Furetant ce matin sur le site de Rue 89, je finis par cliquer sur le blog d'Hubert Artus - "Cabinet de lecture" - qui évoque les deux manifestations littéraires majeures du moment en France : le festival "Etonnants voyageurs" à Saint-Malo et les "Assises du roman" à Lyon.
Un des billets évoque une sorte de malentendu entre artistes revenant de Saint-Malo, survenu dans un tgv, histoire qui m'intéresse moyennement, mais je finis par chercher dans Google une info concernant un de ces artistes (le romancier Olivier Maulin), ce qui me conduit sur le site de Bibliobs.
Et je me dis que je devrais y faire un tour au moins aussi souvent que sur le blog de Pierre Assouline, "La république des livres" !
Car... je tombe sur un article d'Ariane Chemin, daté du 25 mai 2010, intitulé :
Que lit-on en cavale ?
La bibliothèque d'Yvan Colonna
(Je ne sais pas comment la journaliste s'est procurée ces informations, qui semblent très précises puisqu'il est question de livres "lus" ou "parcourus" ou "commandés", d'auteur "fétiche" - Ismaïl Kadaré en l'occurence.)
Puisque sur ce blog, nous évoquons toutes les lectures de livres corses, je lis intégralement le billet d'Ariane Chemin et je me rends compte que sur les 22 titres cités, un seul concerne la Corse directement :
- "Projet de constitution pour la Corse"
Dans la colonne à droite de l'article se trouve des références bibliographiques qui mènent vers certaines éditions des livres mentionnés. Pour le "Projet" de Rousseau, le lien renvoie à l'édition dirigée par Robert Chesnais, aux éditions Nautilus en 2000.
Je me souviens de l'édition chez La Marge par Jean-Marie Arrighi et Philippe Castellin et de leur présentation éclairante de ce texte, resté lettre morte. Ariane Chemin le classe dans la catégorie "utopie", ce qu'il n'est pas véritablement, me sembe-t-il, puisqu'il s'agissait véritablement d'organiser concrètement un pays (et non de développer la description d'une société idéale propre à critiquer la société réelle).
Evidemment tout cela est sujet à bien des conjectures et il me semble que l'article aurait été bien plus intéressant si nous avions pu avoir les avis du lecteur, Yvan Colonna, en plus des hypothèses de la journaliste.
Les questions seraient : pourquoi lire aujourd'hui le "Projet de constitution pour la Corse" de Rousseau ? comment l'avez-vous lu ? avec quelles conséquences ?
Il faut que je reprenne moi-même ce texte, lu il y a bien longtemps, quasiment oublié ; dernièrement j'ai lu avec beaucoup d'émotion les dernières pages des "Confessions" du même Rousseau, toutes pleines de la Corse, du projet de s'y rendre, etc.
Ce sont tout de même des pages importantes de la littérature corse (écrites en 1763, restées inédites jusqu'en 1861)...
Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
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Aujourd'hui, c'est Cécile Colonna, la mère d'Yvan qui gère la bibliothèque de son fils. Elle comprend bien d'autres titres que ceux qui sont indiqués dans l'article d'Ariane chemin . Mais enfin, je suppose que d'une manière ou d'une autre, la journaliste a eu, comme moi, accès à cette bibliographie. Mon roman s'en fait l'écho. Ce qui serait intéressant et honnête, c'est qu'on tire tire toutes les conséquences de ce type de lectures. Rolan LAURETTE
RépondreSupprimerMonsieur Laurette, merci pour ces informations.
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu votre roman (mais il se trouve dans la bibliothèque de l'amicale corse d'Aix, j'aurai donc l'occasion de le faire).
Puis-je vous demander ce que vous entendez par "qu'on tire toutes les conséquences de ce type de lectures" ?
Merci encore !
Je m'en fous un peu de ce que lisait Yvan Colonna en cavale. Certains journalistes continentaux ont de l'encre à perdre. En recherche de sensations fortes à peu de frais la Corse leur fournit un sujet pour aventuriers de fauteuil.Qu'elle aille un peu en Palestine Ariane elle aura su sang et des larmes en gros.
RépondreSupprimerAnonyme 15:50,
RépondreSupprimerc'est votre droit le plus strict ! Merci pour votre intervention. Personnellement, j'aurais aimé que l'article d'Ariane Chemin donne la parole au lecteur qu'est Yvan Colonna. Sur ce blog, toutes les lectures, tous les lecteurs sont a priori intéressants ; car il s'agit donner à voir et de faire évoluer la littérature corse par l'intermédiaire de sa réception réelle.
prochain article d'ARIANE : ce que lit Yvan Colonna en prison. Dommage qu'il n'y ait plus la peine de mort, hein : "ce que lisait Yvan Colonna une heure avant son exécution", ça , ce serait un sujet qui donnerait des frissons!
RépondreSupprimerAnonyme 22:38,
RépondreSupprimerje conçois que vous puissiez critiquer les intentions supposées de l'article d'Ariane Chemin. Si je l'ai cité sur ce blog c'est pour les raisons indiquées dans mon précédent commentaire. Il ne s'agit pas pour moi, en faisant écho à ce article, de manquer de respect à qui que ce soit ou de chercher à faire du sensationnalisme.
Il se trouve que la Corse est souvent médiatisée, soit dans un discours très négatif, soit dans une vision positive très identitaire, un peu lisse et stéréoptypée ; il me semble que le sujet de la lecture et de la littérature est encore assez neuf pour être une voie d'accès pertinente à la complexité et à la diversité du réel corse. C'est pourquoi je me suis réjouis de trouver cet article, malgré ses défauts.
Mais ma question, dans le billet, portait surtout sur le pourquoi de la lecture aujourd'hui d'un texte de Rousseau (et pas par un universitaire pour faire des recherches).
Lire le texte de Rousseau aujourd'hui c'est s'intéresser à l'histoire de la Corse tout simplement ... et à l'unique période où la Corse semble avoir eu une image positive en Europe (Grâce à Boswell, Voltaire, Rousseau entre autres)
RépondreSupprimerFrancesca,
RépondreSupprimertu as certainement raison, l'intérêt pour la Corse et son histoire suffit pour se plonger dans le projet de Rousseau pour l'île. Mais c'est le même intérêt qui peut pousser vers bien d'autres livres.
Pourquoi Rousseau plutôt que Sebastianu Costa ou les lettres de Paoli ou les textes de Salvini ou Natali ? A moins qu'Ariane Chemin n'ait pas mentionné tous les livres corses de la bibliothèque d'Yvan Colonna ? La question est alors : pourquoi Ariane Chemin choisit-elle ce texte de Rousseau ?