samedi 20 novembre 2010

Ne comptez pas sur moi... (A propos de la revue Bonanova)


Oui, ne comptez pas sur moi pour vous présenter ici (mais je serais ô combien heureux si quelqu'un désirait le faire, ici ou là) une recension exhaustive des articles et textes que nous pouvons découvrir dans les deux derniers numéros de la revue Bonanova (que je viens de recevoir par la poste, car je suis abonné).

Quand je vois (avec horreur) que nous attendons toujours le prochain numéro de A Pian'd'Avretu, je me dis qu'il faut chérir chaque publication de revue littéraire corse !

Il y a une autre raison qui me porte à lire (et relire) avec passion les numéros 24 et 25 de Bonanova : ils sont extrêmement riches. On y trouve - comme d'habitude - des textes littéraires (prose, poésie), des textes de réflexion (je vais y revenir), des comptes rendus critiques (ouvrages, spectacles) et la rubrique "Scunfini" avec des traductions en corse de nombreux textes écrits dans d'autres langues. Sans oublier les images de Dumenicu Ricci et de Ghjvan' Ghjacumu Torre, puisque, vous le savez, la revue fonctionne aussi comme une mini-galerie d'art.

J'ouvre le numéro 24... non, attendez, je le referme. Il faut que je dise ceci, avant tout :

Nous, Peuple des Lecteurs de Littérature Corse (à Visée Locale et Universelle et Totale-mondiale), réclamons solennellement, par la présente, la mise à disposition immédiate sur Internet de tous les sommaires de tous les numéros de la revue Bonanova. Car, comment développer le nombre des abonnements, si les futurs abonnés ne sont pas mis en appétit ? Et il y a vraiment de quoi nourrir son homme, à mon humble avis. Or que trouvons-nous, si l'on cherche quelque peu ? :
- sur le site du Centre Culturel Universitaire (à quand la nouvelle mouture tant attendue ?), les numéros 1 à 8, que l'on peut télécharger gratuitement (ça, c'est génial, mais à quand les autres numéros - 9, 10, 11, etc. jusqu'à 25 ?)
- sur le site des éditions Albiana (bravo pour la nouvelle mouture, et n'hésitez pas à faire part à l'éditeur de vos remarques pour l'améliorer encore, le compléter ou bien encore pour commenter les ouvrages - ça aussi, c'est génial), la rubrique "Revues" donne accès aux couvertures des numéros 6, 12 à 25, et uniquement aux couvertures (!) - sauf pour le numéro 19 (qui propose un sommaire trop sommaire) et le numéro 21 (qui, lui, propose un sommaire vraiment détaillé et informatif avec la possibilité de cliquer sur les noms des auteurs que l'on retrouve sur le site de l'éditeur : excellent !)
Que personne ne voie dans cette déclaration tout à fait officielle et démocratique aucun reproche, mais bien plutôt le signe d'un désir sans fin (comme dirait l'autre).

Donc, j'ouvre le numéro 24 et là je découvre dans la partie "Critica", 6 textes portant sur des thèmes de toute première importance pour nous aujourd'hui :
- les usages de la langue corse sur le Web ("A cyberguerra di a lingua corsa", par Sébastien Quenot)
- une chronique assez mélancolique sur le roman de Marie Casanova, "L'odeur des narcisses", et le Festival Cuntorni de Portivechju en octobre 2009, par Ghjacumu Fusina
- deux présentations du dernier roman de Ghjacumu Thiers, "Septième ciel", par Pasquale Ottavi (""Septième ciel" : duie riflessione in furia fatta") et Paulu Michele Filippi (""Septième ciel" di Ghj. Thiers - spassighjata critica")
- un article proposant une vue globale de l'oeuvre de Jérôme Ferrari (eh oui, un article en langue corse sur l'oeuvre en langue française d'un auteur d'importance pour tous les imaginaires contemporains - corse, universel et total-mondial), par Maria Anghjula Leca : "Jérôme Ferrari : issa vuluntà di trapassà u mare"
- un point de vue de Geniu Gherardi sur les critères pour définir la littérature corse, et qui nourrit sa réflexion notamment (car il y a aussi Octavio Paz, Jules Michelet, Paul Bénichou et François Paré) en réagissant (pour dire son désaccord) à la définition que je proposais dans le premier billet de ce blog.

Passionnant !

Faut-il aussi que je cite les opinions principales, propres à nourrir une discussion, de chacun de ces articles ? Du genre, chez Maria Anghjula Leca :

"Per finisce, ùn si pò nigà a singularità, u soffiu novu è particulare chì face nasce issu piacè di leghje à Jérôme Ferrari, ma à tempu ferme issu sintimu chì a so tramula si scrivissi ind'u listessu filu chì i so precursori : l'autore ùn cerca micca à mustrà ci un'altra Corsica sguassendu ne e maghjine assestate dighjà ind' aleteratura. Mintuleghje assà e tradizione, i modi di campà anziani è u pesu tremendu di a famiglia : ùn invente nulla ma ci dà un'altra perspettiva, un sguardu sfarente postu ch'ellu i caratteriseghje cum'è una catena chì impedsice d'affirmà si cum'è individuu ancu s'è, innanzu à ellu, d'altri anu scrittu incù una piuma assai virulente è critica annantu à a sucetà corsa (S. Dalzeto, Ghj. Thiers, ecc)... Accantu à què, i so scriti sò spassighjati da i fantasmi di a guerra, a partenza ver'di u fora è u viaghju, l'siliu, chì sò d'issi temi neri chì anu marcatu è cumossu dapoi tant'anni a leteratura corsa (Bonavita, ecc.)" ?

Je ne le ferai pas !

Vous devez vous abonner à la revue Bonanova : c'est obligatoire. Comment les visiteurs de ce blog pourraient-ils se passer de cette revue ? La seule revue littéraire en langue corse encore vivace ! (Bien sûr, il y aussi la revue Avali, voir le blog ici, mais je ne sais plus à quand remonte le dernier numéro.)

Dans ce numéro 24, vous trouverez aussi les recensions brèves (trop brèves, je trouve) mais contenant parfois des appréciations positives ou négatives, toujours nuancées, de :
- 10 livres ("L'ultima pagina", "Murtoriu", "Mimoria arghjintina", "Puesie indipendentiste", "Poésie corse et langue roumaine", "Antulugia di 25 anni - Cismonte è Pumonti", "Conti e Puesia - Lungoni 2008")
- 2 albums ("Meziornu", "Radiche suprane")
- trois spectacles ("Festival Scolinscena d'Aiacciu", "Ultima visita", "Pesciu Anguilla")
(Ah, c'est terrible, quand on ne donne pas le nom des auteurs et des éditeurs...)

Et vous voyez que je n'ai même pas évoqué les créations et les traductions !

Alors, pour s'abonner : il faut envoyer un chèque de 6 euros (pour deux numéros par an de 60 pages chacun) libellé à "l'Associu di Sustegnu di u CCU" à l'adresse suivante :
BONANOVA
Università di Corsica
S.P. 52
20 250 CORTI

Non ?

(La photo.)

6 commentaires:

  1. Monsieur Renucci.
    Nous allons nous aussi aller de notre commentaire pour vous remercier d'avoir si gentillement parlé du nouveau site des Editions Albiana dont nous sommes les heureux concepteurs.
    Merci donc pour vos critiques, merci d'inciter les lecteurs à utiliser l'espace de dialogue à leur dispo, et a bientôt sur ce blog ou un autre.

    Alexandra
    La Boite A Truc
    Web Agency à Ajaccio

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  2. Je viens de lire le deux derniers billets et je constate qu'il y a des changements notables dans la présentation des sites et des blogs ! Bravo à toi FXR, c'est bien mieux ainsi et bravo aux éditions Albiana et au concepteur du site....Effectivement c'est du beau travail ! Merci aussi d'avoir fait ce billet sur "Bonanova" dont le principal défaut est de n'être pas correctement distribuée....Une raison de plus pour s'abonner o compléter sa collection.

    Norbert

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  3. Alexandra,
    merci pour le commentaire. Oui, j'espère que le site d'Albiana sera utilisé par les internautes (pour acheter, pour commenter, pour réclamer certaines rééditions, des informations supplémentaires, etc.). Bravo pour le travail effectué.

    Norbert,
    merci pour ton point de vue sur la nouvelle mouture. A bientôt ici ou là : chì u veru scopu di tutti cambiamenti ghjè u dibattitu, no ?

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  4. Merci pour les citations renvoyant à mon article. C'est un plaisir.

    Maria anghjula Leca

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  5. Leca maria anghjula15 février 2011 à 18:29

    Dommage par contre car j'avais écrit cette présentation avant la publication du dernier roman de J. Ferrari. J'aurais aimé l'intégrer à mon article afin de le préciser! Peut être dans le prochain !

    Au plaisir de vous lire =)

    (PS: Si l'ombre de J. Ferrari passe par ici, j'ai été ravie de le rencontrer enfin lors de la présentation de son dernier roman à l'Université de Corte la semaine dernière. Merci à lui.)

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