Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
mardi 15 mars 2011
VERS LA FIN DEFINITIVE DE LA GREVE ?... OUI !
Oui,
les deux précédents billets ("Paulu Miniconi canta "Furtuna fù falsa" et "FOLIE") auguraient déjà de la fin de cette très fameuse grève qui agite la vie littéraire mondiale-corse, si si, ne dites pas le contraire. (Vous ne voyez vraiment pas de quoi je veux parler ? Alors, voyez ici :
- ici
- ainsi que mon entretien avec Norbert Paganelli, sur Invistita (il faut descendre l'écran)
Le 23 février à 11 h 57, j'ajoutai une condition à la fin de cette grève : "je ne briserai cette grève que lorsque les collaborateurs littéraires de Corse-Matin/Corse Votre Hebdo et de Corsica organiseront d'une façon ou d'une autre un débat où chacun désignera les 10 meilleurs livres corses (quelle que soit la langue d'écriture et quel que soit l'éditeur) des vingt dernières années (depuis la publication de "A Funtana d'Altea") !!! L'appel est lancé à la face du monde !!!" Cette demande, je l'avais faite aux très honorables messieurs Fusina Jacques, Biancarelli Marcu, Vinciguerra Marie-Jean présents lors du débat sur la critique à la Librairie Le Point de Rencontre, le 22 février au soir.
Et que vient-il de se passer ce soir, mardi 15 mars 2011 ? Que vient-il de se passer ? Hein ?
Marcu Biancarelli publie sa liste, commentée, sur son blog (après, ou avant, publication du texte dans La Corse/Votre Hebdo ? je ne sais pas... le savez-vous ?) : cliquez ici pour les découvrir !
La liste en accéléré :
- Pascal Marchetti, "Une mémoire pour la Corse"
- Ghjacumu Thiers, "A Funtana d'Altea"
- Ghjacumu Fusina, "E Sette Chjappelle"
- Jacky Biancarelli, "A Tempara 'lli ghjorna"
- Flavia Accorsi, "Ecce Leo"
- Jérôme Ferrari, "Dans le secret"
- Paulu Desanti, "L'ultimi mumenta d'Alzheimer"
- Marceddu Jureczek, "Caotidianu"
- Pierre-Joseph Ferrali, "Davanti à u focu chì more"
et pour la dixième référence, le choix entre :
- Paul-Michel Villa, "La Maison des Viale"
- Nicolas Giudici, "Le crépuscule des Corses"
- Marie Ferranti, "Les femmes de San Stefano"
Ed avà, aghju da risponde à Marcu Biancarelli : a greva hè finita ! Yeeeeepeeeeeee !....
Mais... il faut maintenant que Ghjacumu Fusina et Marie-Jean Vinciguerra nous donnent leur propre liste ! (Et que bien d'autres - vous-même ? - le fassent aussi !) Ce serait génial !
Avec la liste énoncée par Okuba Kentaro le 21 novembre 2010, nous nous approchons des conditions favorables à une discussion des uns avec les autres.
Pour mémoire, la liste d'Okuba Kentaro (qui certes ne répondait pas exactement à la même demande) :
La terre des Seigneurs, Gabriel Xavier Cullioli, DCL
Le berger des morts, Jean-Claude Rogliano, Belfond
Mazzeri, Finzioni e signadonna, Dorothy Carrington, Piazzola
Le crépuscule des Corses, Nicolas Giudici, Grasset
Ecrire en corse, Jacques Fusina, Klincksieck
Codex Corsicae, Xavier Casanova, Albiana
Nimu, Jean-Pierre Santini, Albiana
Le sentier lumineux, Andria Costa, Albiana
La veuve de l'écrivain, Marie-Jean Vinciguerra, DCL
Malmaison, Paul Milleliri, Albiana
Pace è salute, Paul Milleliri, Albiana
Les saints et les morts, Jean-Louis Tourné, Albiana
Une affaire insulaire, Jean-Baptiste Predali, Actes sud
Cosu nostru, jean-Pierre Arrio, Albiana
Pulitichella, Petr'anto Scolca, Albiana
La madonna di Polsi, Jean-Pierre Orsi, Ancre latine
Les rochers rouges, Arcange Morelli, Albiana
La maison des Viale, Paul-Michel Villa, Piazzola
Rebelles, André Mastor, Albiana
Vir nemoris, Giuseppe Ottaviano Nobili-Savelli, Albiana
Tamo-samo, Jean-Paul Ceccaldi, journal de la Corse
ce n'est qu'un début, etc.
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MERCI FXR
RépondreSupprimerJ'ai corrigé sur mon blog, mais il s'agit bien sûr de Pierre-Joseph Ferrali, et pas Don-Joseph...
RépondreSupprimerHélas il est très tard pour corriger ma chronique qui sera publiée vendredi et je me mords les doigts de cette bourde grossière sur le nom d'un auteur qui mérite mieux que cette approximation...
Qu'il reçoive donc ici toutes mes excuses s'il passe sur ce blog... (François peux-tu apporter la correction en ligne sur ton billet, s'il te plait ?).
MB
MB,
RépondreSupprimerla correction a été faite. J'ai aussi laissé passer cette erreur. Peut-être que Pierre-Joseph Ferrali voudra se "venger" à fournissant sa propre liste de dix titres adorés ?
la liste de MB a deux petits défauts :
RépondreSupprimerelle démarre en 1979, bien au-delà de la période proposée par FXR qui lui-même a varié : 20 ans? 25 Ans? Précisez Monsieur R...
elle ne comporte aucun de ses propres ouvrages forcément (ùn tocca micca à ellu...mdr)
Pour moi son chef d'oeuvre est (provisoirement) "Murtoriu" !
Et enfin c'est comme pour nos prix littéraires : quel dilemme de classer dans un mélange des genres et en plus, des langues ... trop dur.
En tout cas, je donnerais aussi les noms de Santu Casta : "l'acelli di u sariseu" qui est à ma connaissance le seul roman historique corse, encore que j'hésite avec le nouveau roman qu'il sort ces jours-ci, une merveille; de l'éternel oublié GL Moracchini ("mazzeri.com") qui confronte dans ce livre la figure du mazzeru aux situations modernes avec une savoureuse ironie,
D'accord pour Thiers (a funtana d'Altea) qui a peut-être fondé le roman corse moderne, Desanti OK pour "l'ultimi mumenta d'Alzheimer" qui varie dans les registres du rire et de l'ironie avec un style impeccable; s'agissant de Fusina je choisirais "Prose elzevire" pour son originalité!
Et pourquoi pas Petru Mari avec son savoureux et original "Diodoru di Sicilia" plutôt oublié également?
Je m'aperçois que j'ai évidemment privilégié la langue corse, alors en français ? j'ai beaucoup aimé "les potirons, l'inspecteur et le gecko" (est-ce dans le bon ordre?) encore Jacques Thiers, fiction/vraie très éclairante sur les efforts conscients de l'Education nationale pour enfinir avec "l'italianité" des Corses et je pense quece livre devrait impérativement être réédité; d'accord pour "la Maison des Viale" et "le crépuscule des Corses". J'ai aussi un faible pour "Continental Saigon" de Philippe Franchini dont on ne parle jamais et qui évoque les Corse en Indochine, mais je suis peut-être subjective en raison de mon histoire familiale...
J'en suis à combien,là? 10 tout rond, non?
Ah là là quel dilemme ...
Murtoriu (Francescu Biancarelli)
RépondreSupprimerStremu meridianu (Filippu Biancarelli)
tarra matre (Ghjacumu Ancey)
A funtana d'altea (Cristofanu Thiers)
Ultimi mumenti d'Alzheimer (Ors'antone Desanti)
Prose elzevire (Michele Fusina)
Cosu nostru (Pasquale Fusina)
Micca nomi ( Paulu Moracchini)
Genitori (Ghjuvanni Cesari)
Ghjuventù, ghjuventù (Andria Jureczek)
Forse ci hè un picculu sbagliu nù i nomi, accade...
JYA
Ci hè ancu un sbagliu per u libru d'Arrio, o FX quessu l'avia pussutu currege ! Ci vole à leghje, ben'intesa, "Carlu Arrio" per Cosu nostru.
RépondreSupprimerJYA
A mè mi piacini:
RépondreSupprimerA muzza di Ninetta (Petru Chjalsa)
A Barca di Cristu ( Matalena Rossi)
U Rochju tortu (Saveriu d'Indocu)
Quellu locu hè u più bellu ( Antonu u Strampalatu)
Miseria nera (Ghjasipina Malacedda)
U fondu di u mare ( Piscadore catarecciu)
E sette peli in l'ovu (Pasturellu sputicu)
U Muciconu (Mucicheta)
A stanza chi puzza ( Rinatu u machjaghjolu)
A Fabula di u mondu ( Anghjulina a capitonda)
Chi ne pinsate o Sgio Renucci ?
Ventulellu di Ghisonaccia
Cher François,
RépondreSupprimerQuelle victoire!
Non seulement vous avez vos listes (nous avons...), mais nous avons aussi le plaisir de voir s'installer un "chjami é rispondi" entre les blogs, les chroniques de journaux, les rencontres littéraires...
Françoise.
-Vae victis Marcu Biancarelli
RépondreSupprimer-Murtoriu Marcu Biancarelli
-Variétés de la mort Jérome Ferrari
-Caotidianu Marceddu Jureczek
-Mémoires Sébastien Costa
-Intornu à l'essezza Rinatu Coti
-Old is beautiful François de Negroni
-U vantu di a puvarta Marceddu Jureczek
-Ecce Leo Flavia Accorsi
-Indépendantiste Corse Pantaléon Allessandri
Je sais M. Costa est une peu en dehors de la table de jeu mais ses mémoires sont une œuvre fondamentale de notre littérature. Enfin j'aurais aimé ajouter à cette liste un peu étroite dans le temps et dans l'espace Le guépard de Tomaso di Lampedusa. Je sais il n'était pas Corse, mais après tout...
Zerlini
Merci à tous les participants et à leurs listes.
RépondreSupprimerJ'y vois un double avantage :
- cela me donne envie de lire ceux que je n'ai pas encore ouverts alors que d'autres y voient des incontournables (les livres de Pascal Marchetti, ceux de Villa et Giudici)
- cela me donne envie de relire certains, que j'ai l'impression d'avoir laissés s'estomper doucettement derrière un nuage vaporeux (notamment "Les femmes de San Stefano" de Ferranti, ou "Indépendantiste corse" d'Alessandri)
- et puis il va bien falloir un jour que je lise le fameux "Guépard" !
Monsieur de Ghisonaccia,
m'hà piaciutu a vostra lista... "A muzza di Ninetta"... si vede ch'avete lettu cumu si deve "A funtana d'Altea" !!
Postu chì i vint'anni sò astichi, n'amentu un ondecesimu : Un instituteur républicain de la Colonie à la Résistance (Jean Nicoli). Ùn circate sbaglii per u nome di l'autore.
RépondreSupprimerM. Renucci
RépondreSupprimerVotre excellente initiative des 10 livres corses, ne fonctionne pas, quand on clique sur le lien en façade on tombe sur ma critique de l'immense livre d'Howard Zin. merci de réparer tout ça.
Gilles Zerlini
M. Zerlini, merci beaucoup pour l'info, la correction est faite et le lien fonctionne désormais. (Mais nom de nom on ne peut plus faire confiance aux sous-traitants ! Où est passé le contractuel que j'embauche pour vérifier les liens sur ce blog ?!)
RépondreSupprimer1- Jérôme Ferrari, "Variétés de la mort" 2- Marcu Biancarelli, "Prighjuneri" 3- Nicolas Giudici, "Le crépuscule des Corses" 4- Louis Flach, "L'aéroplane", 5- Francis Beretti, " Pascal Paoli et l'image de la Corse au 18ème siècle" 6- Jean-Toussaint Desanti, "La Corse, un territoire philosophique" 7- Angelo Rinaldi, "La dernière fête de l'Empire" 8- Jean-louis Briquet, "La tradition en mouvement" 9- Jean-Pierre Santini,"Nimu" 10- Philippe Franchini, "Continental Saïgon"
RépondreSupprimerMonsieur de Negroni, merci pour cet envoi (la 6ème liste).
RépondreSupprimerJ'ai lu les 1, 2, et 9.
J'ai très envie de lire les 3, 5, 6, 7 8 et 10.
Et il y a le 4 dont j'avoue n'avoir jamais entendu parler ! Je cours me renseigner (sur Internet). Mais j'adorerais aussi avoir en quelques mots votre point de vue sur ce livre, son choix.
Bien à vous.
Je place ici, dans ce 16ème commentaire, avec son accord, la chronique de Jacques Fusina revenant sur la soirée littéraire autour de la critique organisée par Hélène Mamberti (association Detti è Scritti) et la Librairie Le Point de Rencontre le 22 février dernier, donc. (Il s'agit de la version française d'une chronique publiée en langue corse dans La Corse Votre Hebdo).
RépondreSupprimerIl y exprime ses réticences concernant l'utilité de proposer une liste des 1O meilleurs ouvrages corses. Donc, la discussion continue. Merci beaucoup à lui pour ce point de vue :
LA CRITIQUE EN LITTÉRATURE
Une conversation autour de la critique littéraire dans la presse a été organisée la semaine dernière dans une librairie bastiaise : belle initiative qui attira un groupe assez important de personnes intéressées par le débat où chacun put s’exprimer sur le sujet proposé et peut-être même un peu plus loin. Je ne voudrais pas y revenir pour ne pas épiloguer mais on peut tout de même en retenir quelques idées.
La critique de presse a une longue histoire : au 19ème siècle, par exemple, elle était plus enragée que de nos jours et l’éreintage y était souvent pratiqué ! Il faut prendre en compte qu’il a toujours existé également une critique universitaire, intellectuelle et très technique qui s’appuie sur des concepts, des théories, des approches, des formes et des méthodologies qui à partir de la chaire se répandent dans le milieu estudiantin ou par le canal de certaines maisons d’édition plus spécialisées. Lorsqu’elle s’appuie sur des fondements idéologiques elle redouble de puissance et tient de devant de la scène pendant des générations jusqu’à ce que l’expérience pratique, les idées politiques ou la mode ne conduisent petit à petit à un changement des comportements et des points de vue.
La critique journalistique est plus ou moins influencée par ce fond général des idées mais elle doit aussi s’adapter à un lectorat plus large et diversifié, sans oublier que chaque titre de presse procède selon ses choix et règles propres. En Corse la presse locale se rapproche par certains aspects de ces fonctionnements mais conserve aussi des particularités culturelles et sociales que nous connaissons bien. L’utilisation de la langue corse sur une page de certains hebdomadaires en est un exemple, même militant et pédagogique en plus de son caractère littéraire, sachant que cette manière d’opérer fut ouverte depuis plusieurs dizaines d’années avec, par exemple, le mensuel puis hebdomadaire Kyrn, sans besoin de remonter jusqu’à nos anciennes revues ou aux antiques almanachs.
Ceux qui tiennent ces rubriques écrivent plutôt aujourd’hui des chroniques ou des billets qui présentent certains livres, informent et donnent des avis subjectifs, mais cette façon de faire correspond mieux au besoin actuel et s’inscrit en tout état de cause et modestement, en complément de ce qui est fait (ou devrait l’être) par d’autres medias comme la radio ou la télévision. Instrument nouveau, la toile informatique avec ses blogs, ses sites avec comptes-rendus des ateliers de lecture ou des cafés littéraires, son interactivité, gagne de plus en plus de force et d’efficacité et apporte son concours comme guide de la lecture publique. Sans qu’il soit pourtant, me semble-t-il, d’une urgente et impérieuse nécessité de dresser le palmarès des meilleures œuvres des dix dernières années. Qui serait de toute façon personnel et subjectif, même concernant quelque autre production littéraire que celle de notre île.
Les libraires jouent aussi lorsqu’ils le peuvent le rôle de conseillers d’autant plus écoutés qu’ils se tiennent au courant des éditions et de la vie littéraire.
Ghjacumu Fusina.
Et donc, en 17ème commentaire, le message de Jacques Fusina qui accompagnait l'envoi de sa chronique (toujours avec son accord bien sûr, merci encore).
RépondreSupprimerMessage intéressant car il explicite sa position, énoncée rapidement dans la chronique :
Cher François-Xavier,
Je ne sais si tu as lu mon billet publié peu après la réunion sur la critique littéraire organisée à la librairie Le Point de Rencontre : comme il est écrit en corse (pour publication bilingue postérieure) et qu'il répond aussi à sa manière à certaines de tes injonctions au palmarès, je te le fais parvenir dans sa version française. Tu peux éventuellement le publier bien entendu dans ton blog puisque le texte en est à présent public. C'est aussi pour moi une façon de ne pas me défiler dédaigneusement mais d'expliquer pourquoi je ne trouve pas très éclairante la production de ces sortes de tableaux d'honneur littéraires. Outre qu'ils relèveraient selon moi d'anciennes formes de pédagogie bien oubliées par nos écoles, je suis très méfiant sur la manière dont s'obtiennent parfois ces adhésions, un peu comme certains votes à main levée dans la chaleur des fins de repas. Le jugement en littérature exige plutôt selon moi réflexion personnelle et lecture silencieuse, décantation, maturation, comparaison...et il peut évoluer d'ailleurs chez chacun d'entre nous en fonction de l'expérience, de l'âge, des nouvelles lectures, des préférences personnelles sur les types d'écriture ou les genres... Si j'en juge par les votes d'adhésion (magazines, télévision, etc.) à certains ouvrages en vogue actuellement dans le roman de langue française, je suis très circonspect. Il suffirait d'ailleurs de consulter qui figurait dans les anthologies poétiques contemporaines de Baudelaire ou Rimbaud pour se rendre compte de la vanité de certains affichages. Proust n'a-t-il pas éprouvé bien du mal à se faire éditer ? Je reste donc pour ma part extrêmement prudent dans ce domaine : d'où les présentations généralement informatives mais mesurées des ouvrages que je signale dans mes billets hebdomadaires. Et la présentation ouverte et assez complète de la littérature d'expression corse donnée dans ma synthèse "Ecrire en corse". Très cordialement. JF
Il ne saurait y avoir de discours innocent autant avouer, d'emblée, de quelle approche nous sommes coupable: celle de l'anthropologie structurale qui pose comme postulat qu'il n'y a pas de hiérarchie entre les cultures. Dès lors, comment pourrait-il y avoir entre les oeuvres qui sont des systèmes culturels en miniature ? Si l'on admet ce postulat (discutable en tant que tel), la critique ne saurait que mettre en relation, établir des liens, déceler des connivences, dévoiler des changements ou au contraire des invariants...Je conçois qu'une telle approche puisse créer un trouble, une sorte de vide lorsque notre univers est empli de cases numérotées mais il me semble que cette manière de percevoir le monde nous épargne certains jugements abrupts et nous invite à contempler le réel (dont la production littéraire fait partie) comme un immense bouquet où chaque chose a sa place.
RépondreSupprimerJe constate avec ravissement que la production littéraire se porte bien, que des échanges existent et cela suffit à me satisfaire. Les chois des uns et des autres sont intéressants mais ils ne sauraient constituer une référence et encore moins "la référence". Nous vivons dans un univers éclaté et nous devons faire en sorte d'accepter les choses les plus disparates comme les plus ordonnées, ce qui ne signifie pas qu'il n'y ait pas un sens à tout cela...Loin de là ...mais un sens à trouver et qui pour l'instant demeure introuvable ...
Je suis complètement d'accord avec Fusina.
RépondreSupprimerLes classements ne veulent absolument rien dire en matière littéraire, certaines comparaisons sont toujours impossibles.
Mais on peut le faire pour s'amuser (c'est ce que j'ai fait) ou pour se donner, entre ceux que ça intéresse, des indications sur nos goûts et nos lectures respectifs.
En sachant combien l'on est alors subjectif et injuste dans ces choix qui peuvent évoluer à chaque instant de la vie.
MB
Un critique écossais a eu l'idée de faire voter les lecteurs pour les "100 plus beaux poèmes" Ecossais et a publié les 100 plus cités. Il n'a pas été déçu du choix des lecteurs.
RépondreSupprimerMerci à tous pour les réactions.
RépondreSupprimerMais lorsque je lançai cet appel (des 10 meilleurs livres des 3 dernières années), ce n'était pas avec l'idée d'imposer à tous une liste objective et définitive.
Tous les choix sont subjectifs qu'il soient faits par le plus grand érudit (qui a tout lu et relu et très en profondeur en explorant le maximum de facettes d'une oeuvre) ou par le lecteur le plus novice (qui tombe sous le charme du premier livre lu).
C'est justement ce qui me paraît intéressant : qu'une littérature soit la création des lecteurs, de leurs sensibilités subjectives (et évolutives).
Bien sûr les jugements du jour se heurtent à l'ironie de la postérité. Mais la postérité a-t-elle forcément raison ? Et Verlaine (dans le temps même de la création poétique contemporaine) n'a-t-il pas énoncé explicitement son choix personnel et subjectif, avec "Les poètes maudits" (Corbière, Rimbaud, Mallarmé, etc...) ? Choix qui est celui de notre postérité.
Mais si le temps permet la décantation, posons une autre question : quels sont les 10 ouvrages fondamentaux de la littérature corse du XIXème siècle ? (écrite en italien, en corse ou en français).
Et cela peut se faire sans enfermer les oeuvres dans des cases numérotées et sans jugements abrupts, pour répondre à Norbert.
Un exemple concret : si les oeuvres de Jérôme Ferrari et de Marcu Biancarelli sont, à un moment donné, regardées comme extrêmement fortes, c'est bien qu'elles répondent à une attente, un désir. A ce titre, les lecteurs qui respirent à la lecture de ces romans peuvent d'autres livres contemporains beaucoup moins intéressants.
Selon Norbert, la "production littéraire" (insulaire, je pense) se porte bien. On pourrait soutenir le contraire : et sur le plan de la production (combien de livres édités en 2010 en Corse ? Combien de livres vraiment intéressants et forts parmi eux ?) et sur le plan de la réception (combien de livres achetés, vraiment lus, appréciés ?)...
Henri Etienne Dayssol 5 avril, 21:46
RépondreSupprimerL'idéal serait biensûr de tout lire: on aurait peut-être alors quelques vagues chances d'être un peu moins enfermé dans son "mental"... mais là, finalement les chats aiment les souris, et... les souris aiment le fromage... moi j'aime comme vous le partage, moi comme vous je suis"humain"et humaniste aussi... évidemment si j'étais souris j'entrerai en sympathie avec vous pour peu que vous soyez souris et que vous conveniez de concert avec moi que vous aimez aussi le fromage, surtout celui du coin: sommes nous condamnés à de tels rapports, absolument conduits comme par une espèce de bienséance culturelle à ne nous considerer que suivant ces angles de vue... avouez que ce serait terriblement ennuyeux, ça l'est souvent, trop souvent et je comprends alors que lepublic s'en départisse ... je crois qu'il y'a plus d'intérêt à essayer de "déraper", de s'echapper un peu de soi (même si on reste assujetti au determinisme et même si on est en référence avec son "héritage" culturel...) c'est pourquoi j'aime la poésie (corse aussi) qui"travaille à cela... ce serait bien si toutes les opinions pouvait s'exprimer dans le respect(comme vous dites)... mais ce sont surtout celle qui sont plus attachées à jouer la connivence et le consensus qui ont le plus "droit au chapitre" plutôt que celle qui poussent l'audace jusqu'à sortir vraiment de ces sentiers battus:généralement on aime plutôt ce qui rassure, ce qui flatte, ce qui est "facile" et dont"l'accès" est facilité par le commerce, ce qui vous est rendu familier par lui et sa proposition assidue... la poésie dans son ensemble a plutôt d'emblée déjà perdu la partie (je parle là de la poésie exigente pas des appels du pieds de grand corps malade and show-bizz co.) Non nous sommes confrontés à une décadence du sens critique et de la capacité d'ouverture et d'accès y compris dans les milieux un tant soit peu intellectuels... nous devrions être, par conscience de ces réalités dans l'insurrection et capables de choix en correspondance avec cette salubre position... pour ma part je dois me rendre à l'évidence que nous n'en sommes pas là, et donc que le commerce et les bien-pensant déguisés en progressistes ont beau jeu de s'amuser encore de nous, je dois me rendre à l'évidence que les gens n'ont guère droit à la parole sauf à composer avec ces "tenant" des "micros" de la "culture"... non! ce partage dont vous parlez s'il est sympathique n'est vraiment pas décisif ni biensûr efficcace en face de cette main mise et de cette manip des esprits, du coup il n'est pas aussi passionnant qu'il devrait l'être... si vous voulez le succès, en tout cas un certain succès, en fait il faudrait le repassionner déjà par de vraies remises en question et puis par l'attaque d'un système qui enlève sa valeur, son efficience à un tel "partage"...(la suite dans le prochain"commentaire")
Monsieur Dayssol,
RépondreSupprimermerci pour votre point de vue. Je le trouve un peu pessimiste sur les possibilités de mise en place d'un espace où tous les points de vue (critiques ou non) pourraient dialoguer.
Depuis toujours, il y a de nombreux obstacles, très humains, à cela, mais plusieurs lieux numériques (ou non) appellent et suscitent des dialogues, profitons-en. Prenons tranquillement la parole, parlons des textes et des livres que nous aimons. Parlons-en avec nos libraires, bibliothécaires, professeurs, amis, utilisateurs de facebook ou solitaires retirés de la Cité... Il en restera toujours quelque chose.