vendredi 13 mai 2011

Résurgences : I RAGGUAGLI... (bis)


Que s'est-il passé ?

Blogger débloque un peu ?... Un billet a disparu ; tant pis (une cyber attaque ?...) ; je le remplace par celui-ci, qui ne cherchera pas à l'imiter en tous points.


Je voulais simplement signaler qu'un lecteur a gentiment envoyé quelques menus propos sur une de ses lectures en cours : il s'agit des RAGGUAGLI DELL'ISOLA DI CORSICA (la gazette officiel du jeune état corse indépendant sous le généralat de Pascal Paoli, au XVIIIème siècle).


Alors je replace ce commentaire dans son contexte en reprenant les mots que j'écrivais (dans un billet de juin 2010, "En vrac, tel un fantôme...") à propos de cet ouvrage, publié chez Alain Piazzola, par Antoine-Marie Graziani. Et je vous laisse à votre lecture et à vos éventuels échos... :


1. À Avignon, Monsieur Piazzola était là et proposait des livres corses à la vente : ce samedi 5 juin, j'ai acquis...

- "Ragguagli dell'Isola di Corsica (1760-1768)" (chez Piazzola ; édition critique de la Gazette de la Corse indépendante de Paoli, avec traduction en français, puisque c'est écrit en italien ; l'édition est établie par Antoine-Marie Graziani et Carlo Bitossi, ceux qui sont en train de publier la correspondance du Grand Homme Corse)... Mais quand est-ce que je vais avoir le temps de lire ces 700 pages ? (Et d'ailleurs, qui lira jamais ces 700 pages in extenso ? Qu'il se manifeste et qu'il raconte son périple !) Folie, folie, folie ! Il le faudrait pourtant, car j'ai envie de savoir si, au milieu des propos politiques, militaires, sociaux, l'abbé Rostini a pu glisser quelques "fables, formes, figures" propres à réveiller notre imaginaire contemporain !
Mais au coeur de la folie, tout de même, une notation qui me soulève d'aise - mi cantanu l'anghjuli, toujours adoré cette expression, rencontrée chez Coti (qui est aussi un écrivain de la Joie Profonde, non ?) -, oui, une notation qui me transporte chez les anges :

"Sur 64 numéros parvenus jusqu'à nous, vingt-sept ne sont connus que par un seul exemplaire et vingt-trois par deux exemplaires, le numéro le plus connu a été répertorié six fois. Plusieurs facteurs ont concouru à la disparition des "Ragguagli". Les tirages furent relativement limités. En se basant sur la livraison du papier réclamé pour la publication de janvier 1764, François Flori a évalué le tirage à 250 exemplaires ; notre calcul atteindrait un tirage limité de 316 exemplaires.
Plus ou moins rapidement, selon les conditions de conservation, l'encre acide a altéré et pénétré le papier de médiocre qualité. Nous avons travaillé sur des pages très complexes à décrypter où le texte d'un recto ressortait au verso, l'encre ayant traversé l'épaisseur du papier."

SUBLIME ! Lire le recto et le verso en même temps ! Et le décryptage des historiens qui est peut-être totalement erronné ! Et pourquoi pas ? Ce livre est donc la "lecture" des Ragguagli - ancien discours de propagande, donc déjà sujet à caution, devenu illisible et rarissime - par Graziani et Bitossi au XXIème siècle. SUBLIME ! Mais cette littérature est vraiment faite pour moi ! Comment pourrais-je m'arrêter de nourrir ce blog ?

ET VOICI LE COMMENTAIRE DU LECTEUR ANONYME :

Pour vous parler des Ragguagli... Je suis entrain de lire in extenso... je n'en reviens pas d'ailleurs de la facilité avec laquelle je les lis. Il en est de même de la correspondance de Paoli... Folie que tout cela ! Folie... certes... mais douce ! Le but étant de démêler propagande et réalité (réalité... quelle réalité 250 ans plus tard pouvons nous dégager ?), de déterminer ce qui est de la main de L'Abbé Rostini et de la main de Paoli... de lire au détour d'une dépêche la mort accidentelle d'un ami du Général et la peine ressentie par celui-ci (par exemple la mort de Titto Buttafoco...) Enfin, ces lectures sont passionnantes. Nous passons d'un sujet à l’autre, nous effleurons l'histoire et il est donné à chacun de nous de toucher du doigt la matière brute (du moins la plus "brute" possible... compte tenu des interprétations dues aux manques et à la traduction)

(l'image)

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