Cela concerne donc les amoureux de la littérature corse, puisque "u turismu hè l'affare di tutti", non ?
Donc, j'exhume de sous le sable numérique, un autre "cummentu" que j'avais donné au site Interromania ; il y est question de la plage de Santa Ghjulia, à Portivechju, du bleu de la mer et du ciel (il y est aussi question d'un muet, cette figure doit me hanter ou hanter la littérature corse...), dans un livre qui devrait normalement être absolument introuvable, bien sûr (voir conditions actuelles de l'édition corse) : "L'infanfata ou L'exaltée", récit bilingue de Lisandru Marcellesi, prix du livre corse 2000.
Bonne lecture, avez-vous lu ce livre, voulez-vous en citer un autre passage ? Connaissez-vous un autre passage d'un autre livre corse qui parle ainsi de la plage ?
En 2002, le cummentu disait donc ceci :
D’un passé presque inaudible
Lisandru Marcellesi est amoureux de sa région (la plaine d’Avretu) ainsi que des personnes qui l’ont façonnée par tant de paroles ou d’actes, répétés, approfondis, lourds de sens, courageux voire légendaires. Dans l’ouvrage intitulé L’Infanfata ou L’exaltée (A fola di i Martinelli), aux éditions Mediterranea, il réunit dans la cohorte de quelques courts chapitres les souvenirs d’une vie villageoise partagée entre mer et montagne. L’un d’eux nous transporte, avec l’auteur enfant, sur les rivages méditerranéens de ce petit monde presque oublié... :
U MARI
I punti di u Ciuntronu è di Vulpaghju ci piattaiani u mari. Induvinatu daretu à l’inseddatura, chi l’odori di u salimastru à di facia à varcà a bucca di Santu Petru, à ventu grecu. Stodia matrimuniali d’acqua è di ventu, di sali è di soli.
À a fini di a scola, fattu San Ghjuvanni, Filici a maestra ci purtaia a ghjurnata sana annant’à u rinaghju di Santa Ghjulia. Visioni di iniziu di mondu, soli saddendu à l’orizonti turchinu. Dulci culori di sputicu zaffiru, ghjornu magnificu commè un ghjornu di luna. Vampi cilistini è diafani banganiulati da u scioru marinu. Turchini, vera trinità di celi, mari è riflessi arburei. Ci ciuttaiamu nacentamenti, rena verghjini, acqui tralucenti... Tuttu gioia... Cantaiamu...
U Luni di pasqua dinò falaiamu à pucinà, sempri annant’à a camiunetta di Jeannot. Gavinu armaia u baddu à colpa di buttacciu, è a mirenda sempri di bona robba. Piscaiamu à u circhju in u stagnu. L’acqua limmicosa ci fasciaia i pesci. Saveriu mi purtaia anc’iddu una volta l’annu in i scodda di Segna è di Portunovu... visioni de paradisu... ortu sicretu... Saveriu ! cussì bravu ommu ! Tantu intarissanti è divertenti ! Strada facendu, mi struia di monda affari, ch’era andatu à i scoli. Quantu volti u mi avarà fattu u cuntatu di l’ommu trovu liatu annant’à u rinaghju, lacatu da calchi bateddu sarracinu ! Par tutti era « u mutu », ch’ùn parlaia u virnaculu. Accoltu, steti in paesu deci anni, impareti a lingua, po sparì. À capu è à tempu, unu di i nosci loca, rapitu vardendu pecuri, s’intesi chjammà in u filarozzu di i schiavi da un’ommu incapuccinatu à djellabà, ùn si sà più induva... Tunisi, Algeri o Stambulla ? A boci dissi in corsu : « tu, spiccati è và à manca ! ». U « mutu » fù ricuniscenti !
Cummentu :
On ne peut que goûter la densité de l’écriture de Lisandru Marcellesi : elle semble vouloir nous faire voir, très précisément, à la fois l’apparence extérieure, colorée, fascinante des choses et des êtres et l’intime, le caché, ce qui fait la chair ou le coeur des moments évoqués, leur sens et leur beauté.
Ainsi l’évocation des bains de mer - et cette expression très prosaïque est justement choisie pour entrer en contraste avec le texte de notre auteur - dans le second paragraphe est superbe : la communion avec les éléments (celi, mari, rena) emporte les enfants dans une extase de tous les sens, sensuelle et cosmique, se concrétisant par le chant joyeux qui conclut ce passage. Le plaisir de reprendre en bouche les mots choisis par l’auteur - « dulci culori di sputicu zaffiru, ghjornu magnificu commè un ghjornu di luna » -, de les faire sonner dans le rythme très marqué de cette prose poétique nous conduit aussi à entendre d’autres voix poétiques comme celle de Dante évoquant au début du Purgatoire cette « dolce color d’oriental zaffiro » se détachant de « l’atmosphère morte » de l’Enfer ou bien celle de Baudelaire qui dans « La vie antérieure » déploie lui aussi « una vera trinità di mari, celi è riflessi ».
Mais ce paradis est enfui, ou plutôt est prêt de s’enfuir, comme en sursis. Les points de suspension (« Tuttu gioia... Cantaiamu... ») signifient tout autant, ici, l’éternité d’un bonheur et son prochain évanouissement, le chant aux échos sans fin et le silence qui va le suivre.
Il n’est peut être donc pas innocent de voir se développer dans le paragraphe suivant l’histoire d’un muet.
Saveriu, après Filici, la maîtresse d’école et Gavinu, fait partie des quelques personnes qui conduisent l’enfant Lisandru à la mer. Mais sa particularité est de raconter des histoires, de les répéter, et notamment celle de « l’ommu trovu liatu annant’à u rinaghju », appelé « le muet ». Le récit des joies de l’enfance bascule ici dans le monde presque merveilleux et souvent terrible des « sarrasins » ou « mores » venus piller les côtes, enlever hommes et femmes, instillant la peur. Mais l’anecdote du « muet » ne met pas enscène de sarrasin cruel, tout au contraire ce sont les actes et les sentiments généreux qui s’y font jour. Voici donc un « muet », c’est-à-dire un étranger ne connaissant pas la langue du lieu dans lequel le hasard et la cruauté d’un équipage l’ont fait parvenir, accueilli pendant dix ans par les habitants du village. Puis cet étrange personnage, qui restera indéfini, disparaîtra au bout de ces dix années non sans avoir appris « u virnaculu ». Ce muet est donc bilingue... connaissant les langues d’ici et d’ailleurs, faisant passage entre les grands ports méditerranéens (Tunis, Alger ou Istanbul) et la plage de Santa Ghjulia. Et c’est loin de la Corse, qu’un des villageois (« unu di i nosci loca », l’indétermination rend le propos exemplaire) enlevé par la suite bénéficie de la générosité dont avait profité le muet : c’est en corse que l’homme en djellaba le libère de l’esclavage, « tu, spiccati è và à manca ! ».
Histoires de langues apprises, de paroles échangées, de sauvetages miraculeux... C’est bien le projet même de Lisandru Marcellesi qui semble être ici allégorisé. Un monde est perdu qu’il faut retrouver, une langue enfouie (pour reprendre une expression de Rinatu Coti) est de nouveau offerte. Les histoires de pirates ou de voyageurs méditerranéens, anonymes, correspondent ici à l’enteprise littéraire de notre auteur : d’un monde à l’autre, d’une époque à l’autre, l’écrivain, par son humilité même, parvient à réanimer, à faire écho, à prêter sa voix et son écriture, à rendre la parole. La reconnaissance qui l’anime, tout comme celle du « muet », envahit son lecteur.
Je m'interroge sur un système de narration de la langue corse : celui de l'extrême concision. En une phrase l'auteur réveille tout un univers d'images et d'interprétations : "Tù spiccati è và à manca". Pas besoin de décors, on sait que l'homme est dans une file, on imagine le marché aux esclaves, on verrait presque la cité orientale, on ressent tous les sentiments qui peuvent s'exprimer entre les protagonistes, et même la destiné future, la libération et le retour au pays, d'un personnage dont on a même pas l'identité... Le corse dit tout ça en une phrase, et je dis le corse parce qu'ici l'auteur en a une maîtrise totale, ainsi que des codes de narration populaires. Moi je trouve ça génial.
RépondreSupprimerSinon cette histoire d'étranger "muet" (c'est à dire ne parlant pas corse, ne se faisant pas comprendre) récupéré sur une plage et intégré à la famille se retrouve dans de nombreuses familles de l'extrême sud, et peut être partout en Corse, ce serait intéressant de faire un enquête là dessus.
Dans ma famille il y a une histoire simillaire avec un jeune enfant abandonné par les sarrasins, et qui ne parlait pas, sauf pour dire "Cìcciaru", et c'est ainsi qu'il fut appelé. Il est resté dans les récits familiaux sous l'appellation de U Turcu. On nous a toujours dit qu'il avait existé, mais allez savoir...
MB
Marcu,
RépondreSupprimer1. sur la question de la concision de la langue corse, je ne suis pas spécialiste ni même assez connaisseur pour pouvoir m'exprimer ; mais qu'est-ce qui empêche cette phrase d'être aussi concise en français ou dans une autre langue ? n'est-ce pas, comme tu le signales d'ailleurs, tout l'entour de la phrase qui lui donne cette densité ? J'imagine même qu'il faudrait l'intonation, les gestes, le regard de la personne qui prononce cette phrase et ce serait encore beaucoup plus fort, non ? Mais je ne saisis pas la spécificité ici de la langue corse (peut-être quelque chose de plus concret avec le verbe "spiccati" - "détache-toi" pour dire "sors de la file" ?) ?
Mais là je ne parle que par intuition très lacunaires, j'attends d'autres avis.
2. Merci pour ces échos familiaux concernant cette histoire de muet (est-ce que "cìcciaru" signifie quelque chose ?). Ces "échanges" de population (entre Corses et Sarrasins, Turcs, via la piraterie) sont très intéressantes. Un ami me disait que les noms corses en "aggi" étaient certainement le signe d'un contact avec les Maures (renvoyant au "hajj", le pélerinage à la Mecque)... Il faudrait voir avec les linguistes ; ce n'est pas Jean Chiorboli que j'ai vu évoquer les patronymes corses sur Via Stella ? Je vais lui poser la question.
Bah... peut-être as-tu raison. En français ça doit fonctionner aussi. Pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas ainsi dans ma tête ? J'ai vraiment l'impression que seul le corse fait ici écho au fond de moi.
RépondreSupprimerSur la concision en général j'ai bien remarqué tout de même que les traductions de mes bouquins (géniaux l'ai-je dit ?) sont bien plus longues que le texte original. Sur cent pages ont peut ainsi en rajouter tranquillement de dix à vingt... Donc je maintiens ce que j'ai dit, et me battrai l'arme au poing pour soutenir que le corse dit en dix mots ce que le français conçoit en vingt chapitres !
Comment ça j'exagère ? Mais non, mais non.
Bon, les noms de familles en "aggi" n'ont à mon sens aucun rapport avec des pélerinages mystiques. Le suffixe "aggio" est suffisemment réparti en italien/toscan, de même que sont équivalent corse "aghju/aghja" pour qu'il n'ait pas échappé à notre compréhension : il peut entre autres signifiants évoquer l'appartenance : "Stefanaggi" ceux de Stefanu (Etienne), "Marcaggi" ceux de Marcu ; mais aussi "Vaccaghju" lieu de vaches, Culumbulaghju lieu des pigeons, etc. Parfois "aghju" indique le métier exercé : "mulinaghju" pour le meunier, "purcaghju" pour le porcher, etc.
MB
Intéressante cette intuition de la concision, il faudrait creuser la question. Certes, il peut y avoir un style lapidaire aussi en français, mais pour la traduction, c'est exactement la même chose entre l'anglais et le français : la traduction en français va être beaucoup plus longue que l'original en anglais!!
RépondreSupprimerSi on compare avec le vietnamien (hyper lapidaire) un proverbe de quatre mots en viet va demander de nombreuses circonlocutions en français.
Un ouvrage fondamental va bientôt être édité par le CRDP, l'auteur en est Santu Casta. Il s'agira de donner l'équivalent corse à un certain nombre de phrases fondamentales en français, tournures idiomatiques, ecc...Nous pourrons alors comparer de phrase à phrase, cela donnera une première idée.
Voilà une belle perspetcive : bientôt sur l'internet corse (ici ou ailleurs), une phrase en vietnamien, en anglais, en corse et en français. La langue la plus laconique remportera la palme ! Mais la langue la plus longue aura aussi son utilité je pense. Et puis nous pourrons jouer avec toutes les langues !
RépondreSupprimerHistoire de prolonger le plaisir du bref, voici un autre billet sur le style laconique sur ce blog : http://pourunelitteraturecorse.blogspot.com/2009/05/du-style-laconique.html
Y a ka demander o FXR
RépondreSupprimerĂn quả nhớ kẻ trồng cây.
Quand tu manges le fruit pense à celui qui a planté l'arbre ou :
Pense à celui qui a planté l'arbre dont tu manges le fruit.
Pensa à chì hà postu l'arburu ch'è tù manghji u so fruttu o
Manghjendu u fruttu pensa à chì hà postu l'arburu
When eating the fruit think of the one who planted the tree (sans garantie de ma part pour l'anglais)
Ti ringraziu, o Francesca, chì piacè di vede quì sta frasa in vietnamianu ! (chì ùn possu leghje la cum'ellu si deve, pensu).
RépondreSupprimerAghju buscatu quessu per a version inglese : "When eating fruit, remember who planted the tree" (shorter than the corsican version !)
I thank you a lot, again !
Ma hè veru chì u francese hè una lingua chì sviluppa e so frase è a sintassa.
Yes, you've done better than me in english!!
RépondreSupprimerInfatti sì cascatu ghjustu: hè ancu megliu "remember" per traduce "nho" chè "think"
NHO PAOLI !
RépondreSupprimerPer rivene à u stilu "laconicu" à mè mi piace assai.
RépondreSupprimerMi piacenu i "silenzii" chì dicenu tuttu, chì ti lascianu imaginà, trà duie parolle o duie infrasate corte è semplice, o a fulguranza chì esce da una puesia, chì dice assai di più chè a prosa, in poche parolle.
L'Haiku hè a cima di st'arte per mè...Di sicuru hè più adattu à e lingue cum'è u giappunese, u chinese o u viet, currisponde à a so struttura stessa. (ma ùn hè solu una forma, hè una filusufia prufonda è propiu una visione di u mondu giappunese : ùn simu mai sicuri di capisce bè u so spiritu...)
Neve chì fali
Serai a listessa
Quist'annu?
Pare semplice, tutt'ognunu si senteria capace di fà "listessa", eppuru ci sò i cuncorsi induve i puemi sò discutati è classificati cù rigore, ci hè una ricerca di "perfezzione" assuluta.
(Sapete chì l'Haiku hè isciutu di un generu di "chjam'è rispondi" chì si praticava à a Corte imperiale à u Medievu? )
Ostia ! Chjami è rispondi in haikù pandanti l'ori è l'ori... Si duviani ammirdà tostu à a Corti Imperiali...
RépondreSupprimerMi ni vocu.
Mirvella
Ma nò, sò eiu ch'ùn aghju più da parlà di i mo "dadà" chì facenu ride à tutti (i Corsi, almenu)
RépondreSupprimerMi sentu un pocu sola in a mo passione di l'haiku. Hè listessa nantu à u foru corsu, ma tantu peghju, e passione ponu esse sulitarie...
State quì !
RépondreSupprimerEccu dui belli di issi haïku (haïkaï, mi pare, à u plurale) :
Drint' à a curazza di l'iroi mortu
canta un griddu
vani i cosi, cussì
Dans l'armure du héros mort
le chant d'un grillon
ainsi vont les choses
Bashô (traduzzione in corsu di Stefanu Cesari)
et celui-ci :
Comme si rien n'avait eu lieu
La corneille
Le saule
Issa (trouvé dans le cours de Barthes, "La préparation du roman", Seuil-Imec, 2003)
Et un troisième, de Catherine Vincentelli :
Au milieu des étoiles
bruit d'avion traversant
le ciel d'automne
(tout est dans le "au milieu", pour moi, non ?)
Et ce blog prend quelques vacances...
Magnifique, celui de Catherine Vincentelli, dans l'esprit le plus pur!
RépondreSupprimerCelui de Bashô , c'est carrément l'illumination.
Grazie o FXR!!
J'aurais des tas de choses à dire sur la concision et les problèmes de traduction, mais je pars pour Avignon dans une heure. Alors je me contente de vous livrer ce haiku de Kobayashi Issa, écrit après la mort de son jeune fils :
RépondreSupprimerMonde de rosée
C'est un monde de rosée
Mais pourtant, pourtant
1. A bientôt peut-être pour évoquer cette question de la traduction : comment développer avec justesse un texte concis ?
RépondreSupprimer2. Merci pour le haïku d'Issa. Vu chez Philippe Forest, au début de son "Sarinagara" (Gallimard, 2004), car il évoque lui aussi la perte de son enfant. La traduction, présentée comme littérale, est légèrement (?) différente :
monde de rosée
c'est un monde de rosée
et pourtant pourtant
et en japonais transcrit dans notre alphabet :
tsuyu no yo wa
tsuyu no yo nagara
sarinagara
avec une traduction plus "explicite" :
je savais ce monde
éphémère comme rosée
et pourtant pourtant
(où l'on voit que "sarinagara" résiste à un développement rationnel... ; ce "eppuru" qui en langue corse aussi veut signifier beaucoup de chose).
3. Je ne pourrai pas venir à Avignon, dont voici le programme (peut-être en aurons-nous des nouvelles ?) :
jeudi 16 juillet 2009 de 10h à 13h
Gymnase du Lycée St Joseph, Avignon
"La Méditerranée, entre colère et création"
Rencontre-débat,
conçue et animée par Thierry Fabre,
rédacteur en chef de La Pensée de midi
Rendez-vous avec :
Takis Theodoropoulos (écrivain et auteur de théâtre)
Driss Ksikes (auteur de théâtre et critique)
Jérôme Ferrari (écrivain et philosophe ; Ajaccio)
Lina Saneh et Rabih Mroue (metteurs en scène ; Beyrouth)
Vincent Baudriller (co-directeur du Festival d’Avignon)
Alain Hayot (Vice-Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
délégué à la Culture, Président de la Régie Culturelle Régionale)
Rencontre-débat organisée à l’initiative du Festival d’Avignon,
du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur et de La pensée de midi,
et en collaboration avec Radio Grenouille
Radio Grenouille enregistrera à Avignon une partie de ces échanges qui seront retransmis à la rentrée sur ses ondes (www.grenouille888.org).
Une merveille des merveilles, ce Haiku d'Issa
RépondreSupprimerCela ne m'étonne pas que Jérôme Ferrari l'aime : cela pourrait pratiquement symboliser son oeuvre. "Sarinagara" : c'est en cela que tient toute l'aptitude de l'homme à continuer à vivre malgré des situations ou des vérités insupportables...
Il faudrait vraiment que je lise le livre de Forest!