dimanche 26 septembre 2010

A propos du "hard-selling" (dixit Norbert)


Oui, je me souviens d'un propos - ma foi, assez juste - de Norbert Paganelli pointant du doigt la pratique, sur les sites et les blogs, qui consiste à parler sans cesse d'une seule et même chose (livre, auteur, sujet). Ainsi, en ce moment, circulent et reviennent régulièrement des titres de livre :
- "Où j'ai laissé mon âme", de Jérôme Ferrari (édition Actes Sud : vous pouvez notamment écouter l'auteur lire les pages 12 à 15, depuis "J'ai été heureux de me retrouver dans la rue" jusqu'à "notre haine, notre cruauté - et notre joie.")
- "Ecrire en corse", de Jacques Fusina (édition Klincksieck)
et maintenant
- "Vae victis, et autres tirs collatéraux", de Marc Biancarelli (édition Materia Scritta)

Du premier, il en a été et il en est encore largement question (notes de lecture, articles de presse, analyses). Et même de façon satirique.

Je suis en train de lire le second : et dire qu'il nous aura fallu attendre septembre 2010 pour disposer de la première monographie sur la littérature d'expression corse ! L'ouvrage existe enfin et il permet de prendre la mesure de l'ampleur et de l'ambition des oeuvres écrites en langue corse. Comme il s'agit d'un ouvrage de "vulgarisarion sérieuse", la lecture en est très agréable et toujours instructive. J'y reviendrai sur ce blog, à moins que vous ayez envie de proposer avant moi votre point de vue sur cet ouvrage déjà fondamental ? N'hésitez pas à initier ici une discussion (ou à signaler qu'une discussion a commencé ailleurs).

Concernant le troisième, voici trois lieux numériques qui viennent de signaler la sortie du recueil d'articles de Marc Biancarelli :
- la Gazetta di Mirvella
- le forum de Musa Nostra
- le Foru corsu
Mais il manque quelque chose d'essentiel : le livre n'est pas encore mis en ligne sur le site des éditions Materia Scritta ! Il serait parfait que le site puisse proposer (comme sur le site des éditions Klincksieck) un résumé et le sommaire de l'ouvrage, voire même un extrait et la possibilité de laisser un commentaire. Cela faciliterait grandement la prise de connaissance de l'ouvrage et sa vente. Bien sûr, ce propos n'est pas une critique, c'est une respectueuse demande ; j'apprécie beaucoup le travail de Materia Scritta (voir ici les billets consacrés au "Bar à tisanes" (ici et ici) et à "Hölderlin et Paoli").
Ainsi, avec ces atouts supplémentaires (absolument nécessaires), il sera encore plus facile de faire du "hard-selling", c'est-à-dire d'engager tous les amoureux de littérature, de la Corse et de la littérature corse à acheter tel et tel ouvrage, à en parler, etc. etc.
Non ?

(Concernant la photo :
Theatre Royal chorus, Tamarama Beach, ca. 1938 / by Sam Hood)

3 commentaires:

  1. Hard selling ? C'est quoi ce fantasme ? Une incitation à la discrimination positive ? Tous égaux devant l'ISBN ? Une motion sociale démocrate ? Une bienveillante hypocrisie ? Un plaidoyer pour les éditions du consensus ? Un lissage égalitariste des tours de parole ? La reconnaissance démagogique d’un droit à citation ? Imprescriptible ? Inopposable ?

    Lorsque paraissent des ouvrages comme ceux, très récents, de Ferrari, Fusina et Biancarelli, ils ne sortent pas comme lapins d'un chapeau de clown, mais d'une démarche engagée de longue date, d'un investissement fort et constant, d’une succession d’essais et d’erreurs, et d’une lente capitalisation de petites et grandes marques de reconnaissance. Ignare, alors, qui ne serait pas en alerte.

    Inconséquent, alors, le guetteur qui commenterait encore les pirouettes des hirondelles quand il y a du gros qui s'annonce. Et bien chargé. Fou qui se dirait voyant à l’horizon leurs voiles « ceci tuera cela », plutôt que de crier à la cantonade « Prenez vos bassines, et courrez au bassin ».
    — « La bassine ? Et ma soupe, j'en fais quoi ? »
    — « Au bassin ? Mais je vais me mouiller ! »

    Il y a, ici-bas mes frères, deux chantiers qui nous concernent :

    1° Continuer à consolider l'espace public : c'est la condition pour permettre d'y tenir débat, discours fort contre discours fort. En lieu et place d'échange de fadaises et coups de brosse sur la scène et autres lieux de parade, et d'anathèmes en coulisses. Ou pire : peur publique et rancœur privée.
    2° Doter la Corse d'un outil de recension de sa production intellectuelle et de toute sa production intellectuelle. Cesser de faire comme si tous les livres marchaient à la queue le leu sur un chemin unique, vers un public unique, pour satisfaire un goût ou un besoin unique, ou pire le besoin unique d’un goût déterminé. Il y a en Corse deux choses remarquables. D'un côté, une capacité massive à passer aux actes, et qui se lit dans le nombre de personnes qui commettent un livre, comme dans le nombre d'officines qui s'y emploient. D'un autre côté, la capacité de ce mouvement d'ensemble à faire émerger des œuvres véritables. Ces deux choses sont aussi indissociables l'une de l'autre que la croûte et la mie.

    Voilà ce que je voulais vous dire, mes bien chers frères de plume, mes bien chères sœurs de lettres, si notre besogne commune, si notre breuvage commun me permettent de vous appeler ainsi.

    Très cordialement.

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  2. Nenni!!! Non pas discrimination positive mais le constat d'une 'mise à disposition' de vos oeuvres totalement inégalitaire!!!!Nous, vos lecteurs passionnés, constamment à l'affût, fouinant dans les librairies, mais plus difficilement sur le net pour certains comme moi dont la materia scritta suppose materia-materia, sommes bien contents de trouver "Acte Sud" car distribué généreusement mais aimerions trouver aussi facilement les ouvrages publiés par les petites maisons d'edition ( merci, merci à vous!!!)( et lorsqu'is sont en librairie, non pas cachés comme des romans X...tout en bas ou tout en haut des présentoirs) ET voir REPUBLIES certains romains qui ne continuent à vivre que dans les limbes de la mémoire de certains ou dans leur précieuse bibliothèque!! Les premiers EXCELLENTS bouquins de Biancarelli ou de Ferrari et d'autres, mais où sont-ils?

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  3. definition du Hard selling
    Technique de vente agressive également appelée « vente à l'arraché ». Elle consiste à obtenir la vente coûte que coûte, en utilisant tous les arguments possibles de la négociation et en renonçant la plupart du temps à la marge – même minimum – habituellement pratiquée. En publicité, l'appellation est utilisée pour caractériser les messages de démonstration, à base de réponses cognitives centrées sur le produit et notamment son prix , et utilisés avec insistance de manière répétitive. Elle s'oppose en cela aux techniques dites soft selling, qui visent à limiter l'action du marketing de démonstration pour des messages d'évocation plus indirects. Le décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française déclare le terme impropre et recommande l'utilisation de l'expression « vente agressive. »

    è a difesa di a francufunia ci pensate? -)

    Bò hè chjara chì i libri corsi di lingua corsa o di lingua francese ch'elli sianu ùn sò mai l'uggettu di "vendita accanita"... Ma pudemu salutà i librarii chì i difendenu di core cum'è "Point de rencontre" in Bastia o "de plumes en bulles" in Aiacciu è altri sicuramente...

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