vendredi 16 mars 2012

Relance d'une discussion : que faire au Salon du Livre de Paris ?

Est-ce si utile que cela de proposer quatre jours de signature simple ?

La vitrine de la production littéraire insulaire n'a-t-elle pas besoin d'animations et de discussions ?

Ne faudrait-il pas accueillir dans ces manifestations des livres "corses" édités par des éditeurs non insulaires (Marie Ferranti, Angelo Rinaldi, Jean-Noël Pancrazi, Jérôme Ferrari, et d'autres) ?

Exemples de propositions d'animations :

- mettre en avant les livres qui ont reçu des prix littéraires insulaires ou non durant l'année écoulée, c'est déjà un signe de reconnaissance (interne par les prix insulaires, à faire connaître à l'extérieur). Avec interview de l'auteur, de l'éditeur, avec des membres des jurys, des lecteurs ?

- la prise de parole des étudiants de l'université (de Corte ou d'ailleurs) qui ont soutenu un travail (Master, Thèse) sur des livres corses durant l'année écoulée : nous aurions publiquement un état des lieux de ce qui s'étudie dans la recherche, + discussion avec qui veut ?

- quelques critiques littéraires (parmi ceux qui écrivent tout au long de l'année dans la presse et les revues insulaires - ou non) pour faire un panorama des livres chroniqués, importants, durant l'année écoulée, + discussion ?

-...

Dite a vostra...

27 commentaires:

  1. Last but not least :

    - une sélection des lectures préférées de l'année écoulée (pas forcément des publications de l'année) par des lecteurs qui ont envie ou l'habitude de s'exprimer (je pense aux associations qui organisent des cafés littéraires, aux lecteurs qui tiennent des blogs, à ceux qui s'expriment ici et là) + discussion ?

    RépondreSupprimer
  2. Lu dans le "24 ore" n°343 (du vendredi 16 au jeudi 22 mars 2012) sous la plume de Claire Cecchini, un article consacré à ce Salon du Livre et mentionnant - choisissant de mentionner :
    - un éditeur parmi les 13 éditeurs insulaires, Xavier Dandoy de Casabianca et les éditions Eolienne, notamment deux recueil du poète belge Géo Norge
    - une revue, la revue Fora! de Vannina Bernard-Leoni (et notamment son premier numéro, comparant Corse et Japon - puisque le Japon est l'invité d'honneur du Salon du livre de Paris ; et aussi son prochain numéro, consacré aux "amours et sexualités insulaires" !)
    - un débat.... oui un débat, autour des îles !... une discussion entre écrivains !!!... mais c'est entre Patrick Chamoiseau et le poète, photographe et sculpteur Gôzô Yoshimasu.... ah, j'ai cru que le Stand corse avait proposé un débat...

    Evidemment, ma critique de l'absence d'animations sur le stand corse est un appel et non une invective contre quelqu'un. J'aimerais tout de même qu'une discussion s'engage. J'ai peut-être tort... non ?

    RépondreSupprimer
  3. Je suis bien entendu d'accord avec toi: prévoir un espace consacré aux livres sans l'ombre d'un débat est dommage ...Mais combien de foires aux livres, de salons, de manifestations diverses, en Corse et ailleurs sont organisées de cette manière ? A mon sens beaucoup, beaucoup trop et c'est, très certainement l'une des raisons de la désaffection du public qui ne souhaite plus se déranger pour voir simplement des auteurs assis derrière leurs livres et faire des dédicaces à la chaîne (dans le meilleur vdes cas). Je pense que le public se déplace plus volontiers si les débats, et les débats bien menés, sont l'épicentre du dispositif ce qui laisse la possibilité d'acquérir bien entendu les ouvrages des auteurs présents. Ceci étant dit, les organisateurs de salons savent tout cela et la question que je me pose est la suivante: pourquoi continuent-ils à organiser des "expositions d'ouvrages" avec les auteurs assis derrière ? J'imagine qu'ils doivent y trouver un intérêt !

    RépondreSupprimer
  4. Tout de même, les débats et lieux pour cela existent. En Corse, le festival Arte Mare à Bastia, "Racines de ciel" à Ajaccio, les cafés littéraires organisés par l'association Musanostra à Bastia et ailleurs... Mais effectivement, les journées du livre corse à Ajaccio ne prévoient pas de débat. Cependant, l'association Corsicapolar organise des discussions autour du roman policier et du roman noir, l'été à Ajaccio. L'université organise régulièrement des discussions. Ce qui manque le plus, c'est un grand salon du livre en Corse, ouvert à toutes les littératures et mettant en valeur la production insulaire dans sa variété, je veux dire en faisant des choix, en opposant des points de vue. Un exemple qui peut nous toucher est le choix (discutable certainement) d'un écrivain camerounais parmi la production des écrivains africains contemporains : http://www.slateafrique.com/52233/classement-meilleurs-ecrivains-africains-du-debut-du-siecle

    RépondreSupprimer
  5. FAUSSE ROUTE
    Pourquoi se poser cette question à la place de ceux qui devraient l’avoir en tête ? Et lancer, pendant que la scène est dressée et ouverte au public, le scuzzulacappu (brainstorming) visant à inventer les événements à y implanter et animer ? Qui devrait l’avoir en tête ? Chaque participant. Il est redevable de l’usage qu’il fait des moyens mis à sa disposition par la Collectivité, notamment la location et l’installation de 100 m2 au salon du livre. Il est sain, au demeurant, que dans l’espace critique, soit pointé le désappointement de ceux qui — en suivant l’actualité littéraire — constatent le vide dans les annonces, sinon le bide dans le déroulement et le creux dans le catalogue.
    Moi, ça me fait penser à cette histoire glissée incidemment sur Isularama où un enfant, après avoir déballé ses cadeaux, se redresse et bougonne « Elle est où la subvention pour jouer ? » Que veut-on obtenir ? Que des éditeurs se redressent et bougonnent « Elle est où la subvention pour animer ? » Je n’en dirais pas plus. Que chacun s’interroge sur ce qu’il fait, à la place qu’il occupe dans le dispositif littéraire. Et quelques uns sur les effets positifs à attendre de leur mise en réseau. Plutôt que sur les bénéfices consolidés par des mises à l’écart.
    Quoi qu’il en soit, un système figé se travaille toujours en y insufflant un peu de vie, c’est-à-dire en réussissant à y mettre un peu de bordel !

    RépondreSupprimer
  6. Xavier,
    ok il faudrait donc poser la question aux éditeurs présents sur le stand, aux auteurs qui signent, à la CTC qui finance.

    Eh bien la voici posée : pourquoi n'avez-vous (vous, CTC, éditeurs, auteurs) pas prévu ou souhaité des animations sur le stand du livre corse au Salon du livre de Paris ?

    RépondreSupprimer
  7. Le Printemps des Poètes organisé en Ajaccio ces trois derniers jours, par le service culturel : 3 auteurs continentaux invités, deux auteurs corses. Public = 20 personnes, auteurs compris ! l'animateur, présentateur ne connaissait ni n'avait lu le moindre poème des invités. Question : combien a coûté cette affaire ? Bénéfice : un ou deux articles dans la presse à la gloire de la municipalité qui s'intéresse à la culture, etc.
    Conseil général de Corse du sud : organisation d'une série de lectures dans le département l'été passé : on recrute un membre du système pour organiser le truc coût = 20.000 €, présentation médiocre, aucun échange prévu, peu de public, mais un bel article dans la revue du CG : On fait !
    Salon du livre Paris :
    Pas un seul auteur emblématique de l'île, des éditeurs subventionnés pour y aller et présenter des livres eux- même déjà subventionnés. Des hôtesses sympathiques comme une écharde dans le majeur.

    En regard, deux ou trois petites associations libres animées par des bénévoles passionnés : salles combles, convivialité, pas un seul euro demandé à ceux qui dirigent et "qui savent" ! Quasiment pas d'articles dans la presse.

    Cherchons l'erreur.

    RépondreSupprimer
  8. Anonyme 06:23, merci pour ce point de vue, vertement proposé, mais pourquoi pas. Je trouve qu'il serait mieux de nommer les bonnes choses et pas seulement les choses critiquées. De quelles associations libres parlez-vous ? C'est l'occasion d'en parler.

    Et d'une façon plus générale : pourquoi ne pas imaginer qu'il puisse être possible que les institutions de tous niveaux travaillent avec les associations "libres" dans le même sens, ou en articulant leurs activités au moins ?

    Et le travail de médiatisation n'est jamais facile, c'est vrai ; pourtant il y a des journaux, revues, sites internet, etc.

    Personnellement, je n'ai rien contre les éditeurs subventionnés : je désir simplement qu'il y ait du débat, une présentation animée, contrastée, discutée des productions insulaires (subventionnée sou non).

    Je connais aussi des associations qui font de très bonnes choses et qui ont peu de public, parfois, ou souvent. Un nom ? Eh bien l'amicale corse d'Aix où je suis en charge de la bibliothèque et des cafés littéraires : il nous est arrivé de proposer des choses très intéressantes devant 5, 8 ou 12 personnes (ravies). On continue, ce n'est jamais facile.

    RépondreSupprimer
  9. C'est juste ! les associations : Musanostra à Bastia, une d'association d'Alata, je ne me souviens plus de son nom mais dont Jean-Jacques Colonna D'istria (tiens il ne sera pas au salon du livre) fait partie, Entrelignes dans l'extrême sud !
    D'autre part la stratégie culturelle des institutions est à l'image du reste : du coup par coup au petit bonheur des amis du moment donc à l'inverse de la bienveillance naturelle et à long terme de certains êtres humains.
    Quand une association ne parvient pas à déplacer un peu de public c'est que forcément quelque chose n'a pas été bien fait ou que l'organisateur pas le charisme nécessaire.

    RépondreSupprimer
  10. Anonyme 12:28, merci pour les précisions et pour les encouragements à faire mieux... De mon côté, je pensais aux mêmes associations que vous. Il y en a certainement d'autres. Cependant, je ne trouve pas que l'association Musanostra soit boudée par la presse : j'y ai lu des articles légitimement élogieux. De même pour l'association Entrelignes.
    Je trouve votre critique à la fois utile et exagérée, ou trop caricaturale : d'un côté les méchants institutionnels, de l'autre les "êtres humains". Ma petite expérience personnelle m'a montré qu'il y avait des gens intéressants et dévoués dans les institutions comme dans les associations indépendantes, ainsi que des gens de mauvaise foi. Mais là n'était pas le sujet de ce billet : il s'agissait pour moi d'interpeler à la fois les responsables du stand corse du Salon du Livre de Paris et tous les visiteurs de ce blog à propos de l'absence d'animations durant les quatre jours du Salon, et de discuter ensemble des animations que nous aimerions y voir, et de leurs modalités.

    Votre commentaire me laisse comprendre une vision très conflictuelle entre les différents groupes qui animent la vie culturelle et littéraire corse ; je préfère imaginer que les actions des uns et des autres gagneront à être articulées, discutées en commun, avec cette "bienveillance" et ce goût du "long terme" que vous évoquez à juste titre.

    RépondreSupprimer
  11. Nul manichéisme dans mon propos ni même d'exagération. Des bons des méchants, vous simplifiez le propos, je parle de réalité sur le terrain. généralement les gens bienveillants évitent les situations conflictuelles, généralement les institutionnels donc les élus, que l'on voit très rarement dans les lieux de culture, délèguent à des personnes peu compétentes, sans jamais demander d'avis à ceux qui s'investisent bénévolement et avec succès.Pourquoi voudriez-vous que ces dernières aillent perdre des heures à demander un rendez-vous et des mois à en avoir un ? Pourquoi ces hommes politiques, dont les proches collaborateurs épluchent les interstices de la presse ne feraient-ils pas l'effort de proposer spontanément, à ceux qui savent organiser, quelque aide ? Bref ils s'en fichent ! Tous les politique au salon de l'agriculture pas un seul au salon du livre. On devrait peut-être inventer un livre comestible, saveur brocciu ou vache qui rit !

    RépondreSupprimer
  12. Je viens de regarder la programmation du Printemps des poètes à Ajaccio (15-17 mars), et je la trouve très attirante ! Avec notamment des auteurs invités régulièrement par les associations Musanostra et Zntrelignes : pourquoi le même public nombreux ne se rendrait-il pas à toutes ses manifestations ?
    Lien : http://www.ajaccio.fr/Le-printemps-des-poetes-a-Ajaccio_a1480.html

    RépondreSupprimer
  13. Mille excuses pour l'orthographe : "Entrelignes" et "ces" manifestations.

    Je reste persuadé que c'est au moyen de propositions concrètes et de dialogues qu'on pourra faire progresser la vie littéraire insulaire. La programmation des lectures en Corse-du-Sud me semble etre une excellente occasion de rencontre pour les amoureux de la littérature.

    Enfin, je trouverais intéressant que vous disiez ici quels auteurs corses vous auriez aimé voir au salon du livre de Paris (parmi les auteurs emblématiques, on trouve tout de meme Jacques Fusina et Pascal Marchetti).

    RépondreSupprimer
  14. Jacques Fusina19 mars 2012 à 10:39

    Le débat que vous avez lancé me semble tout à fait pertinent : moi-même et à plusieurs reprises j'ai soulevé cette question y compris au sein même du jury littéraire régional à l'époque où j'en faisais partie. Je prenais comme exemple une invitation reçue il y a quelques années de la part d'un éditeur languedocien à quelques auteurs "régionaux" (j'y représentais nore île) pour débattre des pratiques de leurs respectives littératures : cette invitation comprenait la prise en charge par la puissance invitante des frais de voyage et d'hôtel. Je me souviens très bien m'être présenté cette année-là au cocktail d'ouverture du stand corse auquel j'avais été invité également, comme si j'avais été un voisin, résident du 15ème arrondissement de Paris, et avoir fait remarquer aux élus de notre île la situation paradoxale dans laquelle je me trouvais, avant de rejoindre le stand du Languedoc-Roussillon où j'étais attendu dans d'autres conditions. Mais cela a eu bien peu d'effet, semble-t-il.
    Je suis donc intervenu ici surtout pour rectifier l'information selon laquelle je serais présent au Salon cette année: une chose est d'être affiché comme tel, une autre est la pacticipation effective! Encore les effets d'annonce des organisateurs dont parlait ici un des intervenants, sans doute. Peut-on raisonnablement imaginer qu'un auteur devrait se rendre à ses frais à cette manifestation pour le simple plaisir de faire quelques rares dédicaces, tout "auteur emblématique" qu'il fût?
    Jacques Fusina

    RépondreSupprimer
  15. Merci pour ces précisions, Monsieur Fusina.
    Il me semble que la plupart des prix littéraires insulaires pourraient inclure le côut d'un aller-retour+hébergement pour que les auteurs primés dans l'année puissent être mis en valeur lors de ce salon ?
    Effectivement, le coût est prohibitif.
    Ensuite, les livres peuvent être mis en valeur sans leurs auteurs.
    Et le fait de partager des réflexions et débats avec d'autres stands paraît essentiel.

    J'adorerais que ce rendez-vous annuel (ou un autre, mais en l'occurrence celui-ci permet de toucher d'autres publics) propose un panorama de l'année littéraire corse écoulée : quelles sont les tendances éditoriales ? quels auteurs et quelles oeuvres ont particulièrement brillé entre mars 2011 et mars 2012 ? etc...

    RépondreSupprimer
  16. Ce salon est un rendez-vous important.
    • Avec un volet professionnel : regard porté sur les pratiques des autres. Notamment sur celles des très petites structures jouant à leur manière leurs stratégies de niche. Mise en valeur de l’espace loué ? Maîtrise graphique et argumentative des produits ? Etendue du catalogue ? Degré de spécialisation ? L’observateur se sait aussi observé. Il peut s’interroger sur le regard que les autres professionnels porteront sur son étalage. Sa cohérence. Sa capacité à former l’image de quelque chose de plus que la récollection d’un bouquiniste spécialisé. Présence d’un style, d’une signature, d’une griffe.
    • Avec un volet grand public : soit une foule submergée de sollicitations, à l’attention déjà fortement saturée par la présence de vedettes. Dans ce cadre, il vaut mieux se dire que l’on n’attirera vraiment que ceux que l’on est allé chercher dehors, dans un travail préparatoire lancé très en amont du salon. Sauf à savoir, in situ, pétrifier d’étonnement une fraction du public.

    Au demeurant, si l’objectif — plutôt que de construire au salon une image du dynamisme éditorial insulaire — est de rapporter dans l’île l’image d’une édition locale portée à bout de bras par les institutions locales, ce qui s’y passe et répète depuis 8 ans est plus que suffisant : on pourrait même réduire la voilure. En effet, la seule vraie animation, c’est ce que les médias locaux — avec leurs effets de cadre — mettent après coup sous les yeux des locaux.

    Quant à la CTC, son organe culturel semble aveugle à l’essentiel : ce n’est pas nécessairement dans les officines d’édition que les compétences éditoriales locales sont les plus développées. Ne croyez surtout pas que je cherche à vous faire tourner les yeux vers La Gare : je montre, en fait, la CTC. Pourquoi ? Demandez-le à La Gare !

    RépondreSupprimer
  17. La CTC utilise les deniers publics pour financer certains éditeurs dans l'opacité la plus totale. nous avons ainsi la chance d'avoir en Corse une édition libre et une édition assistée. Cela semble réjouir certains, j'avoue que c'est un peu plus que préoccupant.... La même CTc organise des prix et récompense les auteurs des éditeurs subventionnés pour les oublier tout de suite après...Comme cela a été souligné. Cherchez l'erreur ! A ce petit jeu il y a obligatoirement des gagnants, je ne pense pas que ce soit la création...

    RépondreSupprimer
  18. Anonyme 11:27, j'ai publié votre commentaire parce qu'il n'est pas outrancier dans les mots, mais pour dénoncer l'opacité du fonctionnement d'une institution, il est peut-être préférable de ne pas rester soi-même anonyme.
    Personnellement, je ne connais pas le fonctionnement des aides à l'édition à la CTC. Il me semble que l'édition est toujours une activité privée parfois aidée par les pouvoirs publics ; qu'il y ait un choix par l'institution publique ne me gêne pas ; il me semble par contre (même chose pour la discussion sur le cinéma) que le fait de motiver et de rendre publique une décision serait une bonne chose.
    Ce qui me soucie bien plus est la difficile médiatisation, diffusion, mise à disposition des oeuvres publiées.

    RépondreSupprimer
  19. Vous avez vous-même justifié l'anonymat dans certains billets antérieurs...et pourquoi devrais-je lever cet anonymat lorsque les procédures, beaucoup le disent, sont opaques, c'est à dire précisément largement téléguidées par des personnes n'apparaissant pas au grand jour ? Qu'il y ait des aides publiques ,pourquoi pas ? Cela en soit n'est pas gênant, ce qui l'est c'est la présence massive et assez unilatérale de subventions et aides de toutes sortes qui profitent aux mieux introduits. Cela fausse la libre création. Nous ne sommes pas très loin d'une "littérature d'Etat". Je crois que je ne suis le seul à faire cette analyse. En tout cas bravo aux éditeurs qui réussissent malgré tout à faire quelque chose...Ils méritent vraiment un grand coup de chapeau !

    RépondreSupprimer
  20. Je souscris à la remarque de FXR relatives aux difficultés de la diffusion — faire connaître l’existence, résumer le contenu, relever l’intérêt, exposer un jugement — et de la distribution — permettre l’accès l’œuvre —.
    En matière de diffusion, on peut, effectivement, pointer du doigt les médias, mais comme on pointe un symptôme. La cause d’une mauvaise couverture peut être un dysfonctionnement du service de presse. Qui peut avoir pour cause un dysfonctionnement du catalogage des œuvres. Qui peut avoir pour cause un dysfonctionnement de leur façonnage en produit. Qui peut avoir pour cause des dysfonctionnements relevant du bureau d’études, des fonctions de recherche et développement, des orientations stratégiques…
    Améliorer la couverture médiatique, sans améliorer ce qui vient en amont, c’est alors fabriquer, à ce niveau, l’illusion qui dissimule les dysfonctionnements de fonds. Au demeurant, le « faire semblant » n’est pas un mal en soi. C’est la situation initiale de qui s’embarque avec assez de mer devant lui pour apprendre à se faire marin. Et avec assez de monde autour de lui pour rêver d’une flottille. Qu’est-ce qu’on fait ? On attend 20 ans pour se dire agréablement surpris du chemin parcouru et de l’absence de naufrage ? On offre un gilet de sauvetage aux armes du donateur ? Ou on salue sur le champ l’audace et enseigne l’art du compas ?
    Subventionner la mise en place d’un stand de 100 m2 au salon du livre est une bonne chose. C’en serait une meilleure si c’était l’occasion de fédérer les acteurs concernés par le livre dans une opération dotée d’une certaine exemplarité. Tout ce qui relève de la diffusion est immatériel, et peut aussi bien porter sur un événement que sur une somme imprimée, ou un catalogue de produits d’édition. Qui, comment, pourquoi et avec quels effets a été éditée la 8ème édition de la présence de la Corse au Salon du livre de Paris ? C’est l’absence d’éléments de réponse à de telles questions qui crée l’opacité, incitant à projeter sur elle, faute de meilleur éclairage, quelques préjugés indéfectibles et obscurs.

    RépondreSupprimer
  21. Anonyme, vous avez raison, j'accepte par principe l'anonymat des participants. Mais il est vrai qu'il s'agit par là de libérer une parole que j'espère plus productive. La mise en cause du fonctionnement d'une institution devrait déboucher sur des propositions. Je ne sais pas si le fonctionnement actuel des subventions de la CTC impose une "littérature d'Etat" et empêche ou fausse la "libre création". Pour ma part, je vois plutôt dans l'absence de débats et jugements publics sur les oeuvres proposées et sur les oeuvres espérées une des causes du manque d'éclat de la littérature corse. Je me demande vraiment s'il y a vraiment un "désir de littérature corse" parmi les lecteurs.

    Mais encore une fois, je crois, avec vous, que l'opacité dans ces domaines est un obstacle à l'épanouissement de l'expression artistique.

    RépondreSupprimer
  22. J'ai lu avec attention les propos qui précèdent et qui me paraissent fort justes. On ne peut qu'être frappé par les investissements importants des pouvoirs publics et leurs faibles résultats alors que dans le même temps des associations sans moyen font bien mieux...L'animation culturelle mise en place l'an passé par le Conseil général de Corse du Sud est à ce titre significative par les faible nombre de personnes qu'elle a attiré.Si l'on rapporte ce nombre au budget, on serait effaré du coût d'une telle opération ! Moralité: la culture est une chose trop sérieuse pour être confiée aux politiques qui n'ont d'autre ambition que de faire de l'affichage...Vous voulez des propositions concrêtes ? Que les autorités arrêtent de créer des prix littéraires (il y en a trop) et mettent un frein aux financements à l'édition pour investir dans les dotations des bibliothèques et l'aide à la diffusion des oeuvres, ce serait plus efficace....Savez-vous qu'on ne trouve pas obligatoirement de livres récents en langue corse dans les bibliothèques ? Financer l'achat de livres pour les mettre à disposition du public serait pourtant de première nécessité et favoriser la visibilité des ouvrages dans les points de dépot serait également salutaire mais là....rien ou presque...

    RépondreSupprimer
  23. Ce qui manque le plus, me semble-t-il, c’est un état des lieux, du type « Le livre en Corse » donnant une description de l’appareil du livre. Entre écriture, production, critique, animation, conservation… les acteurs sont multiples et leurs interactions nombreuses. Un peu plus de fluidité ne nuirait à aucun d’eux. Que chacun défende son bout de gras n’est pas un mal en soi. Que personne ne puisse se référer à un schéma général décrivant l’appareil auquel il collabore minimise les effets réseau. Que personne ne veuille que cette perspective s’ouvre les anéantit, quelque remarquable que soit le travail ponctuel accompli.

    Sortons un peu du livre — un média plus ancien que l’imprimerie elle-même — pour observer, par exemple, la lente construction de la filière porcine, d’où émerge progressivement l’idée qu’une multitude d’acteurs indépendants puissent tirer des bénéfices personnels de contraintes partagées ; qu’un cahier des charges puisse fédérer des entités économiques multiples et variées, les doter d’un cadre d’action commun, et leur donner le sentiment de contribuer, à leur niveau, à la réussite d’une entreprise virtuelle et collégiale dénommée « charcuterie corse ». Et l’imposer au monde.

    Après ce détour, on pourra revenir au rêve d’une « littérature corse » décanté en « Corse littéraire ». Le premier rêve s’épuise à préciser la différence. Sa décantation l’apaise en acceptant les similitudes.

    RépondreSupprimer
  24. Question : nous aimerions savoir, puisque vous avez soulevé la possibilité d'une rencontre au salon du livre entre les lauréats des divers prix littéraires attribués dans l'île, quels sont les critères de sélection des livres, qui décide quoi ?
    Concernant le prix des lecteurs corses il semblerait que ce soit "les ventes" ! ce qui n'a jamais été un référentiel de qualité, en langue corse 6 ouvrages totalement différents, poésie, chroniques, roman , essai : de qui se moque-t-on ?

    RépondreSupprimer
  25. Bonjour,
    votre question est intéressante.
    Concernant le Prix des lecteurs de Corse, la discussion/explication a déjà eu lieu à la suite du billet suivant : http://pourunelitteraturecorse.blogspot.fr/2010/02/propos-des-prix-par-malko-nimu.html

    Pour les autres prix, il y a des jurys qui se réunissent et votent. Mais je n'ai pas de précision immédiates. Je vais regarder ce qu'il en est sur les sites des institutions concernées.

    RépondreSupprimer
  26. De très bonnes idées FXR. J'ai trouvé le stand corse un peu triste cette année.

    RépondreSupprimer
  27. Françoise, je suis sûr que nous sommes nombreux à avoir des idées, partageons-les.

    RépondreSupprimer