samedi 10 mars 2012

In furia... : des événements extraordinaires et scandaleux

... chì u tempu ùn l'aghju micca, eiu cume voi.

Allora:

- dumane, nant'à France Culture, duie ore d'interviste/spassighjate è di dibattitu (Bastia, Corti, Aiacciu, Isule sanguinarie), incù artisti è creatori : Marie Ferranti, Laure Limongi, Vannina Bernard-Leoni, Pierre Gambini, Jérôme Ferrari, Mélissa Epaminondi è Jean-Noël Pancrazi. Piombu ! Ghjè quì, cliccate, cliccate, sentite è po fate i vostri cumenti... no ? En corse ou en français, puisque les Corses sont multilingues.

- in Pariggi, u Salone di u libru, l'editori corsi nant'à u stand di a Cullettività Corsa : fantasticu ? INNÒ !! Un scandalu ! Et pourquoi ? Eh bien, encore une fois parce qu'il n'est nulle part prévu une quelconque prise de parole publique collective, aucun événement (conférence, atelier, débats, lectures, musique, vidéos...), sur le stand. Rien que des signatures, des signatures, des signatures... C'est beaucoup trop peu pour donner à voir la vie réelle de la littérature corse et pour la démultiplier en la mettant en connexion avec les autres expressions littéraires. Et il serait passionnant d'ouvrir à d'autres expressions artistiques.

- suite du mystère littéraire corse le plus intéressant du moment : qui est l'auteur de "Ode à la Corse" ? Antoine de Saint-Exupéry ? Pierre Costantini ? Quelqu'un d'autre ? Mais bien sûr que la réponse à cette question est d'une importance considérable ! Allez, l'enquête collective se poursuit : ici.

10 commentaires:

  1. merci de m'avoir indiqué l'émission d'aujourd'hui!!! ouf!
    pour ce qui est du salon du livre, tu as parfaitement raison: bon, pour l'année prochaine faut qu'on s'organise, NE L'OUBLIONS PAS!! soyons dans la proposition, créons un comité'pour une littérature corse' il y a effectivement des tas de choses à faire, mmh c'est excitant!

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  2. Un comité... Peut-être faut-il prendre contact avec les éditeurs et avec la CTC et voir s'ils sont d'accord pour organiser de tel "événements" sur le stand au salon du livre.

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    1. J'aimerais tant qu'il y ait des réactions concernant l'émission sur France Culture. Personnellement je n'ai pas apprécié du tout du tout du tout. Surfer encore et toujours sur les stéréotypes, proposés de l'extérieur mais si ouvertement nourris par l'intérieur ( enfin l'intérieur, tu m'as compris tu m'as...) Heureusement la voix de Vannina Bernard Leoni, un concentré d'intelligence, de fraîcheur et de pertinence. Ferrari aussi bien, oui...

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  3. Les clichés ou stéréotypes ne sont que des verités trop répétées.

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  4. on va dire que naïvement l'on croyait que France Culture allait proposer autres choses que des 'vérités trop répétées'( il me semble que le discours sur la représentation stéréotypée mériterait une plus grande place mais...).
    d'ailleurs en dehors d'un profond agacement, je me suis demandée par quel biais j'aurais raconté l'île-monde si l'on m'avait donné carte blanche pendant DEUX heures!!! et vous?

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  5. C'est une émission "conversationnelle" plus qu'intellectuelle où l'on prend le pouls d'une ville ou d'une île en se promenant sur les lieux. Celui qui ne connaît pas la Corse peut ainsi apprendre - preuve à l'appui ! - qu'on trouve des chiens et des poules près de Corte ...
    Malgré le parti-pris discutable de l'émission, je n'ai personnellement pas perdu mon temps en l'écoutant car elle m'a permis de découvrir le magnifique travail d'Ange Leccia sur ma plage préférée.

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  6. Oui, c'est une émission impressionniste, qui "prend le pouls", un peu au hasard des rencontres ("rencontres de fortune", a dit le journaliste en studio), sans forcément vouloir faire le point, un état des lieux. (Un seul exemple : l'usage de la langue corse par les pêcheurs de Bastia, très vite leurs propos tournent autour des différences entre le corse du nord et celui du sud ("u muratore/u mazzacanu (maçon dans le nord puis dans le sud); a tola/u tavulinu (table à Bastia et dans le sud) ; tout cela est juste mais ne rend pas justice du fait que la langue corse s'est maintenant constituée comme langue (polynomique)).

    Oui, dans l'ensemble des discussions, il n'y avait pas de propos "spécialisés" sur la Corse mais des intuitions, des impressions, des regards singuliers ; tous justes, j'ai trouvé, je veux dire honnêtement énoncés, correspondant à une réalité.

    Les regards des journalistes étaient forcément "neufs" et donc issus d'images stéréotypées, abstraites. Je les ai tout de même trouvés à l'écoute, sympathiques.

    Ce que j'ai retenu :

    - il y a eu quatre lectures (par Romane Bohringer) ou par le journaliste en studio ou encore Laure Limongi : "L'île essentielle" de Dorothy Carrington ; "La salamandre de Vizzavona" de Jean-Louis Andreani ; "Carnets du grand chemin" de Julien Gracq ; "51 Pegasi, astre virtuel" de Marc Biancarelli. On aurait pu en choisir bien d'autres, bien sûr, mais l'émission n'était pas consacrée à la littérature en tant que telle (corse ou sur la Corse).

    - il y a eu mention d'artistes, oeuvres et événements culturels : Ange Leccia, Maddalena Rodriguez-Antoniotti, Béla Tarr, Proust, Mérimée (plusieurs fois !! On ne s'en débarrassera jamais !!!), "Où j'ai laissé mon âme" de Jérôme Ferrari, "La montagne" de Jean-Noël Pancrazi, "Le travail de rivière" et "Fonction Elvis" de Laure Limongi, "Albe sistematiche" de Pierre Gambini, la revue Fora! de Vannina Bernard-Leoni, un film de Yannick Casanova, Célia Picciochi, le festival BD à Bastia (par Dominique Mattei), le festival Arte Mare, Frédérique Fiori-Balbinot au Théâtre de Bastia : ça, ça me semble essentiel de citer, citer, renvoyer à ce qui bouge, ce qui se fait de bien, etc.

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  7. - il a été question de projets artistiques, dont j'attends beaucoup : cette fondation prévue par Ange Leccia, imaginée par l'architecte Mélissa Epaminondi à Oletta ; le fameux projet littérature corse de Laure Limongi (qui se fait attendre, mais l'attente est aussi un plaisir)

    A côté de cela, j'ai trouvé que les personnalités des uns et des autres étaient assez différentes et contrastées pour permettre un portrait varié et pertinent de la Corse vue aujourd'hui par quelques Corses artistes : Jean-Noël Pancrazi relativisant un peu tout (la violence, la musique, la gravité de la situation actuelle, en les comparant à celles qu'il a rencontrées en République dominicaine notamment) ; Laure Limongi évoquant rapidement le drame familial qui l'a conduite à être "chassée" de Corse, et conservant un attachement indéfectible avec Bastia et l'île ; Melissa Epaminondi travaillant dans l'île et ailleurs, se frottant aux réalités de l'urbanisation en Corse (banlieue d'Ajaccio notamment ; à ce sujet, il faut lire le magnifique "Caotidianu/Chaotidien" de Marceddu Jureczek, éditions Cismonte è Pumonti) ; Marie Ferranti à la croisée des paroles des anciens (de sa famille ou des habitants de Bastia, et faisant oeuvre avec cela), ou refusant le violence et le racket ; Pierre Gambini justifiant sa participation à la série "Mafiosa" (de façon pertinente je trouve : seule la fiction, longue, permet d'évoquer les thèmes-stéréotypes (violence des voyous) d'une façon non stéréotypée) ou encore parlant de son apprentissage personnel de la langue corse ; Jérôme Ferrari évoquant le centre ville d'Ajaccio et l'entrée de ville et le village aussi, l'été et l'hiver ; Vannina Bernard-Leoni oscillant entre les chemins dans la nature "sauvage" à deux minutes de l'université de Corte et l'histoire grandiose de Pascal Paoli, évoquant aussi la revue Fora! et les bienfaits de faire un pas de côté pour mieux se comprendre.

    Bon, deux heures très agréables, qui ne m'ont évidemment pas entièrement satisfait (impossible). J'aurais aimé qu'il y ait plus d'insistance sur le fait que beaucoup de choses bougent, dans tous les domaines, mais est encore en gestation, un long, un long, un très long accouchement.

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  8. FRANCE CULTURE
    Me suis enfin pris le temps d’écouter d’un trait le podcast. Plaisir, évidemment, d’entendre s’énoncer la diversité et la richesse des personnalités, et de la ressentir. Mais ma grille de lecture était plus ou moins posée par les premiers commentaires lus ici : la question des stéréotypes. J’ai alors senti chacune des interventions comme autant de manières personnelles, sensibles, sincères et libres, de construire une parole audible, entre d’un côté les clichés servant à s’approcher d’ordinaire de la Corse (Comment-peut-on l’introduire autrement qu’en rappelant d’abord ce qui est unanimement connu, avant d’ouvrir sur ce qui est très probablement inconnu ?), et d’un autre côté ces autres clichés constituant la panoplie identitaire nous permettant de nous reconnaître, à peu de frais, entre nous. Travail fin et complexe de conversation en situation de conversion. Plus que de savoir si le tableau qui en résulte est juste (Par rapport à quelle image de référence ?) ou complet (Par rapport à quel inventaire déjà construit ?), j’ai été sensible à la manière singulière dont chacun des intervenants s’est accommodé — brillamment — d’un jeu où il se savait à la fois écouté ici et ailleurs. Et j’imaginais ce que serait une radio ghetto qui effacerait la possibilité même de ce jeu.

    SALON DU LIVRE
    C’est vrai que c’est désolant de parcourir les pages consacrées à cet événement sur le site de la CTC. Du coup, je me suis un peu lâché sur Isularama avec un billet intitulé « La semaine sans éditeurs ».

    ODE À LA CORSE
    Mettre en doute que cette ode soit une bénédiction de la Corse par Saint-Exupéry — qui y a cantonné deux semaines, visiblement avec la tête ailleurs — serait-il odieux ? Oser glisser, en hypothèse, de Saint-Ex à un des co-fondateurs de la LVF, serait-il scandaleux ? Les 464 pages de son « Aimons, chantons, sauvons a Corse », truffées de bénédictions de la Corse, porte bien, en couverture « Edizioni di U Muntese BASTIA 1967 » et en page de titre « Chez l’auteur Maison Bellevue Ghisoni ». Il est bien l’auteur d’un opuscule intitulé « Ode à la Corse ». Au demeurant, aucune trace de cette ode-là dans le dépôt légal de ses œuvres. Interrompre aussitôt les recherches en criant « Ouf ! » ?

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  9. Concernant le Salon du livre à Paris, je pense aux animations possibles :
    - mettre en avant les livres qui ont reçu des prix littéraires insulaires ou non durant l'année écoulée, c'est déjà un signe de reconnaissance (interne par les prix insulaires, à faire connaître à l'extérieur). Avec interview de l'auteur, de l'éditeur, avec des membres des jurys, des lecteurs ?
    - la prise de parole des étudiants de l'université (de Corte ou d'ailleurs) qui ont soutenu un travail (Master, Thèse) sur des livres corses durant l'année écoulée : nous aurions publiquement un état des lieux de ce qui s'étudie dans la recherche, + discussion avec qui veut ?
    - quelques critiques littéraires (parmi ceux qui écrivent tout au long de l'année dans la presse et les revues insulaires - ou non) pour faire un panorama des livres chroniqués, importants, durant l'année écoulée, + discussion ?

    ...

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