi 20 février 2012

"Ombre di guerra" di JY Acquaviva : un parè di GML

Merci beaucoup à GML pour l'envoi de sa lecture du premier roman de Jean-Yves Acquaviva, "Ombre di guerra" (Albiana).

Jean-Yves Acquaviva hè un autore oghjincu natu in 1969 in cuntinente hè chì hè vultatu à campà in u so paese quand’ellu era giuvanottu. A lingua corsa l’hà fattu divintà a so lingua materna cum’ellu l’hà scrittu nant’à u blog « pour une littérature corse ». Hè un novu autore chì ha pubblicatu per avà une poche di nuvelle, un accolta di puesie è u so prima rumanzu : Ombre di guerra.

Issu rumanzu mette in scena sfarenti parsunnaghji : u principale hè Ghjuvan-Tumasgiu è i sicundarii sò a so mammone Celestina è u so zione Sicondu.

Ghjuvan-Tumasgiu hè un giuvanottu chì hà pocu è micca cunnisciutu u so babbu mortu in guerra di u 40, quand’ellu avia sei anni è a so mamma morta mentre u partu. Hè statu allivatu da a so mammona è u so zione, fratellu di u so babbone mortu in paese, à a fine di a guerra di u 40. Esciutu da una famiglia di pastori chì ùn anu avutu a scelta di a so cundizione, li tocca à andà in Ecchisi à studià, ma li crepa u core di lascià si ghjente è lochi. Per ùn dispiace à a mammona è à u ziu franca quantunque u mare senza accede tutalmente à e so vulintà di vede lu studià u drittu o a medicina ma avviendu si versu studii di storia. In fatti issa disciplina l’hà sempre intarrissatu ch’ella tratessi di a Storia di u mondu o di quella più intima di a famiglia. Una s’ampara in i libri è l’altra in e veghje ma à veghja Sicondu è Celestina ùn palesanu nulla. Ghjè issa curiosità chì muta in brama di verità chì hà da ghjestice u rumanzu, fattu à flashback chì ci portanu da u paese à l’Algeria, passendu per Bastia, Ecchisi è u Chemin des dames è prisintendu ci parsunaghji varii cum’è una mammona corsa, un eroe pinzutu di a prima guerra, un sigantinu talianu o ancu un cullaburatore fascista di a siconda guerra mundiale.

A lingua aduprata hè schietta, senza artifizii cù rivendicazione dialettale appena palese, pare ancu una lingua materna. Aduprendu un stilu lindu è piacevule à leghje ma travagliatu assai per intratene u suspens è ciuttà u littore in l’embiu di i parsunnaghji, issu libru si leghje faciule in a so forma parchì porta, cù geniu, u littore in viaghju ma u so fondu è più difficiule à parcepì. Issa parcizione infatti hè senza difficultà prima, ma arreca quistione esistenziale e prublematiche storiche o famigliale ch’elle sianu, ancu s’è sicondu l’autore « il est vain de chercher plus loin que ce qui est écrit ». Sia ciò ch’ella sia issu rumanzu chì li hè aghjà statu rimpruveratu d’esse troppu manicheanu colpa di e parsunalità di i so parsunnaghji chì sò un pocu troppu caricaturale, si palesa piuttostu esse un rumanzu psiculogicu è micca muralizatore. Ammintendu sughjetti sucetali varii senza entre ci troppu l’autore sà tene a so piazza di scrivanu senza cascà in nisun trappula. U narratore chì hè forse l’autore stessu, ci sparghje i so sintimi, aprendu ci una cria e porte di a so intimità dendu ci cusì u laziu di cunnosce megliu l’autore è l’omu.

samedi 18 février 2012

Enquête en cours : un mystère littéraire !

Ce n'est pas tous les jours qu'on peut (tous) participer à l'élucidation d'un mystère littéraire (qui touche de très près à la Corse, en plus !!)...

Donc : MOBILISATION GENERALE !! (Cependant, vous avez bien le droit de ne pas être intéressé par une telle aventure...)

De quoi est-il question ? D'un poème de Saint-Exupéry intitulé "Ode à la Corse", présent sur le site de Musanostra depuis 2009 et qui commence ainsi :

"Galet posé sur la Méditerranée,
Combien de fois t’ai-je cherché
Dans la mer blanche des nuages !


(...)"

LES QUESTIONS SONT LES SUIVANTES :

- Si ce poème est bien de Saint-Exupéry, quand l'a-t-il écrit ?
- L'a-t-il publié ? Où et quand ?
- Pourquoi ce poème n'est-il pas présent dans les oeuvres complètes de l'auteur dans les deux volumes de l'édition de La Pléiade ?

- Si ce poème n'est pas de Saint-Exupéry, d'où vient l'erreur d'attribution ?

Où en sommes-nous de l'enquête ?

Un des fils du forum de Musanostra est consacré à cette question :
- Patrimoniu100 indique qu'il avait lu ce poème dans une revue d'aviation dans les années 40 (avant la revue "Icare").
- Penserosu rappelle qu'une personne participant à un café littéraire de 2009 organisé par Musanostra avait présenté ce poème dans une version manuscrite recopiée d'un original publié et le tenait fermement pour être de Saint-Exupéry.
- Tancrède Paoletti, comme à son habitude, révèle que la publication de ce poème a été faite de façon posthume en 1953, par les éditions du Joyeux Zouave, sises à Saïgon (qui n'existent plus aujourd'hui, comme de juste), dans un volume collectif, intitulé "Odes à nos régions".

J'ai envoyé la question qui nous occupe à Madame Chantal Ridgway, qui travaille pour la Succession Antoine de Saint-Exupéry, et qui indique n'avoir pas connaissance de ce poème. Information qu'elle a transmise elle-même sur le forum de Musanostra.

Et maintenant, je crois me rappeler avoir lu ce poème dans une rubrique de Corse-Matin qui était tenue par Dominique Mondoloni (mais je ne me rappelle plus quand, désolé). "Ode à la Corse" y était présenté comme un poème de Saint-Exupéry, là aussi.

Je ne crois pas cette recherche anecdotique (l'intervention de Tancrède Paoletti le montre bien) et j'espère que nous aurons bientôt d'autres informations (des documents précis, par exemple) grâce à vous tous et bien entendu d'abord grâce à la personne qui lors du café littéraire de 2009, présenta ce poème.

A très bientôt !

Un deuxième débat s'est aussi ouvert sur la "qualité" de ce poème : beau, très beau poème, ou pensum, poème convenu et raté ? Un poème qui cadre bien avec le style et l'esprit de Saint-Exupéry ou pas du tout ? Là encore, vos réactions - courtoises et productives - sont attendues.

(Bien sûr que nous sommes en pleine littérature corse !! Voir un premier écho à ce poème sur ce blog : http://pourunelitteraturecorse.blogspot.com/2009/04/litterature-en-corse.html)

jeudi 9 février 2012

Une fois n'est pas coutume

Une fois n'est pas coutume, mais je profite de cet espace pour engager les lecteurs à s'exprimer comme spectateurs d'un film corse récent et à prendre connaissance d'une petite vidéo de 5 minutes dans laquelle deux spectateurs discutent de ce film.

En espérant que vous prendrez le temps de voir le film sur Internet (52 minutes) et que vous aurez envie de poursuivre la discussion !

Le film ? "Sleepwalkers" (2010) de Thierry de Peretti.

Les spectateurs qui discutent dans la petite vidéo ? Pascal Génot et moi-même (filmés par Pierre Lafanechère et André Mariaggi).

Les commentaires ? Les vôtres, sur le blog "Corsica Calling" : c'est par ici.

lundi 6 février 2012

Xavier Casanova : Littérature corse

Désolé pour la brièveté de ce (premier) billet faisant écho aux expérimentations inlassables et très drôles et donnant matière à réflexion de Xavier Casanova : on peut le dire la "littérature corse" étant un objet de désir et d'imaginaire, cet auteur/blogueur/lecteur est en train de produire une série de textes, une anthologie foutraque, un langage jubilatoire et désespéré qui ouvrent des horizons merveilleux à l'expression littéraire insulaire.

Grâces lui soient rendues, il faut que je me replonge dans ce "Lamanaccu pasticciosu" abritant (pour l'instant ! il faut continuer !) 9 billets/textes.

Du sang neuf !!

Au plaisir de discuter avec vous d'un tel projet en cours ! Ici ou là-bas.