lundi 31 octobre 2011

L'extraordinaire vie de la littérature corse... sur Internet

Très rapidement :

- Tancrède Paoletti est mort. Une carrière météoritique, des interventions inoubliables ; on attend bien évidemment la publication (sur Internet) de ce que son ami médecin a retrouvé près de son corps inanimé, et notamment ce "livre d'un certain Renucci, abondamment annoté". (Un lecteur - et quel lecteur ! - enfin !). Je vous engage bien sûr, à lire, relire, commenter l'ensemble des billets de son blog, "Passions cyrnéennes" ; un des plus beaux canulars littéraires de la scène littéraire insulaire. (Je ne prononce pas de regrets éternels de peur que son cadavre ne se réveille sous l'effet d'une saine colère. Pour les lamenti, voir la page Facebook.)

- François Bon va discuter avec le Syndicat National de l'Edition d'une proposition extraordinaire : puisque la survie des auteurs de livres papier passe par leur visibilité sur Internet, il s'agit pour les animateurs de sites et blogs d'adopter un "auteur papier" pour lui offrir cette visibilité, jusqu'au jour où cet auteur créera son propre site. Cliquer ici pour lire l'ensemble de la proposition. Alors, quels auteurs corses nous faudrait-il adopter ? Je pense à l'oeuvre de Rinatu Coti, incroyablement inaccessible, celle de Ghjacumu Thiers dont on ne prend pas la mesure de la profondeur, de la cohérence et de la diversité (concernant Ghjacumu Fusina, il existe déjà un extraordinaire blog quadrilingue qui patiemment "publie" ses poèmes : "Una sì tù"), je pense aux oeuvres de Marie Ferranti, Marie-Jean Vinciguerra, Angelo Rinaldi, Jérôme Ferrari, etc... (Car il est bien question de mise en valeur d'auteurs et d'oeuvres qui n'ont pas de sites internet personnels ; les mentions sur les sites des éditeurs n'étant pas suffisantes).

- Parole libre, parole ludique, parole décalée, parole personnelle et collective : c'est à Vilnius (pardon Saint-Florent) que cela se passe. C'est grâce à l'écrivain Marie Ferranti. C'est sur Facebook. Voilà encore une innovation qui marie littérature, réflexion et souci du monde. Les ateliers numériques de l'écrivain sont aussi son oeuvre, d'une façon ou d'une autre.

- Les paroles d'un écrivain comme Marcu Biancarelli, à propos de son passage à l'université de Corse (c'est grâce à l'Université, qui pour ses 30 ans, a posé des questions à certains de ses anciens étudiants). Cliquer ici.

7 commentaires:

  1. Voilà donc tout ce que vous consacrerez à une oeuvre dont visiblement vous ne percevez strictement rien ? Quelques lignes laconiques commises au milieu d'autres "nouvelles", le nom de Tancrède souillé par la proximité d'autres qui, même s'ils vivaient mille ans, n'entreverraient jamais l'ombre du talent. Vous êtes un ragotier Monsieur ! Peut-être même le complice du rat et du toubib... Gardez vous...

    Faustin Moreschi-Defonds

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  2. Monsieur Moreschi-Defonds, je savais bien que vous seriez dépité de voir Tancrède Paoletti mêlé à d'autres noms. Mais tout de même, mon laconisme s'explique aisément par une forte émotion - celle-là même qui noue la gorge et condamne la parole à être aussi succincte que limpide. De même, je vous ferai remarquer que l'évocation de M. Paoletti père vient en premier dans ce billet et, qu'enfin, les autres auteurs évoqués se voient donc avec gratitude (c'est ce qu'ils m'ont dit) associés à cet hommage au grand écrivain.

    Ceci dit, j'attends avec la plus grande impatience la publication des notes de Tancrède Paoletti à cet ouvrage de "Renucci" (mais quel ouvrage ?). Dans mes rêves les plus fous je ne m'attendais pas à autant d'attention !! (Si toutefois il s'agit bien d'un ouvrage publié sous mon nom...)

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  3. Je ne réagis que rarement à ce blog que je ne trouve d'ailleurs guère objectif et encore moins amical à mon égard;la mention qui ne concerne aujourd'hui encore l'illustre: on annonce comme une belle nouveauté que l'on pourrait rendre plus visible la littérature corse en l'aidant par la toile Internet; pourquoi pas? On cite quelques écrivains qui en auraient particulièrement besoin et l'on dissocie mon cas au prétexte que j'aurais déjà un blog qui fait ce travail. Or, ce blog Unasitu a été créé par deux femmes tout à fait remarquables, Marleen Verheus et Gerda Kuhn, qui ont pensé pouvoir présenter certaines de mes chansons de manière attrayante et bien illustrée. Ce sont de fort bonnes connaisseuses de notre patrimoine chanté et on peut les remercier pour leur remarquable travail, moi le premier en effet mais je n'ai pas sollicité la création de ce blog, est-il besoin de le préciser?
    Présenter et rendre plus visible la littérature corse (et non seulement son expression chantée) est encore un autre autre chantier et demanderait d'abord de mieux et bien la connaître, de la lire, de l'étudier en profondeur et de ne pas se contenter de citer quelques pages comme on brandirait un étendard. La littérature d'expression corse elle-même est diverse et variée mais il faut prendre la peine de la lire. Je conseille vivement aux amateurs de ce blog de lire d'abord ma synthèse Ecrire en corse (Klincksieck, 2010) et de s'en servir comme guide pour la aller à la découverte de certains de ces trésors. Il sera toujours temps ensuite de critiquer ici ou là en surface ou d'évoquer de vains palmarès pour prétendre la défendre et l'illustrer convenablement. La littérature corse passe d'abord par ce travail patient de lecture attentive et complète des oeuvres. C'est le modeste conseil que je donnerais à l'animateur principal de ce blog, comme je le faisais avec mes étudiants au temps où je leur enseignais avec plaisir notre littérature. JF

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  4. Jacques,
    je veux croire qu'il y ait malentendu. Mon propos dans ce billet n'était pas de dire que la présence numérique de ton oeuvre était déjà totalement accomplie et ainsi de "dissocier ton cas" de celui des autres auteurs (d'ailleurs j'ai oublié de signaler que Jean-Pierre Santini anime un site consacré à ses livres). Et je n'ai surtout pas dit que tu avais sollicité la création du blog "Una sì tù". Je verrai avec une très grande joie un site entièrement consacré à tes écrits et publications, afin de les faire mieux connaître et de leur assurer une meilleure diffusion. C'est l'évidence. De ce point de vue, je ne suis pas d'accord avec toi : mes propos concernant tes textes ont toujours été conçus dans un esprit amical (même lorsque je manifestais quelques désaccords).

    Tu formules une critique plus générale et assez radicale et je t'en remercie. Tu dis que je lis trop peu et trop mal les livres corses et que mes tentatives de "défense et illustration" de la littérature corse sont trop superficielles et même vaines. Et tu me renvoie à mes chères études. Je veux répondre précisément à cette critique, à laquelle je prête bien volontiers le flanc.

    (Tel Saint Sébastien accueillant avec gratitude les flèches des archers romains (tiens, je trouve sur Wikipédia qu'il est fêté le 20 janvier... et que ce blog a commencé un 24 janvier !). Mais trêve de digression ludique.)

    Oui, je n'ai pas une connaissance approfondie, studieuse, complète de la littérature corse. Je l'ai toujours dit, depuis le début. Je ne peux que te donner raison. Et l'ouvrage que tu as écrit, et que j'ai lu, et que je relis - "Ecrire en corse" - me semble, comme à beaucoup d'autres, absolument essentiel. Il m'est très utile, me fait découvrir de nombreuses choses, des points de vue et des perspectives passionnantes. Et il me permet de mesurer l'étendue de mon ignorance - joyeuse ignorance. Je pense aussi qu'il aurait pu être écrit depuis longtemps et qu'il serait absolument passionnant qu'il soit développé en une "Histoire de la littérature corse" plus précise (puisque tu as dû suivre les contraintes d'un ouvrage pédagogique grand public du genre d'un "Que sais-je", ce qui n'enlève rien à la qualité de ce livre, je le répète).

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  5. (suite et fin du message précédent)

    Par ailleurs, je ne suis pas d'accord avec une autre de tes critiques : je ne me sers pas des pages extraites des livres que j'ai lus comme "d'étendards" et encore moins pour "défendre et illustrer" la littérature corse. Je trouve au contraire que nous avons la possibilité de ne pas suivre le modèle français de constitution d'une littérature : un panthéon littéraire restreint censé illustrer une (seule) langue, apanage de la grandeur et de la supériorité d'une nation. Ce qui me plaît c'est de connaître la réalité des lectures faites par des lecteurs de tous types, aux motivations variées. Il me semble que la littérature corse est multilingue, que ses lecteurs le sont aussi, parfois plus ou moins (ou plus ou moins bien) et qu'il ne s'agit pas de la "défendre" mais de savoir si oui non est elle désirée comme une part active de nos imaginaires contemporains.

    De fait, et enfin, je ne me suis jamais présenté comme un critique professionnel. Je fais simplement état, avec mes petits moyens, insuffisants c'est vrai, et avec la plus grande sincérité possible, de la réalité de mes lectures. C'est pourquoi, je ne suis pas "objectif", mais "subjectif" (finalement, il m'importe peu de dire objectivement ce qu'est tel livre - ce qui ne m'empêche pas de rêver pouvoir lire une revue littéraire corse dans laquelle des plumes magnifiques proposeraient des analyses précises, complètes et objectives de tous les livres parus dans l'île ou à propos de l'île ! Nous ne manquons pas de telles plumes.)

    Ce blog est un lieu d'échanges. J'apprends beaucoup en recevant les commentaires et les avis des autres. Et j'apprécie toutes les critiques lorsqu'elles sont pertinentes et amicales comme la tienne ; cela me permet de mieux me connaître, d'imaginer pouvoir progresser et aussi de préciser les idées auxquelles je tiens.

    Merci encore.

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  6. Tancrède Paoletti hè mortu, ch'ellu crepi!!!

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  7. Puisque c'est carnaval, cela veut donc dire "Tancrède Paoletti est vivant ; longue vie !"...

    Anonyme 11:32, à bientôt peut-être pour lire quelques points de vue sur vos lectures ?

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