mardi 27 décembre 2011

"Diversité est ma devise", comme disait l'autre : un tour sur le net littéraire corse

Quelques mots pour signaler quelques voies empruntées par des paroles contemporaines, et qui, d'une façon singulière, disent quelque chose de la Corse et de la vie de son imaginaire (ou de ses imaginaires) aujourd'hui :

- deux voix intimes, qui oscillent entre, ou mêlent, la réflexion exercée au quotidien et la narration de choses vues, avec une belle écriture, précise, souvent humoristique, parfois amère. Paris et la Corse comme pôles majeurs. Donc, la Corse souvent présente comme sujet, mais pas toujours. Ce sont les voix de Sylvestre Rossi (Chroniques insulaires, blog hébergé sur le site du Nouvel Obs, tenu depuis 2 ans ; voir ici par exemple, un billet qui le conduit à évoquer son grand-père et l'utilité de s'interroger sur ses origines : "Buren intra-matic") et de Noël Casale (Collection de sable, blog hébergé cette fois sur le site de Mediapart, tenu depuis 1 an ; beaucoup aimé le récit d'une balade dans les quartiers du Finosello, des Salines, à Ajaccio : ... mince, je ne le trouve plus, le déplacement dans les billets n'est pas facile, pas de tags ou de fonction recherche ; alors en voici un récent concernant un article de Corse-Matin qui oppose théâtre populaire et théâtre élitiste : "A Ajaccio, encore un mur" ; signalons que Noël Casale est dramaturge, metteur en scène, comédien ; plusieurs billets de "Pour une littérature corse", l'évoquent à ce propos).

- Sur le forum de Musanostra, les lecteurs s'expriment sur tous les tons (sérieux, précis, ou bien ironique ou allusif), et je signale une discussion en cours à propos des livres corses à mettre sous le sapin (ou qui ont été mis sous le sapin dimancher dernier) : pour lire le début de la discussion c'est ici : pour voir comment elle a débouché sur un autre sujet, à savoir "Les ouvrages "Ovnis dans le ciel corse" de Christophe Canioni et "Kursig" de José Stromboni sont-ils délirants et peuvent-ils être critiqués ? De quoi sont-ils le signe ?" (c'est moi qui formule cette question...), lire ici.

- Sur le blog de Marie-Hélène Ferarri, écrivain, plusieurs billets concernant notamment la littérature corse (pour laisser un commentaire, il faut d'abord s'inscrire dans l'espace "Membres"). La sincérité du propos et l'acceptation de la contradiction sont à souligner. Ainsi vous participez aux deux discussions en cours : "Littérature régionale, ou pas" (le sujet pourra paraître sempiternel, vous me direz que tout le monde en a fait le tour, mais je ne peux m'empêcher de participer à ce type de débat, la répétition fait partie du jeu et est l'occasion d'approfondir ou de mieux formuler une opinion ou de la faire évoluer ; sur la même question, écouter le point de vue de l'écrivain Kossi Efoui, "Je ne suis pas un auteur africain", sur le site de Courrier International). Deuxième discussion sur le blog de Marie-Hélène Ferrari : "Le droit de dire ou pas, suite". L'auteur donne son point de vue sur 7 sites internet littéraires, notamment corses, qu'elle a dernièrement visités : le forum de l'association "Musanostra", "Du texte au texte", le blog de Joël Jégouzo, "Terres de femmes" d'Angèle Paoli, "Invistita" de Norbert Paganelli, "Isularama" de Xavier Casanova, Mescladis e còps de gula" de Jean-Pierre Cavaillé (taban.canalblog.com) et "Pour une littérature corse". Je ne résiste évidemment pas au plaisir de reprendre ici les mots qui décrivent ce dernier blog : "Le plus polémique. Effervescent, partisan, concerné. Ses qualités sont aussi ses défauts. L'expression du politiquement correct d'une certaine corse y trouve tout son sens." Puisque la dernière expression me paraît trop allusive, j'ai demandé à ce qu'elle soit précisée, la discussion est en cours !

Bonne lecture, et participez aux discussions sur ces différents sites, si le coeur vous en dit.

6 commentaires:

  1. Quelle réactivité, vous êtes partout...

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  2. Ma foi, madame Ferrari, je vais là où l'on discute. Et j'utilise ce blog aussi pour relayer les discussions qui ont lieu ailleurs, comme sur votre blog en ce moment.

    Ensuite, le fil d'une discussion commande qu'il ne soit pas rompu trop longtemps, d'où l'idée de répondre le plus rapidement possible.

    Ces nécessités sont des plaisirs, qui ont (comme tout au monde) aussi leurs défauts (rapidité parfois excessive, répétition, etc.).

    Enfin, on a aussi vu des choses mûrement réfléchies et retravaillées dans le silence de la tour d'ivoire de l'Ecrivain aboutir à de très mauvais livres et prétentieux. Les conditions d'écriture ne préjugent pas de la qualité de celle-ci, non ?

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  3. Je dois avouer, un peu comme Marie Hélène Ferrari, que ta réactivité est impressionnante...Quelques jours de non fréquentation du web et me voici perdu...Ah ! L'avantage de la jeunesse sans doute que d'aller vite et d'être parfaitement à l'aise sur la toile...! En tout cas toutes mes félicitations pour cette ardeur que tu mets pour faciliter la connaissance de la chose écrite ! Elle le mérite bien ! (Tu noteras que je parle de chose écrite et non de littérature corse afin d'embrasser un maximum de choses sans aucune discrimination positive ou négative.). Et nous n'avons rien dit puisqu'il nous reste encore à dire !

    Norbert

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  4. Merci, Norbert, pour tes encouragements. Vive la "chose écrite", c'est très bien comme définition de la littérature corse. Perec parlait de "la chose" pour évoquer le free jazz. Ou plus précisément, il partait d'une connaissance partielle et non spécialiste du "free jazz" pour évoquer l'écriture. On y revient. Passionnante étude de Georges Perec intitulée donc "La chose" et que l'on peut lire sur le site "désordre.net" (incroyable de richesse) : http://www.desordre.net/textes/bibliotheque/auteurs/perec/la_chose.htm

    Bon je viens de lire les deux premiers chapitres du "Pasquale Paoli, ou la défaite de Ponte Novu" de F.D. Guerrazzi (1860, traduit enfin pour la première fois en français par Petr'Antò Scolca, édité chez Albiana ce mois-ci), et déjà je trouve ce livre génial, un nouvel avatar monstrueux de ce que la littérature corse (tu vois je ne crains pas discriminer voire d'annexer, puisque Guerrazzi écrivait en italien - une des langues de la littérature corse, c'est sûr - mais était surtout italien (de Livourne), de ce que la littérature corse, disais-je, est (et non pas "était", car la littérature est toujours au présent, n'est-ce pas ?) capable : prose échevelée encadrée par deux poèmes, une voix d'auteur qui intervient sans cesse, souffle romanesque aevc comparaisons extraordinaires, qui parfois font rire tellement elles sont excessives, délirantes ; tout pour la vie et l'amour (de la patrie en l'occurrence) ; et ça commence avec une grande giclée de pluie dans le visage de James Boswell à son arrivée à Livourne...

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  5. je suis juste impardonnable et je voulais vous rappeler ce magazine d'infos corses en ligne, avec sa rubrique littéraire et le joli travail de Lucie Cancellieri, que nous ne citons jamais...
    MHF

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  6. MHF, je vois sur votre blog que vous voulez parler en fait du site Corse Net Infos. Voici le lien vers la rubrique Littérature : http://www.corsenetinfos.fr/la-litt%C3%A9rature/

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