vendredi 6 mai 2011

2ème table ronde de blogs littéraires corses : le compte rendu !


Oui, il était attendu avec une fébrilité incroyable, tout le monde était inquiet, où est-il ? quand viendra-t-il ? qu'a-t-il dans le ventre ?!!


Je parle bien sûr du très fameux "compte rendu"... u "resucontu" in corsu.

C'est le NERF DE LA GUERRE, le compte rendu : pas de littérature corse sans compte rendu ! pas de lendemains qui chantent sans compte rendu ! pas de 8 mai 45 sans un compte rendu en bonne et due forme !! et la preuve, c'est que grâce à ce compte rendu de la table ronde publique du 4 mai, vous allez voir que le 8 mai va arriver, si si.


Alors voilà (non, non, ne me réclamez pas une réaction puérile et ridicule comme la dernière fois que Corse-Matin a proposé un compte rendu d'une table ronde publique autour des blogs littéraires corses, je vous laisse apprécier en toute indépendance - pardon, autonomie - la valeur de celui qu'on trouve dans le Corse-Matin du 5 mai 2011)...


Alors voilà, disais-je, j'ai pris pas mal de notes et ce fut un vrai plaisir car la discussion s'est assez vite engagée entre les invités et le public (maigre mais d'une qualité époustouflante - pas de brouhaha, pas de ronflement, pas de regard goguenard - et d'une réactivité enthousiasmante). C'est pourquoi mon travail s'est vite réduit à essayer de capter la substantifique moelle des propos qui fusaient de toutes parts et qui ont porté haut le désir de littérature corse et de faire d'Internet un outil d'une extrême utilité pour cette littérature tout en restant très vigilant sur les dérives de son usage.


Bref, j'ai personnellement passé un excellent moment, entendu des gens que je ne connaissais pas, mieux compris des réticences et des critiques. Il me semble que le public aussi a été satisfait et si ce n'était pas le cas, je les sommerais de dire leur sentiment à la suite de ce billet, il ne faut pas que cela leur reste sur le coeur, ça va toujours mieux en le disant, qu'ils n'hésitent pas !


Trêve d'introduction oiseuse, le temps passe et je - comme vous - n'en dispose pas de beaucoup..., je laisse donc maintenant la place, mesdames et messieurs à Monsieur...


LE COMPTE RENDU !!

Après une rapide présentation des quatre blogs représentés par les invités :


- Françoise Ducret pour le blog de la Librairie Le Point de Rencontre (commencé en décembre 2009 ; proposant des billets présentant des nouveautés, un espace enseignant, des coups de coeur, des comptes rendus de rencontres littéraires avec des auteurs)

- Stefanu Cesari pour le blog Gattivi Ochja (commencé en juin 2007 ; proposant des billets de traduction en langue corse de poèmes écrits dans toutes les langues + un travail photographique ; on trouve de nombreux extraits de poèmes écrits par des poètes corses et cités dans ces billets)

- Ugo Pandolfi pour le blog Corsicapolar (commencé en novembre 2006 ; proposant de nombreux billets relayant des festivals du livre policier ou du roman noir, signalant des parutions concernant les "littératures policières de Méditerranée" + des chroniques régulières de différents auteurs, notamment une chronique très drôle et très noire de Michel Moretti, "Mal chronique")


- Pierre-Laurent Santelli pour le blog Tarrori è Fantasia (dont il n'est pas le créateur/animateur - qui est Marcu Biancarelli) (commencé en octobre 2010 ; proposant 58 nouvelles - ou textes de réflexion - en langue corse dans le domaine de la littérature fantastique, d'épouvante et de science-fiction ; 58 textes écrits par 22 auteurs différents ; donc un blog d'une productivité effrayante et digne des meilleurs romans d'épouvante, non ?)

Après une rapide présentation des quatre blogs représentés par les invités, disais-je, je lançai la question à 10 francs : "Dans quelle mesure Internet peut-il servir (ou desservir) la littérature corse ?"


Et là le charme a opéré : les invités ont répondu avec toute leur sincérité, et la discussion a roulé durant une petite heure et quart sans sombrer dans le consensus mou que je redoute tant.


(Ah oui, avant cela - promis, c'est la dernière intervention avant le compte rendu lui-même -, j'ai signalé mon plaisir et mon émotion de me retrouver au lycée Giocante de Casabianca, enfin, le lycée du Fangu, 20 ans après y avoir passé une année dont je me souviens très bien, notamment de certains de mes professeurs que je nomme ici, qu'ils veuillent bien me pardonner de livrer ainsi leur nom sur Internet, mais c'est par affection : Mademoiselle Daniélidès, Messieurs Maurice Melun, Joseph Palmieri et Laurent Ayache ; puis j'ai remercié toute l'équipe d'Arte Mare d'abriter pour la deuxième année consécutive une table ronde publique consacrée à la vitalité littéraire corse sur Internet : la première fois en mai 2010, furent invités Marcu Biancarelli pour la Gazetta di Mirvella, Angèle Paoli pour Terres de femmes et Xavier Casanova pour Isularama ; j'ai enfin signalé qu'il y avait encore bien d'autres sites, forums et blogs qui participent de la littérature corse : Musa Nostra, Avali, Invitu, Invistita, Foru Corsu, etc...).

Et maintenant :
LE COMPTE RENDU !! (Evidemment, cette transposition des paroles des interlocuteurs se veut la plus fidèle possible, mais je compte sur chacun pour la rectifier dès que nécessaire.)

Françoise Ducret : Il y a deux sortes de blogs, ceux qui proposent des informations et ceux qui proposent des créations. Le blog de la librairie Le Point de Rencontre appartient à la première catégorie, en informant sur des livres et en racontant ce qui s'est dit lors d'une rencontre littéraire. Nous avons eu l'idée de faire venir des auteurs et d'avoir un entretien avec eux parce qu'ils nous a semblé que cela ne se faisait pas. Hèlène Mamberti (association Detti è scritti) et moi-même en avions envie, nous trouvions que cela manquait. Et c'est comme cela que nous avons programmé des rencontres avec des auteurs que l'on appréciait. Je trouve qu'en ce moment il y a de beaucoup de jeunes auteurs et qu'il est important de leur donner la possibilité de s'exprimer. Lire c'est bien mais discuter avec l'auteur c'est encore mieux, pour mieux comprendre sa façon de créer, les perspectives dans lesquelles il écrit et publie. De plus nous sommes des lectrices de blogs où nous cherchons des informations concernant la littérature, notamment corse, et c'est vrai qu'Internet permet une circulation et des rencontres. C'est en lisant le blog de Marcu Biancarelli que j'ai découvert Pierre-Joseph Ferrali et que cela a abouti à une rencontre littéraire avec cet auteur.

Stefanu Cesari
:
Est-ce qu'Internet ça sert ou pas la littérature corse ? D'abord je veux signaler la très grande diversité de la présence littérature sur le Net. Je pense que cela sert l'objet car au sinon c'est le silence et le vide. A quoi sert mon blog ? Je ne sais pas. Je le vois comme mon jardin potager, une traduction numérique de mon bureau de traduction, sans prétention. Des lecteurs de mon blog, je ne sais pas combien il y en a, 5 ou 6 ? En fait, je ne suis pas convaincu que cela serve à quelque chose. Par contre ça laisse une trace, pendant très longtemps, dans espace indéfini qu'est Internet ; ça c'est intéressant et poétique. Je suis aussi un lecteur de blogs, qui pour beaucoup n'ont rien à voir avec la Corse. Par exemple, un blog qui s'appelle Un taxi la nuit (c'est un taxi à Montréal qui raconte sa vie de taxi). Les gens donnent à lire quelque chose, sans se situer dans un espace défini (comme par exemple, une littérature nationale). Certains blogs sont très actifs et les autres deviennent des traces (ils sont toujours consultables sur Internet alors que leur auteur ne les utilise plus depuis longtemps).

Pierre-Laurent Santelli
:
Sopratuttu socu un lettore di u blog Tarrori è fantasia, è micca u creatore. Alors un blog je trouve que c'est un reflet de ce qui existe dans la littérature corse. Il y a bien sûr la question de fond qui est de savoir ce qu'on entend par "littérature corse", mais ce débat serait trop vaste aujourd'hui alors je parlerai de littérature en général. Je trouve qu'Internet nourrit à la fois la diversité et l'universel. Quant à la question posée, je pense qu'Internet sert et dessert la littérature corse. D'un côté il y a un foisonnement créatif qui est le signe d'une soif, d'un désir de s'ouvrir. Mais d'un autre côté, cela dessert car il y a beaucoup de nombrilisme, c'est un peu sclérosant. Cela devient paradoxal : ce foisonnement peut finir par tourner en rond. Par exemple, un même objet revient sur plusieurs blogs ou bien encore on lit des polémiques stériles, des discours de chapelle, ou on voit les choses par le petit bout de la lorgnette.

Ugo Pandolfi
:
Premièrement les blogs ne sont qu'une petite partie d'Internet. Internet c'est tous les réseaux numériques, l'édition électronique, tout ce qui est visible mais aussi des bases de données d'une richesse extraordinaire où s'exprime une diversité très grande d'écriture : la littérature "blanche", la "noire", des écrivants, des poètes, des graphistes, etc... Jamais l'humanité n'a eu autant accès aux oeuvres de la pensée. Quand on fait des recherches, Internet se révèle un outil indispensable permettant de faire un travail bibliographique sérieux en très peu de temps. Mais Internet dessert les littératures car l'usage des écrans prend beaucoup de temps et cela induit qu'on lit moins. Par contre on peut lire sur d'autres supports. Par exemple, sur les Ipad, on peut lire des "biocs" : un des premiers "biocs" est une aventure de Sherlock Holmes dont le texte est associé à des musiques, du graphisme et des animations vidéos. C'est une nouveauté multimédia. J'ai commencé à bloguer en 2004 (à partir de la découverte du manuscrit d'un géologue), et j'ai présenté dans un blog créé pour l'occasion les différents morceaux de ce manuscrit qui se présentait comme une sorte de journal et qui correspondant bien au système des blogs qui fonctionnent au jour le jour (le billet qui apparaît en premier étant le plus récent). Puis ce manuscrit a trouvé un éditeur et vient d'être réédité aux éditions Albiana. Ce blog, depuis 2004, reçoit toujours 6 ou 7 visiteurs différents chaque jour. Par ailleurs, le blog Corsicapolar a été créé pour montrer qu'il se passe des choses au Sud de la Noire, notamment en Corse. Mais il laisse aussi la possibilité à plusieurs chroniqueurs de s'exprimer et pour le coup je suis les mêmes lois qui concernent la presse traditionnelle et c'est pourquoi je demande à Michel Moretti (qui fait une critique au vitriol et très drôle du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dans "Mal chronique") de modifier des passages trop durs de son travail.

Françoise Ducret
:
Le blog Tarrori è Fantasia sollicite beaucoup des gens qui ne sont pas des "auteurs" ou des "écrivains". C'est cela qui est passionnant.

Pierre-Laurent Santelli
:
Il faut relativiser. Il y a tout de même des auteurs connus sur ce blog : Marcu Biancarelli, Marceddu Jureczek, Stefanu Cesari, Paulu Desanti. Mais c'est vrai qu'ils proposent des textes dans un nouveau genre, plutôt fantastique ou d'horreur. Il y a une attente sur ce genre-là et dans la langue corse aussi (comme un nouvel exutoire). 300 ou 400 pages sont lues chaque jour, cela indique l'attente des lecteurs. Il y a de la science-fiction, des textes plus politiques et parfois polémiques, des essais déguisés dans un autre genre, etc. Mais peut-être que cette vitalité masque le situation actuelle de la langue corse. Le blog facilite l'écriture : en trois quart d'heure j'écris un texte, il est immédiatement offert à tout le public qui a accès à Internet, les échanges sont immédiats. Ce texte, il vaut ce qu'il vaut, je l'écris sans aucune prétention.

Intervention dans le public (1)
:
Est-ce que n'est pas finalement une remise en question de la notion d'auteur ? On sort du cadre littéraire. Et qu'en est-il de la qualité littéraire des textes ?

Pierre-Laurent Santelli
:
Sur le forum Gazetta di Mirvella, beaucoup s'exprimaient derrière des pseudonymes et ne cherchaient pas à créer une littérature en étant des auteurs. Sur Tarrori è Fantasia, Marcu Biancarelli lit les textes avant de les publier, il y a un filtre. Mais est-ce utile de connaître le nom de l'auteur ? Personnellement, je lis d'abord un texte et je vois s'il m'apporte quelque chose ou pas. Quant à la qualité des textes publiés sur Tarrori è Fantasia, il s'agir d'un choix très subjectif.

Intervention dans le public (2)
:
Personnellement j'écris et rend public mes textes sur Internet. En langue corse. J'y vois deux avantages : d'abord, écrire sous pseudo sur Internet décomplexe quant à l'usage de la langue corse, ensuite, nous avions coutume de finir nos textes par la phrase : "Currege i mo sbaglii face avanzà a lingua". La qualité on s'en fout, je n'ai pas envie d'être publié. Le but c'est le partage. Internet fait entrer de l'humanité dans quelque chose qui n'est pas humain (la Littérature). Eiu vogliu sparte incù i mo paisani. Internet c'est aussi la possibilité et la liberté de se faire des amis que l'on n'aurait jamais rencontré sans cela. Souvent on le présent comme en décalage avec les rapports humains mais en fait Internet permet de découvrir aussi les différentes facettes de quelqu'un (par exemple un auteur qu'on connaît qu'on voit écrire d'une façon tout à fait différente est le signe d'une personnalité plus complexe qu'on ne pensait).

Intervention dans le public (3)
:
Pourquoi ne pas dire le texte plutôt que de simplement le faire lire ? Quelles différentes entre les sites et les blogs ?

Ugo Pandolfi
:
Un site a longtemps été une somme de pages, une somme statique, qui n'évoluait pas et ne permettait pas d'interactivité. Aujourd'hui il est multi-objet. Un blog est un produit préformaté qui ressemble à un journal, où l'on place des billets au jour le jour. Il faut savoir qu'un blog s'adresse à tout le public ou pas. On peut en utiliser pour le travail personnel ou pour un travail collectif. C'est au moyen d'un blog que nous avons fait écrire 30 nouvelles à des dizaines d'auteurs et cela a abouti au bout d'un an et demi à Piccule fictions (vendu à 1800 exemplaires au profit d'Handi 20 et a permis l'achat de 6 fauteuils spéciaux pour permettre aux handicapés de se baigner à la plage). Concernant le son sur le Net : il est tout à fait possible d'écouter des sons sous forme de fichier mp3. Je renvoie à François Bon qui sur ses sites (tierslivre.net ; remue.net ; publie.net) a généré de nouvelles formes d'écriture utilisant les sons (voix et musiques). Un autre exemple : le dernier livre de Michel Serres, "Biogée" comporte un tag sur sa dernière page que vous pouvez scanner par votre téléphone portable et qui vous permet d'écouter l'intégralité du livre lu par quelqu'un. Nous avons comme projet de faire la même chose avec la liste des 100 auteurs incontournables de romans policiers établie par Michèle Witta, conférencière en littérature policière et récemment décédée.

Intervention dans le public (4)
:
Je travaille à la Collectivité Territoriale de Corse et je peux vous annoncer que nous allons lancer un site qui va permettre d'écouter des contes en langue corse.

Intervention dans le public (5)
(Il s'agit de Marie-Jean Vinciguerra) :
J'ai discuté avec de tout cela avec François Renucci et j'ai écrit une postface à son "Eloge de la littérature corse" en conservant une position paradoxale de lecteur traditionnel face à ces usages des blogs. J'ai toujours préféré des "entretiens" particuliers avec les auteurs anciens. Mais la question des blogs ouvre des perspectives : - la littérature est sur la place publique, il y a une démocratisation, cela pousse à écrire ceux qui n'auraient pas oser, cela incite au dialogue - mais j'ai une prévention : c'est le côté un peu "foire" ou "granitula" de cet univers des blogs. Moi j'ai des exigences. La littérature c'est une exigence d'écriture. Ainsi pour présenter une oeuvre on ne peut se contenter d'en donner un extrait au public, le public se contentant de dire : "Génial !" ou "Nul !". Il faut tout lire pour interpréter. Cette exigence s'oppose aux effusions et aux interjections. Certes il faut aussi de l'humour et une certaine distance. Je souhaite souvent quelque chose de plus abouti, sur les blogs. Je me suis mis depuis un an et demi à Internet et je suis émerveillé par la facilité d'accès à un foisonnement d'informations et de données, on peut dialoguer avec la mémoire du monde, c'est impressionnant. Je suis d'accord avec vous sur la liberté d'écriture que procure Internet mais on ne s'improvise pas créateur à peu de frais. Oui à l'encouragement mais la littérature est un problème de fond, particulièrement dans une crise culturelle comme celle que traverse la Corse. Oui à l'humour mais la littérature est une question essentielle, qui concerne l'essence, l'être. Les écrivains donnent voix à un peuple, cela réclame une exigence. Donc l'inconvénient d'Internet pour la littérature, c'est son aspect débridé.

Intervention dans le public (6)
:
Est-ce que vous n'écrivez pas en langue corse dans un esprit de conservation de la langue ?

Intervention dans le public (7)
(le même personne qui est intervenu en (2) :
Je ne fais pas de littérature. Il s'agit pour moi se décomplexer par rapport à l'usage écrit de la langue corse et de faire avancer la langue. Je fais partie des premiers étudiants en langue corse de la faculté à Corti et il s'agissait pour nous de réagir à la langue enseignée à l'université qui nous semblait scléroser les créateurs. Sur Internet, on peut éviter les hiérarchies, beaucoup de personnes humbles et modestes écrivent et demandent à être lus et jugés, c'est foisonnant. Je veux citer quelques blogs de créateurs : Soloni Musica, tenu par une jeune femme du Nebbiu. Ou Petra Alta. Ou bien encore le travail d'un Patrick Croce, avec Dédé Nobili, pour les Chjami Aghjalesi. Il a écrit 50 textes en 30 ans. Il envoie son travail aux amis sur Facebook. Et je placerais cet auteur parmi les dix importants des trente dernières années. Et tous ceux que j'ai cité manifestent une grande exigence.

Et voilà, c'est la fin du COMPTE RENDU...

Oui, je sais, la discussion aurait pu se poursuivre...


Allez, je révèle ici deux apartés que j'ai eu avec un des participants au débat (je ne dévoilerai son nom que s'il le désire).

Je lui demandai (c'était dans la librairie Le Point de Rencontre, nous attendions de pouvoir écouter Annie Pietri et Frédéric Morvan pour ensuite les questionner - et ce fut passionnant, vraiment), je lui demandai donc : "Alors, ce débat sur les blogs et la littérature corse ? C'était pas intéressant, hein ?"

Et il me répondit :

- Il aurait fallu insister encore plus sur le foisonnement créatif sur Internet et qui n'aurait pas exister sans Internet.

- Marcu Biancarelli a libéré l'écriture de beaucoup de personnes (dont moi ; je n'aurais jamais cru pouvoir écrire un récit en langue corse).

- Je trouve que les usages littéraires sur Internet retrouvent les caractéristiques de l'oralité (la modernité rejoint l'archaïsme) : chacun lance sa voix, son propos, on se répond, ça marche ou pas mais l'effet est immédiat.


Et juste avant le début du débat au lycée, je m'entretenais quelques minutes avec cette même personne qui me disait avoir plusieurs idées pour expliquer que mon appel à faire des listes des 10 meilleurs ouvrages (ou ouvrages qui nous ont le plus plu, ou...) n'ait pas été un succès... Alors... j'attends de connaître ces raisons ! (Là je place un smiley rigolo qui détend l'atmosphère, ok ?)


Allez, si le coeur vous en dit, vous pouvez ajouter votre opinion...

(l'image)

7 commentaires:

  1. Je place ici un commentaire intéressant de FRANCESCA GRAZIANI par elle envoyé sur Facebook (car il me paraît plus facile de retrouver - et donc de discuter à nouveau - ces commentaires quand ils sont sur le blog plutôt que sur Facebbok) :

    Ci era pocu mondu à sente dì. Eranu tutti davanti à i blogghi!! :)

    MJV hà a ragiò di chjamanne à u rigore (in i cumenti, in e presentazione, in e publicazione nantu à u Net) ma si pò pensà dinù chì in stu "disordine"creativu, puderemu scopre "perule" chì forse ùn escerianu micca in u sistema tradiziunale.

    Pè a lingua corsa, hè una speranza tamanta di vede chì nantu à un Bloggu cum'è "Tarrori è Fantasia" 33 000 pagine è più sò state lette dipoi nuvembre 2010! U "letturatu" ci hè, dunque, s'è a materia hè à dispusizione! l'avantagiu principale hè di fà circulà l'infurmazione nantu à e creazione è d'avè cronache dispunibule durante mesi o anni, invece ch'una cronaca publicata in un giurnale s'è vo ùn l'avete letta quandu si deve, mancate l'infurmazione.

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  2. Et voici ma réponse (transférée de Facebook) :

    Bon, Francesca, ti ringraziu pè isse rimarche ; ma forse serà megliu di mandà le nant'à u blog chì nant'à Facebook sò difficiule à ritruvà le.

    Iè chì ci era pocu mondu (una quindecina, mi pare). Bon, hè cusì, cio chì m'hà piaciutu hè chì issu publicu era in brama di discutà.

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  3. Eiu mi campu cù u Bloggu di Stefanu Cesari, "gattivi ochja". chì porghje tante puesie, tradutte in corsu! Ùn sò più andata 'ssi pochi tempi, aghju da fà un giru.

    A chì serve di campà? à campà. Hè listessa pè i Blogghi, campanu è danu à a literatura un spaziu supplementariu per campà, senza u pesu di l' "establishment" literariu . Dimucratizà a scrittura (cù i risichi di u n'importa chè, ma dinù cù a pussibilità di a scuperta) è ancu di più, dimucratizà a lettura!
    Pè a lingua corsa, tutti st'avantagi sò multiplicati!
    Aghju vistu nasce almenu trè "opere" (puesia o prosa) da giovani chì prima ùn scrivianu chè nantu à u "foru corsu".
    A Gazetta di Mirvella chì dorme per avà hà sirvutu à ... campassi per quelli chì ci andavanu. Lettori ùn la sò s'ellu ci n'hè statu assai, ma a scrittura à un mumentu era in bullore è u Bloggu "Tarrori è fantasia" hà ricuperatu parechji testi chì forse, un ghjornu, seranu publicati : CQFD.
    Sti siti Internet averanu dunque ghjuvatu à fà nasce opere : mancu male.
    A u lettore "avvertitu" di fà e so scelte, s'ellu ci si trova à mezu affari senza interessu...

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  4. nouvelle question :

    est-ce que les tables rondes sur les blogs servent 'ou desservent) les blogs (et la littérature corse...) ?:)

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  5. IL y a là de vrais échanges sur les thème de la littérature et du nouveau support numérique avec les libertés et les risques qu'il peut faire naître. Bravo ! Je partage beaucoup de choses avec les personnes qui se sont exprimées, même si ces propos sont contradictoires parce que moi même n'ai pas obligatoirement des idées bien arrêtées sur ces sujets.En tout cas je constate que ton blog, François, permet d'être un trait d'union entre les différents sites et blogs, cela est l'une de ses caractéristiques essentielles et c'est peut-être dans ce sens qu'il faut poursuivre cette aventure.
    Amicalement

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  6. Francesca,
    :) :) :) :) est-ce que les questions sur les tables rondes sur les blogs sur la littérature corse servent ou.... :)

    Norbert,
    merci pour le commentaire. Oui, poursuivons l'aventure, car elle est collective, forcément. Ce qui me fascine c'est la diversité des pratiques et des usages, chaque site et blog fonctionne d'une façon singulière ; et le futur nous réserver certainement d'autres surprises.

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  7. Quelle misère !

    Paoletti Tancrède Poète Miramas

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