Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
vendredi 8 avril 2011
Editions Misteri : le retour !
Je me souviens d'un corps décapité. Une femme. Découverte dans une tombe. Qui n'avait pas été creusée pour elle...
Désolé de vous infliger ainsi des souvenirs aussi cruels et personnels... quoique... pas si personnels que ça puisqu'il s'agit d'une scène d'un livre qui m'avait marqué (tiens un autre livre publié durant ces terribles années 1990), "Caveau de famille" (1996) d'Elisabeth Milleliri, chez Misteri éditions. Vous l'avez lu ? Vous en avez conservé une scène, une image ? Il faudrait que je le reprenne en main, que je m'y replonge et que je me confronte à mon passé (de lecteur).
Alors pourquoi ce soudain souvenir pour ouvrir ce billet ? Tout simplement parce que Francesca Graziani signale ce soir sur Facebook la sortie de deuxième roman (en langue corse) de Santu Casta, "U Ingallaratu" (je ne comprends pas vraiment le sens de ce mot, pouvez-vous m'aider ?).
C'est donc la résurrection des éditions Misteri ? Y a-t-il d'autres ouvrages prévus ? Voyez leur site : vous pouvez acheter tous les leurs livres séparément et même la totalité pour 85 euros. Réjouissons-nous : une ancienne maison d'édition revient jouer sa partie sur la scène insulaire, publie un roman de 256 pages en langue corse, donne accès à l'ensemble de son catalogue sur Internet. (Entre parenthèses, j'espère que vous avez signé la pétition internationale qui réclame à Monsieur Piazzola la possibilité d'acheter chacun des superbes ouvrages des éditions Piazzola sur Internet ?!)
Bref, j'attends avec impatience que le corps ressuscité des éditions Misteri se lève et marche droit devant vers l'horizon riant de la littérature corse (ou pas) future !
(Rappelons que Santu Casta avait précédemment publié aux éditions Mémorial (pas de nouvelles de cette "maison d'édition" depuis) un premier roman historique en langue corse, "L'acelli di u Sariseu" (qui reçut le Prix du Livre Corse en 1998).
Que les amoureux des livres de Santu Casta n'hésitent pas à prendre la parole à leur propos (sur ce blog ou ailleurs ; à moins qu'il n'y ait que Francesca Graziani pour lire ces ouvrages ! Je plaisante, je plaisante...)
(l'image)
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ce mot "ingallaratu" me paraît intraduisible...
RépondreSupprimerDans le mot on trouve "gallu", comme dans "à gallu" : qui reste à la surface.
L'idée c'est que le personnage est entraîné par les événements qui l'emportent d'un pays à l'autre, d'une situation dramatique à une autre, sans qu'il ait aucune prise sur ces événements, mais il tient le coup, ne se laisse pas abattre. Dans chaque situation il s'adapte, utilise ses ressources personnelles et culturelles, lui qui n'avait jamais quitté son petit village et ne parlait que le corse. Captivant.
Bravo pour cette expertise Francesca, je me posais aussi la même question que FXR et n'avais jusque là jamais trouvé la réponse. On progresse....
RépondreSupprimerNorbert
Le mieux ce serait de demander à Casta... :)
RépondreSupprimerY a-t-il d'ailleurs une traduction prévue (en français) des deux romans de Santu Casta ?
RépondreSupprimerIl faudrait effectivement demander à l'auteur lui-même. Qui a son mail ?
vois avec son éditeur...moi je ne m'en mail pas :)
RépondreSupprimerInterview de Casta dans "Corsica" de ce mois-ci. Enfin un media mentionne cet ouvrage, qui a son importance: roman d'aventures, roman historique, qui de plus aborde la seconde guerre mondiale, peu ou pas traitée jusqu'à présent dans la littérature corse.
RépondreSupprimerFrancesca,
RépondreSupprimert'avemu bisognu di a to lettura persunale di issu rumanzu di Santu Casta ! Forse, voli riagisce à u parolle di Casta o à e quistione di GM Arrighi ? E palisà ci a pagina di issu rumanzu chì t'hà piaciutu monda ?
effectivement le mot ingallaratu pose probleme a beaucoup de lecteurs il serait preferable que les editions misteri trouve auprès de l'auteur la signification exacte ce terme
RépondreSupprimerghjuva colonna
Ghjuva Colonna,
RépondreSupprimervoici ce qu'en dit Jacques Fusina dans un texte que l'on trouve notamment sur le site de Musanostra : "il s’agit d’un roman d’éducation baigné de fraîcheur et de pureté puisque le dit « ingallaratu », quoique entraîné comme une feuille par les vents fous de l’histoire, tente toujours de tirer de chaque situation quelque enseignement, quelque étude, quelque expérience, sans fatuité ni prétention."
Cela fait écho à l'explication donnée dans le premier commentaire de Francesca.
On traduirait par "Le ballotté" ? Ce ne serait pas très beau.
Voici le lien vers le texte complet de Jacques Fusina : http://www.musanostra.fr/auteur%20Santu%20Casta%20U%20ingallaratu.html
Je peux vous apporter mes modestes lumières : dans le Haut-Taravo de mon enfance, le verbe "ingallarà" signifiait "sodomiser violemment."
RépondreSupprimerUn exemple ressurgit de ma mémoire. J'entends encore ma vieille grand-mère dire en me montrant le voisin d'un air désolé :
- Quissu, hè cuddatu in Palleca par dumandà un serviziu, è bè, l'ani ingallaratu !
Je me rappelle encore ce proverbe :
- Sè tu voli à imprignà a to moglia, ùn ci voli micca à ingallarà la tutti i seri
La question est : le héros de Casta se fait-il, à un moment ou à un autre, sodomiser violemment.
Mais peut-être le mot a-t-il un autre sens chez Casta. Il est vrai que dans le Taravo, l'action de sodomiser violemment, étant donné l'importance de cette pratique dans la région, dispose d'un champ lexical inégalé.
Tancrède, il me semble que le sens que vous donnez à ce mot est le signe d'un idiolecte. Passionnant.
RépondreSupprimerUn "idiolecte" dans le Haut-Taravo ? Ma foi, c"est effectivement une hypothèse passionnante !
RépondreSupprimerRegardez la tribune de Vannina Mondoloni chez Petru Leca ce soir... elle parle du roman .
RépondreSupprimerA la télévision, sur Via Stella, c'est cela ? Dans quelle émission (c'est toujours "Par un dettu" ?) et à quelle heure ? Merci d'avance.
RépondreSupprimerPeut-être voudrez-vous parler de votre lecture de ce livre ?
Tancrede, c'est ton séjour à Lampedusa qui t'a fatigue autant ? En tout cas j ai bien ri ! Vive le Taravo s'il a de l'humour. Pour ma part je pencherais plutôt pour un dérive d'ingaladiscia : abruti. Ce que ce jeune homme me semble être gentillement au 2/3 du roman. Ceci dit Casta est un bon et sa Syntaxe est à mettre dans les mains de tous les professeurs de francorse, pardon, de corse de la création.
RépondreSupprimerSarratu Fora
toujours aussi dur, dans ce pays, de donner un avis négatif, en précisant son nom..FXR, tu as du boulot.
RépondreSupprimerFrancesca, le commentaire de "Sarratu Fora" est certes "anonyme" mais il est surtout, à mes yeux, trop peu développé et trop peu clair. Je n'ai rien contre ce genre de commentaire, je préfère cependant quand il sont minoritaires et qu'il permette de déboucher sur une critique plus argumentée.
RépondreSupprimerCiò ch'aghju dettu in francesu a vi dicciaraghju in tarmini corsi :
RépondreSupprimerPrima : Aghju dettu chi Tancredu a ci ha ghjuccatu à a risa e tantu megliu cusì !
Sicondu : Chi in quantu à mè, "Ingallaratu" avarà u senzu " d'abbambanatu". Basta à vedà, stu certu Poli, u tipu di u libru, persu ma persu in agnu fattu di à sò povara vita.
Terzu : Aghju aghjuntu chi ssu Santu Casta era un tipu bè, sinceru, grand'travagliatori, omu di stintu (quista a dicu avali) e di fatti à sò grammatica ha vinta à sò pratica ! Éd è raru.
Quartu : Certi pruffissori di a lingua farrivani megliu à travaglià in stu senzu. E tandu Francesca si è annarbata. Comu sarà?
Par contu meiu vi dicu : Bon dì e bon' annu à tutti.
Sarratu Fora
O SF ùn era manc'appena annerbata, era una rimarca passendu, ancu ridendu. Attente à u virtuale, ùn avete micca a persona in faccia per sapè u so tonu !
RépondreSupprimerFXR hà per scopu chì a ghjente si "cappii" appena à dì un avisu sinceru à palesu è dunque eiu facia a rimarca chì per dì cose negative (nantu à u libru di Casta) vi "piattate". Ma averete e vostre ragiò, di sicuru.
Strana, eiu trovu à u cuntrariu chì di Tiadoru Poli Casta ne face un tarcanu in ogni situazione, sà fà tuttu, ci sorte sempre per via di a so astutezza è i so sapè fà paisani...Ma hè vera chì a so "persunalità" hè un pocu "palida", pocu zeppa, l'interessu hè in altrò : i fatti storichi, e situazione, i lochi, ...
I prufessori di corsu cunnoscenu a sintassa di Casta, publicata da u CRDP, mi stunerebbe ch'elli ùn l'adoprinu...Ma voi, site ammusciatu cù l'ortograffia? (ridu)
Cara madama Francesca,
RépondreSupprimerForza setti prufissuressa !
Accindinu, petra ed esca,
Bastani à fà un foccu,
Pani, fichi ed acqua fresca,
Un bastani à fà a lingua,
Nun criditi i piscadò
Quand'e dicini anch'eddi :
"Centu cali senza pesca,
Una sola paga l'esca."
Sarratu fora
(ridu anch'eiu)
E tanti ringrazii à FXR
haha belle rime, à ringraziavvi
RépondreSupprimerinnò,ùn sò prufessora, ma pensu chì a sucetà sana ch'ùn face nisun sforzu (pè 95% di a ghjente) per tramandà a lingua à i giovani, face purtà a colpa à i prufessori di corsu : troppu faciule!
Un nouveau Casta vient de sortir :
RépondreSupprimerSix nouvelles dont les héros sont...des animaux.
"Nuvelle animalesche"
edition MISTERI
le site internet de l'éditeur ne propose pas encore le livre à la vente mais cela ne saurait tarder.
Un "nature writing", avec la belle langue de Casta; qui est aussi excellent pêcheur et chasseur devant l'éternel qu 'écrivain de classe ...
NB : quelques particularités orthographiques, comme "muntanghja" pour muntagna. Un "marqueur" castien ;)
bona lettura
je trouve que cet éditeur fait un "sans faute" : tout ce qu'il publie me paraît bon et intéressant
RépondreSupprimerFrancesca, merci pour ces informations et commentaires. Si passe par ici un lecteur de cette maison d'édition, qu'il n'hésite pas à évoquer ses lectures.
RépondreSupprimerIl faudra que je m'y mette, moi qui n'ai lu que "Caveau de famille" d'Elisabeth Milleliri.