Je publie donc ici une lecture du recueil collectif "Une enfance corse" (éditions Bleu autour, 2010, réédité en 2012). Cette lecture est d'Emmanuelle Caminade qui tient le blog "L'or des livres". Merci à elle, en espérant qu'une discussion s'engagera sur cet ouvrage (que je n'ai lu qu'en partie). Je reviendrai plus tard sur les Rencontres littéraires Racines de ciel qui viennent de se terminer, et dans le courant du mois je publierai un billet sur "Trois balles perdues" (éditions Eolienne) de Sylvana Périgot et sur un poème de Jacques Fusina chanté par A Filetta :
Récit de lecture
"Une enfance corse" : de la rumeur aux textes
D'"Une enfance corse", ce recueil collectif publié en 2010, j'ai d'abord reçu très vite la rumeur insulaire : "le plus beau récit était sans conteste celui de Jean-Pierre Santini et Marco Biancarelli avait dû revoir sa copie tant son texte avait été jugé grossier ... "
J'ai eu ensuite l'occasion de parcourir quelques textes à la sauvette dans une librairie de Romans, puis j'ai découvert avec étonnement le fameux récit censuré dans Vae Victis.
La lecture récente du sermon sur la chute de Rome m'a remis fortement en mémoire Fozzano, lu en diagonale deux ans auparavant, et je me suis enfin décidée à acheter l'ouvrage, ne serait-ce que pour vérifier que ce dernier roman de Jérôme Ferrari traitant aussi de la fin des mondes, de l'angoisse de la mort et de l'énigme de l'au-delà se nourrissait bien de ce récit autobiographique dont il reprend jusqu'à l'épigraphe de Saint Augustin ...
Leïla Sebbar ne cache pas le souci qui fut le sien, dans ses enfances méditerranéennes, de faire appel à des "gens du livre", à des personnes maîtrisant le verbe et l'écriture, pour explorer ces territoires d'enfance et imprimer la double trace d'une époque révolue. Et j'apprécie cette approche à la fois documentaire et littéraire témoignant de la disparition de deux mondes, la reconstitution de ces univers par des enfants souvent devenus écrivains – dont les récits éclairent aussi les livres. J'ai néanmoins été déçue par Une enfance corse dont la lecture, contrairement à celle de deux autres ouvrages de cette série, m'a globalement ennuyée.
Ces 23 textes recueillis m'ont semblé en effet de qualité et d'intérêt très divers, beaucoup plus hétérogènes sur ces deux plans que les 34 récits d'"Une enfance juive en Méditerranée musulmane", le dernier livre initié par Leïla Sebbar et surtout que ceux d'"Enfances tunisiennes", plus homogènes sur le plan littéraire quoique moins révélateurs de la réalité passée d'un pays ( la majorité des récits se déroulant dans des grandes villes et dans des milieux plutôt privilégiés).
Les noms connus n'y sont pas une garantie et à côté, notamment, de récits académiques ou chronologiques quelque peu soporifiques ou d'un texte "ésotérico-footballistique" carrément assommant, nombre de récits d'inconnus (pour moi s'entend) se bornent à égrainer des souvenirs ou à dresser de fastidieux inventaires sans les accompagner d'une réflexion véritable ou d'une vision personnelle donnant un peu d'ampleur au sujet. Des récits trop souvent laborieux dans leur progression et pas toujours bien écrits ( et quand je dis "bien écrits", je ne me réfère pas à la bienséance langagière mais au ton, au rythme et à la densité de l'écriture).
Alors, casting imparfait, manque d'inspiration pour un sujet de commande ou textes écrits un peu à la va-vite pour certains ? Je ne suis pas en mesure de répondre...
La "bienséance langagière" n'est certainement pas le critère ayant guidé Marco Biancarelli, on s'en doute, mais son texte évoque les contradictions de l'âme humaine et surtout la violence du monde de l'enfance - qu'elle soit celle des enfants entre eux ou celle des adultes qui abusent du pouvoir qu'ils détiennent. La brutalité du langage utilisé dans la version initiale reflète bien cette violence endurée, cet apprentissage «des coups et de la haine», détruisant une certaine image idyllique de l'enfance et traduisant avec force la violence intrinsèque à toute domination.
Et la censure qui, outre l'expression trop choquante de cette haine, a voulu biffer aussi les quelques rares allusions au sexe me semble avoir moins défendu la littérature qu'un certain ordre moral. La comparaison de Porto-Vecchio à Fracture, la version originale publiée dans Vae Victis est à cet égard très instructive ! Le ridicule des censeurs y incite vraiment au rire, alors pourquoi s'en priver ? (cf en annexe)
Il faudrait aussi réfléchir à la violence d'un texte qui peut se glisser sous une apparente douceur, mais sans doute le recours à un vocabulaire feutré cache-t-il pour le plus grand nombre l'aspect choquant de certains propos ...
Plusieurs récits d'enfance émergent bien sûr de ce recueil – cinq ou six tout au plus, et pas seulement ceux des quelques écrivains qui ne déçoivent pas. Je n'ai pas l'intention d'en faire un classement mais je décernerai quand même la palme à Dominique Memmi, une inconnue pour moi, dont le texte (cf l'extrait en annexe) m'a transportée. Un récit autobiographique d'une grande intensité livré magistralement sous forme d'une réflexion poétique sur l'enfance confrontée à la mort, sur la vie et l'écriture.
Et j'ai hâte de lire les cahiers, ou plutôt les livres , de cet écrivain ...
ANNEXE :
Marco Biancarelli
Fracture (Vae Victis) / Porto-Vecchio (Une enfance corse)
p.122
j'ai imaginé la sauter [Clarisse] dans un hôtel (...) mille kilomètres à s'avaler pour rattraper un vieux coup perdu (...) / p. 36 Supprimé
p.123
les geckos qui nous tombaient sur la gueule (...) une classe de sauvages qui en foutaient pas une rame / p.37 qui nous tombaient dessus (...) de sauvages paresseux
p.124
mais je me suis bien rattrapé par la suite (...) vous attendrez une prochaine fois pour que je vous raconte des histoires de galipettes . Dommage. Moi aussi j'aurais bien aimé. / p. 38 Supprimé
p.125
un collège de mongoliens (...) je me suis gouré de classe (...) de là où j'avais posé mon cul (...) une saloperie de mégère (...) Cette connasse me fila un jour une baffe / p. 39/40 un collège de garnements (...) trompé de classe (...) une - mégère(...) Elle me fila (...)
p.126
Elle m'avait vraiment fait mal, cette pute (...) Elle a crevé par la suite, bouffée par un cancer, et vingt ans avaient passé. Mais j'ai pas versé une larme. (...) ce bled inculte et acculturé /p.40/41 cette gourde (...) Supprimé (...) Supprimé
p.127
qui l'emmerdait dans la cour (...) connard / p. 43 qui donnait par plaisir des coups de pieds (...)Supprimé
p.128/129
je luis pilonnais le ventre à lui faire éclater la rate (...) je lui ai mis une bonne branlée (...) la rage au fond des tripes /p.43/44 Supprimé (...) une bonne raclée (...) la rage -
Dominique Memmi
Corte
p.127/128
L'enfant avait choisi un cahier vert à spirales. Le cahier était précieux.
Sous l'oeil sévère de la citadelle, l'enfant coinçait le cahier contre sa poitrine puis s'enfermait dans une chambre qui n'était pas tout à fait sa chambre, c'était la seconde chambre de la maison, la chambre de toute les filles.
Dans le cahier, elle écrivait la chambre du père, les draps qui recouvraient le corps amaigri, la douleur et l'effroi, les choses qui ne se regardent pas. Elle choisissait la poésie, le centre des pages pour dire les choses secrètes comme le sont la peur, la souffrance et les désirs. Elle écrivait aussi sur le monde au-delà de la chambre, elle s'appliquait sur les lettres parce que les lettres formaient les mots et les mots réparaient tout. Elle voulait tellement avoir son cahier, parce que son cahier était tout le beau de la vie, son cahier était la Réconciliation.
Il n'était pas difficile de vivre dans le cahier, les lignes étaient déjà tracées, les carreaux pouvaient accueillir toutes sortes d'existences, on pouvait même dépasser la marge sans risquer d'en souffrir. Alors elle regagnait la chambre de tout le monde pour exister.
(...)
je voulais ecrire un commentaire.... et la seule chose qui me vient soudain, découragée, est: no comment. Sans doute parce que mon texte, paru dans ce recueil, a été "taillé". Mais comme il ne contenait pas les contradictions de l'âme humaine, à savoir du cul, on en fera pas tout un plat!
RépondreSupprimerComme ce commentaire est amer !
SupprimerQuand je parle de contradictions de l'âme humaine au sujet du texte de MB, c'est tout simplement à ce qu'il dit sur son père (concernant les Algériens) que je fais allusion.
Je ne fais pas "tout un plat" du texte de MB qui est loin d'être un de ses meilleurs , mais il présente pour moi de l'intérêt. Quand au comparatif fastidieux des 2 versions, il me semblait utile de le faire. Puisque rumeur il y a eu, autant qu'on sache sur quoi elle repose...
Par ailleurs, si votre texte est paru dans ce recueil, pourquoi ne pas avoir le courage de dire votre nom ? Mes impressions de lectrice sur ces petits écrits n'engagent que moi, elles n'ont vraiment pas de quoi décourager ! Il me semble que c'est vous qui en faites tout un plat ...
Bonsoir, merci de vous exprimer. Je trouve qu'il faudrait au contraire que vous fassiez part de ce que vous vouliez dire dans votre message originel. Je sais qu'une critique négative blesse toujours, mais l'échange d'opinions sincères est inestimable. En espérant que vous voudrez bien reprendre la parole, c'est l'œuvre qui y gagne toujours, les lectures sont diverses et variées. Merci encore.
RépondreSupprimerPour se sentir " globalement ennuyée " par la lecture de , Une Enfance Corse , il faut sans doute avoir eu la chance de faire partie des nantis de l'Enfance ( corse ou pas corse ). Pour moi qui ai été privée corps et âme de cette Enfance Corse , je ne me permettrai pas ce jugement hautain ; Ce Livre m'est un trésor ( parmi quelques autres sur le même sujet , ex " Les Vents de l'Oubli " de Pierre Soavi ) .... Le style des coeurs est ,à mon simple avis , bien plus interessant que le style des phrases . Chaque Auteur de Une Enfance Corse a déposé devant ma route des petits cailloux dorés merveilleux , je les en remercie tous infiniment
RépondreSupprimerLes grands mots sont lâchés ! Un "jugement" , pourquoi pas la guillotine ! " hautain" ???
SupprimerJe rends simplement compte avec sincérité de mes impressions de lecture, précisant bien que je suis attachée aux 2 aspects documentaire et littéraire de cet ouvrage, et disant combien j'ai aimé 2 ouvrages de la même série. Outre sa qualité littéraire qui ne m'a pas parue globalement manifeste, j'ai beaucoup moins appris sur la Corse de cette époque que sur la Tunisie ou les pays méditerranéens musulmans. Le côté soporifique de nombreux texte n'y est pas étranger ( Et il peut y avoir de même des cours au contenu très intéressant qui plongent dans le sommeil - ou le chahut - des classes entières ! )
Pourquoi ce récit de lecture indiquerait-il que je fais partie des nantis de l'Enfance ???? Et puis ce livre peut très bien être un trésor pour beaucoup sans avoir pu me toucher comme l'ont fait d'autres livres de cette série. Je ne vois pas le problème.
RépondreSupprimerD'accord avec Emmanuelle sur de nombreux points : recueil très inégal sur le plan littéraire, comme pour l'intérêt.
et moi aussi je donne la palme au texte de Dominique Memmi, pour l'écriture et la densité du texte.
Stupéfaite qu'on ait censuré une partie du texte de MB (je n'ai pas fait la comparaison minutieuse d'Emmanuelle, d'ailleurs je crois l'avoir lu seulement dans Vae Victis, le "sautant " dans l'autre)
Vous ne voyez pas le problème ,? ça tombe bien car il n'y en a pas , je fais tout simplement comme vous , donner un avis ;
RépondreSupprimerJe vous cite ..." se bornent à égrainer des souvenirs ou à dresser de FASTIDIEUX INVENTAIRES SANS les accompagner d'une REFLEXION VERITABLE ou d'une vision personnelle donnant un peu d' AMPLEUR au sujet. Des récits trop souvent LABORIEUX dans leur progression et pas toujours bien écrits ( et quand je dis "bien écrits", je ne me réfère pas à la bienséance langagière mais au ton, au rythme et à la densité de l'écriture ).
Alors, casting imparfait ?, manque d'inspiration pour un sujet de commande ou textes écrits un peu à la va-vite pour certains ? Je ne suis pas en mesure de répondre... " ... ...
Si cela n'est pas un jugement alors c'est quoi ?, ..Et s'il arrive parfois que certains écrivent à la va- vite , il y en a d'autres qui peut-être lisent aussi parfois à la va-vite ...heureusement que vous avez quand même précisez que vous n'étiez donc pas en mesure de répondre , . et oui je trouve hautain ... " FASTIDIEUX INVENTAIRES SANS les accompagner d'une REFLEXION VERITABLE "
J'espère avoir le droit de ne pas être d'accord avec vôtre analyse ; Etre ou pas des nantis de l'Enfance n'est ni une qualité ni un défaut , mais un " état " , .....et ne relève en rien d'une attaque personnelle envers vous , mais plus d'un questionnement que d'une affirmation , moi aussi j'ai le droit de me poser des questions sur " l'Origine " de vos raisons défavorables ...histoire de nuance ; Et ce mépris poli que vous affichez concernant la relation que certains ont fait d'un souvenir d'enfance , me laisse effectivement supposer que vous êtes une Nantie de l'Enfance qui jauge du haut de son arbre de la qualité ou non des souvenirs " sans ampleur " de l'enfance quelconque de ceux-là , ces " laborieux " , qui savent tout juste écrire ...A chacun ses prismes déformants ,et pour singer les potaches " Tout dépend du point de vue que l'on a par rapport à l'idée qu'on s'en fait .. "
J'en profite pour re-dire à quel point j'ai trouvé cet ouvrage , " Une Enfance Corse " vraiment délicieux et je remercie une nouvelle fois chaque Auteur y participant de m'avoir ainsi maintenue émerveillée
Mais tous ces termes "jugent" en effet subjectivement la qualité littéraire des textes et non leurs auteurs ni leurs souvenirs et je vois bien à ces termes "mépris"et "hautain" que vous mélangez un peu tout.
RépondreSupprimerNous sommes sur un site LITTERAIRE corse et je rends compte d'un recueil dont l'objet n'était pas seulement de recueillir des souvenirs d'enfance mais bien d'être un ouvrage littéraire témoignant de deux mondes disparus, l'enfance et la Corse d'une époque révolue. (J'ai eu l'occasion de rencontrer Leïla Sebbar et je sais qu'elle est attachée à cette qualité littéraire dans les divers recueils qu'elle a initiés). Dois-je vous rappeler qu'en étant publié ( et vendu 20 € quand même !) cet ouvrage s'ouvre à un large public et doit réussir à l'intéresser. De même ,pour qu'un petit film familial, respectable en soi, puisse être projeté en salle et intéresser un public extérieur , il faut que le cinéaste ait un peu de talent et sache remettre dans une perspective plus ample ses souvenirs ...
Il arrive un moment où les critères sélectifs académiques deviennent un carcan étouffant et emprisonnent l'Etre au lieu de le libérer ;
RépondreSupprimerA ce moment précis , ces critères n'ont plus aucune valeur , quand leurs propres rigidités les ont tuées ; Dit autrement cela s'appelle avoir les défauts de ses qualités .
Sans oublier Coluche qui soulignait au passage " Les gens sont tous égaux mais pas de la même façon " ( erreur de casting selon vôtre langage )
Si les Auteurs de " Une Enfance Corse " ont choisi la pureté de la simplicité superbe , et non les scories du paraître ( Densité , Réflexion véritable , selon vôtre langage ) ,
ce n'est pas une raison suffisante pour en souiller la Poétique Substantifique Moelle , que vous ne vous donnez pas la peine de prendre en considération , en faisant croire justement qu'il n'y en a pas ;Et ce n'est pas parce que vous ne l'avez pas trouvée , où ne l'avez pas voulue , et que nul reflet de vous-même égalment n'y avez trouvé , que cette substance n'existe pas ;
Il peut arriver que certaines densités et autres lubies culturelles pleines de talent aient de si amples allures de cuisses de Jupiter , qu'elles donnent envie de couper la tête des Rois ;
Nous nous réconcilierons peut-être dans le Cimetière de Campo Santo de Sebald où vous avez dû trouver des " Réflexions " digressives à foison ;
Pour la marmelade , " Que le Poète se fassent entendre et qu'il dirige le Jugement " ( Saint John Perse )
Je suis vraiment désolé de la tournure prise par cette discussion...Laurence: à partir du moment où l'on publie on prend ipso facto le risque de ne pas être apprécié...! Et alors ? Qui a dit que le fin du fin serait de plaire à tout le monde ? Il faut garder un peu de recul devant tout cela d'autant plus que les remarques d'Emmanuelle sont bien souvent très pertinente et qu'elles ne me semblent pas s'attaquer à des personnes mais à des "produits" (le vilain mot...). Vous avez parfaitement raison de relativiser un jugement, une appréciation mais pas de vous offusquer si ce que vous avez écrit ne plait pas à quelqu'un...Sinon aucun débat n'est possible..non ?
RépondreSupprimerSi j' évoque une réconcilition au Cimetière de Piana de Santo-Campo , c'est que tout simplement j'ai aimé ce livre ; Parmi les 4 nouvelles portant sur la Corse , , c'était tout simplzment en guise de clin d'oeil , le lieu approprié pour y enterrer , après sa mise à mort , " Une Enfance Corse "...
RépondreSupprimerJe n'ai jamais prétendu qu'aimer un livre ou tout autre création soit une obligation ;
Je remets simplement en cause les raisons données qui me paraissent plus relever du diktat que de la juste pertinence ;
Je ne sais pas si une critique supposée pertinente , au nom de je ne sais quel dogme académique aveugle portant exclusivement sur " la Forme " donne le droit de pratiquer ainsi une telle exécution ;
je re-cite
" nombre de récits d'inconnus (pour moi s'entend) se bornent à égrainer des souvenirs ou à dresser de fastidieux inventaires sans les accompagner d'une réflexion véritable ou d'une vision personnelle etc ..."
Il est beaucoup plus facile d'avoir ce genre d'intransigeance avec des inconnus qui ne sont pas protégés par la notoriété . d'où je re-souligne , vôtre sacro-sainte " ERREUR DE CASTING " ... Et Si ERREUR DE CASTING ne vise pas les personnes " aux petits textes " ? ! C'est pour qui ,?....... au nom de vos sévères raisons non footballistiques mais certainement ésotérico-hiérarchisantes ....
Leila Sebbar , derrière qui vous vous réfugiez , ne semble pas avoir été choquée par la nullité de ces " petits textes " que vous dénoncez , puisqu'ils ont été acceptés et publiés ;
Je tiens à préciser que je ne suis pas moi-même Auteur dans ce livre , mais seulement une lectrice ; que je ne parle pas en tant qu'Auteur frustrée ou vexée , ...Et que cela soit d'une limpidité absolue non mise en doute ;
Ayez l'amabilité d'être beaucoup précise quand aux écritures que vous réfutez , et de donner des exemples en les citant très exactement , je veux bien vous concéder l'idée que manquant
de précision quant à vos propos , ce serait donc moi qui n'aurais rien compris ;
..... ; Pour le moment vos analysantes critiques sont trop globales et ressemblent à un mauvais nuage ....
Il s'agit d'un recueil collectif et j'en donne un ressenti global. Le seul texte critiqué que vous pourrez reconnaître à coup sûr et celui de J-B Predali. Comme quoi on peut trouver un petit texte carrément assommant tout en estimant le talent de l'écrivain et en ayant beaucoup apprécié un de ses romans ! (Exception que je me suis permise justement parce que je lui avais consacré une longue analyse très élogieuse sur mon blog).
RépondreSupprimerPoursuivre la "discussion" avec vous serait totalement inutile et lassant pour tous les lecteurs de ce blog.
Je comprends que des questions précises vous dérangent et je ne n'admire pas vôtre fuite sous le prétexte lâche et fallacieux du devoir de convivialité envers les lecteurs , décidément vous vous dissimulez beaucoup derrière les autres . Et ce n'est pas le devoir de convivialité qui vous a étouffé envers ceux qu'il vous a pris de déglinguer ; Vos anathèmes qu'il faut s'avaler sans sourciller sont tout aussi assommants , hormis pour vos obligés , dont j'ai l'honneur de ne pas faire partie
RépondreSupprimerJe comprends qu'un propos négatif soit ressenti comme une blessure, et il nous arrive à tous de prononcer des avis parfois généraux et pas très développés, mais ceux d'Emmanuelle Caminade m'ont ici parus sincères et assez pertinents pour susciter une discussion. Je vois que celle-ci sort du cadre de l'échange autour d'un texte, alors passons à autre chose, merci.
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SupprimerBien, ce petit commentaire pour expliquer la suppression des précédents messages. De même je n'ai pas publié d'autres commentaires envoyés après ceux-ci. Je le répète : je me désolé de l'extrême difficulté à discuter dans le désaccord. Mais il faut faire un effort collectif si nous voulons vraiment une vie littéraire. 1. Toute critique négative peut très normalement être vécue comme une blessure. 2. Quand cette critique négative porte sur le texte, est sincère, et qu'elle ouvre une discussion, il faut l'accepter et y répondre (en suivant les mêmes critères). 3. Personne ne détient la Vérité absolue : ce jeu est collectif.
RépondreSupprimerJe répète donc : je conçois fort bien que la critique d'Emmanuelle ait été ressentie vivement ; cependant elle ne porte que sur les textes (et pas sur la personne des auteurs), elle est sincère, non malveillante et ouverte à la discussion. Je ne publierai donc ici que les commentaires qui évoqueront les textes d'"Une enfance corse".
Enfin, un commentateur a fait part de sa lassitude devant l'unanimité critique (positive) qui est faite aux derniers ouvrages de Jérôme Ferrari et Marc Biancarelli ; bien, pourquoi pas, nous sommes toujours mécontent de quelque chose...
Mais, 1. j'ai trouvé des critiques négatives sur ces ouvrages, 2. il est bien plus intéressant de commenter les livres que l'écume générale des commentaires sur les livres, 3. je demande donc à ce commentateur, s'il le veut bien, de revenir (ici ou là) pour exprimer son point de vue sur ces livres.
Merci à tous
(è sè vo vulete dì lu in corsu, o in chinese, hè pussibule !)
Mr Renucci , si vous considérez que commenter les commentaires est de l'écume , alors tout commentaire de quelque nature qu'il soit l'est ...
RépondreSupprimer" Que l'on soit blogueur, critique professionnel ou auteur. A partir du moment ou l'on choisit de s'exprimer au vu et au su de tous, quel que soit le média, on s'expose au regard critique de ses lecteurs. Si on refuse ce fait, ce n'est pas la peine de publier quelque texte que ce soit."( Malaika FRETILLE blogueuse-critique littéraire )
Ce n'est pas refuser aux personnes le droit à leur liberté d'expression que de remettre en cause leurs arguments , ou leur opinion , ainsi que la " manière " qui est utilisée pour aborder un livre ....
Il m'arrive aussi , plutôt souvent même , de ne pas avoir les clefs pour entrer dans un livre ; Je pense qu'il est nécessaire d'avoir certaines clefs pour entrer dans une Enfance Corse , car on peut être riche à foison de certaines choses , mais pauvre de certaines autres ,
C 'est ma dernière intervention ici ; De Une Enfance Corse je dirai " J'enfouis ce trésor en mon âme immortelle et je l'emporte à Dieu "
c'est pourquoi je re-cite
« Pour le créateur rien n’est pauvre , il n’est pas de lieux pauvres indifférents. Même si vous étiez dans une prison dont les murs étoufferaient tous les bruits du monde , ne vous resterait-il pas toujours votre enfance , cette précieuse ,
cette royale richesse , ce trésor des souvenirs ? ......
Pour saisir une oeuvre d'art rien n'est pire que la critique. Ils n'aboutissent qu'à des malentendus plus ou moins heureux.
Les choses ne sont pas toutes à prendre ou à dire , comme on voudrait nous le faire croire.
Presque tout ce qui arrive est inexprimable et s'accomplit dans une région que jamais parole n'a foulée.
Et plus inexprimables que tout sont les oeuvres d'art , ces êtres secrets dont la vie ne finit pas et que côtoie la nôtre qui passe....
Lisez le moins possible d'ouvrages critiques ou esthétiques. Ce sont , ou bien des produits de l'esprit de chapelle , pétrifiés , privés de sens dans leur durcissement sans vie , ou bien d'habiles jeux verbaux , un jour une opinion y fait loi , un autre jour c'est l'opinion contraire.
Les oeuvres d'art sont d'une infinie solitude , rien n'est pire que la critique pour les aborder. Seul l'amour peut les saisir , les garder , être juste envers elles." ( Rainer Maria Rilke )
Je publie votre commentaire, Laurence, parce que je considère qu'il poursuit une discussion et évite une polémique stérile qui ne parle plus des textes.
RépondreSupprimerAbsolument d'accord avec vous : toute opinion est discutable, et ce blog a pour premier objectif de développer des discussions. Nous sommes donc en désaccord vous et moi à propos du commentaire d'Emmanuelle Caminade, elle évoque la qualité des textes et non celles des souvenirs des auteurs.
Encore d'accord avec vous, il y a bien des façons d'aborder une œuvre, la lecture solitaire en est une excellente, mais n'est pas la seule.
__PS __PS__PS__
RépondreSupprimerMr Renucci , je vous cite "J’aimerais en fait que coexistent deux espaces et que les relations entre ces deux espaces soient fructueuses. Le premier espace serait celui de tous les lecteurs réels de littérature corse, vous, moi, du lecteur occasionnel et ignorant jusqu’au plus grand spécialiste de la chose. Dans cet espace, il me semble absolument utile et plaisant que des discussions soient possibles, afin d’échanger des points de vue variés, voire contradictoires sur ces livres réellement lus, et donc réellement aimés ou détestés. Et puis il y aurait un deuxième espace (dont je vois depuis longtemps que beaucoup regrettent qu’il n’existe pas encore) : une critique littéraire professionnelle ou spécialisée .... "
Que nous ne soyons pas d'accord c'est une chose , mais Je ne peux pas laisser passer ce que vous dîtes dans vôtre réponse précédente ;
Je sais parfaitement que Les Individus ne sont pas attaqués en tant que Personne hors de leur statut d'écrivain , et je n'ai nullement fait la confusion que vous évoquez , ; Moi aussi je ne fais que parler de la chose " littéraire " , par exemple le mot Auteur dans " Auteurs qu'il vous a pris de déglinguer " veut dire "écrivains .... déglingués " ( leur style d'écriture très exactement ) et absolument pas autre chose ,
Mon désaccord porte sur les raisons avancées , qui sont floues , et sur les critères rigides que l'on peut avoir de s'autoriser ainsi à déclarer médiocre un écrivain , celui-là plutôt qu'un autre ; et Je sais très bien que ce n'est pas Le souvenir en tant que tel , qui a été jugé médiocre ,____ mais la manière dont il fût raconté____ , là aussi il n' y a aucune confusion de ma part....
même si j'ai écrit ____ " de la qualité ou non des souvenirs " sans ampleur " de l'enfance quelconque de ceux-là , ces " laborieux " qui savent tout juste écrire .. " ___
Ceci n'est qu' une Image un peu ironique pour caricaturer le mot " ampleur " , que je trouve avec son cousin , " densité " , bien prétentieux dans le contexte de Une Enfance Corse .
En vous remerciant
Merci pour ces précisions.
RépondreSupprimerLaurence, ce serait intéressant que vous fassiez un petit papier sur cet ouvrage qui vous tient tant à coeur. Je suis persuadé que vous allez réussir à transmettre votre amour pour ce livre et c'est cela qui est important. Il n'est pas encore venu le temps où nous aurons des certitudes à nous mettre sous les dents en matière d'art et de littérature....Et c'est bien ainsi...
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