samedi 21 janvier 2012

Olivier Durand répond à Jean Chiorboli : il est question de langue corse

C'est avec un grand plaisir que je publie la réponse d'Olivier Durand, linguiste travaillant en Italie, à un article de Jean Chiorboli, linguiste travaillant à l'université de Corse. Cet article faisait une recension critique de l'ouvrage d'Olivier Durand consacré à l'étude de la langue corse : "La lingua corsa: Una lotta per la lingua" (éditions Paideia, 2003).

Si vous voulez lire l'article de Jean Chiorboli, voir ici le billet du 25 avril 2010, où je l'ai publié avec l'accord de l'auteur bien sûr.

La réponse d'Olivier Durand me paraît à la fois précise, polémique et très vivante, voire drôle. Je me suis régalé à la lire, j'espère qu'elle nourrira avec profit une discussion, ou permettra des mises au point (pourquoi pas ?).

Un grand merci donc à Olivier Durand pour cet envoi. Bonne lecture.

Bien qu’étant peu enclin à me prêter aux joutes oratoires qui, dans les régions du Globe où sévit une Question de la Langue, tournent facilement à la pantalonnade villageoise, il me paraît opportun de répondre au compte-rendu que mon ami Jean Chiorboli a bien voulu consacrer à mon ouvrage de 2003, La lingua còrsa. Una lotta per la lingua, publié à Brescia aux éditions Paideia, ne serait-ce que par égard envers le public de ce blog. Car en effet, à en croire JC (Jean Chiorboli, puisque ce dernier me fait l’amitié de m’appeler OD), le personnage Olivier Durand apparaît décidément comme un casseur d’assiettes pontifiant, arrogant, et railleur, qui traite la langue corse comme une serpillière de toilettes publiques.


Je découvre ainsi, au fil des « commentaires » qui suivent l’article de JC, que mon nom « hante » bien des consciences, et qu’il a été jusqu’à inspirer une ou deux pages d’un roman satirique de ce cher Ghjacumu Thiers, mon auteur corse contemporain préféré ! J’en suis fort flatté. Et, bien sûr... à charge de revanche, « o quell’omu » !

On sait qu’Olivier Durand a dit des choses très vilaines, mais il y a fort à parier que ceux qui ont réellement lu son livre doivent se compter sur les doigts de la main.


Je trouve cependant que la lecture de JC a été çà et là quelque peu superficielle et qu’il a donné une interprétation légèrement faussée des choses. C’est pourquoi je vais procéder en répondant point par point, avant de m’étendre brièvement sur quelques considérations générales.


• Avant toute chose, JC avoue placidement avoir basé ses fiches de lecture sur deux versions provisoires que je lui avais confiées, comme cela se fait entre collègues, et non pas sur la version définitive. Les renvois aux pages s’en trouvent totalement décalés, et certains passages qu’il cite ou évoque sont aujourd’hui absents de la version définitive, version qui doit d’ailleurs beaucoup au dialogue avec lui, chose dont je lui sais gré.


• Je suis fort aise d’apprendre que « la polémique provoquée en Corse par la parution de l’ouvrage est loin d’être apaisée » : non pas par goût pour la polémique en elle-même, mais parce que, jusqu’à présent, je suis resté dans l’ignorance la plus totale totale de ce qui a pu être dit à propos d’un livre auquel j’ai travaillé avec beaucoup de passion.


• Il paraît que « D’ordinaire les linguistes commencent par une description linguistique avant d’en tirer éventuellement des conclusions au plan extralinguistique ou glottoplitique. L’auteur [...] adopte une démarche inverse ». Je demande pardon : dans la prochaine édition, je mettrai la première section de mon ouvrage après la seconde.


• D’une façon générale, mon livre, rédigé en italien, s’adressait à un public de spécialistes italiens : mon propos était celui de mettre ces derniers au courant de la question linguistique en Corse, sujet désormais tabou en Italie, depuis que l’Histoire a su donner un coup de pied aux fesses bien ajusté aux promesses de Mussolini de se «réapproprier» la Corse. Je n’excluais certes pas que le livre pût être lu également par des spécialistes non italiens, voire corses en l’occurence, mais je constate que certains passages ont été mécompris par « erreur d’optique ».


• Ce n’est donc pas moi qui me demande « pourquoi les Corses “se sentent français” mais “refusent catégoriquement de reconnaître qu’ils sont aussi italiens, tout au moins par la langue, la culture et la géographie” ». En tant que Corse moi-même, je sais très bien – et n’ai à l’expliquer à aucun autre Corse – pourquoi « je me sens français » et pourquoi je n’ai aucune raison de « me sentir italien ». Ce sont les Italiens qui se le demandent, et j’explique par la suite à mes lecteurs italiens, longuement et à plusieurs reprises, pourquoi nous « ne nous sentons pas italiens », même si nous savons très bien combien l’histoire, la géographie et la culture nous ont longtemps unis. Je crois même avoir été assez explicite dans certains passages. Je précise donc ici que, en tant que Corse, je n’ai aucun problème à déclarer que les Italiens sont mes frères, mais à la stricte condition que l’on n’oublie pas une cicatrice historique qui n’a pas encore vraiment cessé de faire mal : quand mon frère Mussolini a décidé de s’allier avec Hitler contre la France, à cause de lui on a eu des tas d’ennuis en Corse. C’est précisément que nous avons étés traités d’ « Italiens » par notre Patrie (la France...), de « collabos » scélérats, voyez le procès dit « des irrédentistes » de 1946.


• Quant à l’affirmation (que JC présente comme mienne) que « La majorité des Corses serait convaincue – par ignorance – que le corse “est une langue” alors qu’ils parlent “l’italien” », ce n’est de nouveau pas moi qui parle, mais un personnage aussi sympathique que dépourvu de toute mémoire historique, qui répondait au joli nom d’Armistizio Matteo Melillo, petit spécialiste curieux de parlers corses, auteur de deux ouvrages d’une médiocrité désarmante. En 1977 (à deux ans à peine des « événements d’Aleria », et à trente-deux ans de la fin de la Guerre), il avait à sa seule décharge d’avoir grandi dans une Italie qui regardait encore avec honte son passé fasciste, et cherchait à protéger ses enfants en en parlant le moins possible à l’école.


• J’ai beau relire mon livre, nulle part je ne me découvre à avoir traité le corse de « langue bâtarde ». Etant corse – veuillez bien survoler sur mon nom bien pinzutu – et corsophone moi-même, il s’ensuivrait que je devrais me considérer moi aussi comme « bâtard », ce qui n’est pas du tout la façon dont je me regarde au miroir le matin, je puis vous l’assurer.


• La langue corse est « vouée à la disparition à brève échéance ». Las ! Suis-je le seul à le penser ? Le but de mon livre n’était-il pas – accessoirement – celui de secouer le châtaigner, comme quand on essaie les gifles avec un malade qui ne réagit plus à aucun traitement ? J’ai bien parlé, dans le sous-titre, de Una lotta per la lingua, d’un « combat pour la langue ». Pour, pas contre. JC s’en remet aux « exégètes » – o Signore, averaghju scrittu un testu sacru ? – pour savoir pourquoi les sous-titres des versions provisoires étaient una lingua inascoltata « une langue inécoutée » et una lotta ecolinguistica « un combat écolinguistique » ; j’ai tout simplement changé d’avis en cours de route, comme cela arrive quand on passe trois ans à écrire un livre. Comme le disait récemment l’historien israélien Shlomo Sand, « Je ne crois pas qu’un livre puisse changer le monde, mais je cois que quand le monde change, il a envie de lire de nouveaux livres ». Voilà toute ma présomption et ma superbe. J’avais parfaitement conscience de déranger ; je ne m’en excuse pas, c’était intentionnel. Un proverbe hongrois – mais comment ne pas soupçonner que son auteur fût corse ! – dit que « C’est dans sa langue qu’un peuple habite ». Peut-on dire plus vrai des Corses ? Nous traitons notre langue exactement comme nos maisons : nous les laissons s’écrouler plutôt que de nous abaisser au déshonneur d’aller nous mettre d’accord devant un juge. La seconde partie de mon livre, qui d’après JC aurait dû précéder la première, contient une description grammaticale dont je ne voudrais pas me vanter, mais dans laquelle JC lui-même admet avoir trouvé quelque intérêt.


• Encore une fois : ce n’est pas moi qui « conseille [aux Corses] de renoncer à l’entreprise “ridicule” qui consiste à “s’entêter” à créer une langue littéraire et une littérature “micro-régionale” dont personne n’a réellement besoin ». Je faisais simplement part des réflexions italiennes, auxquelles j’ai régulièrement eu droit en parlant de langue corse avec des Italiens – et je vous assure que je ne fréquente que des gens très progressistes –, en invitant mon éventuel lecteur corse à se demander si elles sont réellement dépourvues de toute pertinence. Les Italiens sont-ils des idiots qui disent n’importe quoi, et dont les aventures linguistiques multiples qu’ils ont vécues ne pourraient être pour nous de quelque enseignement ? Et ne venez pas me dire : « Qu’est-ce que cela peut bien nous faire, ce que les Italiens en pensent ? », car si glottopolitique il y a, l’Indépendance de la langue corse a besoin d’être reconnue, et pas seulement par Paris !


• « La bonne solution [...] c’est de se tourner vers l’italien », m’attribue encore JC. A la fin de la première section, je conclue pourtant en déclarant très clairement que je refuse de « jeter l’éponge ». Pour ceux qui n’ont pas de familiarité avec le langage du pugilat, l’expression signifie que je n’ai aucune intention de cesser le combat (pour la langue corse). J’ajoute tout de suite après l’énormité suivante : de par notre histoire, une identité corse moderne et illuminée devrait faire de nous des trilingues : corse, français, italien (en ordre alphabétique, afin que personne ne soupçonne une priorité ou une autre). Une anecdote personnelle éclairera ma pensée. Je me trouvais un soir à dîner avec un groupe d’amis. Nous étions dix. Six camarades étaient corses, trois italiens, j’étais le dernier. Les trois Italiens baragouinaient bien le français, mais pas suffisamment pour suivre toute une longue conversation. Les six Corses furent donc obligés de ne s’exprimer qu’en corse, en évitant tout mot français, et en faisant l’effort de corsiser le plus possible leurs propos. Contrairement à ce que j’avais craint au départ, plus la soirée se prolongeait, plus les Corses affinaient leur langue (sans le moins du monde emprunter des termes italiens). Quelques jours plus tard, l’un de ces compagnons corses me confia qu’il avait vécu la soirée comme un véritable « exploit linguistique ». « Eh bien oui », lui ai-je répondu, un brin nonchalant, « l’italien nous fait du bien, comme tu as pu le constater ! ». Se « tourner vers l’italien » ? Absolument, mais certainement pas pour abandonner le corse, à Dieu ne plaise ! Je demeure profondément persuadé – et je l’ai clamé à plusieurs reprises, en l’excellente compagnie de Pascal Marchetti et de Paul Colombani – que l’étude de l’italien, conjointement à celle du corse (dans des écoles trilingues, que l’on aurait tout intérêt à expérimenter et à garder en observation) ne pourrait qu’insuffler une nouvelle vigueur à la langue corse. P. Colombani a cité l’exemple du Lu­xem­bourg, qui vit son trilinguisme (luxembourgeois, français, allemand) avec la plus grande sérénité et sans aucun dommage pour le luxembourgeois. Programme chargé ? Franchement, en Corse on en a vu d’autres...


• Je me « démarque de l’opinion formulée par certains linguistes selon lesquels seule la comparaison avec les “dialectes italiens” est légitime : il serait abusif de comparer le corse avec “la langue nationale italienne” ». Absolument : j’ai voulu mettre sur un pied d’égalité la langue corse et la langue italienne. C’est très abusif, d’un point de vue dialectologique, je sais, et très téméraire, aussi, d’un point de vue « glottopolitique ». J’ai voulu en somme que la langue corse tape du doigt sur l’épaule de la langue italienne pour lui dire « Hep ! Tu m’as vue ? ». Moi qui vis en Italie, je puis vous assurer que l’accueil de la part des spécialistes, et même de simples curieux, a été on ne peut plus chaleureux. J’appréhendais des réactions d’indifférence, d’hostilité, voire de sarcasme : rien de tel ne s’est produit.


• « L’attitude de OD conduit à blâmer toute revendication d’autonomie linguistique dès lors qu’elle émane d’une langue qui a vécu sous le “toit” d’une langue officielle (ici le toscan-italien) ». De grâce, JC, où ai-je pu dire pareille sottise ?


• Est-ce moi qui dis « tournez-vous résolument vers la langue de demain. L’anglo-américain, pourquoi pas ? » ? Moi, qui ne cesse de pester sans décolérer contre le sans-gêne de l’anglo-américain... Alors là !


• Je « met[s] en doute la latinisation de la Corse ». Je rappelle simplement – je n’ « af­firme » pas ! – que la latinisation linguistique de la Corse avant la période pisane (iiième siècle av. jc - xième siècle ap. jc), bien qu’évidemment plus que probable, ne dispose pas d’une documentation écrite : elle n’en est donc qu’hypothétique.


• Mais venons-en à l’ « outrance des propos », à mon « ironie méprisante » envers « ceux qui aboutissent à des conclusions différentes des [m]iennes ». Là, je suis tout aussi prêt à reconnaître mes défauts qu’à devenir méchant. J’ironise volontiers, et peut-être parfois un peu trop, soit. Je comprends parfaitement que la chose ne plaise pas à tout le monde, surtout aux esprits chagrins et peu sportifs. J’avoue que les âneries me heurtent, qu’elles ne m’inspirent aucune indulgence, et que j’ai la tendance sadique à leur taper dessus. Je suis un grand enfant, savez-vous : je trouve que la recherche devient vite ennuyeuse si l’on ne s’amuse pas un peu de temps en temps Or ironiser est une chose, mépriser en est une autre, à laquelle personne de ceux que j’ai cités n’a eu l’honneur d’être exposé. Je n’ai fait que souligner le ridicule de certaines affirmations, que d’autres spécialistes – plus diplomates que moi – auraient simplement passées sous silence. Et en linguistique corse, les âneries ne manquent pas, andate puru !


Je vais poursuivre par des considérations générales, que j’adresse au public non spécialiste, sur des accusations qui depuis 2003 pèsent sur moi. Je serais soi-disant responsable des affirmations outrancières suivantes :


• J’aurais dit que le corse n’est pas une « langue » mais un « dialecte ». Horreur ! Pour les gens de tous les jours, le terme « dialecte » est synonyme de « sous-langue, patois, charabia, jargon, borborygme ». Non : pour les linguistes, il indique un système linguistique – donc une langue... – qui, pour des raisons historiques, politiques, géographiques, voire littéraires, a pendant longtemps gravité autour d’un autre dialecte plus prestigieux, lequel a fini par s’auto-couronner langue. Le dialecte n’est pas une forme mineure de la langue, c’est le contraire : toute langue est un ancien dialecte. Faut-il rappeler que le français n’est autre que l’ancien dialecte néo-latin de l’Ile-de-France, que François ier imposa comme langue administrative de son Royaume en 1539 ? La langue italienne est à l’origine elle aussi – voyez-vous donc ! – un dialecte toscan (précisément le florentin), qui s’est imposé pour des raisons purement littéraires. De la même façon, je considère que la langue corse d’aujourd’hui est, à l’origine, le dialecte de l’Ile de Corse. Qu’est-ce qui transforme, au fil des siècles, un dialecte en langue ? Plusieurs facteurs, sur lesquels je ne vais pas m’étendre ici, mais en premier lieu la volonté de ceux qui le parlent (et l’écrivent). Ce n’est pas à moi, ni à aucun autre linguiste, de décider, démontrer, clamer que le corse « est une langue » : c’est à la Communauté de ses usagers, et je dis dans mon livre que « la langue corse existe, et elle existera tant que les Corses la feront exister ». Si les Mentonnais veulent qu’existe une langue mentonnaise, vive la langue mentonnaise ! Elle n’en restera pas moins un dialecte ligure, du point de vue historique, sans le moindre déshonneur. Pascal Marchetti a plusieurs fois nommé cela un « volontarisme nationalitaire ». Je suis un fervent partisan du principe énoncé, en plein xvième siècle, par le grammairien français Pierre de La Ramée, alias Petrus Ramus : « Le peuple est souverain seigneur de sa langue ». Valable pour les Corses aussi, d’accord ?


• J’aurais dit que le corse est un « dialecte italien ». Soit une sorte de déchet linguistique de la Péninsule voisine venu s’échouer sur nos plages, que d’aucuns s’ingénient par tous les moyens à rafistoler et à guinder en noble « langue corse ». Ceux qui ont lu le paragraphe précédent comprendront mieux ce que j’entends éventuellement par là. Nul ne niera que le corse a pendant très longtemps gravité dans l’orbite du toscan-italien (comme tous les autres parlers de la Péninsule et de ses îles, du piémontais au sicilien) : dans cette optique, le corse a indiscutablement été – passé composé – un dialecte italien. Mais aujourd’hui, et, conventionnellement depuis 1896, avec Santu Casanova et sa Tramuntana, le corse s’est volontairement décroché de l’orbite italienne : il ne se considère plus comme un dialecte italien. Et il ne l’est plus (si vous voulez rire un peu, rien n’est plus drôle que de demander à un Italien de prononcer « uchjighjeghju » !). Tout comme l’a fait le macédonien, qui s’est désolidarisé du bulgare à partir de 1945, de même que pour le serbe et le croate, qui ne sont plus la même langue depuis la Guerre du Kosovo. Face à ces « divorces », qu’ils paraissent justifiés ou pas, qu’ils plaisent ou pas, le linguiste n’a d’autre choix que celui de les accepter.

Or – et j’en suis désolé pour ceux que la chose chagrine – dans la structure générale du corse, l’élément ancien-toscan constitue la quasi-totalité de la charpente de la langue actuelle. Or ceci ne veut pas dire que « le corse est de l’italien », et n’infirme nullement la potentialité, le droit, l’aptitude du corse à se constituer en langue indépendante – ce qu’il fait, d’ailleurs, et avec moult dignité, depuis plus d’un siècle justement, en se passant fort bien des services des linguistes...


• J’ai dit effectivement que le corse ne « dérive pas en droite ligne du latin ». Bien que l’on ne puisse nier qu’il existe une continuité entre les plus anciennes formes de latin (dont nous sommes dans la plus totale ignorance !) importées dans l’Ile à partir de 259 av. jc et le corse d’aujoud’hui – tout comme il en existe une, aussi ténue soit-elle, entre le gaulois et le français d’aujoud’hui... –, je dis cependant que l’apport toscan survenu à partir de 1071 a largement submergé ce qui précédait, et ce n’est pas de ma faute. Dans l’état actuel des choses, il est totalement oiseux de se demander si cavallu continue le toscan médiéval cavallo ou le latin caballus : ils se sont simplement fondus l’un dans l’autre. « Or à ce sujet OD a peu de doutes. Si une forme corse a la même base qu’en toscan, il considère que la première est forcément dérivée non pas du latin vulgaire mais directement du toscan ». Dois-je rétorquer alors que JC lui aussi a « peu de doutes », évidemment en sens inverse ? En raisonnant comme il le fait, tout ce qui pourrait être toscan ne peut être pour lui que latin. En matière de lexique, mettons. Mais quand ce sont la phonologie, la morphologie et la syntaxe qui présentent les mêmes affinités avec le toscan (médiéval, de surcroît), alors de deux choses l’une : a) deux langues distinctes dès le départ, le corse et le toscan, ont grandi, indépendamment l’une de l’autre, depuis 2271 ans, et ne doivent leur ressemblance frappante aujourd’hui qu’aux caprices d’un hasard bien polisson ; b) c’est le toscan qui a migré vers la Corse.


• J’aurais dit que le corse « n’a pas droit » au statut de « langue ». Pensez-vous sérieusement que j’aurais consacré un livre de 397 pages (dont 277 présentent une grammaire générale) à une langue qui selon moi ne devrait pas sortir de sa bergerie ? Puisqu’il faut tout expliquer, sachez que le corse est une langue que j’aime profondément, c’était celle de mon père et de toute une partie de ma famille, ce fut une des langues de mon enfance, je possède une bibliothèque d’auteurs en langue corse dont je suis très fier. Ce serait pour moi une grande joie de la voir un jour langue officielle et administrative, à côté du français (et plus seulement en italique folklorique sur les panneaux de signalisation). J’ai cru pouvoir l’aider en apportant ma brique. Je ne prévoyais pas un tel tapage, mais le cœur y était. Dans un débat aussi âpre, toute discussion est bienvenue et vitale, surtout si elle est enflammée, mais soyez démocratiques et ne faites pas dire aux gens ce qu’ils n’ont pas dit.


• Il paraît enfin, a-t-on dit ailleurs, que je balaye, d’un revers de main, des années de patientes et minutieuses recherches menées par d’honnêtes universitaires. Soit dit entre nous, vous admettrez tout de même de bon gré que, s’il suffit d’un revers de main pour tout casser, c’est qu’elle n’était quand même pas bien solide, la baraque ! Je ne puis prendre pour des « résultats » ou « conclusions » de recherche scientifique les prises de position de tel petit linguiste exaspéré qui, sans démontrer quoi que ce soit, sans même essayer de le faire, affirme, déblatère et tape du poing sur la table. Ce n’est pas comme ceci que l’on fait de la linguistique historique. Il existe deux disciplines nommées « linguistique romane » et « dialectologie italo-romane », que tout aspirant corsisant est instamment prié d’aller potasser avant de venir braire eurêka. Là aussi, je présume que JC sera d’accord. (Oui, bon, là, j’y ai été un peu fort... Tu n’as pas honte de t’en prendre à plus faible que toi ? Suis-je donc rossard, à mes heures...).

Je suppose que si un linguiste étranger à la linguistique corse, tombé par hasard sur ce texte, m’a suivi jusqu’ici, il doit écarquiller les yeux et se dire comme un Obélix : « Ils sont fous, ces Corses ! ». Reconnaissons qu’il n’a pas tous les torts. Avez-vous remarqué qu’il n’y a que des Corses à s’occuper de langue corse ? Alors parlons-en entre nous : enfilez vos gants de base-ball et prenez position.


Butulimi e’ inzerghere nantu à a lingua corsa e’ soprattuttu nantu à quale scrivenu attornu à stu sugettu ùn anu da finisce, e’ tuttu què mentre chì a lingua si ne more, trà voceri sperenzosi e’ versi chì ùn collanu in celu (ma in terra si sentenu da assai luntanu...). A situazione di i studii ferma a listessa dipoi più di mezu seculu avale: di corsu s’occupanu guasi solu studiosi corsi, perchè chì n’importa quale linguistu micca corsu chì s’avvicinghi à u corsu senza sapè nunda dice ch’ellu n’hà una sumiglia cù u talianu, pè ùn dì ch’ellu n’hè u fratellu di piccia : tandu u sguardu di l’amicu o di u cullega corsu li face capisce chì, una, hà dettu ciò ch’ùn ci vulia à dì, duie, ch’ellu hè megliu à tene a bocca chjosa d’ora in avanti. Hè bella capiscitoghja chì nimu vole liccassi una cultillata o una cisprata pè avè fattu l’affrontu di sculinà una lingua senza vistitoghja – omu sà bè chì noialtri Corsi simu frecciuli e’ vinditteri –, e’ po, cum’ellu cantava Brassens cun altre parolle, à chì hè tale di natura ùn ci vale lavatura, ùn hè ? À l’accorta, u risultatu n’hè chì u nostru corciu linguistu si ne volta à scapponi à i so interessi precedenti, e’ tantu peghju pè u corsu. Pè sse France e’ pè ss’Italie, i culleghi rumanisti ci feghjanu stunati, à chì ridichjuloni à chì penserosu, ma in fondu in fondu sanu bè cumu pensalla, e’ s’elli ùn scuzzulanu u capu scuragiti e’ arrisignati ghjè sulamente perch’elli sò accrianzati. In Corti ponu fà nece d’ùn sapella quant’ella li pare : nous sommes devenus la risée des études romanes.


U mitu di u corsu lingua latina, staccata da u talianu, ingrandata dirittu dirittu à partesi da u latinu, équidistant à pettu à l’altre lingue neolatine, hè oghje un dogma nu a militanza. Or cum’è tutti i dogmi, ci vole à accittalli e’ à credeci senza fà dumande. A fede, si sà, ghjè cum’è l’alcollu : pò esse una medicina furmidevule o un vilenu tremendu. Di a « falata diretta » di u corsu da u latinu pare chì unipochi si sianu imbriacati, e’, cum’è dopu à tutte e sbornie, e sveglie sò dure e’ azeze.


Quand’e aghju scrittu u mio libru, pensava – incù tamanta niscentria – chì qualchì cosa avia da teneci uniti: l’avvene di a lingua. Quant’à mè, a sapete, ch’ella sia figliola di u tuscanu, di u latinu o di l’etruscu, persunalmente mi n’infuttu, ciò chì m’importa hè ch’ella campi.


Un’ultima pruposta, e’ po aghju finitu. Ùn seria una bon’ideia inventà un « baggiu » (un badge), da mettesi nantu à a ghjacchetta, chì a so significazione seria « Sò dispostu à parlà corsu » ? Sapete, à le volte, infattendu l’incunnisciuti, in banca, à u scagnu pustale, nu e grandes surfaces, ùn osemu micca... Siente à mè, puderebbe ghjuvà assai à l’usu cutidianu – e’ micca solu casanu e’ paisanu – di a lingua. Chì ne dite ? Semplice, ghjuvatoghju, e’ soprattuttu cuncretu. Ditela à Curtinesi !


Olivier DURAND

12 commentaires:

  1. U badge, ci avia pensatu, preparendu u pianu di sviluppu di u 2007. M'hè statu rispostu : "ùn emu da purtà a stella gialla"? Peccatu, hè una malintesa, ma forse si ferà prestu, cum'è ind'è i Baschi (in l'uspitali, l'infirmiere bascofone portanu un badge), i Brittoni, i Gallesi, tutti più baulli chè noi, cum'è ognunu a sà.
    Ma emu fattu l'"appiccicatoghji" : "quì parlemu corsu", pè i cummerci è i scagni, chì anu un certu successu...

    Pè u restu, "de la discussion jaillit la lumière" , speremu... A verità ghjace sempre à mezu à detti cuntrarii. Ciò ch'impreme, hè d'aduprà l'argumenti scentifichi è micca affirmazione o mitulugia.
    Ci vole dinù à guardà e varietà : u corsu suttanacciu ùn pare più vicinu da u sicilianu, per un dettu, chè da u tuscanu ?

    Sò d'accordu cù l'idea di u trislinguisimu Corsu/francese/talianu, ma attempu à a trafalera di u corsu, i Corsi anu abbandunatu dinù u talianu, cum'è lingua di studiu : ùn hè logicu...? Oghje mi pare una primura maiò di fà parte i zitelli di e scole bislingue in viaghji in Italia : s'avvedenu subitu di a parentia linguistica è culturale.
    Nunda di più triste, di più assurdu, chè di vede oghje Corsi ch'ùn sanu nè corsu nè talianu parlà...inglese cù i Taliani.

    Una questione mi frastorna sempre : à chì ne seria u corsu s'è no fussimu firmati "taliani"? più vivu? manghjatu da a lingua ufficiale? è chì seria u so avvene? Chì hè l'avvene di i dialetti taliani? Perchè a literatura taliana ùn hè guasi mai scritta in un dialettu?
    Pe risponde à certi discorsi di a terra ferma, a literatura in lingua corsa nimu n'hà bisognu, fora di NOI stessi : ùn basta?

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  2. "frasturnà" à dilla franca ùn hè a parolla ghjusta; mi pongu a questione (in darnu) ogni tantu, nunda di più -)

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  3. Cara Francesca, la letteratura italiana in dialetto, o in lingua regionale, esiste, poesia, romanzi, saggi...basta andare a fare un giretto in Sardegna, o in Sicilia, o in Friuli, o in Piemonte... Certo non è importantissima in quantità ma in qualità è essenziale... per chi? E allora? E se fosse solo essenziale per lo scrittore, a me basterebbe anche. Non stiamo parlando di un prodotto da dare in pasto a dei consumatori affamati, stiamo parlando di creazione, di arte, di espressione...L'utilità di un'opera d'arte in rapporto al numero di persone che ne fruisce? ma siamo matti!!! Non voglio neanche parlarne!!! E poi basta parlare di letteratura corsa o regionale, LETTERATURA punto e basta e quando non è letteratura non lo è e basta, anche in Corsica si scrivono cavolate, e allora? Sono cavolate e basta, ma si scrivono anche opere letterarie che spero saranno tradotte non solo in francese ma direttamente in italiano, in inglese, in tedesco, in catalano, ecc...
    Alla tua domanda cosa ne sarebbe stato del corso se l'Isola fosse stata italiana...ma è proprio quello il problema? A me è piaciuta molto la citazione del proverbio ungherese ( poverini loro...) un popolo abita la sua lingua. La metafora poi della casa: forse la società? ma se questa società insulare abbraccia la globalizzazione consumistica più sfrenata, dimenticando ( meno male non tutti!!!!) di elaborare un progetto di società proprio ed originale, ma come vuoi che non dimentichi la propria lingua?

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  4. Message de Jean Chiorboli :

    Après une série d'échanges (remontant au siècle dernier!) entre mon ami Olivier Durand, moi-même et un certain nombre de "corsistes", la publication de son ouvrage ("La lingua corsa: Una lotta per la lingua", 2003) avait fait quelques "vagues", notamment dans notre groupe universitaire.

    Je suis étonné qu'il s'en étonne. J'avais préparé pour l'occasion quelques fiches qui devaient servir pour une réponse collective "à chaud", à laquelle notre groupe a finalement renoncé. Mes observations ont circulé sous diverses formes et dans plusieurs publications, parfois à contretemps. L'article inséré en 2009 dans l'hommage tardif à J.Fusina (j'avais en vain demandé au
    coordonnateur des "mélanges" de retirer ma contribution qui n'était évidemment plus d'actualité) correspond à la version publiée dans le blog "pourunelitteraturecorse", et qui motive la "réponse" de 2012 sur ce même support.

    Ces vicissitudes sont une belle illustration de l'expression française "avoir l'esprit de l'escalier", employée (notamment) pour signifier que l'on n'a pas pu (ou pas su) répliquer sur le moment, mais après coup. De quelqu'un qui réagit trop tard on dirait en corse: "Dopu mortu li vene a freba".

    Cependant, comme "tout vaut mieux que l'indifférence", le dernier épisode en date a le mérite d'apporter à l'auteur concerné, sans doute trop modeste, l'information que son ouvrage a été lu et commenté à plusieurs reprises en Corse (la toile et les divers forums finissent par avoir des échos même hors de l'île). En outre, grâce à ce blog, OD a pu expliciter ses positions, et
    peut-être rassurer ou édifier les lecteurs qui auraient mal interprété certains passages.

    Je me rends compte que j'ai moi-même été parfois mal compris: quand je dis que la description linguistique est primordiale, je ne me réfère pas à la succession des chapitres dans un livre mais à une démarche scientifique. Pour rester dans le domaine médical, il est nécessaire d'avoir bien étudié les signes et les symptômes avant d'établir un diagnostic. Je ne demande donc nullement à OD
    d'inverser les sections de son ouvrage, mais de fonder ses conclusions sur une étude linguistique préalable sérieuse.

    Après avoir signalé qu'il est corse, OD juge utile d'ajouter qu'il est "corsophone": cette dernière précision peut surprendre de la part de l'auteur d'une étude grammaticale du corse. Cela paraît aller de soi: c'est une condition nécessaire même si elle n'est pas suffisante. Sans parler de "locuteur idéal", il semble néanmoins utile de parler une langue (vivante) pour la décrire convenablement. A moins d'être un adepte de la "crypto-analyse".

    Concernant les considérations "extralinguistiques" (à savoir si OD Durand "ne fréquente que des gens très progressistes", ou si les Italiens sont "des idiots qui disent n'importe quoi", etc.), j'en prends acte tout en avouant qu'elles ne font pas partie de mes préoccupations principales.

    (suite dans le message suivant)

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  5. Ma cara Alessandra, eiu sò d'accunsentu cun tuttu ciò chè tù dici...
    Sicura ch'ùn hè un prublema a mo Storia -fizzione nantu à ciò ch'ella seria diventata a lingua corsa in u inseme talianu, postu chì u prublema ùn si punerà più, hè ghjustu un'interrugazione cusì, curiosità intellettuale...

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  6. (suite du message précédent)

    Il ne me semble pas vraiment utile non plus de prendre la défense des langues "bâtardes". L'histoire de l'anglais (anglo-saxon mâtiné de vieux français) montre que le mélange des langues peut très bien réussir, d'autant que les langues "pures" n'existent pas. L'expression employée dans le manuscrit était "lingua spuria" c'est-à-dire (selon le Dizionario Treccani) "non legittimo, nato da una relazione adulterina: prole s.; figli spurii;" ou "non autentico, quindi falso o falsificato". OD a peut-être décidé de supprimer cet adjectif dans l'édition définitive (je n'ai pu disposer du fichier informatique qui m'aurait permis d'actualiser les références sans avoir à relire les quelque 400 pages de la version de 2009). Les raisons des éventuelles modifications n'appartiennent qu'à l'auteur. Il n'est d'ailleurs pas tenu de les expliciter: ainsi souligne-t-il lui-même qu'il n'a pas à expliquer pourquoi il "se sent" français, et pourquoi il n'a "aucune raison" de se sentir italien. En effet on n'attend pas forcément de l'auteur d'une étude scientifique qu'il épanche ses états d'âme et apporte une nouvelle contribution au "débat sur l'identité".
    Pour ma part je me sens concerné surtout par l'étude proprement linguistique, fondée sur l'usage réel, illustré par des exemples concrets et précis. Je note qu'OD, après avoir annoncé une réponse "point par point", n'évoque précisément aucune des observations que j'avais faites dans le domaine proprement linguistique. Je citerai un seul exemple (présent dans le manuscrit mais aussi à la page 289 de l'édition de 2003): "simana", est qualifié brutalement - et sans nuances - de "francesismo". Or "semana" ou "semmana" sont attestés dès le 13e siècle, y compris en italien ancien où ils représentent une évolution parfaitement régulière à partir du latin SEPTIMANA. Les influences extérieures sur le corse sont nombreuses: ce n'est pas une raison pour voir des gallicismes
    partout.

    Mais encore une fois OD a parfaitement le droit de "survoler" (comme il dit) les questions strictement linguistiques objectives (ce qui peut surprendre de la part d'un linguiste), et s'en tenir aux aspects idéologiques (par définition subjectifs).

    Il est vrai que ce blog n'est peut-être pas le meilleur endroit pour discuter de linguistique "interne" (gare au jargon technique et aux "proparoxytons"!). A moins que le "benemerito" FXR(enucci) ne décide de prévoir une rubrique où il serait essentiellement question de la description de la langue, ce qui permettrait notamment de remettre en question un grand nombre de "pseudo-règles" (plus morales que linguistiques) qui prolifèrent dans toutes les grammaires corses (pour des raisons consciemment ou inconsciemment idéologiques).

    Un autre moyen de débattre (sérieusement) du fonctionnement de la langue réelle serait de constituer un groupe ad hoc (par exemple sur Facebook?). Qu'en pensent les amis Durand, Renucci, et les habitués de ce blog d'ordinaire plutôt voué aux épanchements littéraires ?

    Je serais personnellement ravi de reprendre le débat (avec Olivier et les autres) "en direct" et "en temps réel" pour éviter d'avoir à revenir au 21e siècle sur des considérations énoncées au 20e !

    Jean Chiorboli, janvier 2012

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  7. (Nouvelle version de mon commentaire) :

    Bien, je reviens sur le commentaire de Bronsky (que j'ai publié puis que je viens de supprimer), car je reçois maintenant un commentaire (de Stranger in the night) assez obscur et pas forcément sympathique, que je ne publie pas.
    C'est décidé, je ne publierai que les commentaires qui font l'effort d'être explicites et cherchent à alimenter le débat de façon intéressante (cela n'interdit pas le désaccord radical, ni l'humour).
    La publication du commentaire de Bronsky était donc de ma part une erreur, je voulais le laisser afin que le dialogue soit compréhensible, mais je pense en fin de compte qu'il est contre-productif : je ne publierai plus de commentaires trop allusifs, uniquement provocateurs.

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  8. Monsieur Chiorboli,
    je reprends votre proposition : une rubrique linguistique pour "décrire la langue" (corse) et notamment "remettre en cause un grand nombre de "pseudo-règles" qui prolifèrent dans les grammaires corses".
    Le thème et l'objectif me semblent intéressants, mais il est vrai que ce blog est d'abord consacré aux propos des amateurs d'oeuvres (livres, films, etc.) plus qu'aux amateurs de langues.
    Je me demande si un groupe Facebook ne serait pas plus indiqué pour laisser vivre une telle discussion.

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  9. Jérôme Ferrari25 janvier 2012 à 20:55

    Monsieur Chiorboli,

    Je vous serais vraiment vraiment reconnaissant de donner quelques exemples des pseudo-règles auxquelles vous faites allusion - par curiosité personnelle et par intérêt professionnel : il ne me semble pas inutile, dans le cadre d'un cours de philosophie sur le langage, de montrer les liens entre la grammaire et l'idéologie, consciente ou inconsciente. Pouvoir le faire à partir d'exemples tirés du corse est encore plus intéressant, d'un point de vue pédagogique.
    Et si son blog doit prendre, momentanément, une tournure linguistique, je suis persuadé que François-Xavier saura l'accepter avec stoïcisme !

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  10. Ach... je ne maîtrise plus rien ici !...

    Bon, bon, je ne m'oppose pas à ce que la discussion "grammaire et idéologie" poursuive ici son cours. Je n'offre évidemment pas une interface très pratique et si l'un des participants pense que certains de ses propos doivent apparaître dans un nouveau billet plutôt que dans un commentaire, il faut qu'il m'en parle via le mail f.renucci@free.fr

    A vous, Monsieur Chiorboli, si le coeur vous en dit.

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  11. hum... difficile.

    Un groupe FB a l'inconvénient de n'être visible que pour ceux qui s'inscrivent sur FB

    ET ici il n'y a pas de "rubrique" mais des billets qui se chassent les uns les autres ...

    Tout cela est "volatile" et peu visible.

    Pourquoi pas un "Forum" ? Mais piloté par Jean Chiorboli par exemple?

    D'accord avec Jérôme Ferrari pour une explicitation de ces "pseudo-règles" qui devraient plus à l'idéologie qu'à la science. Il n'y a pas que la grammaire d'ailleurs, l'orthographe pourrait être concernée? Mais là, certains choix ne peuvent sans doute plus guère être mis en cause...

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  12. Je partage entièrement l'avis de Jérome...Vous avez déjà une page sur F.B, Jean, pourquoi ne pas l'enrichir de cette manière ?

    Norbert Paganelli.

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