mardi 28 février 2012

On relaie : Isula, un nouveau site de création et de réflexion littéraire

Rapido le zoo, aujourd'hui :

- je furète la Gazetta di Mirvella, je tombe sur un message qui renvoie à un article (à propos de la conquête de l'espace par les Américains et les Chinois) sur un nouveau site intitulé "Isula". Je feuillette (on peut encore dire cela ?) les différents billets, il me semble reconnaître la pâte de quelques uns des participants de la Gazetta. A peine le temps de rajouter un lien dans le rubrique de mon blog renvoyant vers "Isula" que sur Facebook, "Petra Alta" me demande de cliquer "ami" sur la nouvelle page Facebook du site "Isula". Reste les bonnes raisons pour bien d'autres que moi d'aller vers ce nouveau site : des poèmes, des proses, des réflexions, des discussions ; et notamment des "critiques littéraires" (sur Jean Nicoli et H. P. Lovecraft) ! Mais aussi le projet global du site :

"Un spaziu novu novu per quelli chì volenu sparte scritti, puesie, musiche, idee, cunniscenze, passione in lingua corsa...un spaziu per quelli chì volenu amparà o trasmette...pianu pianu s'hà da custruisce per u piacè di tutti spergu è cù tutti :)"

- Oui, Lovecraft, rappelons qu'il est un des auteurs majeurs de la jeune littérature corse (Marcu Biancarelli en parle dans sa "Cusmugrafia", pastiche son écriture dans "51, Pegasi", etc. ; Frédéric Antonpietri chante ses poèmes ; une discussion a réuni ces deux artistes à l'Université à Corti ainsi que deux enseignants-chercheurs, Florence Mattei et Mathieu Graziani ; d'ailleurs si quelqu'un sait si cette discussion a été filmée, qu'il me le dise, merci).

- Ah une chose, avant de citer une page ou deux de Lovecraft qui me comblent de joie et d'aise (même si j'ai bien autre chose à faire qu'à vous amuser sur ce blog qui est un véritable tonneau des Danaïdes !), oui une chose : je suis le martyre le plus sympathique de la cause littéraire corse, et ce n'est pas pour me vanter que je dis cela (que celui qui ne sente pas l'ironie amusée de cette fin de billet m'envoie ses injures par message privé, merci), et je vous le prouve tout de suite. Trois frustrations, monstrueuses, oui trois, en quelques jours :

1) nous lançons une discussion à propos du film de Thierry de Peretti, "Sleepwalkers" (et une seule personne - que je connais très bien - y participe ??!! Mais tout le monde se fout des arts corses alors !! (pour pasticher un célèbre écrivain insulaire mondial, souvenez-vous). Bon, allez, vous pouvez vous rattraper en allant y voir maintenant, je vous embrasse ;

2) je me fends d'une lecture personnelle et d'un billet positif/négatif à propos du dernier livre de Marie Ferranti, une discussion s'engage sur le mur de Marie Ferranti, cela commence bien (à propos de différentes visions de la littérature) mais cela tourne court et plus rien !!! Bon allez, c'est par ici ;

3) Je cherche à savoir, avec d'autres, si oui non le poème "Ode à la Corse" est bien de Saint-Exupéry, ou de Pierre Costantini, ou de quelqu'un d'autre, et on me dit que le sujet est inintéressant ou que mon avis n'intéresse personne !!! Incroyable ! Bon allez, je ne ferme pas la porte... Je vous embrasse.

Passons à Lovecraft (auteur majeur de la littérature et des arts corses, nous sommes bien d'accord) :

... désolé, je ne remets pas la main sur les bouquins en question... une autre fois ?

(AJOUT de 15:53 : finalement, je vais citer la phrase de Lovecraft analysée dans l'article présent sur le site Isula, article signé Muzzucanu ou Agustinu Power, je ne sais pas trop ; cela me paraît intéressant de voir ce jeu entre la profusion de qualification et description du Mal et la volonté de cacher l'essentiel, de ne pouvoir le nommer :

"Eccu, mi ci voli dunca à compia, è postu ch’e’ ni ghjungu à a fini di ‘ssa pìccula intarvinzioni, è ch’e’ parlu di a nuvella, ùn mi possu impidì di lacavvi cù ‘ssa frasa furmidèvuli chì chjudi tutti sti categurii stilistichi ch’aghju pricisatu, una frasa amblemàtica s’e’ possu dì di a scrittura di Lovecraft, è ch’ugni scrittori avaria vulsutu caccià un ghjornu da i so matriculeri : « St’umbra schifizzosa paria à u me spìritu sbandatu un ritrattu mustruosu, una caricatura prascita sciuta da un sunniacciu, una figura sacrileghja di ciò ch’era statu Denys Barry. »

« Di ciò ch’era statu Denys Berry »… pinseti. In u spaventu di Lovecraft, l’omu sacrificatu, l’omu minuzzatu perdi a so umanità, è duventa solu… una cosa, calcosa, un affari senza nomu, senza parolla pà discriva u so statu, duventa l’Indicìbuli, « the Unnamable »… È à traversu u sunniacciu, à traversu a scimizia, cumparisci dunca tuttu ciò chì u spiritu rifusa di furmulà, o chì a lingua s’intardisci di dì. Stunanti chì ciò chì ci ferma u più, à a surtita di st’universu infinitu di parolli, stu furmiculaghju d’aghjettivi varii à più pudè, stunanti chì a figura stilistica a più prisenti ind’è guasgi tutti i littori quandu si compii à H.P.Lovecraft, fussi ghjustappuntu a putenza di ciò ch’iddu piazzaia… al dilà di a sprissioni, al dilà di ciò chì ugni linguaghju umanu pudarà mai discriva."

Si après un tel billet, je ne reçois pas ma médaille en chocolat, c'est à désespérer, non ?

(AJOUT DU 29 février : la voilà, la voilà !! la médaille en chocolat !!)

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