Je
relaie de "nouvelles" informations concernant notre recherche sur
l'auteur du poème "Ode à la Corse", attribué sans que nous disposions de
preuve formelle et publique, à Saint-Exupéry :
- Marie-Jean Vinciguerra m'indique qu'il a compulsé l'ensemble des livres de Pierre Costantini, mais qu'il n'y a pas trouvé ce poème. De même, ses recherches dans l'oeuvre de Saint-Exupéry ont été sans succès. Il ne lui semble donc pas que ce poème puisse être attribué à l'un de ces deux auteurs.
- On m'indique qu'il existe tout de même un ouvrage imprimé contenant ce poème attribué à Saint-Exupéry : mais impossible de révéler publiquement le titre et les références de cet ouvrage. Quel dommage, et pour cette enquête et pour la formation d'un espace public littéraire insulaire. Comment faire si l'on retient des informations, comment faire si on refuse la discussion ?
Je rappelle que Dominique Mondoloni, qui fut journaliste, décédé il y a quelques années, avait dans sa rubrique de "Corse Matin", "La boîte à malices", déjà posé la question que nous reprenons aujourd'hui. Cela fait donc assez longtemps que ce poème, "Ode à la Corse", "circule" dans notre imaginaire ; il serait intéressant de savoir comment et pourquoi.
Qu'en pensez-vous ?
- Marie-Jean Vinciguerra m'indique qu'il a compulsé l'ensemble des livres de Pierre Costantini, mais qu'il n'y a pas trouvé ce poème. De même, ses recherches dans l'oeuvre de Saint-Exupéry ont été sans succès. Il ne lui semble donc pas que ce poème puisse être attribué à l'un de ces deux auteurs.
- On m'indique qu'il existe tout de même un ouvrage imprimé contenant ce poème attribué à Saint-Exupéry : mais impossible de révéler publiquement le titre et les références de cet ouvrage. Quel dommage, et pour cette enquête et pour la formation d'un espace public littéraire insulaire. Comment faire si l'on retient des informations, comment faire si on refuse la discussion ?
Je rappelle que Dominique Mondoloni, qui fut journaliste, décédé il y a quelques années, avait dans sa rubrique de "Corse Matin", "La boîte à malices", déjà posé la question que nous reprenons aujourd'hui. Cela fait donc assez longtemps que ce poème, "Ode à la Corse", "circule" dans notre imaginaire ; il serait intéressant de savoir comment et pourquoi.
Qu'en pensez-vous ?
(Pour le début de cette enquête littéraire, si vous voulez y participer, voir ce billet : "Un mystère littéraire" ; à bientôt ?)
Enquête totalement intéressante, décidément je ne me consolerai jamais du décès de Tancrède Paoletti.
RépondreSupprimerGilles Zerlini
Je ne vois pas en quoi ce poème désuet dont il m'étonnerait fort que Saint-Ex en fut l'auteur passionnerait ou ennuierat le minuscule cénacle littéraire (divisé !) insulaire.
RépondreSupprimerPourquoi ne pas parler par exemple d'un auteur comme Henri Thomas qui publia des poèmes sur la Corse d'une toute autre facture ou bien de Siham Bouhlal pour son "Hymne à la Corse"?
D'autre part je lis dans le Journal de la Corse
que suite à des travaux de traduction initiés par l'université avec le concours de la poètesse Rosa Alice Branco, une anthologie de quelques poètes de langue corse, "triés sur le volet" sera publié en bilingue corse-portugais. Voilà qui interessera fort les inconditionnels de Pessoa et qui permettra à la communauté portugaise installée sur notre île de se familiariser avec notre univers poétique formaté à la sauce cortenaise.
Saluons tout de même cette intiative.
M.N.
Monsieur Zerlini, vous vouliez écrire "intéressante" ou "inintéressante" ? Et si l'un ou l'autre, pourquoi ? Moi aussi je déplore le silence de Monsieur Paoletti (je vous rappelle qu'il est ressuscité...), mais en même temps on ne peut pas dire qu'il nous ait conduit vers des pistes très sérieuses (cette fameuse publication à Saïgon, je vous avoue mes doutes sur le sérieux de telles informations). Non ?
RépondreSupprimerM.N.,
RépondreSupprimermerci pour votre commentaire.
1. Je plaisantais bien sûr sur le fait que quelqu'un d'autre que moi serait passionné par le fait de trouver l'auteur de ce poème ("Ode à la Corse")... Je vois bien que je suis le seul (ou presque). Mais enfin, il me semble que l'internet littéraire corse est plus large que le "minuscule cénacle insulaire" dont vous parlez... Et puis quand bien même il n'y aurait que quelques personnes pour s'intéresser à l'expression littéraire autour de la Corse, cela serait dommage pour la littérature corse, certes, mais n'enlèverait rien à l'importance de leurs échanges et propos.
2. Concernant la "division" du cénacle susdit, eh bien, nous faisons tous avec. L'important est de parvenir à discuter de nos désaccords publiquement, et que la littérature soit vivante.
3. Comment cela, "pourquoi ne pas parler de...." ?? Mais enfin, ce blog (comme d'autres lieux) est justement fait pour cela : laisser libre cours à la parole de chacun, c'est écrit en haut sous le titre de ce blog. C'est donc avec un immense plaisir que je vous convie, M.N., à prendre ici la parole pour évoquer Henri Thomas (que je n'ai jamais lu ; il faut que je le fasse !! "Le promontoire", c'est cela ?) ou Siham Bouhlal, dont je n'avais jamais entendu parler. Ce serait (au moins pour moi) un plaisir immense.
4. Merci de relayer l'information de cette prochain publication bilingue corse/portugais, de poètes corses.
5. Concernant votre opinion sur un "univers poétique formaté à la sauce cortenaise" (vous voulez dire "universitaire" ?), pouvez-vous développer ? Avez-vous lu l'entretien que Norbert Paganelli a eu avec le traducteur et poète François-Michel Durazzo ? Il me semble que sa vision n'est pas formatée. Qu'en pensez-vous ? Voici le lien : http://invistita.fr/news-invistita/
A très bientôt, j'espère !
(Et puis n'oublions pas cette "Ode à la Corse", ce poème, son attribution et l'enquête en cours sont hautement significatives de l'imaginaire corse contemporain !!!
Comment cela mort M. Zerlini ? Quelle est cette sinistre plaisanterie ? Je suis bien vivant.
RépondreSupprimerM. Renucci, je ne puis me réserver plus longtemps :
Cette Ode à la Corse a été écrite par moi, Tancrède Paoletti, à la fin des années 1950. Je n'ai jamais piloté d'avion de ma vie, d'où les maladresses de sens dans cette oeuvre que je considère comme mineure au regard de l'ensemble de ma production poétique.
J'ai célébré mon île d'une manière autrement plus travaillée et riche quelques années après, vous trouverez ce texte sur mon blog, il s'intitule "Corse de mon enfance"
Je me souviens de toi, O Cyrnelle divine,
Ton maquis parfumé poussant dans les ravines,
La mer que je voyais avec ravissement
Caresser le sable en un léger bruissement
Une caresse...
Vous voilà satisfait ?
Tancrède Paoletti
Ma fibre poétique est absolument satisfaite, bien sûr, à chaque fois que vous voulez bien nous gratifier de vos oeuvres...
RépondreSupprimermais ma fibre d'enquêteur pas du tout ! Affaire à suivre (oh quel feuilleton, quel feuilleton !!!)
Je viens de lire l'entretien dont vous vous faites l'écho dans un article précédent.
RépondreSupprimerDeux remarques : je crois avoir lu que M Durazzo n'a pas fréquenté l'universié en qualité d'étudiant et qu'il vit "ailleurs", sa vision de la réalité in situ est donc tout à fait subjective. J'accorde toutefois crédit à son semblant d'analyse " les poètes corsophones ne lisent pas assez", j'ajoute les poètes corses ne lisent pas les poètes corses comment pourraient-ils lire les exogènes ?
Secondement, j'aimerais que M Durazzo nous explique en quoi la poésie de Marie-Paule Lavezzi est symboliste et celle de Stefanu Cesari surréaliste.
Enfin et pour achever j'apprécie tout particulièrement d'autres poètesses corses comme Anne-Xavier Luciani, Daniele Maoudj ou Angèle Paoli, il est vrai qu'elle ne sont pas les égéries du deus ex machina cortenais cortenais...
Pour répondre à l'une de vos allégations je dirai simplement que pour aller de l'avant il faut avant tout s'aimer, aimer les autres. Ici, comme ailleurs, personne n'aime personne et votre internet, quelque soit le nombre de ses connexions accidentelles, ne résoudra pas le problème !
M.N.
(et comme ce bruit de fond, auquel je participe de manière fortuite, m'ennuie extrêmement je n'interviendrai plus.)
M.N., je vous remercie pour continuer ainsi le dialogue, jamais facile, oh non, jamais facile (mais s'il l'était ce serait à la fois moins exaspérant et moins amusant...).
RépondreSupprimer(C'est fou comme tous ceux qui se plaignent du manque de dialogue tombent à bras raccourcis sur une tentative de dialogue en la réduisant à du bavardage, bruit de fond, manoeuvres malhonnêtes, complots, etc.)
J'espère que FM Durazzo viendra ici répondre à vos questions, que je trouve légitimes et intéressantes sur les oeuvres de Mme Labezzi et M. Cesari.
Et ce serait un tel bonheur d'entendre vos propos plus développés à propos de ce que vous aimez dans les livres de Mmes Luciani, Maoudj et Paoli !!
Croyez bien en mon affectueuse attente de votre réponse !
Merci encore.
Et bien, mais ce sera la toute dernière fois, je vais vous répondre, au préalable j'ajoute qu'il ne me semble à aucun moment, lors de mes deux interventions, m'être plaint de quoi que ce soit, je constate simplement une constante dans les communications webesques : c'est que les intervenants, bloggeurs, anonymes ou pas, toujours stressés (on ne sait pourquoi) et à fleur de peau, ne prennnent pas le temps de lire correctement et de réfléchir à ce que d'humbles passagers de l'instant écrivent, comment dans ces conditions pourraient-ils être capables de lire convenablement un texte littéraire ou poétique qui irait au-delà du convenu, du ressassé, du rebattu, bref tout ce qui nous est proposé par nos élites universitaires ?
RépondreSupprimerEt j'en viens à ce que j'apprécie chez les auteures précitées :
Anne-Xavier Luciani, recueil Bribes de vie publié chez Fior di Carta en 2009. Liberté de ton, même si cette poésie me semble par trop narrative voire prosaique, mais qui pose un oeil neuf sur le réel quotidien des petits et grands événements de la vie : "Mon ventre va gonfler comme un gâteau qui lève (...) Je t'ouvre à la vie comme une fenêtre sur l'espace".
Daniele Maoudj : recueil Le soleil est au bord du ravin, Colonna Edition, 2011 ;
" Dans la matinée morte
l'oiseau de feu pulvérise le devenir
le ciel éjacule
Privé d'éternité l'oiseau
Chasse..."
Créativité qui laissera à chacun, selon les divagations de son imaginaire, le soin d'interpréter la métaphore.
Angèle Paoli : lui dire en tout premier lieu combien son inlassable travail de critique érudite est oxygénant ! Combien de découvertes grâce à la parfaite maitrise de l'outil sensoriel et informatique. chez elle une poésie déambulatoire saccadée, comme la vie et ses rus de mémoire :
"Elle surgie des brumes d'un songe inaccompli roule
hirondelle légère
portée par l'Aronde Deluxe oh nos vespas
imaginaires
figées dans l'image unique cerclée dans son halo
de lumière vive
ancrée là comme l'écueil qui découpe ses lignes graves sur les versants du ciel". Recueil Noir écrin, a Fior di Carta, 2007.
Avec toute ma sympathie pour vos tentatives (désespérées ?) d'édifier un bâtiment littéraire corse sans fondations.
M.N.
M.N., je vous rejoins dans la critique sur la qualité des commentaires envoyés sur les blogs et forums. Toutefois, je ne serai pas aussi catégorique que vous : j'ai souvent eu l'occasion de participer à de vrais dialogues (certes pas toujours faciles), mais avec de réels échanges d'arguments et d'informations, exposés avec sincérité ; et cela est pour moi extrêmement précieux, et je continuerai, avec d'autres, à essayer de dialoguer ainsi avec qui le voudra bien (et j'espère que les bonnes volontés ne seront pas découragées par les quelques commentaires agressifs ou de mauvaise foi).
RépondreSupprimerMerci infiniment pour ces morceaux choisis de poésies aimées. Je signale que les "Carnets de marche" d'Angèles Paoli (éditions du Petit Pois) donnent lieu à une lecture croisée par Sylvie Saliceti et Marie-Jean Vinciguerra dans le dernier numéro de la revue "Fora!" (voir ici le lien, il s'agit du numéro dix intitulé "Eros" : http://www.revue-fora.org/)
Evidemment, je n'ose vous demander de développer encore vos lectures ici (ou là), puisque vous me certifiez n'être venu que fortuitement, et ne plus vouloir participer... dommage !! Mais peut-être que... à tout hasard, voici un lien vers quelques questions qui peuvent aider (ou pas) à s'exprimer sur ses lectures, si le coeur vous en dit : http://pourunelitteraturecorse.blogspot.fr/2012/04/les-7-questions-ont-encore-frappe-une.html
A bientôt, j'espère (quand même).
J'aime Danièle Maoudj et j'aime Angèle Paoli, mais je ne parlais dans cette interview que de poètes de langue corse, sans aucun mépris pour ces dames que je n'ai pas citées, mais que je pourrais inclure dans la remarque que je fais à propos de la qualité des poètes corses francophones.
RépondreSupprimerJe pourrais développer mon appréciation sur Cesari que j'admire et dont j'ai lu en son temps avec admiration les premiers textes avant même leur publication chez Albiana.
Quant à la sortie bileuse de notre pseudo-Brésilien sur l'Université de Corse, qu'il semble mieux connaître que moi et que je confesse avoir fréquenté qu'à l'occasion de rares invitations, c'est un grand classique du genre! A Sartène, mais peut-être ailleurs aussi, nous disons "A chì voli cumprà, disprezza".
Ceux qui auraient aimé être soutenus par la collection CCU/Albiana, ceux qui croyaient avoir droit à un poste, à une invitation, tirent à boulets rouges sur ce qu'ils n'ont pas obtenu.
On connaît cela depuis la fable du renard et les raisins. Il est plus commode de ne pas voir pourquoi on n'a pas réussi à se faire accepter. Cela évite de se remettre en question, et de s'accepter tel qu'on est. Je suis persuadé que Rosa Alice Branco dont j'aime la poésie aura à coeur de trier sur le volet les auteurs cortenais ou d'altrò intéressants, et s'ils se trouvent qu'ils sont plutôt en rapport avec l'université, c'est une excellente nouvelle, cela veut dire que les meilleurs écrivains corsophones y travaillent ou y ont travaillé, car je n'oublie pas mon cher Fusina, u sacré poète. Quelle bonne nouvelle !
Quant à moi qui ai déjà eu l'honneur d'être traduit en portugais par Rosa Alice, je lui donne ma bénédiction si elle place la barre assez haute pour exclure ma propre poésie. Aiò, élevons le débat, messieurs.
Cher Monsieur,
RépondreSupprimerVous évoquez Henri Thomas, il se trouve que c'est son centenaire en 2012 et que je cherche à organiser une journée d'étude en tant que président de la société Henri Thomas( dont le site est en signature )ou une table ronde sur Henri Thomas et la Corse, ce serait intéressant de faire cet hommage ensemble. De 1948 à 1958, Thomas est venu en Corse dès qu'il pouvait s'échapper de son modeste travail à Londres.Il a écrit Le Promontoire, Gallimard, 1961 qui évoque Cargèse,mais aussi des nouvelles : Histoire de Pierrot et de quelques autres. et bien des poèmes et des carnets publiés évoquent votre région.
En espérant que cet hommage pourra se faire, je me tiens à votre disposition. Cordialement Patrice Bougon :johper64@hotmail.com
Monsieur Bougon, merci pour ce message et cette proposition.
RépondreSupprimerJe relaie votre demande auprès de personnes plus compétentes que moi sur le sujet des liens entre Henri Thomas et la Corse. (Je n'ai, pour ma part, encore rien lu de cet auteur ; le désir en est renouvelé grâce à vous).
J'espère que vous allez parvenir à trouver la personne adéquate pour cet hommage.
A bientôt.
cordialement
Bonjour,
RépondreSupprimerUn complément d'information sur Pierre Costantini que vous citez : il est bien l'auteur d'une poésie intitulée "Ode à la Corse" qui fut publiée en 1964 dans son ouvrage intitulé "La voix des morts et l'Ode à la Corse" édité chez l'auteur, maison Bellevue à Ghisoni.
Cette ode est d'une teneur très différente de celle qui est attribuée à Antoine de Saint-Saint-Exupéry.
En voici un large extrait :
Ode à la Corse
(A ma femme Simone, apôtre de la Corse)
Dans le moindre hameau, jusqu’au fond des campagnes,
Je voudrais que ces vers
Disent aux enfants purs de nos âpres montagnes
Les raisons d’être fiers
De porter le nom Corse et comment notre race
Hérita de ce droit
Comme d’un legs sacré qu’ont semé sur leur trace
Les corses d’autrefois.
Il est d ‘autres pays, plus riches et plus vastes
Mais il en est bien peu
Qui puissent nous offrir, du courage, le faste
Dont se drapaient nos preux.
Je voudrais que l’on voie, émue, émerveillée
Et les yeux éblouis
Le soir, notre jeunesse, au long de la veillée
Pour en rêver la nuit
Par le simple récit de l’héroïque histoire
Du plus clair des pays
Je voudrais exalter les raisons qui font croire,
Penser, lutter, ses fils.
Cyrnos au cœur des flots, au soleil exposée
A l’attrayant climat
Fut dès les temps anciens, l’incessante visée
De l’incessant combat.
(..)
Pilleurs, aventuriers apprennent à connaître
Qu’il est sur ce rocher
Des hommes qui font face au corps a corps sont maîtres
Et tombent sans broncher.
(..)
Carla, merci pour ce complément d'information. L'enquête continue et si vous parvenez à mette la main sur l'ouvrage contenant l'ode attribuée à Saint-Exupéry nous ouvrirons le champagne !
RépondreSupprimerÀ bientôt.