Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
samedi 6 novembre 2010
Alors, vous êtes au courant de la bonne nouvelle ?
Bravo ! Félicitations ! Magnifique !
Oui, vous êtes au courant ? C'est arrivé ! Enfin !
Comment ? Que dites-vous ? "Jérôme Ferrari a remporté le Prix du roman France Télévisions 2010 pour son roman "Où j'ai laissé mon âme ?" Ah bon ? Oui, c'est bien.
Mais, moi je voulais parler de Thierry de Peretti. C'est quand même une excellente nouvelle que nous apprend le dernier numéro du mensuel "Corsica" : il a tourné un moyen métrage, intitulé "Sleepwalkers" et s'apprête à en tourner un long ! Deux films qui traitent de la Corse. Quand on se rappelle combien ce comédien, metteur en scène et cinéaste est talentueux (voir ici sur son site, notamment, le court métrage "Le jour de ma mort", cliquer sur "works", il y aussi des vidéos), cela a de quoi suscité notre désir, créer une attente délicieuse, émoustiller nos sensibilités, non ?
Je cite deux passages de l'article de Jean-Simon Peretti, histoire de nourrir notre curiosité :
"L'île nourrit son art et Thierry le lui restitue à travers un regard généreux et novateur, au long d'un tracé qui oscille parfois entre douleur et dérision, renoncement et espoir, somnambule d'un rêve insulaire impossible. Cette force créatrice nous la retrouverons bientôt dans « Sleepwalkers » (Les somnambules), un moyen métrage qu'il a tourné entouré d'une équipe et de comédiens insulaires. Thierry a, suivant sa propre expression, « filmé la Corse de dos ». Une Corse qui claque la porte à tous les clichés, toutes les idées reçues et les préjugés, loin des décors « enchanteurs » utilisés dans tous les films, mais une Corse discrète qui révèle une certaine jeunesse désabusée, celle que l'on ne voit que rarement et dont on parle peu. Une jeunesse somnambule qui invente ses chemins de traverse entre lucidité et résignation."
et aussi, à propos du long métrage :
"La société Why not (qui a produit entre autres Ken Loach, Jacques Audiard, Greg Araki) produira le premier long métrage de Thierry de Peretti à partir d'un scénario dont il est l'auteur. Le film sera entièrement tourné en Corse, l'année prochaine. S'il est sans doute trop tôt pour en révéler le thème, on peut cependant dire que le film mettra en scène des adolescents et de jeunes adultes. L'histoire dont il s'agit prendra ses racines dans un des aspects les plus durs de la vie insulaire, un de ces drames qui font la une des quotidiens au titre des « faits divers » et dont on « oublie » souvent le contexte social qui les a vus naître. Le but du réalisateur n'est certes pas de faire « du produit culturel » ou du divertissement mais de nous entraîner sur le chemin inné et vital de l'art en ce qu'il possède de libérateur."
Vivement que l'on puisse ces oeuvres cinématographiques ! Les sujets semblent passionnants : la jeunesse en Corse, le contexte social. J'espère que ces films nous permettront de voir la complexité et la diversité des manières de vivre dans l'île. Le somnanbulisme comme métaphore... des rêves inouïs pour sortir des clichés réducteurs et simplificateurs.
Des rêves, tiens cela me fait penser à un rêve qui clôt un magnifique roman. Il s'agit de "Où j'ai laissé mon âme" de Jérôme Ferrari (vous l'avez lu ?)...
Au fait, je me réjouis bien sûr avec tout le monde du succès que rencontrent les livres de cet auteur - j'espère que cela sera d'une certaine façon utile pour l'ensemble de la "littérature corse" (encore que les éléments corses du roman ne sont guère évoqués dans la presse spécialisée)... N'oublions pas que son roman concourt aussi pour le Prix du style ; il n'est plus sur la liste du Prix Décembre, dommage. J'ai aussi appris, via un message sur Facebook de la Librairie du Point de Rencontre, que Jérôme Ferrari a aussi reçu le Grand Prix Poncetton de la SGDL (Société des Gens de Lettres) pour l'ensemble de son oeuvre ! Cela veut donc dire que les deux livres publiés chez Albiana sont aussi mis à l'honneur ! Vite un bandeau rouge sur "Variétés de la mort" (qu'il faudrait republier pour l'occasion) et "Aleph zéro", premier roman qui contient tous les autres ; ah oui, j'y pense, maintenant, je ne me souvenais pas (!) que les personnages de Degorce et Andreani, personnages principaux de "Où j'ai laissé mon âme", étaient esquissés dans une partie de "Dans le secret", il s'agit vers la fin du roman, d'un chapitre daté de 1959 et qui évoque les guerre d'Indochine et d'Algérie... ; ah, il faut vraiment relire tous les livres de Jérôme Ferrari, d'une traite, pour prendre la mesure de ce tourbillon romanesque où se métamorphosent et se développent sans cesse des personnages hantés par leur vide intérieur et se cherchant une justification !)
Allez, pour finir, je cite les dernières lignes de "Où j'ai laissé mon âme" ; j'espère que l'auteur ne m'en voudra pas, je m'autorise ce crime après l'avoir vu évoquer cette scène finale de châtiment avec Olivier Barrot (voir ici la vidéo). Et il me semble que c'est un livre qui se relit très très bien, autant connaître la fin, que je trouve vraiment sublime (certes, il faut apprécier une certaine éloquence lyrique).
(Je me souviens qu'au cours de ma lecture de cette scène finale, j'avais été frappé par l'aspect incongru - et qui n'aurait peut-être pas dû l'être - d'un petit dromadaire, qui surgit tout de go dans la narration, et de la main, pleine de compassion, qui se pose sur ses yeux.)
Oh, je connais vos rêves secrets, mon capitaine, je les connais si bien que j'ai l'impression, certaines nuits, de vous sentir rêver en moi, à moins que ce ne soit moi qui me glisse à vos côtés dans le rêve où nous avons été emportés très loin de la terre ingrate de mon enfance, cette terre qui n'est plus la mienne et n'a jamais été la vôtre, et nous marchons tous les deux le long d'une route désertique, entre Taghit et Béchar, sous la lumière d'un croissant de lune tout jaune suspendu comme un lampadaire dans un ciel sans étoiles, nous marchons au milieu d'objets à moitié recouverts par le sable, qui jonchent le sol à perte de vue autour de nous, des escarpins aux talons cassés, des robes déchirées dont le vent du désert a effacé les couleurs et arraché les broderies de fil d'or, une darbouka crevée, un oud sans cordes, des grappes de bijoux noircis, des coffrets de henné et de khôl, des culottes de satin et des morceaux de vaisselle, des breloques porte-bonheur, tout un trousseau qui s'est lentement pétrifié dans le silence de ma mémoire depuis que celle qui l'a assemblé est tombée en poussière, il y a une éternité, mon capitaine, et le vent qui souffle encore si fort n'en fait même plus frémir les reliques exsangues. Vous regardez autour dze vous mais aucun de ceux que vous cherchez n'est là, aucune petite fille ne joue dans le sable, aucun petit garçon, votre épouse ne vous attend plus nulle part, et l'homme que vous avez espéré revoir toute votre vie ne viendra pas vers vous et vous essayez de crier son nom dans la nuit mais vous n'avez pas de voix et personne ne peut vous entendre. Il n'y a que moi, mon capitaine, et tout près de nous, au pied d'une dune, un petit dromadaire qui appelle inlassablement sa mère en tendant le cou sous la lune mais qui ne peut pas nous voir car une main pleine de compassion l'a aveuglé afin que nos yeux de loups luisant dans les ténèbres n'effraient plus jamais personne. Vous essayez de me fuir, mon capitaine, mais la puissance impérissable de mon amour m'enchaîneà vous et vous n'y parvenez pas, vos courses vaines ne vous ont jamais mené nulle part, mon capitaine, et vous avez beau courir à perdre haleine, je suis toujours là, et chaque robe en haillons, le dromadaire et la darbouka, chaque brin d'herbe, chaque fragment de corail et d'argent est comme l'un des centres infinis du cercle inconcevable à la circonférence duquel vous vous obstinez à courir pour rien, mon capitaine, car si longtemps que vous couriez, vous n'arriverez pas à Taghit, vous ne saurez jamais si quelqu'un vous attend dans la fraîcheur de la palmeraie, au pied des murailles de terre, pour vous dire enfin, en plein soleil, les mots que je ne lui ai pas permis de prononcer dans l'obscurité d'une cave, au cours d'une nuit de printemps, il y a une éternité, et quand vous l'avez compris, vous vous laissez tomber à genoux dans la poussière de la longue route désertique et vous levez des yeux suppliants vers la lune. Dans ce rêve qui est aussi le vôtre, mon capitaine, c'est l'heure où je m'approche de vous pour vous serrer contre mon coeur comme un frère. Vous ne me repoussez plus, vous vous laissez aller contre moi, secoué de sanglots silencieux, et je suis si heureux, mon capitaine, parce que j'ai compris que notre rêve ne nous libérerait jamais. Nous ne nous quitterons pas. Et c'est l'heure où je me penche doucement vers vous pour murmurer à votre oreille que nous sommes arrivés en enfer, mon capitaine - et que vous êtes exaucé.
(La photo)
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Un commentaire envoyé par Emmanuelle Caminade :
RépondreSupprimer"encore que les éléments corses du roman ne sont guère évoqués dans la presse spécialisée"
Mais il n'y a pas lieu de t'en étonner!
D'abord parce que tous les romans de J. Ferrari, même s'ils s'ancrent plus ou moins profondément en Corse, traitent avant tout de la complexité de la nature humaine ( Andros/André/Andreani...) et s'interrogent sur le rapport de l'homme au monde et à Dieu - au sens large.
Ensuite, parce que certains traits spécifiques à la Corse ne peuvent être vus comme tels par un Français du continent. Pour lui, ce passé militaire et colonial si souvent évoqué dans l'oeuvre de Ferrari n'est que le passé militaire et colonial français et n'évoque en rien la Corse. ( Il en était de même pour moi avant cette discussion sur "Aleph zéro" à Aix ! )
Quant au fait qu'un héros soit corse et que l'autre ait épousé une femme corse ou qu'on y évoque les calanches de Piana, cela reste bien accessoire...
Donc , contrairement à "Balco Atlantico", à "Dans le Secret" ou même à "Un dieu un animal", il est normal que les critiques ne fassent pas référence à la Corse.
Et ceci d'autant plus que l'Algérie , sujet encore très sensible pour tous les Français ,y est très présente.
Je te livre, à l'appui, le sentiment de deux de mes proches qui ont lu et aimé toute l'oeuvre de Ferrari.
L'un m'a affirmé qu' "Où j'ai laissé mon âme" était son livre préféré, car il lui était plus proche que les autres, qu'il était temps que l'auteur abandonne cette référence constante et un peu répétitive à la Corse ...
Le second, tout en appréciant toujours le style, n'a pas été emporté par ce livre comme par les autres parce que les références à l'Algérie , trop proches du réel, l'en empêchaient !
En attendant de voir les films de Thierry, la bonne nouvelle c'est effectivement les deux prix que Jérôme Ferrari vient de décrocher coup sur coup !
RépondreSupprimerJe ne sais pas dans quelle mesure cela rejaillit sur la littérature corse, mais en tout cas ce qui est sûr c'est que l'auteur, lui, il est reconnu et fait un tabac.
Est-il utile de dire que ce ne fut pas toujours le cas, notamment chez nous ?
Mais c'est secondaire. On va profiter de ces instants et fêter ça comme il se doit très prochainement à Ajaccio !
(je profite de ce post pour actualiser mon rêve évoqué sur Mirvella : ponds-nous une nouvelle fantastique pour Tarrori è Fantasia o Jé, allez, ça va te prendre un quart d'heure...).
Et surtout : Evviva Ghjirolmu ! Evviva Ghjirolmu ch'hà vintu !
MB
Emmanuelle, merci pour ce commentaire.
RépondreSupprimerJe ne suis pas d'accord avec toi (tu le sais).
Il me semble que la critique littéraire professionnelle doit être en mesure de regarder tous les aspects d'une oeuvre : l'aspect corse de l'oeuvre de Ferrari me paraît importante pour comprendre sa singularité (au même titre que la question du rapport à Dieu, à la foi, à la cruauté, ou sa conception non progressiste de l'être humain, etc.). S'il était équivalent que tel personnage s'appelât Andreani ou Smith ou Wesson, alors autant l'appeler l'Homme (ce qui est tout à fait possible). Cela n'est pas accessoire. Ainsi, si je lisais un roman français sur la guerre d'Algérie avec des personnages venus d'Alsace, je prendrais en compte cette référence. Et nous sommes bien d'accord, cela n'enlève jamais rien à "l'universalité" de l'histoire - même si elle prend nécessairement place dans un système de références culturelles spécifiques. (Au fait, il y a un roman corse, en langue corse, de Rinatu Coti, avec un personnage qui s'appelle Andria - la volonté explicite de l'auteur est d'en faire un symbole de l'humanité.)
Quant aux réactions des amis lecteurs, je trouve cela passionnant, car cela en dit autant sur l'oeuvre que sur les lecteurs ; et c'est ce qui m'intéresse au plus haut point. La lassitude de l'un face à la référence corse (pourquoi pas, mais je ne reprocherais pas à Faulkner de toujours mettre en scène le même patelin du Mississipi ou à Proust de toujours mettre en scène la haute bourgeoisie et l'aristocratie) m'intéresse : peut-être ce lecteur aime-t-il qu'un écrivain varie ses thèmes et ses histoires, mais il faut bien faire avec une réalité incontournable : c'est l'écrivain qui écrit et j'ai entendu de nombreuses fois Jérôme Ferrari insister sur l'importance pour lui de traiter la Corse comme un de ses matériaux littéraires naturels. Je ne vois pas en quoi il serait "temps" qu'il abandonne cet aspect de son oeuvre !
Quant à l'autre lecteur, il a visiblement besoin d'une certaine distance avec le sujet traité pour se sentir emporté ; pourquoi pas, c'est très bien. Mais il me semble que bien d'autres livres de Ferrari reposaient sur des références "proches du réel" (monde de l'entreprise et guerre en Irak, mouvement nationaliste corse, immigration marocaine, etc.). Pourquoi celles-ci ne lui ont-elles pas posé problème ?
MB,
RépondreSupprimermerci pour le commentaire.
Je réagis à une seule phrase :
" (...) ce qui est sûr c'est que l'auteur, lui, il est reconnu et fait un tabac.
Est-il utile de dire que ce ne fut pas toujours le cas, notamment chez nous ?"
L'auteur a effectivement évoqué lui-même quelques déboires après la publication de "Variétés de la mort" concernant la confusion entre le personnage et l'auteur. Mais il me semble que l'auteur est largement lu dans l'île et apprécié, non ?
Et puis, je ne peux m'empêcher de penser que le succès est toujours fondé sur un malentendu (qui a dit ça, d'ailleurs, je ne m'en souviens plus).
Enfin, tout cela est effectivement secondaire, l'essentiel est la lecture et la relecture de l'ensemble de l'oeuvre de J. Ferrari, aujourd'hui et demain (et si les prix lui permettent d'écrire encore plus, c'est tant mieux !).
Cette histoire de corse ou pas corse a le don de m'exaspérer ! Mais nom d'un chien, les Corses font partie de l'espèce humaine à ce que je sache ! Le problème de tout créateur (ou créatif, comme on voudra) est d'aborder des questions universelles même
RépondreSupprimersi elles se posent d'une particulière ici ou là !
Rien à foutre que la Corse ne soit pas présente véritablement dans le dernier ouvrage de J. Ferrari, vraiment rien à foutre ! Ce qu'il dit concerne tous les hommes et c'est cela l'important ! Qui peut croire qu'il ne puisse exister que des hommes mutilés et enfermés dans leurs murailles de certitudes ? Les hommes n'ont en fait ni patrie, ni aire culturelle dévolue et lorsqu'ils se mettent à chanter dans leur langue c'est que cette langue fait aussi partie de la grande humanité !
Avant même d'être un homme corse , je suis un homme et en tant que tel je considère n'importe quel homme comme mon alter ego, le problème se complique lorsqu'un homme corse comme moi n'en fait pas de même....Là ça se complique singulièrement !
Oui nous avons un nombril, comme les autres et il n'y a aucune raison de s'en montrer coupables. Par contre à braquer notre regard sur ce seul lieu , nous devons honteusement inhumains !
"Je ne vois pas en quoi il serait "temps" qu'il abandonne cet aspect de son oeuvre !"
RépondreSupprimerAfin qu'il n'y ait aucune confusion, je précise bien que je rendais compte de critiques de lecteurs -et admirateurs- qui me sont directement parvenues et que je ne partage aucunement !
Norbert,
RépondreSupprimermerci pour l'intervention, énergique.
Il me semble qu'elle réagissait à mes propos, c'est bien cela ?
Pour ma part, je n'ai jamais indiqué qu'il fallait lire les livres de Ferrari uniquement à travers le prisme corse et encore moins que Ferrari devait uniquement écrire sur la Corse. Les créateurs (corses ou autres) sont absolument libres d'évoquer toutes les réalités et toutes les inventions du monde.
Personne n'a dit que les Corses étaient hors-humanité.
Par contre, là où je ne suis pas d'accord c'est avec ton indifférence ("rien à foutre") concernant le fait que tel livre de Ferrari n'évoque pas la Corse. Moi, cela m'importe. De même qu'il m'importe que Patrick Chamoiseau ou Edouard Glissant, ou Raphaël Confiant prennent à bras le corps les réalités martiniquaises ou antillaises pour énoncer des histoires et des propos qui peuvent concerner le monde entier. De même qu'il m'importe que Flaubert ait mis en scène les réalités normandes et françaises des années 1830 dans "Madame Bovary" pour évoquer le combat d'une âme romantique au sein d'une société bourgeoise. Même chose pour un cinéaste comme Bruno Dumont qui situe tous ses films dans le Nord de la France (il y est bien question de sujets très universellement humains : le désir sexuel, le pardon, l'ennui, l'irruption de la violence).
Le pire pour la littérature corse serait de vouloir abonder une production littéraire mondiale qui vise des marchés et des catégories prédéfinies, plutôt que de proposer à partir d'une matière spécifique (qui peut-être très complexe, et pas seulement corse, bien sûr) des formes inouïes.
très bonne nouvelle, je me réjouis pour Ferrari et je pense que ce n'est que le début de sa carrière...
RépondreSupprimersur la question de la référence à la Corse, on peut juste répondre à ce lecteur: peut-on "demander" à un auteur d'écrire autre chose que ce qu'il a envie d'écrire? La littérature n'est pas un menu à la carte...
Je pense d'ailleurs comme Emmanuelle que dans ce roman la référence à la Corse n'a pas une importance centrale : certes le tournant du destin et la naissance du parti pris cynique d'Andreani est le meurtre du jeune soldat italien dans des conditions quelque peu sordides et son parcours est celui de pas mal de militaires corses de sa génération : résistance, Indochine,Algérie, mais cela s'arrête là.
Je vois surtout l'importance de l'enchaînement des événements : on n'a peut-être pas assez analysé les rebonds successifs entre seconde guerre mondiale, guerre d'Indochine, guerre d'Algérie et...nationalisme corse (aspect non abordé dans ce livre mais il y a à se pencher dessus : influence d'anciens de l'OAS, tout autant que référence au FLN algérien, sans compter l'installation de Pieds noirs en Corse...)
Je vais mettre les pieds dans le plat: il n'y a pas de littérature corse il y a la littérature point barre. Il y a une littérature qui peut s'exprimer en corse ou en javanais mais elle fait partie de la littérature universelle. Il y a par ailleurs une littérature écrite par des corses mais qui ne parle pas forcément de la Corse, il y en a une autre écrite par des corses et qui évoque plus ou moins la Corse et il peut y avoir des livres écrits par un javanais (je n'en connais pas mais c'est théoriquement possible)sur la Corse mais tout cela ne rend pas au concept de littérature corse un périmètre bien affirmé et c'est en fait tout à fait normal.
RépondreSupprimerEst-ce à dire que le titre du présent blog est incongru? Non dès lors qu'on demeure dans une zone de flou, ce qui revient à dire que l'on peut y lire des textes en langue corse, des textes traduits en corse, des textes évoquant la corse ou des textes écrits par des corses qui n'évoque que partiellement la Corse (c'est précisément le cas du livre de J. Ferrari). Ce qui me fait bondir c'est que quelque part tu semble lui en faire le reproche...Tu comprends FXR ? Non d'une pipe, un auteur n'a pas à se justifier de ne pas avoir parlé de la Corse !
Car alors ta démarche devient obsessionnelle: Korsica über alles ! De la Corse sinon rien !
ou encore : plus corse que moi tu meurs !
Norbert,
RépondreSupprimerj'ai ouvert ce blog pour permettre aux lecteurs d'évoquer les livres qui font vivre l'imaginaire insulaire, et depuis le début j'ai proposé de parler de "littérature corse" avec une définition tellement large qu'elle n'en est pas une, ce que tu appelles la "zone de flou". Et cette zone de flou me convient parfaitement : le but de est de voir ce que la littérature peut faire en Corse, ou à partir de la Corse. Pas de fabriquer une littérature corse qui ressemblerait à un bunker, et donc encore moins d'en vouloir à quiconque de ne pas parler de la Corse dans un livre !
Par contre, je fais un reproche à la critique littéraire professionnelle dans le fait de passer sous silence un aspect important de l'oeuvre de Jérôme Ferrari (l'aspect corse). Mais en fait on pourrait remarquer qu'il est souvent très peu question d'autres aspects de cette oeuvre : Dieu, la foi, les fantômes, le sexe, le rire. (Certes le rire est très peu présent voire inexistant dans les deux derniers livres). Je suis en train de refeuilleter tous les livres de J. Ferrari et je suis frappé par la grande cohérence des thèmes et des histoires. Et oui, d'accord, c'est de la littérature tout court, mais encore une fois, j'aimerais savoir comment des lecteurs algériens peuvent lire "Où j'ai laissé mon âme", ou des lecteurs marocains lisent "Balco Atlantico"... car en fait nous avons affaire à des livres qui touchent aussi aux imaginaires marocains et algériens, non ?
Donc, je dirai, grâce à toi, Norbert : de la littérature (pour la Corse) sinon rien !
Nous sommes au moins d'accord sur le fait que cette zone de flou dans le définition de la notion de "littérature corse " est bénéfique. A trop vouloir préciser les choses on les enferme. La dessus pas de problème François. La où ca me chatouille c'est lorsqu'on fait le reproche à un auteur de ne pas aborder suffisamment la thématique insulaire...car en fait tout est dans tout. Lorsqu'un auteur parle ouvertement de la Corse il peut aussi parler pour n'importe quel autre peuple et lorsqu'il parle d'un autre peuple il peut aussi parler pour la Corse. je me souviens d'avoir lu "Le cheval d'orgueil" de P.J. Hélias....tu ne peux pas savoir combien d'analogie il peut y avoir avec la Corse, je pense à cette manie qu'avait sa mère d'astiquer méticuleusement la grande armoire en frottant chaque pointe cloutée...Il m'est revenu que je l'avais vu faire enfant par ma grand mère et du coup ce détail, cette application presque maniaque à entretenir le mobilier a fait un retour dans ma mémoire consciente. Autrement dit : "C'est de l'extérieur que l'on perçoit bien souvent l'intérieur", je crois que la formule est de R. Char.
RépondreSupprimerJ'espère ne pas t'avoir vexé, ce n'était en aucune manière mon but, tu le sais bien, mais je crois que parfois il est bon que la discussion s'anime un peu et mille excuses pour les fautes que je laisse passer, lorsque je me relis, elle me font mal;
Norbert,
RépondreSupprimermerci pour la continuation de la discussion. Je ne suis nullement vexé. Je répète simplement que je ne fais aucun reproche à J. Ferrari ou à aucun autre écrivain corse. Les écrivains ont une liberté absolue. Ils écrivent ce qu'ils veulent. Ensuite, charge aux lecteurs de lire ce qu'ils ont voulu écrire (consciemment ou inconsciemment ; bon, je ne veux pas évoquer ici les "limites de l'interprétation" et le risque toujours possible de voir trop de choses ou trop peu dans un livre et de rater ainsi sa véritable "intention").
A partir de là, je trouve passionnant de voir comment un même livre peut être lu très différemment. Et lorsque je lis les critiques littéraires professionnelles, je trouve que l'élément corse de ses ouvrages est insuffisamment pris en compte. Je n'y reviens pas. Il n'y a pas mort d'homme, non plus.
Mais, personnellement, s'il y a quelque chose qui m'exaspère c'est la sempiternelle rengaine de "l'universel" et du "local" (avec l'idée sous-jacente qu'il faut s'extraire du local pour accéder à un paradis d'universalité). Je préfère partir du point de vue que la totalité du monde est constituée d'éléments singuliers, et que c'est cette singularité qui est intéressante (car elle est une variation sur ce qui nous est commun). Ce que tu dis de ta lecture du "Cheval d'orgueil" (que je n'ai pas lu, tiens, pourquoi, pourquoi a priori ce livre ne m'attire pas ? peut-être parce que je n'ai pas connu mes grands-parents corses ?), m'intéresse beaucoup. Et je suis d'accord avec toi sur l'idée de faire des détours pour me se comprendre, ou développer chez soi des horizons nouveaux plutôt que de répéter des us et coutumes dans leur intégralité.
Je pense en fait que le mouvement de nos imaginaires et de nos pensées et de nos manières de vivre se nourrit de va-et-vient dans tous les sens, en faisant des liens parfois très prévisibles, parfois très imprévisibles. Il me semble bon d'être également attentif à tous les aspects d'une oeuvre, voilà tout. Il faudra bien arriver un jour à évoquer l'aspect corse de telle oeuvre sans avoir peur de susciter des clichés idiots ou de plomber la possibilité pour le livre de toucher le monde entier. (Au même titre qu'un livre qui parle de l'Estonie pendant la Seconde Guerre mondiale ou d'un autre qui évoque le "disque-monde" posé sur trois éléphants posés sur une tortue géante.) Non ?
Je vais peut-être faire le beni-oui-oui (putain comment ça s'écrit déjà...) mais je suis quasiment d'accord avec tout le monde.
RépondreSupprimerOui s'est chiant de toujours mettre la Corse ou l'identité au milieu du débat.
Et oui c'est particulièrement insupportable de voir cet aspect là mis de côté comme s'il s'agissait d'une tare.
Sauf qu'à mon sens ça n'est pas le sujet.
Le sujet c'est que Jérôme Ferrari, qui pour certains d'entre nous est un ami, pour d'autres un sujet de ce blog, et enfin pour la plupart j'espère un auteur dont il faut lire les livres, a reçu de belles distinctions qui mettent en avant son travail d'écrivain. Pour moi c'est justifié et mérité.
Mais il se peut que vous ne soyez pas d'accord !
Bref, qu'est-ce qu'il y a dans ses livres - et dans son style - qui mérite que l'on s'attarde sur son oeuvre et qu'on la distingue ? Moi je ne crois pas que ce soit l'élément corse, même si j'y vois aussi cet élément. Mais qu'est-ce qu'il y a chez Jérôme, plutôt, dans sa manière de traiter l'humain, ou la mystique, qui fait qu'on peut recevoir ses livres avec engouement et intérêt ? Qu'est-ce qui fait le talent de l'auteur ? Voilà bien des questions qui méritent le débat.
Au delà de l'éternelle question du local et de l'universel...
Pourquoi l'Algérie - le Maghreb - est-elle aussi au coeur de sa création ? Pourquoi aussi un questionnement sur le divin et un style qui parfois semble s'éléver à l'incantation ? Pourquoi la torture comme thématique, ou autrefois la vacuité, la dévastation des sociétés ou des âmes ? Le racisme... Le reniement... L'abandon dans le chaos des guerres ou des rapports sociaux...
Et puis aussi : comment fait-il ? Pour traiter ces sujets avec une telle aisance, une telle profondeur, j'ai envie de dire une telle facilité. Où est sa singularité ? Où voit-on le talent pur dans cette oeuvre ? Voilà des questions qui moi m'intéressent et m'interpellent.
MB
MB, merci pour la relance, la série de questions et la prise de distance avec la discussion.
RépondreSupprimerSimplement un écho à toutes ces questions : j'aimerais beaucoup qu'un analyste professionnel, ou un lecteur amateur pourvu de pas mal de temps devant lui, ou un étudiant ou un enseignant de l'université (de Corse ou d'ailleurs) propose une étude ou un propos sur le thème maghrébin et la civilisation musulmane dans l'oeuvre de Ferrari. (Non seulement pour mieux comprendre l'intérêt et la singularité de cette oeuvre mais aussi pour voir quel effet cela peut avoir sur l'imaginaire insulaire... aïe aïe, désolé, je n'arrive pas à enlever mes lunettes corses !! désolé !!)
C'est bon de voir la passion que déchaine Jérome Ferrari.
RépondreSupprimerSon livre ne peut laisser indifférent.
mais de là à perdre raison , à rentrer dans des délirium tremens, à saltà in porcci rossi , à sorte di suminatu , non.
Sachons raison garder.
L'universalité auusi respectable soit elle , n'est rien moins qu'une somme de multitudes d'infimes particules .
Et si l'universel est louable , la biodiversité l'est encore plus.
alors , oui , le livre est plein de référence à la corse , oui , elles sont passées sous silence , comme est , par une belle pirouette , passée sous silence le fait que Mr Ferrari soit corse.
L'on nous dit qu'il est né à Paris et enseigne actuellement en corse.
Que chacun en tire les conclusions qui lui convient , ou pas, avec paranoia , ou négation.
Mais de grace restons décent .
La sempiternelle parano est insupportable.
Mais la posture l'est davantage. Le " Korsica über alles ! " en référence au « Deutschland, Deutschland über alles » du Nationalsozialistische deutsche Arbeiterpartei est un argument de bas niveau ( avec un C majuscule) qui n'a pas sa place ici ni ailleurs.
Je me suis posé exactement les mêmes questions que Marc mais je n'ai pas de réponse...comme toutes les questions importantes que je me pose d'ailleurs. Je pense qu'ils doit y avoir des gens qui savent posent les questions et d'autres qui savent y répondre...Dia essa cussi...Moi, quand j'ai acheté le livre de J. Ferrari, je me suis dit "Encore un texte sur la guerre d'Algérie....j'en ai soupé" et puis le miracle s'est fait, j'ai lu les premières lignes et je n'ai pas pu refermer l'ouvrage. Aujourd'hui encore je ne peux répondre exactement à la question de Marc, voilà la vérité.
RépondreSupprimerDéjà hier,quand j'ai lu votre communication,François,je voulais dire moi aussi quelques mots.Mais par la suite,j'ai été pris dans la déferlante des échangs qui se sont succèdés.Force m'est de constater qu'il y avait déjà et maintenant plus de beaucoup d'aspects de mon point de vue chez vous François et chez Norbert.
RépondreSupprimerPourquoi en rajouter et moins bien peut-être?
Alors je dirai pauvrement ma joie pour Jérôme Ferrari et pour ses succes qui rejaillissent sur nous.
Juste un mot pour célébrer cette expression de Jean Simon Peretti que vous citez à propos de Thierry de Perertti:"filmer la Corse de dos".
Enfin nous serons loin des rubriques "thassaloniques",et combien ,oui combien nous serons plus près de chez-nous.
Juste encore,à la lecture rapide des derniers développements,trop rapide peut-être,pour dire que je crois qu'il faut d'abord"s'extraire de l'universel" pour pouvoir rentrer dans le"local".C'est à dire du commun de tous pour crier les particularités de chacun.
L'inverse est une aventure presque trop indécise,pardonnez ce pléonasme,presque trop à contre courant pour que coule la rivière.
Je ne vous ai pas beaucoup aidé?Mais je salue votre poposition à propos d'avoir ou demander à avoir un débat plus ouvert vers l'Université,Enseignents et étudiants.Les lycées et colléges aussi ,on pourrait reprocher d'aller seulement dans le supérieur..
Merci. Cordialement.
Contentons-nous de demander aux critiques de la presse - qui sont rarement des spécialistes chevronnés - d'aborder l'essentiel.
RépondreSupprimerEt si j'ai un reproche à leur faire , c'est de trop se focaliser sur l'histoire et sur l'Algérie ,niveau important de lecture, certes, mais pas le seul...
C'est plutôt bon signe , par ailleurs, qu'on ne mette pas en avant la "corsitude" de ce livre et de son auteur comme cela fut fait avec une désagréable bienveillance par certains à propos de "Balco Atlantico" ( Je vise un article d'Aliette Armel qui me donna l'occasion de m'écharper avec les abonnés de Mediapart à l'époque où je sévissais sur ce site ), ou de "Dans le secret" ( Pas de polyphonies corses en musique de fond lors des interviews radiophoniques ou télévisées !).
@ Anonyme
Ce qui compte chez un écrivain c'est ce qu'il écrit et la manière dont il l'écrit . Et il y a déjà suffisamment à dire ...
Inutile de mentionner si un auteur est corse ou breton , catholique ou athé sauf si ce dernier le revendique expressément pour parler de son oeuvre ...
Quant aux questions de MB, elles m'intéressent bien évidemment et j'en discuterais volontiers ( j'ai déjà quelques éléments de réponse) si on pouvait réunir un certain nombre - et même un nombre certain - de personnes ayant lu l'intégrale de l'oeuvre de Ferrari ...
FXR, tu vois ce qui te restes à faire !
Désolé!Dans mes mots de tout à l'heure,il fallait lire:"thalassoniques",et non pas "thassaloniques".Juste pour sourire du détail.Quoique,même petite, cette bataille a eu droit à quelques lignes de Xénophon.N'allez pas confondre toute orthographe "confusive"qui déplacerait le récit d'un historien à l'époque d'un autre!
RépondreSupprimerCela n'alimente en rien ni n'enrichit les débats.
Merci
Emmanuelle,
RépondreSupprimerok avec l'idée qu'il faut éviter la "désagréable bienveillance" ou le cliché musical pour aborder l'aspect corse de l'oeuvre de Ferrari ; cela ne veut pas dire qu'il faut éviter de l'aborder complètement (le silence plutôt que le clicheton ne me paraît un bon signe). Mais bon, laissons ce sujet.
Quant à l'identité de l'auteur, pourquoi ne pas laisser aussi de côté son sexe, son âge, la langue dans laquelle il écrit, les livres qu'il a publiés avant, etc. ? Bon, j'exagère, je sais, mais enfin, je ne vois pas le mal qu'il y a à connaître quelques éléments biographiques concernant l'auteur, si c'est dans l'optique de mieux comprendre son oeuvre.
Enfin, se poser des questions peut se faire de façon solitaire. Mais moi aussi je préfère de loin la discussion collective. On y pense, on y pense.
Merci encore, Emmanuelle, pour cette discussion.
Pierre,
RépondreSupprimermerci pour les commentaires.
Oui, je suis d'accord, il serait intéressant de savoir comment est les livres de J. Ferrari sont intégrés dans l'enseignement secondaire.
Je remarque d'ailleurs sur le site des éditions Actes Sud que l'agenda de l'auteur comporte une rencontre dans un lycée, avec Laurent Gaudé : le jeudi 18 novembre, au lycée Blanche de Castille, au Chesnay, une ville de 30 000 habitants dans les Yvelines.
Merci à tous de ces échanges, quant à l'anonyme qu'il mesure bien ses propos. Moi je porte un nom et je l'assume haut et fort en signant. Par ailleurs, sauf erreur de ma part, il n'est pas encore le maître des lieux sur ce blog.
RépondreSupprimerNorbert,
RépondreSupprimerje trouve aussi que cette discussion a été intéressante, elle peut renaître dès que quelqu'un le désirera.
Concernant le commentaire d'Anonyme 12:36, puisque je suis désigné comme le "maître des lieux", je dois répéter ici que les commentaires anonymes sont bienvenus, ils ne me posent pas de problème, l'essentiel étant qu'ils soient courtois (ou globalement courtois, comme dirait l'autre). J'ai publié ce commentaire parce qu'il me semblait abonder la discussion de façon intéressante, même si c'était fait d'une manière assez contradictoire. Bref, j'ai personnellement compris la référence allemande comme un signe d'humour, peut-être outrancier, pourquoi pas. Où l'on voit qu'une discussion est intéressante par les idées échangées autant que par les sentiments et atmosphères d'où elles naissent ou par lesquels elles sont environnées.
Mon cher François, tu as parfaitement le droit d'accepter les messages anonymes mais j'ai aussi parfaitement le droit de ne pas trouver très courageux d'afficher son nom surtout lorsqu'on s'adresse à quelqu'un. Ou est le problème ? On dirait que certaines personnes n'osent dire certaines choses que sous couvert d'anonymat, c'est un peu curieux comme pratique....Mi pari !
RépondreSupprimerJuste une dernière:
RépondreSupprimerVous ,nous avons parlé,de Proust depuis son lit bourgeois-mondain,lucide aigü et incisif jusqu'à lit de ses mots ,aux épithètes en tout point semblables.
Vous,nous avons parlé de Chamoiseau,de Glissant,de Confiant,de Flaubert,de J.P Helias,des Javanais,des Martiniquais ,des réalités des uns et des autres,et vous François qui avez dit:"Mais moi je voulais parler de Thierry de Peretti".
Sauf peut-être MB disant:"J Ferrari aujourd'hui demain..",perversement vague et aussi bien son lot que le nôtre,avons-nous vraiment parlé de Jérôme Ferrari ?
Top tard pour continuer...
cordialement
Norbert,
RépondreSupprimertu as raison, l'anonymat vindicatif est difficile à supporter, et critiquable. Tu fais donc bien de réagir.
Pierre,
nous avons effectivement évoqué - bien légèrement - bien des choses sans discuté vraiment d'un aspect particulier de l'oeuvre de Ferrari. Ce n'est que partie remise. Tout le monde peut proposer, ici ou là, de revenir sur ce sujet. Je le ferai moi-même plus tard.
La "facilité" de Ferrari n'est qu'apparente, elle s'appelle très certainement "travail" : travail rigoureux de la forme, de la construction (jamais la même), rigueur de la recherche intellectuelle : creuser très profond en traquant l'illusion, la facilité justement...
RépondreSupprimerpar contre, le talent, voire le génie, cela ne s'explique pas, ne se décortique pas...
Je n'ai lu que les trois derniers romans (je l'avoue, j'ai honte mais je me soigne) et mon intérêt, mon engouement vont crescendo, le dernier est carrément de la haute voltige littéraire.
Sans parano, plutôt avec le sourire, n'est-il pas étrange que cela ne gêne personne de parler de voyou corse lorsqu'un fait divers se présente, mais qu'"écrivain corse" cela écorche la gueule de certains... eh non, pas si étrange que cela, les rôles sont distribués dans le casting mediatique et nous c'est la catégorie voyou ou mieux "maffioso" ça parle (avec notre aide d'ailleurs)!
RépondreSupprimerImaginaire quand tu nous tiens!
vive Ferrari, un écrivain de grande classe, voilà tout.
Un peu parano tout de même, l'anonyme, malgré le sourire!
RépondreSupprimerNe confondez pas ceux qui parlent d'écrivains comme de voyous sans leur adjoindre de qualificatif avec ceux qui parlent de voyous corses mais jamais d'écrivains...
Allez, évitons donc la paranoïa, qui nous éloigne du sujet, je signale ici, après l'avoir fait sur Facebook, deux possibilité d'écouter ou de lire les réponses de Jérôme Ferrari interrogé par Emmanuelle Caminade, sur son blog "L'or des livres" (1er juin 2009), et dans l'émission "A plus d'un titre", sur France Culture (22 septembre 2010) :
RépondreSupprimer- http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-blog.com/article-32118605.html
- http://www.franceculture.com/emission-a-plus-d-un-titre-a-plus-d-un-titre-2010-09-22.html
Ce sont des occasions de rentrer un peu dans le détail du travail de l'écrivain !
Il date un peu cet entretien avec Jérôme Ferrari et je n'avais lu à l'époque qu'"Un dieu un animal"...
RépondreSupprimerEt même si ses réponses conservent leur actualité , tu aurais dû aussi citer le récent entretien du 30/09/10, intitulé « Tout est terriblement proche », réalisé par Stéphanie Joly ( alias Léthée Hurtebise), critique au Magazine des livres, sur son nouveau blog « Paris-ci la culture » :
http://pariscilaculture.wordpress.com/
Emmanuelle, merci pour cette référence, que j'avais lue ! Effectivement très intéressante.
RépondreSupprimerBonne lecture à tous.
Le mieux étant de reprendre tous les livres de Jérôme Ferrari et de les lire dans l'ordre chronologique de parution (comme le disait Michel Houellebecq hier matin sur France Inter, mais c'était à propos de ses propres livres).
C'est ce qu'il y a de mieux à faire, en attendant qu' Actes Sud ait " une ligne budgétaire suffisante pour acheter les jurés " du Goncourt !
RépondreSupprimercf :http://www.youtube.com/watch?v=RPXet7PrQrw
http://desmotsdeminuit.france2.fr/, 01 decembre
RépondreSupprimer"-est-ce qu'il y a une écriture régionale ?demande Philippe Lefait.
-Je ne sais pas du tout ce que cela peut vouloir dire ! dit Jérome Ferrari,
Je voulais surtout ne pas faire de littérature régionale, je sais que cela existe, c'est un genre... dénégation, tête dégoutée
-Mais ce n'est pas le vôtre!!!! Vous traduisez du corse? demande encore l'animateur.
-Oui,( sec, ) ( Hé non, MB ne sera pas cité, pourtant c'était l'instant parfait !)(mais il ne sera donc qu'un pauvre écrivain régional, de ceux qui n'existent pas si on suit le fil du discours)
enfin, " Dire que vous avez un style, n'est pas ce qu'on a envie de dire vous concernant, enfonce l'animateur; qui répète, ce n'est pas ce qu'on a envie de dire, et tous les gens du prix ne parlaient pas d'admiration pour l'écriture, mais par rapport à la possibilité d'un ressenti, par pour le style. "
Faut il faire un commentaire? L'image et le son suffisent.
V
V,
RépondreSupprimermerci pour ce commentaire.
Je vais essayer de voir cette émission (je n'arrive pas à installer le "plugin" utile !!).
Oui, je trouve aussi bien dommage que la question du travail de traduction de J Ferrari n'ait pas été développée : il me semble que c'est d'une certaine façon une extension du travail d'écriture de cet auteur et cela aurait permis de porter un peu l'attention sur un auteur de langue corse. Une autre fois ?
Par contre, je n'ai pas compris les propos concernant le style : Philippe Lefait veut-il dire que J Ferrari n'a pas de style particulier ? Si c'est le cas, cela paraît étonnant, non ?
Je n'ai pas de réponse à votre question, mais par contre, si on part du principe que ayant reçu le prix France Té, et que donc Philippe Lefait n'ait eu d'autre choix que de recevoir J.F,puisqu'il est actant de la chaine publique, le fait qu'il passe plus d'une heure après le début de l'émission, (soit donc presque le matin ou en tout cas au moment où tout le monde a fermé le poste), et que l'animateur ait cloué l'auteur avec cette phrase tout de même très violente, insistant de surcroit, puisqu'il dit deux fois "ce n'est pas ce qu'on a envie de dire", pour rajouter que les lecteurs sont unanimes sur ce point, je dirais que tant mieux que tout cela se soit déroulé si tard, mais bon, mon avis et rien...
RépondreSupprimerPardon, mon nom c'est Fabien Vellutini.
RépondreSupprimerFabien,
RépondreSupprimervotre avis est utile, autant qu'un autre.
Merci d'ailleurs, de relancer ici une discussion utile sur la réception des oeuvres qui traitent la matière corse. Je vais transposer cet échange dans un billet. Cela permettra peut-être à d'autres de revenir sur cette émission (ou sur d'autres).
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