jeudi 12 mai 2011

Résurgences : I RAGGUAGLI...


Merci donc beaucoup à Anonyme 15:10 d'avoir posté un commentaire aujourd'hui (12 mai 2011) à un billet du 16 juin 2010, intitulé "En vrac, tel un fantôme...". Car ainsi les échos de lecture se poursuivent, se croisent, forment doucement une sorte de dialogue. De quoi s'agit-il ? D'un ouvrage historique dans tous les sens du terme (les trois) : I RAGGUAGLI DELL'ISOLA DI CORSICA (voir ici pour commander l'ouvrage sur le site de Decitre). Je replace ici mon premier écho (de juin 2010) :

1. À Avignon, Monsieur Piazzola était là et proposait des livres corses à la vente : ce samedi 5 juin, j'ai acquis...

- "Ragguagli dell'Isola di Corsica (1760-1768)" (chez Piazzola ; édition critique de la Gazette de la Corse indépendante de Paoli, avec traduction en français, puisque c'est écrit en italien ; l'édition est établie par Antoine-Marie Graziani et Carlo Bitossi, ceux qui sont en train de publier la correspondance du Grand Homme Corse)... Mais quand est-ce que je vais avoir le temps de lire ces 700 pages ? (Et d'ailleurs, qui lira jamais ces 700 pages in extenso ? Qu'il se manifeste et qu'il raconte son périple !) Folie, folie, folie ! Il le faudrait pourtant, car j'ai envie de savoir si, au milieu des propos politiques, militaires, sociaux, l'abbé Rostini a pu glisser quelques "fables, formes, figures" propres à réveiller notre imaginaire contemporain !
Mais au coeur de la folie, tout de même, une notation qui me soulève d'aise - mi cantanu l'anghjuli, toujours adoré cette expression, rencontrée chez Coti (qui est aussi un écrivain de la Joie Profonde, non ?) -, oui, une notation qui me transporte chez les anges :

"Sur 64 numéros parvenus jusqu'à nous, vingt-sept ne sont connus que par un seul et vingt-trois par deux exemplaires, le numéro le plus connu a été répertorié six fois. Plusieurs facteurs ont concouru à la disparition des "Ragguagli". Les tirages furent relativement limités. En se basant sur la livraison du papier réclamé pour la publication de janvier 1764, François Flori a évalué le tirage à 250 exemplaires ; notre calcul atteindrait un tirage limité de 316 exemplaires.
Plus ou moins rapidement, selon les conditions de conservation, l'encre acide a altéré et pénétré le papier de médiocre qualité. Nous avons travaillé sur des pages très complexes à décrypter où le texte d'un recto ressortait au verso, l'encre ayant traversé l'épaisseur du papier."

SUBLIME ! Lire le recto et le verso en même temps ! Et le décryptage des historiens qui est peut-être totalement erroné ! Et pourquoi pas ? Ce livre est donc la "lecture" des Ragguagli - ancien discours de propagande, donc déjà sujet à caution, devenu illisible et rarissime - par Graziani et Bitossi au XXIème siècle. SUBLIME ! Mais cette littérature est vraiment faite pour moi ! Comment pourrais-je m'arrêter de nourrir ce blog ?

Et maintenant le commentaire d'Anonyme 15:10 :

Pour vous parler des Ragguagli... Je suis entrain de lire in extenso...je n'en reviens pas d'ailleurs de la facilité avec lesquelles je les lis. Il en est de même de la correspondance de Paoli... Folie que tout cela! Folie...certes..mais douce! Le but étant de démêler propagande et réalité (réalité...quelle réalité 250 ans plus tard pouvons nous dégager?) de déterminer ce qui est de la main de L'Abbé Rostini et de la main de Paoli...de lire au détour d'une dépêche la mort accidentelle d'un ami du Général et la peine ressentie par celui ci (par exemple la mort de Titto Buttafoco..) Enfin, ces lectures sont passionnantes. Nous passons d'un sujet à l’autre, nous effleurons l'histoire et il est donné à chacunde nous de toucher du doigt la matière brute (du moins la plus "brute" possible...compte tenu des interprétations dues aux manques et à la traduction).

(l'image)

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