mardi 1 juin 2010

"Où se trouve la littérature corse ?"

C'est en tant que lecteur que j'aurai le plaisir d'animer une table ronde avec différents auteurs invités, à Avignon, le samedi 5 juin (c'est dans 4 jours !)... Ce sera dans le cadre des journées corses organisées par l'Amicale corse d'Avignon et son président, Joseph Pollini (il y aura bien d'autres conférences, débats, films, concerts, foire, expos, stands de livres, etc. ; bravo pour cette nouvelle intiative, propre à faire vivre la culture corse sur le continent !)

Les invités ? :
- Paulu Desanti, Jacques Fusina, Jacques Thiers, Michel Vergé-Franceschi (Marie Ferranti et Jean-Pierre Santini, initialement prévus ne pourront malheureusement pas venir).

La question, le sujet, l'enjeu ? :
1. "Où se trouve la littérature corse ?" Voilà une question qui appelle de multiples réponses et peut susciter le débat. La réponse la plus évidente est : dans les livres corses. Encore faut-il s'entendre sur ce que serait une "littérature" "corse" et peut-être se poser la question de fond : avons-nous réellement le désir de voir émerger une littérature corse ?
Nos invités seront amenés à évoquer leurs propres oeuvres ainsi que leurs réflexions sur ce sujet, qui n'est peut-être pas si anecdotique...

2. Nous lancerons la discussion à partir des questions suivantes posées aux invités :
a) quand vous écrivez vos textes, avez-vous l'impression (et/ou le désir) de participer à la fabrication d'une "littérature corse" ?
b) selon vous, quels sont les obstacles actuels à l'émergence d'une "littérature corse" ?
La discussion évoluera alors selon les désirs des invités et les interventions du public.

Et pourquoi un tel billet ici ? :
- eh bien, tout simplement pour permettre aux très nombreuses personnes qui ne pourront pas être à Avignon ce jour-là de proposer leur grain de sel, leur regard, leurs propositions... N'hésitez pas, je relaierai vos questions et points de vue.

A bientôt (et surtout n'hésitez pas à proposer vos récits de lecture...)

(AJOUT DE 13:43 :

suite au commentaire d'Emmanuelle Caminade, réclamant très justement les horaires, je complète ce billet avec l'ensemble du programme des journées corses d'Avignon, organisées par l'Amicale corse de cette ville :

Journées de la Corse et des Amis de la Corse
- Avignon - 4, 5 et 6 Juin 2010 -
- Programme -

Vendredi 4 juin 2010 à 18H: Séance inaugurale.
- Accueil par Mme Marie-Josée ROIG , Député-Maire d’Avignon
Salle des fêtes de la Mairie,
- Vin d’honneur,
- Récital de chants donné sur place par
Claude ETTORI
en guise d’introduction à la découverte de l’âme corse.

Samedi 5 juin 2010

- Toute la journée, de 9H à 20H,
Visite des stands installés sur le « carré d’honneur » des allées de l’Oulle. Avec sur place : animation musicale, buvette et possibilité de restauration rapide .
 Découverte des vins de l’île de beauté : sur le « carré d’honneur » et au niveau d’un stand complémentaire installé sur la terrasse du Cinévox .

- 9H à 18H - Péristyle de la Mairie - Exposition permanente -
Livres et œuvres artistiques ayant trait à la Corse, musiques et chants enregistrés…

- 10H – Conférence - Salle des fêtes de la Mairie -
Edmond SIMEONI -
Président de l’ Association « Corsica Diaspora et Amis de la Corse »
Thème : Une nouvelle Association qui témoigne du dynamisme et des capacités d’initiative de la Corse, des corses et des amis de la Corse.

- 11H - Conférence - Salle des fêtes de la Mairie
Georges RAVIS-GIORDANI,
Professeur honoraire des Universités, Président de l’ADECEM
( Association pour le Développement des Études Corses et Méditerranéennes ).
Thème : L’ADECEM et l’ethno-histoire de la Corse: vingt ans de recherches et de publications..

- 15H - Conférence-Débat - Salle des fêtes de la Mairie
Avec Jacques FUSINA
Professeur émérite des Universités
Et Jean-Yves CASANOVA
Professeur des Universités, Université de Pau.
Thème : Faut-il protéger et/ou promouvoir les langues régionales ?
Les exemples du corse et de l’occitan

- 16H – Table ronde - Salle des fêtes de la Mairie -
Coordination : François RENUCCI
Avec la participation de Jacques THIERS, Paul DESANTI, Jacques FUSINA et Michel VERGE-FRANCESCHI .
Thème : « Où se trouve la littérature corse ? »

- 17H30 - Séance de cinéma au Cinévox
Projection du film « L’exilé » ..
Documentaire présentant les 33 années de Pascal Paoli passées en Angleterre.
Présenté par Dominique Maestrati., réalisateur .
- 19H - Concert de chants polyphoniques , sacrés et profanes.
Avec le groupe « Alte Voce»
Église Saint Agricol ( entrée payante : 15 euros )


Dimanche 6 Juin 2010

- Toute la journée, de 9h à 18H
Visite des stands installés sur le « carré d’honneur » des allées de l’Oulle
.Avec sur place : animation musicale, avec buvette et possibilité de restauration rapide
Découverte des vins de l’île de beauté : sur le « carré d’honneur » et
au niveau d’un stand complémentaire installé sur la terrasse du Cinévox .
Prestation culturelle du groupe « Alte Voce » .
Chants et musiques de Corse, l’après-midi sur estrade, au niveau du « Carré d’honneur »
- 9H -18H - Péristyle de la Mairie - Exposition permanente -
Livres et œuvres artistiques ayant trait à la Corse, musiques et chants enregistrés…

- 10H - Conférence - Salle des fêtes de la Mairie -
Stéphane ORSINI,
Animateur de la FAGEC ( Fédération d’Associations et Groupements pour les
Études Corses ), Doctorant en histoire médiévale à l’Université de Corse
Thème : « La FAGEC et la valorisation des édifices romans de Corse »

- 11H - Débat de clôture - Salle des fêtes de la Mairie -
Thème : « Les défis que la Corse doit relever : avec quels moyens ? »
Débat présenté et animé par Vincent CARLOTTI , ex-Maire d’Aléria ,
avec Edmond SIMEONI , Georges RAVIS-GIORDANI et d’autres intervenants Modérateur : Joseph POLLINI
- 16H - Séance de cinéma au Cinévox.
Projection du film de Lionel Tavera et Fabien Montagner
« A prighiunera di Sanghjuvà » ou « La prisonnière de Saint Jean », en langue corse, sous-titré en français . Conte pour enfants et pour tout public .
Présenté par Lionel Tavera, réalisateur.
- 18H - Tirage de la Tombola
au Carré d’Honneur des Allées de l’Oulle.

54 commentaires:

  1. Excellent initiative mon cher François, quel dommage de ne pas avoir plus de temps, tu aurais pu concocter un petit sondage et proposer ainsi une synthèse mais à l'impossible nul n'est tenu !
    Alors pour ma part voici mon message;

    1. bien sûr qu'en écrivant en langue corse j'ai le désir de contribuer à faire vivre une littérature insulaire, partie intégrante de la littérature universelle. je me battrais jusqu'au bout pour tenter d'illustrer ce véhicule linguistique façonné par mes ancêtres et qui a le droit inaliénable d'exister. La dessus je pense que nous serons tous d'accord.

    2. Les obstacles que je vois (succinctement).

    2.1. Le manque de solidarité du monde littéraire, plus porté à se détruire qu'à s'épauler.

    2.2. Le manque d'implication de certains libraires qui relèguent les livres écrits en corse au fond de leur magasin.

    2.3. La politique culturelle de la CTC qui pratique les subventions à l'édition alors qu'elle devrait mettre en place un plan d'actions incitant à la lecture et à l'achat des oeuvres. Autrement dit elle devrait agir sur la demande et non sur l'offre.

    2.4. La position des journaux insulaires qui ne rendent pas assez compte de la production. Serait-il absurde ou impossible d'avoir une véritable page littéraire rendant compte du patrimoine qui est en train de se constituer ?

    Je ne veux pas développer , je crois que l'essentiel est là. encore une fois merci.

    RépondreSupprimer
  2. @ FXR

    Tu n'as pas indiqué l'horaire et le lien que tu donnes ne pallie en rien ce manque d'information.

    Il existe un problème concernant les petits éditeurs corses : ils ne sont pas enregistrés dans la base de données ELECTRE consultée par les acheteurs potentiels de livres ,libraires, bibliothèques, associations ... et à laquelle se réfèrent de nombreux sites du WEB.
    ( Impossible pour ces livres de recevoir une critique ou de participer au Prix Orange du livre car ces sites sont automatiquement reliés à ELECTRE...)

    @Norbert

    ... de certains libraires qui, notamment à Bastia, relèguent les livres écrits en corse et les livres francophones écrits par des Corses au fond de leur magasin.
    ( du casse-tête de la définition de la "littérature corse" , au moins avec la littérature corsophone on sait clairement de quoi on parle !! )

    RépondreSupprimer
  3. Emmanuelle,

    Je viens de compléter le billet avec le programme complet des trois jours, les lieux et les horaires.

    RépondreSupprimer
  4. En vrac, quelques idées

    Je ne saurais définir la "littérature corse". Ce qui m'importe c'est :

    - qu'il y ait de la création en Corse, vivante, sans complexes, dynamique et exportée.

    - qu'il y ait une vie culturelle en Corse, la plus bouillonnante et la plus ouverte posssible aussi bien à ce qui se fait en Corse qu' à ce qui vient de l'extérieur, dans une joyeuse confrontation, commme cela peut se faire lors de certaines manifestations littéraires.

    - que la langue corse vive et prospère dans toutes ses dimensions : la pratique linguistique réelle est certainement une des conditions de la pérennité de la création littéraire en langue corse ( l'écrivain corsophone natif se faisant rare); la litttérature corsophone peut en retour nourrir cette pratique, notamment par l'intermédiaire de l'enseignement, mais aussi parce que le prestige de créations reconnues donne ses lettres de noblesse à la langue.

    - La CTC s'est préoccupée de la lecture par le biais du "Prix des lecteurs de Corse". Sans doute est-ce insuffisant, surtout en ce qui concerne les livres en langue corse, où il faudrait vraiment agir tous azimuts (avec l'aide des professeurs de corse, des bibliothèques, des libraires, ...)

    Il faut agir aussi bien sur l'offre que sur la demande : quand bien même tous les Corses deviendraient-ils des lecteurs effrénés (et d'après ce que m'ont dit certains spécialistes, la Corse ne se situe pas si mal au niveau de la lecture) le marché corse resterait étroit...Il faut donc accéder au marché extérieur : à quelles conditions? La qualité, mais aussi l'intégration des grands circuits de diffusion, ce qui est unpeu la quadrature du cercle.

    RépondreSupprimer
  5. Il serait intéressant de poser une autre question : Où voulez-vous trouver les livres corses ?
    Et la réponse - plus ou moins restrictive - à cette question me semble aussi conditionner l'émergence d'une "littérature corse" !

    RépondreSupprimer
  6. Emmanuelle,
    j'ai peur de ne pas bien comprendre votre question. Personnellement, je réponds : j'aimerais trouver des livres corses"partout" où se trouve des lieux qui présentent des livres écrits dans les différentes langues d'écriture de la littérature corse (librairies, bibliothèques, sites internet, salons littéraires, etc.)
    Qui voudrait ne pas trouver les livres corses partout ?

    RépondreSupprimer
  7. François,

    D'abord il me semble que l'on se tutoie depuis un certain temps quand on discute par e-mail ou de vive voix et je ne vois pas pourquoi tu adoptes soudain le vouvoiement sur ton blog.
    Si ma question t'agace, tu le dis franchement , mais tu ne recours pas à ce procédé !

    Si tu ne la comprends pas c'est que tu n'as pas un regard extérieur comme moi.
    Je ne suis pas sûre du tout - au vu des nombreux commentaires que j'ai pu lire sur ce blog - que tout le monde souhaite trouver des livres corses partout . J'ai souvent l'impression que pour beaucoup il s'agit surtout de les trouver partout en Corse.
    Et il me semble que si plus d'efforts étaient faits pour diffuser les livres corses sur le continent , ils seraient peut-être plus présents également en Corse .

    RépondreSupprimer
  8. Je ne pense pas qu’on doive reprocher à un libraire de ne pas s’impliquer. Au fond, ils mettent en avant ce qui se vend et c’est naturel. De même que l’on ne peut pas reprocher à la CTC de ne pas s’investir, mais tout se passe comme si nous-mêmes nous laissions à d’autres le soin d’assurer la pérennité de la langue et de la culture au lieu de nous impliquer personnellement. Je pense à un responsable nationaliste totalement bilingue, marié à une Corse aussi bilingue que lui, qui, négligeant de parler à ses enfants le corse, me disait « je ne suis un misérable, je défends la langue corse dehors au lieu de le faire chez moi ! » Grand lecteur, il préférait lire en français.

    RépondreSupprimer
  9. François-Michel Durazzo2 juin 2010 à 20:59

    Je viens d'offrir à la librairie Mollat de Bordeaux, l'une des plus importantes librairies de France, une note qui fait le point sur la prose corse. Pour illustrer le dossier, outre Pépé l'Anguille et quelques traductions de poésie, jetez donc un coup d'oeil sur ce que Mollat a mis pour illustrer ce billet, et ce n'est pas faute d'avoir cherché. Si les plus grandes librairies continentales ne peuvent pas offrir les traductions existantes des romans corses, ne croyez-vous qu'il y a un petit problème?
    http://www.mollat.com/dossier/notes_sur_la_prose_corse-109875.html

    RépondreSupprimer
  10. Emmanuelle,
    oups, c'est vrai je suis passé au vouvoiement, mais pas par volonté de distance (!), non, j'étais emporté par les "vous" que tu utilisais dans ton message, c'est tout.

    Non, jamais, jamais, aucune question ne m'agace jamais, c'est absolument vrai ! (C'est le silence qui m'agace, plus que tout). Donc je comprends mieux ta question maintenant (je ne savais pas si tu parlais de la place des livres corses : rayon corsophone, francophone, italophone ?, etc.).

    Bref, tout cela pour te dire combien ta question ne m'a pas agacé et combien en fait, je lutte intérieurement contre l'idée tout à fait probable que quelqu'un (peut-être même plusieurs personnes !) ne désire pas que les livres corses se trouvent partout. Tu as sans doute raison et c'est justement les arguments d'une telle position que j'aimerais entendre (pour pouvoir les discuter).

    Anonyme 20:53,
    - concernant les librairies : il me semble que ce serait un argument de vente crédible que de présenter aux lecteurs réguliers ou occasionnels, corses ou pas, un ensemble littéraire original (parce qu'écrit dans plusieurs langues) sous la dénomination "littérature corse" (et non sous le bandeau "régionalisme" ou sans bandeau du tout. Encore faut-il être convaincu qu'un tel objet existe et est désirable.
    - concernant la CTC : elle fait partie des acteurs du monde littéraire ; chacun peut améliorer son travail ; l'important me semble de pouvoir articuler et faire connaître les efforts de tous.
    - concernant l'engagement personnel dans la transmission de la langue corse, du regard que l'on porte sur cette langue, mais aussi dans la prise de conscience que nous sommes riche d'une littérature qui compte des centaines de livres valables, écrits dans plusieurs langues, qui méritent d'être relus, de faire partie de notre imaginaire actuel... eh bien, l'histoire et la situation d'aujourd'hui place souvent les individus dans des situations paradoxales (contradiction entre ce que l'on pense, ce que l'on dit, ce que l'on fait) : moi aussi.

    Je pense qu'il faut regarder vers l'avant (aïe on dirait un discours politique...) : ne plus ressasser nos "fautes" passées, mais chaque jour imaginer ce que nous pouvons faire pour faire coïncider nos désirs et nos pratiques. Cela peut être minime, très minime mais c'est déjà énorme, car il est surtout question de dépasser des complexes, des difficultés : chanter une chanson en corse avec ses enfants ; parler (même mal) avec un ami ou un voisin ; prendre conscience que chacun d'entre nous possède un répertoire linguistique (j'adore cette expression) plus riches qu'on ne pense et qui est une base pour évoluer, pour augmenter son vocabulaire, s'essayer à la lecture et à l'écriture (dans telle ou telle langue), etc.

    Merci pour tous vos commentaires.

    RépondreSupprimer
  11. Pn peut actuellement trouver "de la littérature corse" chez un petit éditeur de Saint Estève (près de Perpignan) les Presses Littéraires qui vient de publier en bilingue le dernier Opus de Stefanu Cesari : Genitori. Un petit bijou à lire sans attendre !

    RépondreSupprimer
  12. Bona nutizia, anonimu! Un'edizione bislingua in cuntinente... Hè vera ch'è in terra catalana, dunque sensibule à a prublematica di e nostre lingue. D'altronde, u testu in corsu hè accessibile à i lettori catalanofoni.

    Eiu ùn credu ch'ellu ci sia una sola persona in Corsica chì ùn brami a presenza di i libri corsi à u fora! Si pò solu pensà ch'è no ùn appiimu e strategie in cunsunenza cù e nostre bramme.

    RépondreSupprimer
  13. à Francesca...

    La CTC en organisant un prix ou en finançant le stand du salon du livre à Paris (et peut-être ailleurs) est parfaitement dans son rôle et peut être félicitée pour son action. Par contre la politique d'aide à l'édition qui consiste à financer directement l'offre d'ouvrages est perverse et dangereuse. Elle entraîne plusieurs interrogations : Sur quels critères transparents certains projets sont-ils financés ? Pourquoi tel montant et pas tel autre ? Une maison d'édition qui accepte un financement (même sans échange)ne devient-elle pas du même coup et malgré ses dénégation une sorte d'entreprise publique ?

    Il me semble qu'en matière de culture, il est parfaitement acceptable, voire nécessaire que les pouvoirs publics impulsent par des moyens indirects afin de soutenir une demande défaillante. Je suis plus sceptique sur une nationalisation de fait de l'offre. D'autres moyens sont plus performants dont ceux déjà utilisés. Reste à en découvrir d'autres. L'action sur les canaux de distribution (libraires, grandes surfaces....) peut par exemple présenter une piste tr-s intéressante car en tout et pour tout il doit exister une vingtaine de librairies présentant un réel chois de livres sur toute la Corse...Si l'on tient compte que la Moitié de ces points de vente sont situés dans les deux métropoles....c'est pratiquement le désert à l'intérieur....!
    Vraiment, à mon sens un grand chantier doit être ouvert pour re dynamiser dans un esprit d'ouverture la politique du livre. Cela pourrait fort bien se faire à enveloppe budgétaire constante, simplement en repensant les choses. Aspitteti aspitteti...so quandu i prossimi ilizioni ? Aghju a fà a me lista

    RépondreSupprimer
  14. @ Anonyme 20h 53

    "Je ne pense pas qu’on doive reprocher à un libraire de ne pas s’impliquer. Au fond, ils mettent en avant ce qui se vend et c’est naturel."

    Votre commentaire me fait bondir:
    un libraire n'est pas un commerçant comme un autre , ce n'est pas un marchand de lessive !

    On attend d'un libraire digne de ce nom qu'il s'intéresse à la littérature , qu'il lise et qu'il conseille ses clients , et mettre en avant ce qui se vend - ce qui est justifiable pour survivre - n'empêche pas de promouvoir également des livres délaissés par les médias.
    L'offre en librairie agit aussi sur la demande et les "coups de coeur" des libraires amènent souvent les lecteurs à découvrir des auteurs inconnus .

    RépondreSupprimer
  15. Il y a des dentistes qui n'ont de dent contre personne, il y a des policiers ripoux, des avocats véreux, des curés pédérastes, des bandits honnêtes, des chanteurs sans voix, des gens riches sans liquidité , après tout Emmanuelle, pourquoi n'y aurait-il pas des libraires qui n'aiment pas les livres ? Demande-ton à un marchand de chaussures d'avoir le fétichisme de cet objet ?

    RépondreSupprimer
  16. o Norbert, dans ce cas, on peut toujours changer de métier...Mieux vaut faire ce que l'on aime, non?

    RépondreSupprimer
  17. Je ne pourrai pas être présent à votre manifestation. Hélas!Beaucoup de commentaires ont fusé depuis votre communication.Tout d'abord, Bravo pour l'initiative de J.Pollini et bravo à vous qui la relayez!
    Sur les questions que vous voulez aborderlors de cette manifestation je dirai simplement ceci:
    La littérature Corse se trouve d'abord dans le coeur de ceux qui l'écrivent.C'est leur foi et leur conviction,j'oserai même dire leur conscience,qui lui donnent le droit d'exister comme le dit Norbert Paganelli,"inaliénable"a-t-il raison de préciser.Votre question de savoir où peut-on la visiter régulièrement? Il y a en fait peu d'endroits. Hors les blogs qui font dans ce domaine plus qu'un travail remarquable. Les causes? D'abord parce que le libraire n'est qu'un distributeur plus qu'un acteur militant à quelques rares exceptions près.Ensuite parce qu'il n'y a pas assez de solidarité entre tous les participants et en particulier les auteurs eux-mêmes. Ajoutez à cela notre capacité à penser différemment, je veux dire arrêter de penser aux livres corses comme cadeaux de Noël mais bien plutôt comme un outil de découverte.Ajoutez enfin les quotidiens où il est scandaleux qu'un événement littéraire ne tienne qu'un ridicule entrefilet.
    La littérature Corse existe. C'est un fait que l'on ne peut plus nier, n'en déplaise à certains. Maintenant les autres savent-ils que nous existons?Eh bien oui, nous existons. Alors faisons-le savoir,crions-le, hurlons-le!économiquement,socialement et politiquement:travaillons la base.Où peut-on le mieux découvrir la littérature Corse si ce n'est dans nos écoles, nos collèges, lycées et notre université ?Faisons de ce champ, plus qu'un champ d'investigation,un champ de bataille.Informer et informer sous toutes les formes possibles,envahir la communication jusqu'à un droit de parole sensible.
    Quant à votre question sur la"fabrication de la littérature Corse" : bien sûr que chaque jour nous la fabriquons, nous faisons plus que la fabriquer notre littérature, nous l'inventons, nous la réinventons.Nous sommes sa mémoire vive parce que nous sommes convaincus qu'elle est le ciment de notre passé,le sang de notre présent et le sel de notre avenir.
    C'est pour cela qu'un blog comme le vôtre,Invistita,Terres de femmes,et d'autres que je connais moins bien ont la dignité d'être là.
    On nous présentait alors l'Université de Corte comme un privilège.C'était un droit.
    Nous présenterait-on aujourd'hui la littérature Corse comme une simple parcelle de terre que nous devrions, nous devons dire que c'est plus,c'est un TERRITOIRE LIBRE gagné de haute lutte.
    Je vous souhaite bon courage pour le déroulement de cette manifestation.Je sais que la foi qui vous engage vous servira de bannière.
    Merci.

    RépondreSupprimer
  18. Mais Francesca, on peut les compter sur les doigts d'un main les gens qui font un métier par vocation. même lorsqu'on choisit, on constate après coup que le quotidien peut tout ravager...Moi je n'en veux pas à un libraire qui met en avant les livres qui lui rapportent car il vit de son commerce ! Par contre , il peut exister des dispositifs (et c'est le rôle de la CTC et d'autres collectivités que de tenter d'infléchir cette tendance lourde. Tiens pourquoi ne pas imaginer un dispositif d'incitation fiscale qui accompagnerait les mises en rayons de livres insulaires par exemple, ou des aides à l'aménagement de rayonnages....J'arrête car je ne suis pas le think tank de notre institution !
    Quant à Pierrot...bravo pour ton plaidoyer !

    RépondreSupprimer
  19. Nos lycées? Nos collèges? Faire découvrir la littérature corse? Quand? Les programmes ne laissent aucune marge "locale"...ou si peu ...ou les professeurs ne s'en servent pas...

    Nos lycées et collèges, l'Université participent-ils au "printemps des poètes", à "lire en fête", font-ils participer leurs élèves, leurs étudiants au "prix des lecteurs", les font-ils participer aux concours d'écriture lancés en français ou en corse, organisent-ils des rencontres avec les auteurs insulaires?
    Si peu.

    "le programme, le progamme, le programme".

    "pas le temps, pas le temps, pas le temps".

    Les professeurs d'allemand font des journées pour promouvoir l'enseignement de l'allemand, avez-vous vu des professeurs de corse organiser des journées de découverte, de promotion de la langue corse en faisant venir des auteurs de langue corse?

    L'imagination n'est pas au pouvoir, elle n'est pas beaucoup plus dans les salles de classe.

    Et les bibliothèques, M. Bacchelli? Vous ne les avez pas citées. Font-elles le nécessaire, pour avoir un fonds corse complet (en langue corse en particulier), ou pour faire des animations?

    RépondreSupprimer
  20. @ Nurbertu

    Désolée, mais le livre pour moi n'est pas un "produit" comme un autre.
    Et choisir d'exercer le métier de libraire quand on n'aime pas les livres , simplement pour gagner sa vie, ne me semble pas très judicieux ...
    Mais après tout rien n'interdit d'être "indigne" et con à la fois !

    RépondreSupprimer
  21. Un écrivain, un poète, honnète, ne devrait avoir aucune conviction. Comment avoir des convictions lorsque l'on ne sait ni d'où l'on vient ni où l'on va ? La Corse comme toutes les autres régions du monde existe, ni plus ni moins,un bout de terre parti à la dérive il y a quelques millions d'années, arrètons de nous croire ignorés quand nous ne sommes qu'ignorants.
    Lorsque un talent véritable émergera de ce lieu, il sera tout simplement reconnu.
    Les blogs sont ce qu'ils sont, des lieux fréquentés soit par quelques amis ou relations qui ont du temps à perdre... ou à gagner, cela dépend de ce dont ils ont besoin, soit par les hasards de Google.
    Le reste n'est que bavardage improductif

    RépondreSupprimer
  22. Anonyme 16:24,
    quel pessimisme (vous diriez "lucidité") ; mais pourquoi pas ?
    Vous avez raison tout de même (ou du moins je suis d'accord avec vous) sur ce point : restons humble sur les actes et leurs effets.
    Par contre, je ne suis pas d'accord du tout avec cette phrase : "Lorsqu'un talent véritable émergera de ce lieu, il sera tout simplement reconnu. :
    1. des talents véritables ont existé de par le passé et existent aujourd'hui (faites votre liste personnelle)
    2. tous les acteurs du monde littéraire peuvent jouer un rôle dans la "reconnaissance" de ces talents : les éditeurs, les auteurs, les libraires, les critiques littéraires, les médias, mais aussi les lecteurs, et notamment ceux qui s'expriment sur les blogs
    3. les blogs sont donc des lieux plus (Terres de femmes, Musa Nostra) ou moins fréquentés (celui-ci par exemple, entre 50 et 80 visiteurs par jour), eh oui... Mais je suis persuadé comme le dit Virginia Woolf que l'ensemble de nos pensées, exprimées ici ou là, sur les livres lus forment une ambiance, une atmosphère propre à faire vivre les livres, à mettre en valeur les meilleurs, à animer l'imaginaire collectif... (Vous me direz que c'est une conviction personnelle qui ne mange pas et vous aurez bien raison ! Mais bon, je pense sincèrement que le bavardage entre quelques uns est largement préférable au silence universellement pratiqué).
    4. une dernière chose : personnellement, je veux bien reconnaître le talent d'un auteur x ou y ; mais vraiment ce qui m'importe c'est ce qu'un livre est capable de faire en nous ou ce que nous sommes capables de faire dire à un livre ; ce pourrait être l'occasion de ne pas réfléchir la littérature corse sur le modèle de la littérature française (entre marché commercial et compétition institutionnelle des talents) mais plutôt sur un autre modèle (entre cercles de lecteurs du côté de la production et cercles de lecteurs du côté de la réception ; les deux pôles se rapprochant de plus en plus)

    Non ?

    RépondreSupprimer
  23. Emmanuelle, oui le livre n'est pas un produit comme un autre , bien sûr, et c'est la raison pour laquelle les pouvoirs publics doivent réguler et ne pas laisser le marché dominer unilatéralement mais le libraire dans tout cela gagne sa vie. Je n'imagine pas que l'on puisse exiger pour le métier de libraire un sacerdoce. Emmanuelle vous connaissez bien mes idées il me semble...je ne fais ni confiance au marché pour tout régler , ni à l'interventionnisme direct de la puissance publique..et le fait que l'on puisse dégager des profits en vendant des livres ne me choque absolument pas car le profit est l'un des vecteurs du dynamisme quel qu'il soit.C'est l'excès qui nuit et son caractère prédominant et absolu.
    Quand à l'intervention de la personne anonyme, j'ai envie de répondre: tant que les hommes se préoccupent de littérature et d'art, ils passent moins de temps à préparer la guerre.C'est une raison largement suffisante pour encourager toutes les initiatives.

    RépondreSupprimer
  24. Les élans Donquichottesque de Pierre Bachelli arriveraient, si je n'étais pas avant tout attachée à défendre la littérature de qualité, à refroidir mes ardeurs pour faire connaître la "Littérature corse" !
    Personne ne refuse à la vraie littérature d'exister au prétexte qu'elle serait corse, le problème est avant tout économique - géographique aussi - et le modèle du marché commercial médiatisé ne pénalise pas que les livres corses mais aussi bien des livres "français".
    Et penser que voir émerger une littérature corse "déplairait à certains" relève du délire !
    Je ne connais pas "Pierrot" , mais son plaidoyer me semble bien contreproductif et
    si la littérature corse peut se poser en victime, c'est surtout en raison de ce type de discours !

    Quant à la distinction de FXR opposant 2 modèles , la littérature française médiatico-commerciale et la littérature corse qui, seule, ambitionnerait de se construire sur un modèle vertueux, elle me semble non seulement peu pertinente mais aussi excluante et prétentieuse ...
    Bon, je m'en vais respirer un peu !

    RépondreSupprimer
  25. Je voulais dire un "talent véritable" reconnu selon les critères codifiés et seulement des acteurs littéraires dont vous parlez qui ensuite communiquent et manipulent plus ou moins bien la masse.
    Je ne considère pas les lecteurs en tant que marché, je me refuse donc à employer le jargon des économistes ou des financiers, quant à la littérature il n'y en a qu'une.
    Le talent (ce qui provoque en nous une émotion identifiable ou non )véritable, et cette fois sans guillemets, que l'on reconnait à un auteur est de l'ordre de l'intîme,peut certes faire l'objet de commentaires, purement subjectifs.
    Julien Gracq dans "La littérature à l'estomac" a ecrit qu'il se méfiait d'un livre vendu à plus de deux cent exemplaires. La population a augmenté depuis cette époque le lectorat aussi mais moindrement disons qu'il faudrait aujourd'hui se méfier d'un livre vendu à plus de cent quatre vingt exemplaires.

    RépondreSupprimer
  26. Emmanuelle,
    merci pour ton regard que tu dis extérieur et qui est très utile à la réflexion.
    Je crois que personne (ce qui m'inclut) ne tient à dire que la littérature corse est différente par essence de toute autre littérature. Je n'ai pas dis cela : j'ai simplement émis l'idée qu'à l'occasion de la naissance de cette littérature (qui est en train de se concevoir comme littérature), il pourrait être intéressant de l'organiser d'une façon différente de ce qui s'est fait concernant la littérature française instrumentalisée par la République (je ne discute pas la légitimité et l'efficacité de cette instrumentalisation). Par exemple en donnant une place essentielle aux lecteurs (plutôt qu'aux auteurs). C'est une idée comme ça, et qui ne me paraît si révolutionnaire, ni excluante, ni prétentieuse. J'imagine même qu'elle est contient pas mal d'humilité.

    Quant au lyrisme échevelé de Monsieur Bacchelli, il me semble qu'il n'empêche pas de voir un certain nombre de bonnes idées dans son message (qui ne doivent pas être comprises comme un discours victimisant).

    Emmanuelle,
    nous sommes tous d'accord pour promouvoir la littérature de qualité, je ne vois aucun problème là, et cela passe par notre acceptation d'une critique organisée qui fasse des choix dans les productions corses. Le dialogue qui a lieu ici me semble assez intéressant pour éviter la caricature.

    Merci encore à toi.

    RépondreSupprimer
  27. Anonyme 20:20,
    merci pour vos précisions.
    Personnellement je trouve que la littérature naît de ce va-et-vient entre cette rencontre intime dont vous parlez (entre le lecteur et le livre d'un auteur de talent) et les espaces publics où se côtoient les discours sur ce livre. Ces deux pôles peuvent être des lieux où il ne se passe rien, où prolifèrent les erreurs d'appréciation, les humeurs. Le mouvement entre l'intime et le public m'intéressent au plus haut point.
    J'espère vraiment qu'un très bon livre (corse ou non) se vendra à plus de deux cents exemplaires !

    RépondreSupprimer
  28. Si j'avais attendu de lire l'intervention de Mlle Calinade je me serais abstenu de commenter aux alentours de 20h15 tant elle dit juste. De l'air !!!
    A Norbert : les chefs de guerre, depuis quelques siècles, sortent des grandes écoles et sont généralement érudits, Napoléon n'admirait-il pas les grecs et Chateaubriand ?
    On peut toujours relire "Les Bienveillantes" de Littel...

    RépondreSupprimer
  29. Anonyme 20:35,
    je dirais même : du vent, du balai et même des vents et des balais !
    D'accord avec vous pour penser que l'instruction et le raffinement d'une civilisation ne prémunissent pas de la guerre et de la sauvagerie.
    Le fait est qu'une critique excessive (tout est bavardage) entraîne des réactions excessives (le bavardage contre la guerre) ; bon, pourquoi pas ? En tout cas, une fois que cela est dit, on peut retrouver le fil du dialogue qui est le suivant : où se trouve la littérature corse ?

    Merci encore ; pour qu'il y ait courant d'air, il faut bien qu'il y ait contradiction, non ?

    RépondreSupprimer
  30. Certains ne manquent pas d'air mais s'ils vont respirer ailleurs, nous n'en souffrirons guère, ne vous inquiétez pas. La prétention est chez ceux qui assènent aux autres leurs sentences définitives tout en tenant des propos creux! François Renucci me semble très éloigné de ce genre de "pose" et il a le mérite de tout discuter, même les attaques outrecuidantes. Abstenez-vous donc, pas de problème, anonyme 20h20.

    RépondreSupprimer
  31. Anonyme 22:25 et tous les autres participants,
    d'abord merci pour votre participation, mais je dois dire qu'il est temps soit de clore cette discussion soit de revenir au sujet littéraire qui nous réunit ici.
    J'engage tout ceux qui le veulent à participer, même avec des débordements (les moins discourtois), mais toujours sur le sujet littéraire proposé.
    Ce n'est pas la première fois sur ce blog (ou sur d'autres) que je vois une discussion tourner "au vinaigre". Mais bon, pour accompagner la salade, il en faut tout de même (certes pas trop...).
    Allez, la nuit apaisera les passions et dissipera les malentendus, j'en suis sûr...
    "Tempra, o Diva, tempra lo zelo audace !..."

    RépondreSupprimer
  32. On pourrait tous s'abstenir, mais je vais dire que la littérature corse se trouve dans nos imaginaires (j'aime bien cette idée de Monsieur Renucci). Tout le monde (presque) a l'air d'accord pour dire que malheureusement, malgré des auteurs de talent (oui, oui! anonymejesais plusdequand, trouvez-vous un pseudo com moi)les oeuvres n'arrivent pas jusqu'à nos cervelets. Tout le monde est sûrement responsable à un niveau ou à un autre et je répète que l'école ne donne pas forcément le goût de la littérature (quel pensum). Quant à faire connaître la littérature corse : zéro pointé!

    vraiment Madame Caminada est trop bonne de se pencher sur "notre" littérature. Nous autres Iroquois devons être conscients d'être indignes de cet intérêt... Mais quand on aime on ne compte pas, on ne reproche pas son amour et ses efforts pour l'aimé non plus, Emmanuelle!

    Mika Nomu

    RépondreSupprimer
  33. 22 -
    Naissance des herbacées/Les amours et les luttes

    [...]
    Toute épopée est le récit d'un échec. Ce récit est un germe.

    Des graminées.

    François, toute littérature est le récit d'un échec.

    L'échec, c'est nous.

    RépondreSupprimer
  34. Alors là... j'en reste bouche bée... chì possu dì avà ? ghjè u colpu di u "boomerang" !

    RépondreSupprimer
  35. Il reste que là nous avons eu un vrai débat ! Je regrette que la configuration de ce blog ne permettent pas de faire la distinction entre les débats de fond qui impliquent des interventions plus longues et un temps de réponse plus conséquent et les petits papiers d'humeur qui peuvent ne pas susciter de débat. Ce n'est pas ta faute FXR, c'est l'ergonomie du blog qui est ainsi faite. Comment vous dire ? Moi l'air je l'ai trouvé ici, dans les espaces infinis l'air est pur pour moi. J'ai toujours pensé que j'étais un impur et le pire....c'est que j'y ai pris goût...à la longue.

    RépondreSupprimer
  36. Non, pas le coup du boomerang. Je veux simplement signifier que la littérature se trouve dans la bibliothèque de celui qui aime la littérature.

    RépondreSupprimer
  37. @ Norbert

    Le métier de libraire n'étant pas un commerce rentable, le choisir sans aimer la littérature et chercher à la promouvoir me semble relever de la bêtise - ou du masochisme !
    Et je ne reproche absolument pas aux vrais libraires de mettre en avant les livres médiatisés réclamés par leurs clients car c'est ce qui leur permet de vivre et d'attirer également l'attention sur des livres peu connus.

    @ François

    Donner aux lecteurs la place essentielle n'a pas plus de sens à mes yeux que de la donner aux auteurs !
    La place essentielle revient aux livres - et tu ne me contrediras pas, je pense - , les seuls qui pourront survivre et façonner les imaginaires d'autres auteurs et d'autres lecteurs ...

    @ Mika Nomu

    Sortirez-vous un jour de votre "complexe iroquois" qui vous fait interpréter si mal le sens de mes propos ?

    RépondreSupprimer
  38. @Anonyme 20h20

    Eh oui, je suis de retour, ne vous en déplaise...
    Le bien n'existe qu'en rapport au mal et qu'une poseuse creuse outrecuidante et prétentieuse assène ses sentences définitives a au moins le mérite de mettre en valeur vos interventions courageuses !!!

    RépondreSupprimer
  39. Emmanuelle,
    j'ai parlé d'"une" place essentielle donnée aux lecteurs, pas de "la" place essentielle. Encore une fois, je considère que c'est le mouvement, la dialectique qui s'opèrent entre des pôles qui fait vivre une littérature. Et le livre peut vite devenir lettre morte. Pour le coup, il y a non pas un désaccord mais une différence d'approche entre nous : j'avoue accorder trop d'importance au regard des lecteurs, de tous les lecteurs ; j'avoue être très attiré par les lectures les plus variées, parfois les plus erronées ; je trouve passionnant de découvrir ce qu'un livre devient réellement dans l'esprit d'un lecteur, après avoir été lu. D'une certaine façon, j'aime autant le livre dans son intégrité/intégralité que ce qu'il en reste dans nos esprits, comment nous l'avons mis en pièce, reconfiguré, etc. J'avais essayé d'exprimer à peu près cette opinion dans un ancien billet intitulé "Une société littérarisée", en février 2009 (http://pourunelitteraturecorse.blogspot.com/2009/02/une-societe-litterarisee.html)

    Concernant le complexe "iroquois", on pourrait gloser sur sa pertinence, ses raisons et sa légitimité, mais je dois dire que je préfère professer, avec une immense naïveté assumée, le sentiment contraire : rien n'est jamais fini, il s'agit de savoir ce que nous valons garder, ce que nous voulons transformer, ce que nous voulons abandonner (et le regard des autres importe peu). Bon, c'est vrai c'est un peu naïf.

    Anonyme 00:19 et 09:58,
    vous citez "Un lieu de quatre vents", je vous en remercie. Mais qui êtes-vous ? (Voici mon mail personnel : f.renucci@free.fr, si vous voulez me le dire sans le dire à tout le monde...)

    Norbert,
    l'Esprit souffle où il veut... mais enfin il faut quand des masses chaudes et des masses froides pour qu'un courant d'air se fasse : alors, encore une fois merci à vous tous !

    RépondreSupprimer
  40. @FXR
    D'accord pour une place essentielle aux lectures, mais pas aux lecteurs !

    RépondreSupprimer
  41. Peu importe qui je suis. Un type dans la grisaille qui aime la littérature et qui s'intéresse aux autres.
    Une bonne question serait : combien de personnes parmi celles qui fréquentent ce blog ont lu votre livre ? Combien se sont dits "tiens je vais aller voir ce que ce Monsieur, qui se voudrait, peut-être, le pivot (sans majuscule) de la littérature corse, et c'est une chose à essayer, écrit, ce qu'il ressent, quel est son imaginaire, lui qui en parle tant".

    Regardez par exemple Mlle Calinade, au demeurant charmante, elle répond à un anonyme sans se rendre compte que l'anonyme ne s'adressait pas à elle directement mais à un autre anonyme.

    Un monde où disparaissent tranquillement espèces animales et végétales, langues, et au bout du compte toute humanité, mais ou l'on tourne en rond comme dans un entonnoir, aspiré.


    Malko Nimu (celui qui s'abstient ou ne s'abstient pas car libre comme l'air.

    RépondreSupprimer
  42. Emmanuelle,
    va pour les lectures !
    È cusì sia...

    RépondreSupprimer
  43. Malko Nimu,
    ah ! vous avez donc eu cette curiosité ; évidemment je ne dirai pas ici combien m'intéresserait de savoir comment vous avez lu "Un lieu de quatre vents" ! (Je veux dire la façon réelle et sincère dont vous l'avez lu, en une seule fois, plusieurs fois, avec plaisir, déplaisir, etc.) Je ne répéterai pas non plus qu'il est absolument nécessaire de ne pas autocensurer ce qui serait de l'ordre d'une critique négative ! Et je vous avouerai que savoir comment on a lu ce livre m'intéresse plus que de savoir qui et combien de personnes l'ont "lu". (Mon dieu, parfois je le feuillette et je me dis que toute la deuxième partie - "Una vita nova" - préfigurait l'anthologie biscornue et le lieu de discussion sur la littérature qu'est ce blog, non ?)

    Bon, votre anonymat ne me dérange pas plus que cela, poursuivons ainsi ! Mais en même temps, on ne peut en vouloir à quiconque de ne plus savoir qui parle à qui ! Enfin, rien de bien grave dans tout cela.

    Et puis vous avez raison de pointer malicieusement mes prétentions ! Mais être un "pivot", non je ne m'en sens pas la compétence. Par contre, faire partie du groupe qui aura animé un temps la chose littéraire corse, ça oui, c'est mon désir ! (Mais avec mes moyens et mes limites propres, qui font que je suis plus un piètre bricoleur qu'autre chose).

    RépondreSupprimer
  44. à FXR

    Cumu fate à supurtacci à tutti?

    Site voi ch'averiate bisognu di rispirà!

    ùn l'aghju trovu "lieu des quatre vents" :

    induve si pò buscà?

    RépondreSupprimer
  45. @ Malko Nimu

    Dans la valse des anonymes aux interpellations imprécises et des entre-soi implicites , il y a de quoi se perdre ! ( j'ai pris en effet pour une signature un peu plus précise – vu sa position finale - l' anonyme à qui s'adressait le message de l'anonyme... )

    "On ne peut en vouloir à quiconque de ne pas savoir qui parle à qui, rien de grave dans tout cela ", dit le maître des lieux, et je suis loin de partager son optimisme car il est grave d'insulter les personnes anonymement.

    Vraiment ce blog masqué commence à me peser. Et ma longue pause estivale viendra à point pour me faire changer d'air...

    P.S: Malgré votre peu de prolixité à parler des livres et des auteurs que vous aimez - compensée par ma curiosité - je vous suis redevable d'une belle découverte ! ( cf un fameux billet de février )

    RépondreSupprimer
  46. Anonimu 16:32,
    ma socu un pocu tontu (l'hà dettu Francesca)... è po sò un piacè tutti issi cuntrasti.

    "Un lieu de quatre vents" hè statu publicatu ind'è Albiana : http://www.albiana.fr/descriptif-un-lieu-de-quatre-vents_288.html

    RépondreSupprimer
  47. Emmanuelle,
    ah là là ! j'ai encore laissé passer une insulte ?!! Si c'est le cas, je suis désolé, vraiment. Mais il ne me semblait pas que nous en étions arrivés là.

    Ce blog n'est pas masqué : personnellement je n'utilise jamais aucun pseudonyme et je ne reste jamais anonyme. Je répète de nouveau à tous que l'intérêt de la discussion est d'autant plus fort que chacun fait un effort pour trouver un équilibre entre la vivacité de son expression et la courtoisie élémentaire entre amoureux de la littérature.

    Au plaisir de te retrouver dès que tu le voudras.

    RépondreSupprimer
  48. Mais les insultes, qui d'ailleurs ne m'étaient pas adressées , ne sont pas pour moi un problème - tu sais bien que je ne me prends pas au sérieux ! - et la "coutoisie", quant elle est enrobage hypocrite m'agresse beaucoup plus !
    Ce sont les masques qui me pèsent.

    RépondreSupprimer
  49. Je peux comprendre, Emmanuelle. J'aimerais moi aussi que bien des choses changent, mais j'ai décidé de faire avec toutes les bonnes volontés, masquées ou non, avec leurs défauts et leurs qualités (de même que les visiteurs de ce blog doivent supporter mes répétitions, mes opinions trop rapidement exprimées, mes prétentions).

    A très bientôt.

    RépondreSupprimer
  50. Ti pregu un bon viaghju in Avignon o FXR è a sò chè tù ci cunterai tuttu quant'è chì ci fussimu!

    Sperendu chì a discussione serà più pruduttiva chè quella chì vene di compiesi quì. Ùn vi possu lacà dui minuti!! -)

    RépondreSupprimer
  51. Grazie, Francesca.
    Cumu ? Issa discussione ùn era micca pruduttiva ?? Ma forse hè a più pruduttiva frà tutte e discussione nant'à a literatura corsa !!
    (Buuu neh ! socu stancu mi pare... mi ne vocu à dorme... è po cume tù dici : -)))

    RépondreSupprimer
  52. Juste deux mots pour E. Caminade, que je ne connais pas .Il y a malentendu.Ce n'était pas un plaidoyer pour victimes que je faisais, loin de là .Bien sûr que non !!! C'était plutôt une invitation en règle à l'attaque.Arrêtons de pleurer pour savoir si nous existons!Nous existons.Maintenant passons à l'offensive pour perdurer.Tout le monde s'accorde à dire que nous manquons de moyens plus offensifs de nous faire connaître. J'invitais simplement à les développer.Arrêtons justement de nous poser en victimes et montrons que nous avons des dents.Quant à l'épithète de "donquichottesque", je l'accepte, que dis-je, je la revendique à condition que vous relisiez, Melle E. Caminade, Cervantès.Mon propos va plutôt à cette plume anonyme qui parlait des écoles, collèges, et lycées.Je n'ai rien contre les professeurs,ils font ce qu'ils peuvent,j'en ai plutôt contre notre rectorat,simple relais d'une politique "NATIONALE" de l'éducation.Hélas!Comprenez-vous?"NATIONALE".Chaque rectorat devrait être un rectorat spécifique à sa région,à la nôtre plus qu'à toute autre comme ceux de nos amis d'outremer qui ne sont pas mieux lotis.Connaissez-vous beaucoup de littérature en langue créole? Il ne s'agit pas de faire supporter aux professeurs le manque de moyens mais plutôt à l'institution.Les participations auxquelles vous faites allusion,là encore les professeurs malgré leur implication ne peuvent rien dégager ou "si peu",si les doyens et présidents d'université, proviseurs et principaux restent endigués dans des textes rectoraux qui ne sont jamais que le diktat de la réglementation nationale.
    Pourtant il me semblait que nous avions une Assemblée!Non?Ah!
    Quant aux bibliothèques, pour qu'elles aient un fonds de littérature corse,il faudrait qu'elles aient un budget.Vous voyez ce que je veux dire!
    Vos remarques pertinentes appellent un autre début de questionnement sensible.Veut-on vraiment nous donner plus de moyens que les tout petits biscuits qui nous affament plus qu'ils ne nous rassasient?

    Quelqu'un a dit dans les commentaires:"bavardage improductif".Quelle résignation!Ce que je trouve improductif,moi,c'est qu'il n'y ait pas de discussion du tout.Ce que je trouve improductif,c'est aussi de fermer la porte comme cela sur un sujet aussi essentiel que notre culture.
    Ah! au fait,F.X.Renucci,"lyrisme échevelé",je l'accepte aussi.Je me suis tellement tu que ma passion m'emporte.Ce qui m'aurait moins plu,c'est"lyrisme chauve",ma passion aurait pris un coup de froid.
    Merci.

    RépondreSupprimer
  53. Ah... Emmanuelle... ça me fait rêver ce prénom...C'est pas original, je sais. Mais il y a une vraie vie après les livres, hors des Blogs...L'inculte que je suis préfère les corps à corps brûlants à ces duels virtuels et virulents. Ah...si vous me connaissiez, vous sauriez que je n'ai aucune raison d'avoir des complexes, en rien. Je suis un Iroquois inquiet de l'avenir de la Réserve, mais je suis bien dans ma peau d'Iroquois. J'ai pas besoin de soigner mes chevilles non plus, merci. Si vous ne vous prenez pas au sérieux tant mieux, on est deux (mais moi c'est vrai héhé)
    Mika Nomu

    RépondreSupprimer
  54. A Mlle Caminade,

    Oui, j'ai lu cela, mais nous sommes quittes car votre blog, que je consulte souvent, m'a aussi procuré queelques beaux émois littéraires.

    F.X vous devez être en Avignon et en bonne compagnie, je vous écrirai un jour ce que je pense de votre livre dont j'ai aimé l'esprit général.

    Malko Nimu

    RépondreSupprimer