lundi 1 février 2010

Ça marche !

Je viens de lire - vraiment lire et non parcourir d'un regard myope - la page internet consacrée sur le site d'Albiana au roman historique "Les oubliées de l'Empire" de Paul Milleliri. Eh bien, ça a marché : j'ai envie d'acheter ce livre et de le lire !

C'est l'occasion d'évoquer le mystère de la décision ; à quel moment bascule-t-on du "non" au "oui", en passant par toutes les étapes dont le "oui peut-être". Comment naît le désir ?

Dans le cas particulier qui m'occupe (le mien, ici et maintenant), il y avait un terrain a priori largement favorable, bien sûr. Tout ouvrage corse est pour moi désirable par principe. Mais, tout de même, il y en a un très grand nombre qui ne me font pas courir dans la librairie pour me jeter dessus ou prendre ma carte bleue pour l'acheter sur Internet. Et cela a longtemps été le cas des "Oubliées de l'Empire". Je dois l'avouer (je sens que cet aveu va susciter des réactions), je ne suis pas attiré par ce qu'on appelle (certainement de façon indue et stérile) le "roman historique". Donc, je vois la couverture du livre chez La Marge à Ajaccio ou chez Album (l'ancienne SOBADI, est-ce que tout le monde appelle encore comme cela cette librairie bastiaise ? Sachant que maintenant je me rends aussi à la très agréable Librairie des Deux Mondes), et je ne le feuillette quasiment pas, ce pauvre livre qui pourtant doit receler sa part de trésor, comme n'importe quel livre !

Alors, pourquoi la décision aujourd'hui ?

Aujourd'hui j'ai lu l'extrait que les éditions Albiana ont eu la très bonne idée de "mettre en valeur" grâce à leur rubrique "2010, année de la littérature corse". Intitulé de rubrique qui me met déjà dans de très bonnes dispositions... mais ce n'est pas suffisant. Je clique sur le titre du livre et je lis l'extrait : et que vois-je ? Deux lettres qui se répondent, un dialogue intégré dans une troisième, un roman épistolaire donc ; mais des morceaux qui ne "collent" pas vraiment, un personnage qui déclare aimer la guerre, un ancien berger qui ne s'en laisse pas compter mais surtout (figure propre à répondre à mes désirs) un ancien soldat devenu paraplégique et réclamant à son ancien ami, source de son malheur, de lui "décrire sa vie"... au nom de l'honneur. Une figure de lecteur, commandant de chez lui, où il se trouve malheureusement cloué (à Ajaccio), la "littérature" qui doit lui donner un accès, certes restreint, à la vie. Voilà : à la lecture de ces extraits, c'est le sentiment qui m'a surpris : la sentiment de la vie, celle qui avance dans l'incertain et non dans les lignes déjà tracées de l'Histoire. Oh, d'autres éléments du texte m'ont moins plu : certains effets attendus (dans la fausse dispute entre le berger et le sergent instructeur, par exemple). Mais bon, tout cela est sans conséquence sur la décision : je vais acheter et lire ce livre.

Je me souviens maintenant que l'auteur, que je ne connais pas, avait écrit un polar qui m'avait beaucoup plu - "Pace è salute" - et dont je ne me souviens quasiment pas (mais comment est-ce possible ?). Honte à moi, mais honte fructueuse puisqu'elle me conduira à remettre la main sur la chose pour en faire de nouveau mon aliment !

Peut-être avez-vous déjà lu ces deux romans de Paul Milleliri, avec d'autres sentiments ? Parlons-en, racontez votre rencontre et votre décision... (Je vous recommande aussi son interview sur le site d'Albiana, la frénésie d'écriture et l'humour de l'auteur sont roboratifs !)

Alors pour lire l'ensemble, voir ici :
- l'extrait du roman "Les oubliées de l'Empire"
- la page auteur de Paul Milleliri
- l'interview de Paul Milleliri

2 commentaires:

  1. Bonsoir,
    Pace e salute est vraiment un très grand livre ;
    à l'époque de sa parution, j'avais préparé la recension suivante :
    http://www.combats-magazine.org/spip.php?article287
    J'espère qu'elle vous donnera l'envie d'acheter ce livre, il le mérite amplement.
    Okuba

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  2. Okuba,
    merci pour le lien. Je viens de lire votre article : encore une bonne raison de retourner vers "Pace è Salute" (il doit être au village, je le retrouverai bientôt). Je me souvenais de la mort prématurée d'un des personnages principaux (un peu comme dans "Psychose") mais pas de l'importance du deuxième : j'en viens maintenant à douter d'avoir bien lu ce livre ! (Il faudrait établir la "bibliothèque fantôme" qui hante notre esprit, peut-être agit-elle autant sur nous que la "bibliothèque réellement lue" - mais que veut dire "réellement" ?...)
    Encore merci.

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