jeudi 9 août 2012

C'est à Penta di Casinca que cela va se passer !

Je me réjouis de la profusion, de l'abondance et de la diversité... particulièrement en matière de manifestations littéraires : se multiplient ainsi les possibilités de rencontres, et donc d'étincelles dans une cervelle adolescente enfiévrée qui, peut-être, suscitera une folle vocation littéraire qui, peut-être, produira une oeuvre ?!

Ainsi je me désole - et c'est pour cela que je réclame sans vergogne des comptes rendus, des vidéos, etc. - de ne pouvoir découvrir le village de Penta di Casinca et d'assister aux premiers "Scontri isulani" :
- ici le site officiel de Penta di Casinca
- ici la page où vous pouvez télécharger le programme de ces rencontres

Ces premières rencontres seront suivies de bien d'autres, je l'espère. C'est Françoise Ducret (libraire à Bastia, très impliquée dans la vie littéraire insulaire : librairie du Point de Rencontre) qui organise ces rencontres autour des littératures insulaires. Evidemment, c'est l'occasion de faire un écho à une autre île littéraire, Ouessant, qui d'ailleurs accueillera un des auteurs invités à Penta di Casinca (la cubaine Karla Suàrez).

Dans le programme je vois des choses passionnantes : tables rondes mêlant auteurs corses et auteurs venant de Cuba, de Sardaigne et des Caraïbes, conférence, présentation de coups de coeur littéraires, concert.

Lionel Edouard Martin, Marina Moncelsi, Anne Meistersheim, jean-Paul Collet, Jacques Filippi, Angèle Paoli, Jacques Fusina, Marc Biancarelli, Francis Pomponi, Stefanu Cesari...

Il y a un sujet plus particulièrement qui m'aurait intéressé : la question des "parcs littéraires"... Marina Moncelsi dirige celui consacré à l'écrivaine sarde Grazia Deledda (1871-1936, Prix Nobel de littérature en 1926) :
- ici le site de ce parc culturel ; et je copie ici ce que l'on trouve à l'onglet "Viaggi emozionali" et qui explique ce qu'est un "parc littéraire" :


Cosa sono i Parchi Letterari?

…sono angoli magici… luoghi d’ispirazione per grandi autori e poeti, luoghi ancora esistenti nel paesaggio. Qui la letteratura è la chiave per aprire la porta delle emozioni e dell’orgoglio della storia, della cultura autentica della gente…

…la letteratura, flora del pensiero, ha contribuito a formare ipotetici parchi che si sono nutriti di terra, panorami e pietre per comporre le parole dettate dai luoghi dell’ispirazione. Luoghi da visitare lungo un itinerario di storia, arricchito da momenti di arte e riposo sotto l’albero del viaggiatore, come viene comunemente chiamato il Ravenala che cresce in Madagascar, le cui foglie concave raccolgono e conservano la rugiada per nutrire il viandante assetato…

I Parchi Letterari diventano mete obbligate per le scuole. L’interlocutore in questi spazi vede concretizzarsi il sapere che fino ad allora ha letto sui libri. Un percorso letterario ti permette di rivivere le emozioni che lo scrittore ha trasmesso attraverso la sua opera. A Galtellì si respira ancora l’aria di Canne al Vento…

Il Parco Letterario, offrendo ai suoi utenti il fatto stesso di vivere a stretto contatto con la natura e le persone rendono più facile il dialogo, la conoscenza, la comprensione di abitudini e mentalità diverse, vuole essere il mezzo per offrire percorsi interculturali di insegnamento-apprendimento.

Ce n'est pas la première fois que ce Parc est évoqué en Corse ; voir ici le compte rendu de la prise de parole de Neria de Giovanni, universitaire sarde, qui avait présenté cette "expérience" à l'université de Corse (en février, mais de quelle année ?).

Elle disait notamment ceci (je souligne en gras) : 

A ce sujet, elle fait état d’une réalisation exemplaire. Il s’agit du “ Parco letterario Grazia Deledda ” de Nuoro (Sardaigne) dont elle est la présidente. Cette idée qui a fait ses preuves en Italie, prend appui sur les Fonds structurels Européens dévolus à l’aide aux régions en retard de développement. De manière innovante cette démarche s’est appliquée à l'installation du Parco letterario Grazia Deledda, organisé autour de l’écrivain et du terroir qui structure toute son œuvre.


En assurant la diffusion de l’œuvre littéraire et de son contenu (ou plus généralement d’une œuvre, car il peut s’agir de films, de musique ou d’autres produits culturels), il est possible d’organiser une floraison économique autour de la renommée d'une expression explique Neria De Giovanni. On peut utiliser à cet effet non seulement les habituels séminaires et colloques savants, mais surtout les circuits de découvertes touristiques et culturelles. Il s'agit aussi de “faire revivre dans un lieu les pages d'un auteur. Mais l'auteur est aussi un point de départ vers d'autres horizons”. C’est précisément la perspective que Neria De Giovanni entend élargir précisément par le biais d'écrivains bien ancrés dans un terroir. “La littérature est un excellent moyen pour mettre en rapport des hommes de cultures et de langues différentes, une découverte féconde des différences ”. La Méditerranée et l'insularité constituent dans ce domaine des atouts : “Chaque île est un écrin pour maintenir la richesse de chaque identité culturelle,surtout à l'heure européenne. C'est une chance pour échapper à la mondialisation et à l'uniformisation ”.

A première vue paradoxale, cette idée se comprend mieux quand Neria précise que fonctionne déjà un réseau de parcs littéraires dans dix pays méditerranéens. Il n'existe pas encore en France, de telles réalisations. Neria suggère une initiative à Lyon autour de la poétesse Louise Labé. La personnalité littéraire d’un Salvatore Viale ou l’existence d’œuvres et d’expression très enracinées ne manqueront pas de faire naître le désir de créer un parc littéraire de ce type dans notre île.

 Alors, je me permets ici de présenter quelques questions que j'aurais aimé poser à Marina Moncelsi : 

1. Un bilan de ce parc littéraire atteste-t-il d'une "floraison économique" ?
2. Combien de personnes par an suivent ces "circuits de découvertes touristiques et culturelles" ? Quelles sont leurs réactions ?
3. Quels sont les autres pays méditerranéens proposant des "parcs littéraires" ? Sont-ils en contact les uns avec les autres ?
4. Avez-vous poursuivi vos contacts avec la Corse, l'idée d'un parc littéraire autour de Salvatore Viale a-t-elle mûri ?

Et question subsidiaire pour nous tous : quelles oeuvres (ou domaines littéraires) corses imagineriez-vous pour un ou des parcs littéraires dans notre île ? :
- celle de Salvatore Viale ?
- de Santu Casanova ?
- d'Anton Francescu Filippini ?
- de Sebastianu Dalzeto ?
- de Rinatu Coti ?
- de Ghjacumu Thiers ?
- de Jérôme Ferrari ?
- de Ghjacumu Fusina ?
- de Marcu Biancarelli ?
- etc ?

4 commentaires:

  1. Difficile encore d'avoir une trace écrite. Trop occupée pour prendre des notes! Et Corsica TV n'a fait finalement que des interview! Je parlerai plus longuement avec toi quand j'aurai plus de temps, mais info importante: Marina Moncelsi nous surprend en nous disant que le parc littéraire Grazia Deledda est un immense échec. Elle est tellement déçue qu'elle va se retirer de la présidence. Des problèmes entre l'administratif et elle, des problèmes de financement, et des retombées touristiques pas au rendez-vous. Un succès de la manifestation, mais des erreurs d'organisation... Et là on corrige déjà pour l'année pochaine!!!

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  2. Françoise, bravo pour l'initiative et bravo pour la persévérance (j'espère pouvoir venir écouter i prossimi Scontri isulani de Penta di Casinca en 2013).

    Merci pour le message. Nous écouterons les interviews de Corsica TV (voici le lien du site : http://www.acorsicatv.com/

    Désolé d'apprendre que cette initiative du parc littéraire Grazia Deledda est un échec ; nous pourrions en tirer des leçons pour la Corse (il y a bien d'autres façons d'associer les lieux et la littérature).

    A bientôt pour plus de détails.

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  3. i prossimi "Scritti" isulani (de telle sorte que la littérature y soit toujours présente)... :-)

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  4. Bien vi, Angèle, merci pour votre correction : "scritti" o "scontri"... eiu ùn vogliu micca sceglie... A bientôt !

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