jeudi 25 novembre 2010

and a whole flood of sister memories !


Of asphodel, that greeny flower,

like a buttercup
upon its branching stem -

save that it's green and wooden -
I come, my sweet,

to sing to you.


We lived long together

a life filled,

if you will,


with flowers. So that

I was cheered
when I came first to know


that there were flowers also
in hell.

Today


I'm filled with the fading memory of those flowers
that we both loved,
even to this poor


colorless thing -

I saw it

when I was a child -


little prized among the living

but the dead see,
asking among themselves :

What do I remember
that was shaped
as this thing is shaped ?

while our eyes fill

with tears.

Of love, abiding love


it will be telling

though too weak a wash of crimson

colors it


to make it wholly credible.
There is something

something urgent


I have to say to you

and you alone

but it must wait


while I drink in

the joy of your approach,
perhaps for the last time.

And so

with fear in my heart

I drag it out


and keep on talking

for I dare not stop.
Listen while I talk on


against time.

It will not be

for long.


I have forgot

and yet I see clearly enough
something


central to the sky
which ranges round it.

An odor


springs from it !

A sweetest odor !

Honeysuckle ! And now


there comes the buzzing of a bee !

and a whole flood

of sister memories !


Ed avà a traduzzione francese (fatta da Alain Pailler) di issu puema straudinariu (1954) di William Carlos Williams :

De l'asphodèle, cette fleur plutôt verte,
comme un bouton d'or
sur sa tige qui fourche -

sauf que verte et ligneuse -
je viens, ma douce,
te dire le chant.

Longtemps nous avons vécu ensemble
une vie pleine
de fleurs,

conviens-en. Aussi
fus-je empli de joie
lorsque j'appris

qu'il s'en trouvait même
en enfer.
Aujourd'hui

je suis tout au souvenir déclinant de ces fleurs
que nous aimâmes tous deux,
jusqu'à cette pauvre

petite chose incolore -
je la vis
quand j'étais enfant -

peu prisée des vivants
mais que voient les morts,
se demandant à part eux :

De quoi ai-je souvenir
qui avait la forme
de cette forme ?

tandis que nos yeux s'emplissent
de larmes.
D'amour, d'amour durable

elle parlera
quoiqu'un voile de pourpre bien pâle
pour toute couleur

la rende peu crédible.
Il y a quelque chose
quelque chose d'urgent

que je dois te dire
et à toi seule
mais qui attendra

que j'aie bu dans
la joie de ton approche,
peut-être pour la dernière fois.

Et donc
le coeur tremblant
je la poursuis

continuant à parler
car je n'ose m'interrompre.
Ecoute tandis que je parle

contre le temps.
Ce ne sera
pas long.

J'ai oublié
et pourtant je vois nettement
quelque chose

au centre du ciel
qui le parcourt en son entier.
Un parfum

en jaillit !
Un parfum si doux !
Chèvrefeuille ! Et voici

le bourdonnement d'une abeille !
et un déluge
d'images soeurs !


Ce "déluge d'image soeurs"... "sister memories"... un flux énorme... la vie sans fin... et un langage pour la poursuivre... Combien d'images soeurs et de langages inouïs dans la littérature corse ?

(La photo)

2 commentaires:

  1. • Combien d'images sœur ?
    À vue de nez, 8612 dont 649 jumelles homozygotes.

    • Combien de langages inouïs ?
    1° Si nous savions nous boucher les oreilles, ou ne rien retenir de ce que nous entendons, même les répétitions seraient inouïes et renouvelleraient le langage.
    2° Comment compter des choses mouvantes sans interdire d'abord toute entrée et toute sortie ? Ne serait-ce que pour s'assurer que ce ne sont pas les mêmes qui repassent sous nos yeux.
    3° Dans un déluge d'images sœurs, plus les images sont des similitudes, et non pas des transformées l'une de l'autre, plus ce déluge se réduit à sa fréquence et à son intensité : buz, ou bourdonnement.

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