lundi 16 juillet 2012

Café littéraire Musanostra du 15 juillet 2012 : un compte rendu personnel et discutable

C'est avec un grand plaisir que j'ai assisté hier au café littéraire organisé par l'association Musanostra. C'était sur la terrasse de "Sandwiches-Land", sur la route de San Lorenzo, entre Ponte Leccia et Francardo. Un coin sympathique, ombragé, une trentaine de participants, une grande variété d'interventions, qui donnent envie de lire, de découvrir, plus quelques livres à acheter, proposés par Françoise de la librairie Le Point de Rencontre (Bastia) ou par l'auteur lui-même (Antoine Périgot pour "Opera Umana").
On gagne toujours à sortir de chez soi pour aller à la rencontre des autres (qui souvent à peu de choses près nous ressemblent furieusement, d'où la belle idée difficile qu'est le dialogue, la discussion, le temps passé ensemble, pour mieux distinguer, à un moment donné, ce qui nous singularise).

C'était la première fois que je pouvais assister à un de ces fameux cafés littéraires animés de façon très détendue et cordiale par Marie-France Bereni. Je n'allais donc pas me priver du plaisir de rencontrer et d'écouter des amoureux des livres et des arts !

Plusieurs livres furent présentés : "A défaut d'Amérique" et "Mort et vie de Lili Riviera" de Carole Zalberg, la traduction française de "Murtoriu" de Marc Biancarelli, "Le Sermon sur la chute de Rome" de Jérôme Ferrari, "U minimu gestu/Le moindre geste" de Stefanu Cesari, "Voxpoesi" de Henri Etienne Dayssol, "Un philosophe en Corse" de messieurs Marchi et Establet, une dizaine d'ouvrages concernant le personnage historique de Théodore de Neuhoff (roi de Corse durant sept mois, au XVIIIème siècle), la traduction en corse du "Projet de constitution pour la Corse" de Rousseau (traduction de Stefanu Cesari), "Cent'annu centu mesi" et "Ombre di guerra" de Jean-Yves Acquaviva, "Opera Umana" d'Antoine Périgot, "3 balles perdues" de Sylvana Périgot, un recueil de recettes de cuisine corse traditionnelle par Christelle aux éditions du Cursinu, l'autobiographie de Pablo Neruda, "J'avoue que j'ai vécu" et "En attendant Robert Capa" de Susana Fortes, il fut aussi question de la prochaine création d'une maison d'édition juridique.

J'ai acheté trois livres (je me restreins, c'est difficile, mais il faut, et puis, je retournerai à la librairie prochainement !) : "Mémoire(s) de Corse" aux éditions Colonna, "A défaut d'Amérique" de C. Zalberg (éditions Actes Sud) et "3 balles perdues" de Sylvana Périgot (édition Eolienne).

Et maintenant quelques remarques qui ont traversé mon esprit, ici reprises, en vrac :

Du lien entre les lectures
Une même personne a évoqué les ouvrages de Neruda et sur Capa, et elle a notamment mis l'accent sur deux faits similaires racontés dans ces ouvrages, à savoir la mort d'une personne proche (Lorca pour Neruda, la photographe Taro pour Capa). Cela m'a frappé. Je me suis dit, que cherche-t-on quand on lit ? Que retient-on ? Ce qui nous convient, construit, hante, ronge ? Dans tous les cas, la prochaine fois que j'aurai "J'avoue que j'ai vécu" entre les mains, je chercherai d'abord et tout de suite le passage où Neruda évoque Lorca racontant un cauchemar atroce.

Un acte fabuleux : éditer un livre, rééditer un livre
Carole Zalberg a annoncé que "Mort et vie de Lili Riviera" reparaîtrait bientôt chez Babel, la collection poche d'Actes Sud. J'en suis très heureux, je pourrai conseiller cette lecture, notamment à mes élèves (club lecture du Lycée Vauvenargues à Aix-en-Provence). J'avais adoré ce livre, parmi tous ceux de cet auteur que j'avais lus pour les rencontres littéraires de "Racines de ciel" en 2011. Et Marie-France Bereni aussi l'a beaucoup apprécié. Un livre qui vit ! Magnifique ! Histoire fabuleuse et construite de façon astucieuse (Carole Zalberg, présente, a judicieusement rappelé l'entrecroisement des deux fils chronologiques - du présent au passé et du passé au présent), histoire extrêmement émouvante, et drôle aussi, d'un personnage inspiré de Lolo Ferrari, de son "calvaire" (dixit Zalberg) et en même temps (en tout cas dans mon souvenir) de sa puissance de vie, de volonté de vie personnelle. Le personnage du père (qui vivra ou croira vivre sa propre liberation sexuelle) faisant un contrepoint étrange et drôlatique à ce parcours tragique.
A été présentée la parution par la maison d'édition corse Eolienne d'un premier roman, écrit par Sylvana Périgot (soeur d'Antoine) : couverture noire et jaune, hisoire de faire comprendre aux Français et au Italiens qu'il s'agit bien d'un polar, ou du moins que cela prend cette forme ; une histoire de forêt, de rapport entre les hommes et les femmes et peut-être plus encore entre les hommes et la nature. A peine feuilleté l'ouvrage, aperçu l'originalité de l'écriture, bien envie de trouver les deux heures qui me permettront d'y aller plus en détail !

Le plaisir infini des anecdotes
Un véritable plaisir pour le conteur, pour les auditeurs, un art de vivre, que l'on cultive beaucoup en Corse, notamment en le croisant avec cette passion des récits et réseaux généalogiques. Ce plaisir-là nous a été donné par Jean Marchi, co-auteur de "Un philosophe en Corse" (édition Albiana), ouvrage qui analyse sociologiquement la correspondance échangée par ce professeur de philosophie au Lycée de Bastia entre 1882 et 1884. Les lettres ainsi analysées donnent à voir la "réalité" non littéraire de la vie insulaire de cette époque-là. Monsieur Marchi a enchaîné les anecdotes et liens généalogiques de toute une société d'intellectuels et d'universitaires pour expliquer comment il en était arrivé à travailler durant cinq ans à cet ouvrage. Avec beaucoup d'humour, dans un esprit gentiment satirique. Bien envie d'acquérir l'ouvrage, et notamment pour le chapitre qui évoque comment Monsieur Goblot (le philosophe en question) a, avec sa soeur, appris l'italien et le corse, notamment à travers la pratique de traductions (de poèmes de Leopardi, par exemple ; ce qui me fit penser que le grand poète corse Anton Francescu Filippini a lui aussi proposé des recréations en langue corse de poèmes du grand poète italien, traduction analysée par Paulu Desanti dans le recueil sur la traduction "Baratti" (Albiana/CCU).

Ruines : le vide et le plein
C'est Antoine Périgot (je n'ai même pas ouvert son ouvrage, "Opera Umana" ! Honte à moi, la faute sera bientôt réparée) qui a évoqué ses photographies de batiments désertés par les hommes, patrimoine et savoir-faire oubliés éparpillés sur l'île, en parlant d'un mariage du vide et du plein, le plein des mémoires humaines (je pense à cela maintenant : peut-être qu'en Corse nous aimons par-dessus tout les fantômes, que nous pouvons faire jouer à notre guise, dans nos discours et nos images ; Carole Zalberg, écrivain d'origine juive polonaise, dira aussi ce jour-là être attachée à la Corse par cet amour commun des Disparus - les morts, nos fantômes). Antoine Périgot a évoqué ces villages entiers abandonnés pour être recréés à côté (Cambia, Novella - les noms disant bien le changement), souvent, suivant des légendes très similaires, à cause des fourmis ou des mouches, indices concrets de puissances dévastatrices comme la peste et autres fléaux. Et c'est alors - forte émotion pour moi - qu'il évoqua le site archéologique de l'âge du bronze (au lieu-dit Rusuminu, me semble-t-il) qui se trouvait à dix minutes de notre tablée littéraire : émotion car j'avais participé, avec mon frère aussi, à plusieurs années de campagnes de fouille sur ce site, passionné d'archéologie que j'étais alors, avec, notamment Messieurs Magdeleine, Ottaviani, Nebbia. Nous avions mis à jour deux torre, des murs, des foyers, et c'est le dernier jour de la dernière campagne, après des centaines de tessons qui n'étaient même pas des bords (Howard Carter et Lord Carnavon étaient bien loin, maintenant, de mon esprit...), que nous trouvâmes le trésor : une fibule !

Corps de femmes/Femmes de corps
Bon les expressions ci-dessus ne sont pas très heureuses mais c'est ce qui me vient à l'instant, quand je repense aux prises de parole de Carole Zalberg évoquant son dernier roman, "A défaut d'Amérique" (troisième volet de sa trilogie sur les rapports difficiles mère/fille lorsque la mère est une "mauvaise mère", expression refusée par l'auteur, à quoi elle préfère le plus doux et plus douloureux "mère empêchée"), ou "Murtoriu" de Biancarelli, ou encore "Mort et vie de Lili Riviera". Cette puissance parfois hostile de femmes qui durent se montrer fortes, parfois au détriment des autres, des proches, ou d'elles-mêmes. Il faut maintenant que je relise la trilogie en une fois, histoire de voir tous les fils entre générations et personnages : "La mère horizontale", "Et qu'on m'emporte", "A défaut d'Amérique".
C'est cette même thématique qui court dans le petit récit autobiographique qu'est "L'illégitime", publié dans la collection Les riches heures aux éditions Naïve : histoire d'amour et de mort, dramatique et sensuelle, dans la Corse des années 80, lorsque Carole Zalberg travaillait pour Kyrn magazine et sillonnait l'île. J'ai lu ce texte, je l'ai trouvé bien trop bref, j'aurais voulu avoir bien des développements, bien des précisions ! Ou alors il fallait cette brièveté pour pouvoir évoquer ce qui est ainsi de l'ordre de l'illégitime. Le livre est accompagné des images de Denis Deprez, grand dessinateur, qui évite bien soigneusement de dessiner aucun personnage, mais bien plutôt les lieux, rues, golfe et montagnes (oui c'est à Ajaccio que cela se passe).

Sept mois et des livres à n'en plus finir
Oui, sept mois de règne et de nombreux ouvrages maintenant pour évoquer, encore et encore, la figure de ce Roi de Corse, élu par des Corses (ce serait la grande nouveauté) en 1736. La présentation rapide et neutre des ouvrages évoquant de façon historique ou romancée, m'a un peu laissé sur ma faim. Mais finalement la vie (et la vie littéraire) c'est aussi beaucoup, qu'on le veuille ou non, un grand brassage d'idée communes, d'informations collectivement transmises, qui fabriquent ou confortent nos certitudes. J'aime bien alterner entre de tels moments et des moments de remise en question, de doutes, de débats contradictoires, de choix aussi. Ainsi, j'ai en mémoire les premières pages des "Mémoires" de Sebastiano Costa, traduits, présentés et édités par Renée Luciani, Mémoires qui sont à mettre à part des ouvrages historiques qui traiteront de Théodore, puisque c'est un texte à la fois politique et littéraire de cette époque-là. J'ai une furieuse envie de prendre un jour le temps de me plonger dans ces deux volumes qui présentent la version en italien originale et la traduction en français de 1972, voilà un texte qui brasse fortement l'imaginaire, je trouve (comme celui de Nobili-Savelli, le "Vir Nemoris" ou ceux de Natali et Salvini, ou les Lettres de Paoli, ou le roman de Guerrazzi au 19ème siècle). Et puis dernière chose : est-ce que quelqu'un peut dire si oui ou non la "Lettre de Frédéric de Neuhoff à Pascal Paoli" est un canular ? Editée chez Materia Scritta, je n'ai plus l'exemplaire sous la main, mais j'ai toujours gardé en tête (peut-être est-ce dit dans l'ouvrage lui-même) que cette lettre avait été écrite aujourd'hui afin de faire passer une critique du paolisme et nationalisme qui s'y réfère.

Biancarelli, Ferrari, Cesari, Acquaviva
Nous avons affaire là avec des auteurs de la nouvelle génération, celle qui a commencé une oeuvre, à la fois très personnelle et consciemment collective, dans les années 2000, et dont l'ambition est d'abord et avant tout de produire de la littérature, mais bien sûr avec une matière personnelle forte (et au premier chef leur expérience singulière de la Corse, mais bien sûr pas seulement). Enfin, cette génération (il y a bien d'autres auteurs non mentionnés ici) qui a sorti la littérature corse de son adolescence. Bon je reviendrai sur les ouvrages de ces auteurs. "Murtoriu" et "Le sermon sur la chute de Rome" ont été présentés comme des romans extraordinairement bons, complexes, puissants (avec en prime le retour de l'humour chez Ferrari). "U minimu gestu/Le moindre geste" : écriture bilingue (corse/français) de Cesari est accompagné de peintures de Badia (artiste qui fut de l'aventure du Teatru Paisanu avec Dumenicu Tognotti), beau croisement de générations et d'arts ; bientôt des expositions à Ajaccio et Bastia de l'ensemble des peintures inspirées des poèmes de Cesari ; seuls les visages ont été retenus pour cette publication, visages magnifiques, traversés de couleurs comme l'ocre, le jaune, mais je n'ai pas regardé dans le détail ; cela m'a fait penser à l'art brut ou naïf, que j'aime beaucoup. Bon, à lire, à voir, à méditer. "Ombre di guerra" vient d'avoir le prix des Lecteurs de Corse : Jean-Yves Acquaviva récolte donc là son deuxième prix, pour son premier et seul livre publié, bravo. J'avais déjà dit sur ce blog les raisons de ma déception et de mon plaisir à la lecture de cet ouvrage. Est confirmée alors l'annonce de la traduction en français par Stefanu Cesari, nous l'attendons avec impatience. Comme pour les trois autres nommés, on sent qu'une oeuvre commence, nous sommes plusieurs à la réclamer à son auteur !

La po-é-sie se dit à hau-te et douce voix
Une belle surprise pour moi qui m'a amené à changer d'avis, à manifester de la curiosité pour ce que je n'attendais pas, ou que je refusais a priori : la diction de certains poèmes d'Henri Etienne Dayssol par lui-même ou par Cesari. Micro branché, voix de basse qui transmet aux auditeurs le discret sourire qu'arbore le poète, grand corps souple et corpulent, voici que la poésie - et j'ai lu sur Internet plusieurs poèmes de HE Dayssol qui ne m'avaient pas convaincu du tout, où je lisais surtout du lieu commun ou de la versification facile, bref, comment imaginer que j'allais acquérir un ouvrage de cet auteur ? oui à ce point-là (ne m'en voulez pas de cette franchise, peut-être blessante, je ne le veux pas, pourtant, mais c'est pour mieux apprendre à nuancer sa pensée qu'il est nécessaire de l'exposer le plus sincèrement possible, non ?) ; et qu'entends-je ? Eh bien j'entends avec l'assistance ce jour-là des adresses lyriques extrêmement bien dites, bien rythmées, je suis emporté, certaines syllabes commençant un vers (toujours brefs, les vers) nous faisant penser à un mot et puis c'est un autre qui vient (effet de surprise à l'intérieur même du vers), plaisir qui fait sourire de voir revenir une image simple à la fin du poème, remaniée, rénovée, gentiment. Un vrai don, dans tous les sens du terme ; j'ai applaudi avec joie et maintenant j'irai voir les mots imprimés, aidé de la voix de l'auteur. Tombé d'accord avec lui en discutant sur la haute nécessité de ce partage quotidien de poésie, partout où on ne l'attend pas, à haute et douce voix.

Plaisir sans fin
Oui la littérature corse  nous offre des jouissances infinies, un orgasme perpétuel ! C'est une sorte d'orgie permanente pire que les plus hauts faits mirvellesques. Qu'apprends-je ? La confirmation des premières Rencontres littéraires de Penta di Casinca, le 13 août, organisées par Françoise Ducret (libraire du Point de rencontre, donc). Ach, je ne pourrai pas y être mais je vais suivre cela avec grand intérêt, il faut des comptes rendus, des enregistrements vidéos, etc. ! J'y reviendrai dans un prochain billet avec le programme détaillé : il s'agit de "Scritti isulani", donc d'une manifestation centrée sur les littératures insulaires (à mettre en rapport avec le Salon du livre insulaire d'Ouessant).

Bon, si certains des propos de ce billet vous paraissent mériter une réaction quelle qu'elle soit, ne vous bridez pas, offrez-vous ce plaisir !

Ah, ce café littéraire de Musanostra était consacré aux coups de coeur de chacun. Personnellement, je voudrai citer, ici, les ouvrages suivants :
- le "Don Quichotte" de Cervantès, oui, vous connaissez, mais connaissez-vous la traduction de Jean-Raymond Fanlo (édition Livre de Poche, 2008) ? Hispanisant et spécialiste de la littérature de la Renaissance, il a mené un travail extraordinaire. Sa préface est magnifique, avec humour et érudition elle donne à comprendre et à goûter ce grand roman comique mais aussi ce qu'est la littérature de la Renaissance, les plaisirs et difficultés de la traduction des classiques, et la littérature en général.
- "L'enfer" de... non, pas de Dante, mais de René Belleto (POL, 1986). Extraordinaire roman noir comique qui se déroule pendant un mois d'août caniculaire dans un Lyon quasi désert ; la voix du narrateur personnage, Michel Soler, petit-fils déjanté du Meursault de Camus, est un mélange extraordinaire de précision, d'indécision, de contradiction ; l'intrigue délirante et onirique associe Bach, les organes de la vue (ou de l'aveuglement), des virtuoses du piano, une mère adoptive incompréhensible, un suicide réussi et raté, un Norvégien qui pleure, des bolides, une Dauphine... Génial.
- allez, avant d'y revenir plus précisément, le grand oeuvre littéraire qu'est l'album "Albe sistematiche" de Pierre Gambini ; des chansons corses et électros qui vous trottent dans la tête, sans cesse, variations sur les désirs d'émancipation dans une société qui préfère l'unanimité.

Bref, ce fut un vrai et grand plaisir que d'assister à ce café littéraire !

11 commentaires:

  1. mi ci vole tuttu l'estate per tirà prufittu di tutta sta materia! bravi quelli di musanostra è bravu FXR pè un resucontu cusì zeppu!

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  2. Ti ringraziu, Francesca. Scrive issu resucontu era un piacè (un pocu longu, ma quantunque ci vole à fà qualchì sforzu... no ?).
    Spergu participà una antra volta à unu di issi caffé literarii di Musanostra ? L'hai fattu tù ?

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  3. Diantre Mr Ranucci,
    Que vous étiez un laquait sans âme ,nul n'en doutait, mais que vous le fussiez à ce point, nous en sommes abasourdis.
    Comment ? Après les vilenies que vous répandîtes sur, je vous cites: " ce conglomérat inculte", ne voilà -t-il pas que vous allez faire parrain et marraine avec ceux qu'hier encore vous vilipendiez.
    Il est vrai qu'en temps de glandée les cochons s'embrassent, mais de là à se bécoter à bouche que veux-tu....
    J'aurais par ailleurs espéré un peu plus de panache de la part de ce Mr Penserosu, bien peu rancunier ma foi, qui s'il avait été un vrai corse, n'aurait pas manqué de faire lynché l'outrecuidant Ranucci par ses ouailles.
    Le cuistre se pavanant impunément , prenant des notes, opinant du chef, alors qu'avant hier ce n'était que fiel.
    Mr Ranucci, vous ne reculez décidément devant aucuns sacrifices pour trouver le piètre matériau qui composent vos insipides billets, vous corrompant en d' improbables endroits comme ce terrain vague, certes ombragé, où l'on vend de la cochonnaille frelatée aux touristes égarés et où la poésie a sa place autant que moricaud dans une église.
    La poésie , la vraie, mérite un écrin plus digne que ce fond de vallée que les corbeaux ne survolent que sur le dos, que cette petite Sibérie.
    Sandwich-land!! Quelle hérésie.
    Mr Ranucci, épargnez nous donc vos flagorneries qui ne dupent personne, et livrez nous, si tant est que vous en fussiez capables, des billets sur des oeuvres dignes d'intérêt.
    Je ne vous salue point.
    Tancrède Paoletti Poète pour qui l'HONNEUR s'écrit toujours en majuscule.

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  4. Monsieur, Paoletti, merci pour votre commentaire.
    Je dois avouer que tout ce que vous révélez ici est parfaitement vrai, pour ma plus grande honte : oui, j'opinai du chef, j'opinai moult fois même, oh, que n'ai-je opiné plus de fois encore !
    Oui un lynchage aurait été la moindre des choses et c'eût été encore trop doux, si je peux vous soumettre un sentiment personnel ! Je me console avec le fait que si l'accueil ne fut pas polaire, il ne fut pas non plus (cela viendra) caniculaire !
    Une seule erreur s'est glissée dans votre douce diatribe : je n'ai pris aucune note sur le moment, puisque je n'ai cessé d'applaudir (quatre heures durant) !
    Je vous embrasse les orteils avec admiration.

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  5. Mr Ranucci,
    Je vous serai gré de corriger les horribles fautes d'orthographe qui polluent ma missive. J'ai confié mon manuscrit à mon indécrottable chenapan de fils, afin qu'il le poste depuis un Cyber Café d'Ajaccio, mais sa transcription a été approximative.
    Merci d'avance.
    Cette fois-ci je vous salue Mr Ranucci.
    Tancrède Paoletti Poète qui s'interroge, pardon chère Toussainte, si Francescu est bien de lui.

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  6. Je sais (pour certains d'entre vous, vous le savez aussi) que les relations entre l'équipe de Musanostra et moi-même ne sont pas encore au beau fixe (cela viendra) ; cela n'empêche pas l'amour de la littérature de faire son office et de nous réunir occasionnellement, n'en déplaise à Tancrède !

    Plus sérieusement, assister à ce café littéraire m'a permis de voir une façon de faire, que j'apprécie, au moins en partie. Prises de parole riches, variées, chacun s'exprimant comme il l'entend (paroles improvisées ou préparées). Il n'y eut que quelques embryons de discussion, ce que je trouve dommage, mais là encore, respectable (c'est un des principes de ces cafés littéraires de ne pas contredire sur le moment celui ou celle qui a eu le courage de prendre la parole et d'énoncer son opinion).

    Il existe cependant, et fort heureusement, des endroits pour discuter : ce blog, notamment, mais aussi le forum de Musanostra. Pour l'instant mes appels ne sont pas entendus sur ce forum, et la pratique générale semble être de faire comme si je n'avais pas parlé. Pourquoi pas.

    Est-ce que cela va empêcher la marche triomphale de la Littérature corse et du champ littéraire qui va avec ? Que nenni ! Ce sont les épisodes du chemin, comme dit Brassens. Je les accueille avec sagesse. (J'écris tout cela pour donner quelques explications puisque la question m'a été posée : dans ces conditions, pourquoi continues-tu à "commercer" avec l'équipe de Musanostra au point d'assister à un de leurs cafés littéraires ?)

    Et je m'empresse de placer ici le lien vers le compte rendu écrit, en photos et vidéos de café littéraire par Musanostra : http://www.musanostra.fr/Estatinate%20cafe%20litteraire%2007%202012,%20.html

    A vos claviers, si vous voulez compléter, discuter, questionner !

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  7. laquait, je cites, un vrai corse, faire lynché, aucuns sacrifices, le matériau qui composent, que vous en fussiez capables...

    les voici ces perles dues à l'émotion, j'en suis certain...

    j'avais discrètement jeté le voile sur cet amas honteux, mais vous l'avez levé, avec un certain courage...

    c'est pourquoi je les laisse, elles ne déparent pas un discours de si haute tenue !

    Tancrède(s), je vous en conjure (pas trop tout de même) : parlez-vous de vos lectures estivales...

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  8. Cher François,
    J'ai fait part de mon point de vue tout de suite après la parution de ton compte-rendu détaillé du café littéraire "Musa nostra" du 15 juillet dernier mais il semble s'être perdu, sans doute suite à une fausse manoeuvre de ma part...Cet outil me joue bien souvent des tours!
    J'y soulignais seulement combien je regrettais de n'avoir lu aucun des ouvrages présentés et te remerciais pour ton investissement personnel, généreux et passionné, en faveur de la littérature et de ce que tu appelles, comme d'autres , la "littérature corse" .
    Lourde et difficile tâche, car elle exige beaucoup de clairvoyance, une grande culture générale, des qualités aussi précieuses que rares en termes de tolérance, de curiosité d'autrui et de respect de l'autre, et en particulier de ses différences; qualités dont tu es largement pourvu.
    Je constate en lisant ce qui précède mon "commentaire" qu'il faut également, pour accomplir une telle mission, une tâche aussi ingrate parfois, une solide santé et une force d'âme capable de résister à tout type d'épreuve !
    Bravo pour cet exemple de sereine ténacité et pour ta furieuse curiosité de tout ce qui dans la littérature, corse ou non, tend à rassembler les personnes sur ce qui est l'essentiel dans la vie et à mettre en relief, de cette façon aussi, les valeurs les plus traditionnelles, les plus spécifiques et sans doute et les plus riches car universelles, de la Corse.
    Reste confiant et solide.
    José Pollini

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  9. Cher José, je te remercie évidemment pour cet éloge (excessif) et ces encouragements (jamais trop nombreux).
    Je reste donc confiant. J'espère un de ces jours que tu pourras envoyer un petit quelque chose pour évoquer les livres ou les textes corses qui te tiennent à coeur.
    amicalement

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  10. cher monsieur
    vous m'avez donné envie d'assister moi la pinzuta à ces cafés littéraires musanostra pour connaitre les auteurs corses. Je lis sans cesse des auteurs du monde entier surtout Amérique latine et îles de Méditerranée (sardaigne, sicile et je connais moins la Corse).J'ai suivi votre lien , mille mercis , j'ignorais l'existence de cette association et de tous ces bons auteurs .
    je vous lis de temps en temps
    à bientôt en corse ou sur le web

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  11. Chère Madame, je suis ravi d'avoir ainsi contribué à susciter votre curiosité, j'espère que nous pourrons écouter ou lire vos réactions de lectrice de livres corses sur ce blog, dans des cafés littéraires ou ailleurs encore.
    Cordialement

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