dimanche 2 août 2009

Les revues corses sont passionnantes

Et c'est vrai !

La preuve :

- A Pian'd'Avretu, numéro 30 ; voir le blog ; un billet du blog nous engage à faire part de nos remarques et critiques (j'ai commencé, continuons !) Le texte de Jean-Basptiste Predali évoquant sa rencontre ratée avec Bod Dylan à Ajaccio au printemps 1975 est très riche... non ? Avec cet extrait par exemple :

"Ainsi, pour le paria qu'elle accueille, l'île est comme un baptistère. Car ce temps, ces quelques semaines, Dylan les occupe à renaître. C'est sa contribution, au-delà des îles : il s'éprouve dans ces paysages, dans leur étrangeté, il s'éprouve dans sa détresse. Il s'éprouve, conclut qu'il doit reprendre le boulot, entendre encore la vérité des mots, la projeter vers un piano avant la psalmodie des foules déchaînées. Voilà ce que Bob Dylan me laisse du printemps 1975, ce printemps qui ne survit plus que dans ses disques. Et pour n'avoir fait que passer, pour avoir frôlé sans le savoir une adolescence conforme dans les rues mornes d'Ajaccio, Bob Dylan, sois remercié."

- Fora !, numéro 5, comparant USA et Corse ; encore une fois un foisonnement d'articles et entretiens sur des sujets presque jamais abordés par ailleurs (rock, cinéma de Guerrieri, etc.). Pour poursuivre la discussion, je vous signale l'article de Marie-Hélène Ferrari évoquant le polar ou le noir corse à l'aune du polar ou du noir américain ; très intéressant, notamment ce point de vue :

"Les Américains permettent aussi de penser la question de la langue. Souvent, la langue du roman policier est réduite aux dialogues. Et dans la traditionnelle partition narrative (scène, pause, ellipse, sommaire) c'est la scène qui est privilégiée. Or la Corse se caractérise par un certain immobilisme qui est acteur à part entière dans les faits et les mentalités. Souvent, l'acte criminel est le fait d'un pourrissement, d'une stagnation qui conduit au "fatum" non par mouvement, mais par inertie. Ce tragique, accentué par la chaleur, doit trouver sa langue spécifique. Une langue qui ne peut, je crois, se passer de la description. C'est sans doute la différence fondamentale avec le policier américain. A une civilisation d'action, de bonds successifs, nous opposons une civilisation pesante."

Vous pouvez trouver un écho à cet article dans une discussion ouverte sur un nouveau "fil" ouvert sur le forum de Musanostra (un des endroits numériques où l'on parle de littérature corse) : ici.

Bonne lecture, que pensez-vous de tout cela ?

Allez, je retourne à mon silence estival.

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