jeudi 24 juin 2010

Quale hè chì l'hà scrittu issu testu ?

Attenti, ci hè una trappula !

Ind'è un anzianu articulu aghju parlatu di u piacè di e liste (l'enumerazione di i nomi). Eccu issu strattu (quandu l'aghju lettu, m'hà piaciutu da veru issu passagiu - ancu sè u libru sanu ùn m'hà micca elettrizatu).

In tempos de iscola, in maju e finas in làmpadas, colaiat dae su Litzeu, colaiat in su Mercadu, lòmpidu in dae in antis de San Ghjuvà, pigaiat a manca pro s'iscalighedda, atraessaiat sa Marina finas a s'Ochidòrgiu, colaiat in su Ponteddu, isbucaiat a su de Gabè, si l'avantzaiant duos soddos si firmaiat in ue Peppina a si comporare unu sanglìsciu, colaiat a suta de sas Lògias, andaiat finas a Santa Maria, lompiat a Ghjostru, falaiat a sa Pudriera finas a su bastione de pedra. In cuddae l'isetaiant sos cumpàngios. Dae cue subra b'aiat unu panorama fenomenale : Portu Vechju, Ficaghjola, U Tufò, L'Arinella, Chjurlinu e finas a Punta d'Arcu. Dae in pitzu de su batsione, abidende in giru, poscas bi fiat A Culonna, sa roca chi mantenant sa muràllia de Citatè. Prus a tesu, sa roca manna chi marcaiat su printzìpiu de s'oru de su mare in ue sa gente faghiat su bagnu, fiat su Scugliò. Una chimbantina de metros prus a cuddae, b'aiat A Zecca, e a pustis su Fasgiolu, poscas beniat su Paradisu, e a sa fine A Buca d'Infè chi marcaiat sa fine de Portivechju e su cumintzu de Fiacghjola. Cando in s'oru de su mare b'aiat gente a muntone e fiant seguros de fàghere s'ispetàculu in dae in antis de unu pùblicu numerosu, tando, sos galliofos si preparaiant a brincare dae su bastione de pedra, a bintoghimbe o trinta metros prus in artu de s'abba.

AJOUT DU 25 JUIN 2010 (après la bonne réponse de Francesca, voir les commentaires) : la version corse originelle de l'extrait en langue sarde donné plus haut... (Voir les ouvrages ici, "L'ùltima pàgina" de Georges de Zerbi et sa traduction en sarde, "S'ùrtima pagina")

In tempu di scola, di maghju è po' di ghjugnu, cullava da u Liceu, passava per u Mercà, ghjuntu davanti à San Ghjuvà, pigliava à manca per a scaletta, traversava a Marina finu à l'Ammazzatò, cullava per u Puntettu, sbuccava à a Gabè, s'ellu l'avanzava dui soldi, s'arrestava ind'è Peppina à cumprassi un sanglisciu, passava sottu à e Loghje, andava finu à Santa Marì, ghjunghjìa o Ghjostru, falava à a Pudriera sinu à u rampà di petra. Custì, l'aspettavanu i so amichi. Da quassù, si avìa una vista strepitosa : Portu vechju, Ficaghjola, U Tufò, L'Arinella, Chjurlinu è sinu à Punta d'Arcu. Da l'altu di u rampà, à guardà inghjò, sùbitu, c'era A Culonna, u scogliu chì tene a muraglia di Citatè. Più luntanu, u grande scogliu chì marcava u principiu di a batticcia induve a ghjente facìanu u bagnu, era U Scugliò. Una cinquantina di metri più in là, c'era A Zecca, è po' U Fasgiolu, dopu venìa U Paradisu, è finalmente A Bocca d'Infè chì marcava a fine di Portivechju è u cummenciu di Ficaghjola. Quandu a batticcia burlicava di ghjente è chì si era siguri di fà u spettàculu davanti à un pùblicu numarosu, tandu, i sgaiuffi s'appruntàvanu à saltà da u rampà di petra chì supranisce l'acque vintincinque o trenta metri.

14 commentaires:

  1. Hè in Sardu (?)
    Serà una traduzzione in sardu d'un testu corsu? Ghjacumu Thiers? O u "giovanu" rumanzeru bastiacciu Georges De Zerbi?

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  2. Bravu ! Sì a più forte ! Incredibule !
    "S'ùrtima pàgina", traduzione in sardu da l'Agentzia Literaària pro su Sardu (Condaghes, 2009) di "L'ùltima pàgina" di Georges de Zerbi (edizione Albiana-CCU, 2009).

    Daraghju a versione originale in corsu di u strattu.
    Ùn hè micca facile u sardu, no ?

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  3. bonsoir, puisque vous aimez les devinettes , pourriez vous donner la traduction de SANGLISCIU ??
    peppinu

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  4. Peppinu,
    non je ne peux pas donner la traduction de "sanglisciu".
    Je ne connais pas ce mot, je ne trouve pas d'information dans les dictionnaires sur le Web (adecec-infcor et BDLC) ni dans le dictionnaire papier de Ceccaldi. Je n'ai pas à côté de moi les dictionnaires papier du Muntese et des Culioli.
    Le mot serait-il une déformation de "salcicciu" (saucisson) ? Ou peut-être une corsisation de "sandwich" ? Ou alors y a-t-il une faute de frappe ?
    Et vous avez-vous une idée ?
    Merci pour cette interrogation (qui pourrait aussi porter sur les mots "burlicava" et "batticcia", non ?)

    A quand un dictionnaire corse/français exhaustif et disponible sur Internet ?
    A quand

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  5. "sanglisciu" : oui, definitely, une version corsisée de sandwich, je l'ai déjà aperçue (donc elle existe,lol) mais je n'ai pas le sentiment qu'elle soit très usitée (mai je peux me tromper). Nombreux seront ceux qui préfèreront "sandwich" tel quel (cum'è in "francese", nè...) d'autres "sanduicciu", d'autres chercheront un équivalent plus ou moins réussi en corse, etc )
    La liste ne cesse de s'allonger : et "hamburger"? cumu dillu ? -)

    "Batticcia" et "burlica" sont moins mystérieux, o FXR : le bord de mer, la grève, voire la plage, et un frère jumeau de "brullica", c'à d : "grouille" (dans ce cas-ci)

    L'ADECEC a fait un travail énorme, certes non exhaustif, mais à disposition de tous sur Internet.
    NB : On peut toujours alimenter la Banque de données en ligne, chaque fois qu'on constate l'absence d'un mot ... Avis aux amateurs éclairés. -)
    Dans le pays de l'"operata", il devrait y avoir une possibilité de travail collaboratif :)

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  6. Francesca, merci pour cette mise au point !
    Ah la merveilleuse plasticité de la langue corse polynomique : il faudra tout de même que nous disposions d'un dictionnaire absolument exhaustif, un jour.
    La possibilité collaborative est passionnante, mais il faudrait tout de même une équipe qui "sollicite" les compétences des uns et des autres.

    Alors..., ce passage du livre est-il beau ou banal ?

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  7. Bonjour.
    Vous avez souvent dit que votre blog était un lieu d'échange, entre autre,pour des lecteurs "de culture" proches d'une façon ou d'une autre avec la notre,capables de susciter une émotion,plus même une émotion enceinte d'une autre émotion ,perpétuellement enceinte.
    Je profite de votre billet sur nos amis Sardes pour me laisser aller.
    Moi qui aurais voulu simplement que mon blog comme ma poésie,avec une sorte de naiveté hâtive,soit simplement un terminal d'où les gens arrivent et repartent comme des voyageurs qui perdent ou échangent volontairement ou non leurs bagages.Oui je vais me laisser aller à vous parler de ma rencontre avec Salvatore SATTA et de son unique livre:"Le jour du jugement" publié chez NRF dans les années 80.
    Je me rappelle l'avoir découvert en 1985 au milieu d'un mois d'avril neigeux où la mer de la promenade des Anglais fumait.Je me souviens des la première lecture avoir voulu alors traduire en corse certains passages comme si je voulais abîmer mon émotion sarde en corse,tellement certains de ces passages attenant au café Tettamanzi m'avaient étranglé d'un plaisir cruel.
    Mais Salvatore SATTA n'avait pas écrit en sarde,mais en italien de la plus pure académie.Oh!combien j'aurais voulu alors le traduire de l'italien en sarde et de sarde en corse(j'ai essayé mais je ne suis arrivé qu'à un mélange de corse de Bonifacio et un italien Génois de chroniqueur du XIII siècle,grand moment de solitude)tant je voulais aller plus loin que l'écrivain lui-même dans ces propes pas,tant cette écriture en retrait,toute feutrée d'absence et de non-dit,d'absence féline et suave qui sait ô combien susciter le concis douloureux de cette terre aride,dessiner les contours d'une lucidité aigue de Nuoro où une vigne de pierre jaillit comme une lanterne,où les pas,les gestes les rires ,les colères et les deuils des morts en offrande aux vivants sont autant de blessures nettes et abruptes de nos villages corses.Autant de contours imprécis et ajustés,étrangers et familiers qui sont les contours de mes contours faisant de mon silence une ruine aménagée et de ma parole un moulin à sable.
    Combien cette écriture me rapprochait et m"éloignait(comme la douleur d'une sciatique du mouvement)de mes propes sentiers,de mes propes poussières,cheminant vers ce culte de la parole de l'église au café,du café à la place,de la place à l'église et de l'église au cimetière entre la partie de cartes et le verre à moitié vide où le temps soigne vainement la lombalgie des jours.
    A ce moment,que mes racines sont profondes jusque sous la souche primitive de la ronce,jusque dans la moelle de la pierre qui régénère les vieux assis!
    Ah!que je parle mal de mon Salvatore SATTA_Lisez le si l'édition n'est pas épuisée_il méritait bien mieux que moi,cet écrivain juriste qui a essayé de faire correspondre entre elles les architectures de la tombe et de la maison,architectures de deux siècles déchirés entre le Piémont et la Toscane,architectures du silence et du mot entre le mime et le masque.
    Et dire que je fais ce billet en écoutant sur FranceÔ l'échange musical entre VoceVentu et Mieko Myasaki.Corse et Japon.Echange conclus par la sortie d'un album commun.Il n'y a pas de mot pour célébrer cette "force collaborative".
    J'ai été long,aussi long que le chemin de notre identité qui passe par la rencontre de l'identité de l'autre.Mais je suis content et cela fait du bien lorsque l'émotion vous garrotte.JE ne me fais cependant aucune illusion sur l'audience de mon oecuménisme ilien,et pourtant,si vous saviez,et pourtant.
    Merci à bientôt.
    PS pour SANGLISCIU,je pense qu'il s"agit d'une seule tranche de pain sur la braise et que l'on mangeait repliée,soit avec du fromage ou du lard et de l'oignon,très prisé des bergers sardes.

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  8. U megliu hè sempre di dumandà à i più sapienti...

    Eccu u mail ch'aghju ricivutu da Ghjacumu Thiers à prupositu di a parolla "sanglisciu" :

    Mi dicenu chi Francesca cerca cio ch'ellu vole di "sanglisciu".
    Sarà pussibule in sti tempi di sulleoni!
    I sgaiuffi cum'è mè ch'anu aspettatu ore è ore ch'ella affacchessi in paese a motto di Gino, u sanglisciaiu, o chi so andati carrughju Napuleo in Bastia induv'ellu avia a so butteia, ne sentenu u prufume è u piacè.
    U sanglisciu hè une "glace en cornet, une crème glacée".
    U nome venerà da una sfurmazione di "sandwitch" scrittu nantu à quella motto?
    Saluti tanti.
    GT

    aghjusta :

    In Bastia i sanglisciai eranu dui: Raugi è Martinelli. L'eredi anu tenutu u dissegnu di a motto nantu à i pacchetti, tuvaglioli è cundiziunamenti di a so robba... sanglisciaia.

    Ciò chì mi piace u più in u rumanzu di De Zerbi hè appuntu quand'ellu face rinvivisce u Bastia di l'anni sessanta, u so ambiente, in particulare frà i "sgaiuffi" : rinfriscante cum'è un "sanglisciu"

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  9. Ok pour batticcia et burlica .
    U sanglisciu est une glace (derivée de sandwich, of course ) : 2 gaufrettes au milieu desquelles Peppina glissait d'une main experte , de la glace
    Nostalgie de ce ficaghjola grouillant de vie. Des barques de pecheurs , des bars , des cabanons, Le petit peuple bastiais s'y retrouvait .
    Avec l'Arinella bientot livrée aux pelleteuses toutes les plages de Bastia auront disparues

    Peppinu

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  10. Monsieur Bacchelli, Francesca (è Ghjacumu Thiers), Peppinu,
    je rentre à la maison et je découvre vos messages, que je m'empresse de publier. Merci infiniment.

    Concernant le message de Monsieur Baccheli, il me paraît mériter un billet puisqu'il est consacré à un autre auteur, qu'il est suffisamment développé et propre à susciter des réactions et des lectures ou relectures de Satta (je ne l'ai pas encore lu, je sais, c'est une honte !). Eh bien voilà, le désir est relancé !

    Merci encore à tous !

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  11. Je m'etonne de ne pas voir mon billet sur Salvatore SATTA publié.c'est dommage .mais enfin cela vous regarde.Remarquez il était trop long et peut-être n'avait pas la même intensité d'actualité que le reste.Quel reste ?
    Un reste tellement intense qu'il est au-delà de tous les restes le seul reste,mais quel reste ?
    merci à bientôt

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  12. Ah !! Alors même que j'écrivais le précédent message, je reçois le deuxième message de Monsieur Bacchelli !
    Si vous saviez à quel point je suis marri de ne pouvoir publier les commentaires dans la minute même où je les reçois !
    J'étais dans une autre ville qu'Aix, toute la journée, pour faire passer les oraux du bac français ! Et ce sera le cas encore trois jours : donc ne soyez pas trop impatients : jeudi, vendredi et lundi je ne pourrai rien publier entre 7 h et 18 ou 19 h !
    Merci pour ces commentaires chargés de désir !
    A bientôt.

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  13. Je vous demande pardon François-Xavier.Vous avez raison,il n'est pas facile d'être l'intendant bénévole de toutes nos passions impatientes.Et mantenant c'est moi qui suis marri d'avoir écrit ce message impérieux.Comment vous dire?Parfois je n'ai pas l'impression d'être dans la Nièvre,mais plutôt très loin,un loin qui n'a plus de nom.Avec votre blog je ressens l'immédiateté du sentir ,du voir ,du toucher corse.Là où je suis il n'y a pas un seul intrus,un seul surpris corse avec qui je pourrais parler.Alors pour ressentir cette chaleur unique de ma langue ,je me parle à voix haute et je me réponds à voix basse pour que chaque ton me pénetre jusqu'au sanglot.
    A bientôt.

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  14. bonne idée de traduire des oeuvres corses en sarde (et vice versa, sûrement?)j'ai rien contre de Zerbi (pas lu) mais ils n'ont pas pensé à traduire Pegasi ou Murtoriu de Biancarelli ?(je sais, je pourrais varier un peu, on va croire qu'il me paye pour la pub, mais ses livres m'ont donné envie de lire et m'ont secoué comme jamais)j'espère qu'ils vont le faire, ça devrait plaire à nos voisins de l'isula suredda

    Mika Nomu

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