Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
mardi 2 novembre 2010
La vérité sur Patrizia Gattaceca
Et encore un titre digne de la pire des presses ! Que ne ferait-on pas pour engager les lecteurs à regarder de près tel ou tel texte ?!
Maintenant que nous sommes ensemble, allons-y gaiement. Je cite ici l'une des chansons que je préfère de l'album "Meziornu", de Patrizia Gattaceca. Quand je parle de "vérité", je veux en fait évoquer ce que devient réellement un poème lorsqu'il rencontre la musique et le chant. Le texte original prend des couleurs différentes, un rythme nouveau, accélérations, ralentissements et ruptures de la voix en font un objet neuf ; la guitare électrique à la fin du morceau, ce petit solo conclusif, mais aussi la transformation d'un vers en refrain dans une tonalité étrangement joyeuse et agréable par rapport au sens assez sombre du texte, tout cela me semble accorder au poème original une forme de "vraie" vie, une sorte d'apothéose (enfin, je ne veux pas dire que le poème doive mourir pour devenir une divine chanson..., mais désormais je devrais faire un effort pour lire ce texte comme un poème, c'est certain).
En l'occurrence, le texte est de Ghjacumu Thiers, puisque l'album est constitué de 11 poèmes extraits du recueil "L'Arretta bianca", publié chez Albiana en 2006, voir ici le même recueil traduit par François-Michel Durazzo en français sous le titre "La halte blanche".
(Tè, una altra questione : seranu mumerosi quelli chì si ramentanu di i dischi - u grande (33 giri) è u chjucu (45 giri) di u so gruppu "Ottobre" ? ; quantu m'hè piaciutu a canzona "Memorie mondi" : "...l'odore di l'orte si pesa..." ; t'aghju da ritruvà lu in paese è u scriveraghju in un altru articulu di stu blog.)
Eccu a canzona :
TEMPURALI
Acqua
ventu
è nuli
è nebbia
Acqua
ventu
è nuli
Acqua
ventu
è nuli
è nebbia
Acqua
ventu
è nuli
sbatte a teghja
si ferma l'anima
seguita u sguardu a fronda
seguita u sguardu a fronda lebbia
chì corre è casca in l'annuttà.
Sdrughjerà ancu u celu, stasera, o Petrupà ?
Sdrughjerà ancu u celu, stasera, o Petrupà ?
Acqua
ventu
è nuli
è nebbia
Acqua
ventu
è nuli
Acqua
ventu
è nuli
è nebbia
Acqua
ventu
è nuli
sbatte a teghja scimignulita
si ferma l'anima acuttumita
seguita u sguardu a fronda
seguita u sguardu a fronda lebbia
chì corre è casca in l'annuttà.
Sdrughjerà ancu u celu, stasera, o Petrupà ?
Sdrughjerà ancu u celu, stasera, o Petrupà ?
Acqua
ventu
è nuli
è nebbia
Acqua
ventu
è nuli
Fochi chì sbottanu è si sfocanu
ceppi dumati in lu brusgià
vette incese è chì vocanu in core
in i cori inghjuliati
in l'aggranchi
di u cepu neru chì si sface.
Siccherà ancu u locu, stamane, o Petrupà ?
Siccherà ancu u locu, stamane, o Petrupà ?
Siccherà ancu u locu, stamane, o Petrupà ?
La traduction du poème par François-Michel Durazzo :
A PROPOS DES ORAGES
Eau,
vent,
nuages
et brouillard
La tuile affolée tremble
L'âme reste prostrée
La regard suit la feuille
vaporeuse
qui court et tombe dans le soir.
Ce soir, même le ciel va fondre, Pierre-Paul ?
Feux qui éclatent et se déchaînent,
troncs terrassés dans le brasier,
branches en feu qui ondoient
dans les coeurs ulcérés,
dans les paralysies de la souche calcinée qui se défait.
Ce matin, même la terre va se dessécher, Pierre-Paul.
(La photo)
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Merci d'avoir mis en ligne ce texte en version bilingue. je le redécouvre, il me semble qu'il n'avait pas appelé mon attention lors d'une première lecture mais aujourd'hui ,je dois y être plus réceptif. Ce qui me frappe c'est sa forme qui, a priori, ne se prête pas, à une mise en musique, a priori...Par contre je ne connais pas l'interprétation de Patricia, je vais essayer de combler cette lacune...
RépondreSupprimerEncore une fois, la fonction d'un espace comme celui-ci est de permettre de découvrir et aussi de réviser un jugement parfois hâtif.
Faut-il en conclure que tout le monde connaissait déjà ?
Norbert,
RépondreSupprimerconcernant la forme du poème, je dois dire que j'ai écrit ce que Patrizia Gattaceca chante effectivement dans l'album (les répétitions de vers ne sont pas dans la version originale de Thiers).
Il y a un mystère dans ce texte, qui me touche, et la musique et la voix insistent sur ce mystère, avec originalité je trouve.
Clément,
RépondreSupprimerJe suis justement en train d'écouter ce disque, "Primu" d'Ottobre, et malgré le temps passé, il s'écoute toujours avec plaisir. A noter une orchestration audacieuse presque jazz-rock, avec un sax ténor pêchu !
Jean-Claude,
RépondreSupprimermerci pour ce commentaire.
je me souviens aussi de ce saxophone (notamment au début de "Memorie mondi" : ta la la, etc...)
François
(Clément, c'est un de mes fils)