samedi 27 mars 2010

Nietzsche

Eh oui, Friedrich, celui qui voulait venir en Corse, à l'université de Corti... (voir ici par exemple, des propos de Jacques Orsoni, sur le blog Contrafocu).

Je feuillette "Le Gai Savoir". Voici le fragment 307, "En faveur de la critique" :

Maintenant t'apparaît comme une erreur quelque chose que jadis tu as aimé comme une vérité ou du moins comme une probabilité : tu la repousses loin de toi et tu t'imagines que ta raison a remporté une victoire. Mais peut-être qu'alors, quand tu étais encore un autre - tu es toujours un autre, - cette erreur t'était tout aussi nécessaire que toutes les "vérités" actuelles, en quelque sorte comme une peau qui te cachait et te voilait beaucoup de choses que tu ne devais pas voir encore. C'est ta vie nouvelle et non pas ta raison qui a tué pour toi cette opinion : tu n'en as plus besoin, et maintenant elle se détruit d'elle-même et la déraison en sort comme de la vermine. Lorsque nous exerçons notre esprit critique, ce n'est là rien d'arbitraire et d'impersonnel - c'est du moins très souvent une preuve qu'il y a en nous des forces vivantes et agissantes qui dépouillent une écorce. Nous nions et nous y sommes obligés puisque quelque chose en nous veut vivre et s'affirmer, quelque chose que nous ne connaissons, que nous ne voyons peut-être pas encore ! - Ceci en faveur de la critique.

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