J'ai plaisir à placer dans ce billet une lecture du recueil de poésie "A Siam" (1965, imprimé à Bangkok) de Marie-Jean Vinciguerra. Il s'agit de la lecture d'Emmanuelle Caminade - la seule blogueuse non Corse à lire et chroniquer de la littérature corse (à moins que vous ne me donniez de nouvelles et agréables informations !).
De plus, sa critique comporte quelques éléments négatifs, voilà qui est parfait. (Je rappelle que tous les points de vue argumentés et sincères sont les bienvenus et faits pour être discutés dans le même esprit - ce qui n'interdit pas les polémiques et l'humour ou l'indignation, etc.)
Bonne lecture.
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Etrangère, Siamoise
Etrangère, siamoise, toi si diverse
par le visage
où sourcent tes yeux sévères
par la peau
Gaine rêche, épais tambour où battent mes doigts
Opaque
tu m'assures de notre différence
Les femmes d'Europe sont trop intelligentes
et si pareilles à l'homme
Les femmes d'Europe ont notre peau où
s'insinue la poussière
Le soleil en insistant s'y multiplie en taches de
rousseur
Elles sont à nos côtés comme une ombre plus
légère, mais encore trop lourde
Elles apparaissent mutilées par leur sexe
faites pour les enfants
et pour exaspérer la virile intelligence.
En allant à vous l'homme ne va qu'à lui
sur vos poitrines, c'est lui qu'il étreint.
Etrangères, vous Niui, Lei, Malawan
mes siamoises
filles de l'eau venues jusqu'à nous sur
vos pirogues de silence
Vous donnez
à la féminité son corps
à la nuit sa vérité fruitée
Vous êtes en vos corps de nuit l'aube décisive
Merveilleuses mangues pour la soif des tropiques
Servantes souples comme le jonc de vos fleuves
pour nos corps blancs où ne cessent
de sourdre les fleurs d'eau
Pardonnez-nous ces nez de conquistadors et de jésuites
Siamoises aux humbles narines qui s'effacent
dans un visage de savoureuse planète,
discret auvent pour le sourire.
Je regarde votre démarche engendrer des pas
si humbles, des pas sur l'eau
Cette fleur jaune en étoile qui vous pare
parfume le silence
et ce jasmin religieux
l'orne.
Nous ne parlons pas la même langue
mais nos regards sont une navigation jumelle
à travers Siam
vers la mer aux yeux de Méduse.
Vous n'êtes pas blessées en vos corps succulents
mais comme prunes d'or brun qui craquent
font perler à l'ourlet franc des deux lèvres
un Soleil Mûr.
A Siam, Marie-Jean Vinciguerra
"Etrangère, Siamoise" est un beau poème qui m'a fortement déplu.
C'est un poème très visuel qui, comme tous ceux qui l'accompagnent, frappe par son grand pouvoir d'évocation. Il s'inscrit parfaitement dans la fluidité de l'univers aquatique dans lequel baigne ce recueil (notamment grâce à l'abondance du vocabulaire appartenant à ce champ sémantique) et il est écrit dans une langue sensuelle et même subtilement érotique pour certains passages.
Son titre, au singulier, semble annoncer un poème célébrant une femme étrangère, ce qui n'est pas le cas.
Car ce dernier évoque plutôt ce que recherche le poète chez « la femme » ...
Pouvoir éluder le tragique de l'existence, ne pas se poser de questions et oublier sa peur de la mort : glisser silencieusement sur le fleuve souriant de la vie, s'y diluer, s'y fondre sans heurts.
D'où l' attrait de l'auteur, également, pour la courbe, la rondeur et la souplesse apaisantes, la comparaison à des fruits lisses et unis comme la mangue ou la prune, l'exaltation du silence et de la légèreté, de la discrétion et de l'humilité, de l'effacement, qui rassurent ...
Marie-Jean Vinciguerra y recourt à des expressions globalisantes réductrices et fortement discriminatoires.
Pour célébrer « les femmes siamoises », il les oppose aux « femmes européennes » de manière insistante et un peu provocatrice en reprenant avec plaisir - m'a-t-il semblé - quelques clichés des plus convenus. Et il renvoie ainsi dos à dos les deux catégories dans une indifférence aux individus qui les composent encore plus grande, à mon sens, pour ces étrangères réduites à l'état d'objets .
Si bien que le propos de ce poème me semblerait mieux résumé par un titre de magazine du genre : « Pourquoi les hommes préfèrent les Asiatiques ? »
Sans doute, certains me répondront-ils que je n'ai pas su saisir le second degré, mais même au second, l'ambiguïté subsiste et n'interdit pas de cautionner le premier ...
Je comprends maintenant pourquoi cet ouvrage – tiré à 30 exemplaires – a été édité de manière si confidentielle !
Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
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Je ressens moi aussi un certain malaise en lisant, parmi des vers beaux et sensuels, des généralités étranges, qui dévalorisent un peu le texte:
RépondreSupprimer"les femmes d'Europe sont trop intelligentes"
"elles apparaissent mutilées par leur sexe, faites pour les enfants et pour exaspérer la virile intelligence" Piombu...
Sans compter ce qui transparaît en filigrane de rapports inégaux occidental/indigène.
Mais la littérature n'est pas "moralement correcte". Elle reflète la pensée de l'auteur et l'état de la société à un moment donné. Il y a de la sincérité dans cette énonciation qui nous choque. Si nous devions expurger toute la littérature de ce genre de choses, qu'en resterait-il? Il y aurait du travail.
Reste la beauté du style, qui est vraiment prenant, et je trouve la conclusion d'Emmanuelle un peu dure...
@ Francesca
RépondreSupprimerOui, la littérature reflète l'état de la société à un moment donné et je suis consciente de lire en 2010 un poème écrit en 1965.
Pour re-situer ce dernier dans le contexte du mouvement d'émancipation féminine et coloniale ,je rappelerai simplement 2 dates :
1949, publication du "Deuxième sexe" de Beauvoir,
1954, fin de la guerre d'Indochine...
Je n'ai pas l'âme d'un censeur et ne désire pas "expurger" la littérature pour la rendre "moralement correcte".
J'ai beaucoup aimé la langue de ce poème, à défaut des idées qu'il véhicule. Mais ce n'est pas parce que j'apprécie le talent littéraire de son auteur que je dois , par mon silence, cautionner tou ce qu'il écrit.
Il y a peut-être plus de sincère nostalgie, en effet, que de provocation dans cette énonciation qui nous choque , mais le résultat est le même.
Et si Vinciguerra avait lui-même expurgé son texte de ce "genre de choses" je pense vraiment qu'il en serait resté beaucoup !
@FXR
RépondreSupprimerIl y a des blogs, de plus en plus nombreux, qui parlent de J. Ferrari et pas seulement de son dernier livre.
Un fil spécifique est même consacré à cet auteur sur un forum littéraire :
http://parfumdelivres.niceboard.com/litterature-francaise-par-auteur-ou-fils-specifique-f2/jerome-ferrari-t3901.htm
Pour les autres, c'est vrai ,il y a peu de choses , du moins à ma connaissance, sur la blogosphère non corse ...
Je n'ai jamais prétendu que vous vouliez censurer, Emmanuelle, je n'ai jamais dit non plus qu'il fallait se taire, je ne me tais pas non plus, je vous ai même donné raison!! ! Merci de me rappeler des dates que je connais bien (il se trouve que je connais l'histoire d'Indochine sur le bout des doigts et de la mémoire de ma famille, dont une partie est issue douloureusement de ces rapports humains complexes, mais de toute façon le Siam n'en faisait pas partie et n'a jamais été une colonie : c'est pour cela que je n'ai pas dit colonisateur/colonisé mais occidental/indigène, et le statut qui importe est celui qui est dans les esprits.
RépondreSupprimer@Francesca
RépondreSupprimerJe ne vous accuse de rien , je précise seulement pour éviter les malentendus - ce qui a l'effet contraire !
Pas facile de communiquer...
Vous avez déjà évoqué votre rapport à l'Indochine et je me garderai bien de vous faire la leçon, surtout sur un sujet que je ne connais pas.
Je rappelais ces dates, simplement pour situer ce poème dans le contexte des mouvements d'émancipation et montrer que les idées véhiculées n'étaient pas dans l'air du temps ...
J'ai bien compris que vous aviez le même sentiment que moi face à ce texte ( même si nous avons chacune notre style pour l'exprimer ! )
Pas facile de communiquer, comme vous dites -))
RépondreSupprimerInnò chì cuntrastà ùn hè micca tantu difficiule... À rombu di cantà, simu sicuru ch'hà da vene... no ? (Mi pare chì issu cumentu palesa una altra volta u mo idealismu tontu !! T'aghju guasi a brama di pienghje !! Sò sicuru chì ridenu ind'è a pieva di Mirvella... ma prepargu a mo vendetta... è "rosule pioverà" !!)
RépondreSupprimerhè vera chi veda si affaccà u cavaglieri FX pà ssi cuntorna di Mirvella muntatu nant'à Rossinante pudaria essa un affari tostu !
RépondreSupprimer- Tallemmacu d'Arceo -
Que voyons-nous dans la femme ?
RépondreSupprimerEt jusqu'à quel point est-elle d'une essence différente ? Aimer conduit-il à re-trouver, où à se perdre ?
On peut reprocher au poème de Marie-jean Vinciguerra une certaine dichotomie, voulue je le pense, entre le compréhensible (la femme d'Europe) et le mystère de la volupté (la femme siamoise). En effet, le rythme langoureux de la mélodie principale est ici contrecarré, et ce décalage atteint quelque peu la fluidité de la démarche globale.
Par contre, je ne comprends pas la critique consistant à imposer des critères moraux en matière de poésie. Que Marie-Jean Vinciguerra écrive en Européen et laisse parler dans son ressenti l'arrière-fond culturel qui le détermine, c'est justement l'objet même du poème. L'illusion d'aller vers l'ailleurs, et d'emporter en soi la structure du même.
Ce n'est pas l'individu qui est ici évoqué, mais la catégorie, la chose en soi qui serait l'étrangère, et qui bien sûr se disssout dans l'image floue et incertaine du désir.
Soit l'on veut faire une étude de genres, et alors tout discours devient suspect, soit l'on apprécie la musique du poème, et l'on essaie d'en comprendre la stucture.
La limite du politically correct se situe à la clôture de l'expression originale.
Dure période pour la poésie.
Okuba
@ Okuba
RépondreSupprimerMa critique, même si je me suis montrée un peu provocatrice sur la fin - il faut bien faire réagir - "n'impose pas des critères moraux" à la poésie, elle dit seulement mon malaise face à cet "arrière-plan culturel" sur lequel Vinciguerra me semble s'attarder avec insistance.
Cela m'a interdit un abandon total à la musique du poème. Et vous concédez vous-même une certaine maladresse de l'auteur venant contrecarrer le rythme langoureux de la mélodie principale et altérer la fluidité de la démarche globale. Cette opposition systématique aux femmes européennes,bien trop formulée, appauvrit plus qu'elle n'enrichit, venant lever "le mystère de la volupté de la femme siamoise"...
S'y ajoute , pour moi, la difficulté à entendre continuer de véhiculer un tel discours même drapé par la beauté de la langue.
J'ai été malgré tout sensible à ce poème que je n'ai pas l'impression d'avoir si mal "compris".
C'est un poème qui me semble dire la crainte de son propre reflet , de la parité, aux deux sens du terme !
Allons, les temps ne sont pas si durs pour la poésie !
C’est un poème maladroitement écrit, je le concède, mais les critiques formulées par E.Caminade sont irrecevables dans la mesure où elle ne l’apprécie pas en sa qualité d’objet « d’évasion » mais plutôt comme le moyen, pour et par elle, de réaffirmer « une lutte des sexes » ou une quelconque critique de la parité, dont le poète ne parle que par capillarité sociétale.
RépondreSupprimerUn seul vers nous éclaire sur la vérité de l’écrit et la méprise d’E.Caminade.
« En allant à vous (les européennes) l'homme ne va qu'à lui », n’est-ce-pas justement affirmer non seulement la parité, mais surtout la fuite de cet idem sclérosant (et je ne parle pas des femmes mais de ce que la société fait de l’humanité en général) ?
Les siamoises sont l’expression même d’un monde originel auquel s’agrège le poète en toute égalité.
@ Anonyme
RépondreSupprimerJ'ai bien saisi ce poème comme objet d'évasion, de fuite, d'oubli de ses peurs, et il me semble l'avoir exprimé dans le troisième paragraphe de ma critique.
Et si vous m'aviez vraiment lue, sans vous focaliser sur mes propos un peu provocateurs de la fin, vous auriez vu également, dans le quatrième paragraphe, que j'intégrais la célébration de la souplesse, du silence, de l'effacement de la femme siamoise dans cette optique ...
Quant à affirmer que j'utilise ce poème comme "moyen", que je détourne le texte pour nourrir mes supposés combats, outre que je ne me situe vraiment pas sur le plan réducteur d' "une lutte des sexes" , ce genre de malhonnêteté intellectuelle n'est pas dans mes habitudes ...
Peut-être n'ai-je pas compris ce que l'auteur voulait dire, mais un poème n'a-t-il qu'une seule vérité ? Un auteur ne peut-il être dépassé par son texte ?
Il faudrait y réfléchir avant de brandir l'étendard de la vérité pour éclairer ma méprise .
"En allant à vous- les européennes- , l'homme ne va qu'à lui" pour moi exprime la crainte de la parité , de retrouver son propre reflet, ses propres peurs, l'impossible fuite ...
Et c'est bien la soumission, la discrétion des femmes siamoises, si "pareilles " pourtant elles-aussi - mais ne le manifestant pas, ne s'affirmant pas comme individu -, qui permettent au poète cette évasion ...
Un poème pour le moins ambigu !
Le problème c'est que le lecteur lambda (et c’est bien celui-là qui nous intéresse celui que nous sommes susceptibles de « conduire » vers la lecture et non pas le petit pourcentage de lecteurs avertis), ne focalisera que sur ce qui conclut votre critique !
RépondreSupprimerEt c'est toute la question de la lecture d'un seul poème et non de l'œuvre, car si l'on avait été aussi sévère avec les poèmes zutiques de Rimbaud...
Poème de jeunesse, maladroit et non pas ambigu, car ceux qui liront « Marines sauvages », ou Poussières d’exil, dont l’admirable « Cahier raturé d’un retour au pays natal » du même auteur, comprendront aisément votre méprise !
@ Anonyme
RépondreSupprimerJe vous accorde qu'en forçant un peu facilement le trait sur la fin , j'ai contribué à me rendre en partie inaudible.
Certes je n'ai pas lu l'oeuvre de Vinciguerra mais j'ai lu et aimé - je l'ai dit - le recueil dont est issu ce poème ( que j'ai aimé lui aussi malgré tout) . Et j'en lirai certainement d'autres ...
Je ne suis pas sévère avec Vinciguerra mais avec UN de ses poèmes, avec un texte.
Ce texte, je le maintiens, est ambigu et le fait que la lecture d'autres textes de l'auteur ne vienne pas confirmer mes réserves n'ôte rien à l'ambigüité du texte-même.
Vous soulevez par ailleurs une question intéressante et que je me suis posé.
Je tiens en effet un blog de critique littéraire ayant pour objet de diffuser la littérature que j'aime, celle à laquelle je crois, et je m'y suis interdit d'y "descendre" les livres que je n'aimais pas.
Mais doit-on, pour diffuser la littérature qu'on aime auprès du lecteur lambda, s'interdire toute critique négative , gommer ce que l'on reproche aux livres qu'on a aimé ?
Personnellement je ne le pense pas.
Bien sûr que l'on ne doit rien s'interdire, mais seulement dans la mesure d'une large présentation de l'oeuvre et de l'auteur.
RépondreSupprimerLors de lectures, ici où là, je me suis rendu compte que les auditeurs aimaient ou n'aimaient pas la même chose, le même texte. On peut en discuter, défendre ou critiquer. Sur un blog, et vous l'avez souligné, les lectures sont souvent partielles et "agrémentées" de commentaires plus ou moins intéressants, de diversions egotiques, etc. Ce sont autant de pièges à éviter si l'on veut être crédible, et cela ne remet en cause ni votre blog ni vos avis, prudence, c'est tout.
Votre calme revenu vous rend d'autant plus sympathique...
Même si je maintiens que ce poème de Vinciguerra est plus maladroit qu'ambigu !
Un écho à Anonyme 14:06,
RépondreSupprimer- je crois que les qualités principales d'une opinion sur un texte, un livre peuvent être celles énoncées par Virginia Woolf : avisée, énergique, personnelle, sincère. Bien sûr, tout est dans le "avisée", et chacun trouvera les avis des autres plus ou moins fins et perspicaces.
- donc, je pense qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu toute l'oeuvre d'un auteur pour avoir un avis intéressant ; de même que je pense que celui qui aura lu toute l'oeuvre d'un auteur méritera évidemment d'être écouté au moins autant sinon plus (cela étant dit, avoir tout lu de l'oeuvre d'un auteur ne prémunit pas contre les erreurs de jugements, les opinions non crédibles, etc.)
- j'insiste sur ce point parce que ce blog se veut accueillant pour tous les types de lecture, les plus superficielles comme les plus érudites ; ce qui me plaît c'est que chacun puisse accepter la critique (avisée) de ses propres opinions
- car l'important (pour moi et non pas forcément pour tous ceux qui contribuent à ce blog) c'est le mouvement des idées et des sentiments que les livres nourrissent en nous au moins autant que le mouvement et la vie que nos lectures procurent aux livres.
Merci pour ces échanges précis !
Vous êtes gentil Monsieur Renucci, mais c'est un peu lassant de vous voir écrire tout et son contraire. Vous risquez de lasser à la fin un peu tout le monde.
RépondreSupprimerOn ne peut juger un poète sur un seul poème ! c'est IMPOSSIBLE ! Point n'est besoin d'être précis pour comprendre cela.
Mais je n'ai jamais dit qu'on pouvait "juger un poète sur un seul de ses poèmes" (d'ailleurs, je n'ai pas très envie de juger un poète). Il me semble cependant qu'on peut avoir une opinion intéressante à la lecture d'un poème, c'est tout.
RépondreSupprimerQuant aux contradictions, vous me voyez désolé qu'elles finissent par vous lasser : mais qu'est-ce que je peux y faire ?
Entre nous, ce blog de discussion autour de la littérature corse est d'abord fait pour accueillir des récits de lecture : voulez-vous évoquer un livre corse ?
Cordialement.
Les Anonymes ont la part belle. ON SE PERMET TOUT QUAND ON NE SIGNE PAS. Trop facile...La discussion est inégale. On ne va pas s'éterniser sur ce poème, non?
RépondreSupprimerIè, hè una vargugna ! Quiddi chì si permettini d'intervena senza dà u so veru nomu miritani d'essa scudduti è sudumizati da un lionu salvaticu è imburritu ! Ma ciò chì ghje pensu eiu hè chì ci voli à un parlà più di puesia ! Mai ! Primo : faci cuddà a stizza à tutti i strampalati di a criazioni ; secundo : ùn c'hè nudda di peghju chè a puesia, faci cacà à tuttu u mondu - fora di quiddi chì li codda a stizza, ben intesa. Parleti mi di un beddu rumanzu, cù battagli, sacrifizii umani è sceni di culu, iè ! Ma a puesia !
RépondreSupprimerU PALU PA' I MIRLITON !
Quissa sì ch'hè puesia :
RépondreSupprimerVeni, O bella chinesa
A senti a me suspresa ?
Hè pa u to culu giaddu
Chì com'è un boa craddu
U me mostru avà si pesa
Socu neru ma sinnatu
Tè ! fighjola u me pinnatu :
Pudaria ancu smachjà
E tù, ùn conti di marchjà
Pà codda u risu bramatu
Tù sè a vera niaquè
Un aghju piètà di tè
Manghji incù una baghetta
Ma avali da a me braghetta
Esci u matangheddu : Tè !
Mais s'il vous plaît : ne me jugez pas sur une seule poésie. J'exige que ceux qui hasardent une critique aient lu l'intégralité de mon oeuvre ! Ou sinon, c'est le supplice de la Hyène du Kalaari !
Bien v(i)olontT(h)iers, et où peut-on trouver votre oeuvre caru Rubertu ?
RépondreSupprimerL'AneOnyme !
Tout en estimant potentiellement très utiles les intéressantes propositions du bon président Mugabe, je dois dire que l'anonymat des commentateurs ne me pose pas plus de problème que cela : s'il permet une parole sincère, libre, alors il est bel et bon.
RépondreSupprimerQuant à la poésie africaine corsophone du grand président Mugabe, je remplace toute velléité de commentaire par un le silence le plus ému et le plus respectueux et le plus admiratif, et en moi-même je me dis "mais comment fait-il pour atteindre ces sommets A CHAQUE FOIS ?"
Merci à vous tous : oui la poésie est un sujet sublime : je pense au petit recueil qui se constitue autour de ce billet et de celui nommé "Les choses s'organisent" : chanson drôlatique d'écolier, poésie spirituelle chinoise, poésie corse subtilement érotique du Zimbabwe (vous pouvez imaginer le grand homme versifiant dans sa tête - et se permettant même de parodier le Cantique des cantiques : "socu neru ma sinnatu" - plutôt que d'écouter les orateurs et leurs creuses rhétoriques lors d'un sommet de l'Union Africaine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Mugabecloseup2008.jpg), poésie corse francophone thaïlandaise d'un érotisme douteux voire scandaleux... Mais comment ne pas tomber en pâmoison devant la vitalité de la littérature corse ! Comment ?!
Et bien peut-être en accordant une place plus importante aux poètes contemporains, n'en déplaise à notre ami Mugabè ! (qui il est vrai à sa place au "sein" de ceux-ci).
RépondreSupprimerEt en évitant tout de même les amalgames réducteurs.
Anonyme 19:33,
RépondreSupprimerce blog est ouvert à toutes les propositions de récits de lecture (27 billets émanent déjà d'une douzaine de contributeurs différents).
N'hésitez pas à parler ici (ou à renvoyer vers un autre lieu numérique ou non où vous parleriez) des poètes corses contemporains.
Au plaisir.
Stu Blog diventa una republica bananiera mirvillesca...-)) Attente à voi o sgiò Renucci, ùn cuntrullate più nunda -))
RépondreSupprimerMugabè in Mirvella! Hè a so piazza...
Piratella
A Francesca (da Rimini ?),
RépondreSupprimerVous avez sans doute raison en soulignant l'inégalité des rapports entre anonymes et non anonymes sur ce medium, mais très sincérement, Francesca, pour moi est tout aussi anonyme que Rubertu Mugabè où même François Xavier Renucci ! L'important est de demeurer ouvert et courtois.
Disons que dans notre "Anonimus farm" il y en a de plus anonymes que d'autres...LOL
RépondreSupprimer(je suis très facilement identifiable par recoupements, mais l'anonyme de base, non...)
Ce n'est pas l'anonymat qui me gêne en soi, je comprends parfaitement même que dans certains cas ce soit éventuellement nécessaire, mais l'important est de ne pas se cacher derrière son anonymat pour oublier le respect et une courtoisie minimum.
Sous son vrai patronyme ou sous un pseudonyme, à condition qu'on n' en change pas sans cesse, les rapports me semblent égaux puisque nous endossons la responsabilité de tous nos propos antérieurs - incohérence, inconsistance et dérapages compris - dont il reste une trace sur le Net .
RépondreSupprimerMais avec ces Anonymes recouvrant tour à tour de multiples personnes, la discussion est vraiment inégale : vous ne savez rien de votre interlocuteur qui peut savoir beaucoup de vous. Choisir un pseudonyme et s'y tenir ne me semble pas pourtant un acte relevant d'un si grand courage!
Et , personnellement, même quand le dialogue reste ouvert et courtois, ce rapport faussé ne me semble pas sain et me met mal à l'aise.
J'ai beau ne pas connaître Francesca , ayant lu beaucoup de ses interventions sur ce blog , elle est pour moi bien moins anonyme qu'Anonyme ...
Message à tous et toutes,
RépondreSupprimer- je dois dire que je signe avec mon nom, qui n'est pas un pseudonyme (bien sûr, vu de Sirius, tout le monde est anonyme)
- tout le monde, à cette occasion, fait assaut de courtoisie (même en un latin qui ne correspond pas exactement au climat anticyclonique de ce blogque je me dois de censurer, veuillez m'excuser !), je pense qu'il est donc temps de courtoisement passer à un autre sujet : littéraire par exemple (je répète mon appel : n'hésitez pas à évoquer vos lectures corses, avec ou sans signature !)
Cordialement.
Et c'est bien parce qu'il ne veut laisser aucune trace dans ce monde virtuel que l'anonyme reste anonyme, cependant et comme le dit la "Da Rimini" par recoupements on peut "retracer"...
RépondreSupprimerCormacu Macu Cartucciu
Cormacu Macu Cartucciu,
RépondreSupprimerparadoxe : envoyer un commentaire pour ne laisser aucune trace !
Je vous avoue que le jeu de retrouver qui est qui derrière les pseudonymes n'est pas ma passion ; le plus intéressant est le point de vue proposé, et plus il est détaillé, plus il enrichit la discussion.
Non ?