mercredi 3 octobre 2012

Une lecture lumineuse de Monsieur Bronsky

Dans un précédent billet, j'avais indiqué que l'essence même de la littérature corse se trouvait peut-être dans d'hypothétiques graffitis qui, etc etc... Cela avait suscité quelque débat.

Aujourd'hui je publie un billet de Monsieur Bronsky, plus connu sous le nom de Bronsky le Rat. Pour lire ses textes, il faut aller sur sa page Facebook.

Il s'agit d'une présentation critique de ses propres textes.

Je vous laisse au plaisir de découvrir ce point de vue.

Merci à Monsieur Bronsky pour l'envoi de ce texte.

----------------------


Comme y faut pas attendre après la critique locale pour reconnaître le talent à Bronsky le Poète, comme les milieux de la littérature corse ils sont pleins que d’enculés corrompus qui se sucent la joue – et le reste, dont les couilles aussi – dans des cocktails qui virent quasi à chaque fois à la partouze entre intellos, nous avons décidé de monter au créneau pour défendre et faire connaître le plus grand des créateurs que notre terre de péquenots et d’anciens militaires crevés a toujours ignoré : c'est-à-dire MOI, le rat Bronsky, dit Bronsky le Loyal, ou des fois Bronsky le Juste, et même quand je suis particulièrement en verve Bronsky la Salope.

Je sais, Monsieur Ranucci, ce que vous allez me dire. Vous allez me dire assez d’anathèmes Bronsky ! faites-nous plutôt part de vos lectures, dites-nous ce que vous aimez dans les textes à Bronsky le Rat, et pourquoi et quel passage vous avez lu et tout et tout. Eh ben c’est pas difficile, Monsieur Ranucci, j’aime tout chez cet auteur, absolument tout ce qu’il fait, ce génie, cet enculé, tellement que presque j’en serais jaloux de lui.

Lui, c’est moi, donc. Et j’ai commencé à écrire un jour où j’ai eu une révélation. En fait j’avais la haine, la littérature tournait en rond, les imposteurs battaient le pavé, et je trouvais qu’on se faisait chier sec sur tous les blogs, parce qu’il faut que je vous dise, Monsieur Ranucci, que Bronsky y lit que sur les blogs. Les vrais bouquins, avec des pages et des mots en pagaille, les trucs qui pèsent comme mes deux burnes, avec des histoires longues et de la psychologie, faut reconnaître que ça fait mal à la tête. Alors moi ce que j’ai aimé tout de suite, par instinct animal devrais-je dire, c’est la poésie. C’est mon truc. Mais la poésie la vraie, pas celle qui pue avec des roucoulades à la Dolivico-Simonelli, pas les machins qui sentent les ragnagnas des gonzesses, voyez, comme y a sur Glaires de Femelles ou chez Gattivi Ovi, voir même chez ces pédés de Passions Cyrnéennes, non, je veux parler de la poésie qu’y a des couilles, avec des histoires qu’elles sont vraies, dans le sens où c’est crédible et que c’est la vie quoi, où on t’expédie pas le truc en balançant un haïku à la noix, que personne comprendra ce que ça veut dire.

Je sais ce que les commentaires y vont dire après que vous aurez publié la critique à Bronsky sur Bronsky, y vont dire que les phrases à Bronsky elles sont tordues, et bancales et tout, et même que c’est à chier, mais j’ai pas été à l’école Monsieur Ranucci, j’écris comme je respire, comme je sens voyez, ça aussi c’est du vrai, et même c’est pour ça que mon style il est pas compris. Prenez Rocchesani, cette grosse merde qui se dit fin connaisseur, tout ça parce qu’il a branlé Joyce quand il était petit, eh ben Rocchesani il dit comme ça de Bronsky : « votre œuvre c’est de la merde Bronsky ! Sortez de mon cul génial et tout ! » C’est pas très gentil pas vrai ? Quant à Paoletti, mon ennemi, le vioc enculé de ses fesses, il va dire lui aussi : « Bronsky ! Je vous pisse à la raie et je vous conchie ! » Et voilà tout ce que je lis sur mes textes géniaux, et moi je trouve que c’est pas juste. Mais j’arrête là la digression Monsieur Ranucci, je vais essayer de répondre à la question que vous posez toujours, rapport à ce que j’ai lu de mes textes et ce qui m’a plu et comment ça m’a plu.

Voilà, en fait mes textes j’en ai neuf. C’est déjà pas mal, même que ça commence à peser. Faudrait voir à en faire un livre, et si vous connaissez des éditeurs Monsieur Ranucci, style Monsieur Assoulyne que j’admire beaucoup, ou même un autre mais si c’est un youpin je préfère, rapport au fait qu’y vous font gagner plus facilement du pèze, ben ce serait bien que vous leur glissiez un petit mot gentil sur mon œuvre à moi. Bon bref, j’ai dit je dois parler de mes textes. C’est donc toute la liste qui suit : en premier y a Pucelles, un truc sur une idée géniale que j’ai eu de faire un poème avec des couleurs, et après y a Le Glandeur du Pal, poème pacifiste contre la Guerre du Golfe en Afghanistan, d’inspiration vaguement soufie, mais c’est un peu long à expliquer. Ensuite, Monsieur Ranucci, j’ai écrit Faustin l’enflure, parce qu’il fallait que je me paye la gueule à ce vieil enculé, mais je peux pas tout dire ici ce serait trop long, alors donc je suis passé à MILF Marine, un chef d’œuvre, pour dire que les bougnoules c’est aussi des êtres humains et qu’on a le droit de baiser avec, un texte un peu engagé quoi si vous captez le sens de ce que ça veut dire, et dans la même veine j’avais écrit Je n’étais qu’un enfant, texte trop souvent mal interprété pour exalter le combat de ceux qui criaient dans les souffrances. Je conviens que certaines formules étaient quelque peu maladroites, et pouvaient prêter à de légères erreurs d’interprétation, comme par exemple

De suite il crie « Achtung ! » et envoie ses soldats
Pour brûler la bicoque où logeaient mes voisins
Le lance-flamme des boches tel un vrai grille-pain
Crame les Zilberstein comme si c’était des rats.

Mais moi faut bien comprendre que j’étais pas avec les Zilberstein, dans le texte, et c’est pas parce que je suis un rat qu’y faut me faire porter tous les chapeaux de toutes les confusions. Enfin quand même c’était rude, c’est vrai, le monde n’était peut-être pas encore prêt à recevoir l’œuvre de Bronsky le nouveau Goethe. J’ai donc continué à travailler.

J’ai écrit aussi un truc vraiment très bon, que vous connaissez sûrement et qui s’appelle Ranucci la Rousse. C’était histoire de vous rendre hommage Monsieur Ranucci, et même rappelez-vous ça commençait comme ça :

Tu pues du cul la Rousse et c’est pas du Verlaine
Que n’ai-je hésité plus quand au Parc Jourdan
Je te levais hier fier comme Artaban
Mais vois-tu je déchante et comprends ma déveine !

Si vous me demandez pourquoi que j’aime particulièrement ce texte, à part que c’est parce que vous l’avez inspiré, je dirais que j’aime, tout simplement, et quand j’aime j’écris d’ailleurs « j’aime » sur la page de mon facebook.

Enfin mon chef d’œuvre, et c’est parce que je devais y faire la peau à Tancrède, c’est Mais qu’importe l’ivresse, où je mettais en scène la relation honteuse et perverse entre le vieux schnock et la pédale luso-brésilienne de Luis Branlando, que je peux pas saquer celui-là.

Voilà Monsieur Ranucci, j’ai fait le tour à peu près complet de mon œuvre en entier. Que des trucs géniaux faut reconnaître, et je suis modeste quand je dis ça. Mon rêve maintenant, c’est que vous le mettiez en ligne sur Pour une Littérature et autres Arts Corses, comme ça tout le monde il verra combien Bronsky a compris Bronsky, et combien ces textes sont bons. Même avec un peu de chance y aura des commentaires, des trucs dans le genre à Musanostre ou Grominade, chiadés et intelligents et tout. Je les imagine déjà : « Que dit-il Bronsky ? Il dit que le monde est pourri mais que le monde est mort, il renaîtra le monde, comme tous les mondes, et blablabla et blablabla. Bronsky est un poète courageux, qui met ses couilles à l’avant-garde, etc. etc. »

Bon, je compte sur vous Ranucci, me faites pas faux bond sur ce coup là, je sais que vous êtes juste et impartial, et que comme moi vous gerbez les minus style Paoletti et Faustin la gouape, quant à Rocchesani, je l’encule et ne crains rien de sa prose de faux irlandais de sa mère en chaleur.

12 commentaires:

  1. Vous avez écrit, Monsieur le raton, "C’est mon truc. Mais la poésie la vraie, pas celle qui pue avec des roucoulades à la Dolivico-Simonelli, pas les machins qui sentent les ragnagnas des gonzesses"
    Je m'inscris en faux!!! La personne nommément cité ici ne fait JAMAIS de poésie... Ses textes sont uniquement en prose...

    RépondreSupprimer
  2. Voilà là l'analyse du siècle. Dans un style délicieusement pseudo-conceptuel, l'auteur nous propose un auto-psy somptueuse de son oeuvre horrifique, autoprésentée comme le summum de la quintessence de la littérature corse. Mais comment François Xavier Rénucci a-t-il pu attendre tant de temps pour publier cela ? C'est tout simplement le meilleur du meilleur du meilleur du meilleur.



    Bon... maintenant que cela est dit, donnez moi les 500 € promis, Bronsky.

    RépondreSupprimer
  3. Bronsky le rat est à la littérature ce que le movicol est au colon de l'homme, une bouffée d'oxygène. Je salue ici un texte limpide, direct et pertinent qui met en lumière l'incompréhension que subit une littérature insulaire qui tente de se renouveler. Il rompt le joug d'un diktat imposant aux auteurs autochtones des thématiques séculaires et éculées, allant des cataplasmes de mémé Paulette aux châtaignes de ces tafioles de niolins. Certes ce ne sont pas les seules choses qu'il brise mais pardieu il le vaut bien.

    RépondreSupprimer
  4. moi ce que j'en dis c'est que les Haikus c'est pas fait pour les rats
    M. Ranucci, heu Renucci, ce Blog baisse de plus en plus de (ca)niveau

    Patrizia Ghjacaracionca

    RépondreSupprimer
  5. Patricia, je vous remercie de vous soucier de la qualité de ce blog. J'espère vivement que vous participerez à son élévation.

    RépondreSupprimer
  6. Patrizia, Monsieur Renuxi, per piacè.

    Bon je vous taquinais, bien sûr, mais je veux bien essayer de venir expliquer à ce pauvre rat inculte le sens philosophique profond des Haikus. Je crains cependant qu'il ne lui faille deux ou trois autres vies et encore, s'il parvient à se réincarner en quelquechose de bon. C'est pas gagné, dirait le Bouddha...

    Patrizia Scrianzata

    RépondreSupprimer

  7. MONSIEUR Bronsky à un rat? Pourquoi pas Monseigneur?

    Pour racoler du client, que ne feriez-vous pas, Monsieur FXR?

    Ce rat se prend à la fois pour Céline et Bukovski mais ce n'est qu'un...rat...

    Anghjulina Putentissima

    RépondreSupprimer
  8. C'est un "rat pas trié" sur le volet? bah j'ai pas tout saisi mais j'avoue , ça m'a fait rire . De la à monter les escaliers en marche arrière pour avoir l'impression de monter il n'y a qu'un pas .Je le trouve meilleur que Cali , ce qui ne veut rien dire.

    RépondreSupprimer
  9. Le "rat passe" le "rat caille" il en reste une odeur.

    RépondreSupprimer
  10. NON !! No passaran dit on dans d'autres contrées. Pristu dirait mon grand-père cet homme fier qui portait le casque pointu comme personne. Vous me rétorqueriez, si vous aviez une once d'intelligence que "pristu" s'applique aux chiens. Je vous répondrais alors, que vous en êtes un, galeux de surcroit, un de ceux que qu'on l'on traite à coups de pieds lorsqu'ils ont l'outrecuidance de venir s'y frotter.
    Ce mot, je le fais mien, et je vous l'envoie Bronsky, je ne vous le crie pas, je ne le susurre pas à votre oreille dégoulinante de cire abjecte comme l'est votre face, je vous le dis. Simplement, de la façon la plus méprisante qui soit accompagnant ces deux syllabes d'un geste de la main qui marque mon dédain absolu pour ceux qui comme vous, foulent aux pieds cette merveilleuse chose que l'on nomme poésie.

    Je pourrais tout aussi bien vous affubler du nom de cloporte, tant vous êtes petit et vil, tant vous ne m'inspirez que le claquement sec du coup de talon qui me suffirait à vous écrabouiller, à vous rendre tel qu'est votre âme, difforme et visqueux, l'entendez vous le bruit de vos os rongés d'arthrose et décalcifiés par le temps que vous passassiez dans d'immondes poubelles, ce petit craquement ridicule qu'ils feraient sous ma semelle, moi je l'entends, douce mélopée, symphonique envolée, je l'entends et cela redonne vigueur et élan à mon bas-ventre endormi par l'âge, ainsi, si vous échappiez au juste courroux de mon pied gauche Bronsky, c'est de mon vit ressuscité que je vengerai chacun des poètes, dont je suis, que vous salissez de votre infecte gangue, car oui, je suis, moi, un poète, un écrivain hors pair, un chantre de la rime, je serais à ma place dans l'olympe des poètes aux côtés des Verlaine, Rimbaud et autres Eluard comme vous seriez à la votre à ceux d'un urinoir percé, une chaise cassée et autres débris oubliés au fond d'une décharge, demeurant inerte, cadavre démantibulé, avec pour seule utilité de rendre plus pratique la ponte des mouches que votre ami Ranucci aime tant satisfaire, je suis un poète oui et vous le prouve sur l'heure, étalant devant vous mon génie ineffable, mon talent infini. (Puuuù chì frasa, chì tanti Ferrari...)

    Voici ma plus belle œuvre, ma gemme, mon âme, exposée à vos yeux de fouine hypermétrope. En d'autres temps, mon cher Tancrède l'attribua à un autre, de peur que ma modestie n'en souffrît, mais aujourd'hui je suis obligé de la rendre à la lumière, voyez, et aimez, que pourriez-vous faire d'autre ?

    AMOUR

    Parfois le soir venu
    Sur ma couche étendu
    Je me gratte...la tête
    Ne soyez pas déçus
    Sous peu j'en viens au cul
    Et même à la quéquette
    Donc me gratte la tête
    Et secoue la morue
    Pour lui faire sa fête
    Comme de bien entendu.
    Je lui propose alors
    De me donner son corps
    Pour quelques galipettes
    Quelques joyeux transports
    Jusqu'à en être morts
    Jusqu'à être des bêtes
    C'est là que ma quéquette
    Jaillit tel un ressort
    Apprêtée pour la fête
    Mais voila, j'avais tort
    Mais enfin que veux-tu ?
    Me cria la morue
    En se grattant...la tête
    Et moi, un peu déçu
    Lui répondit : du cul !
    Lui montrant ma quéquette
    Debout, toute à sa quête
    Du plaisir absolu
    Alors ma douce nymphette
    Tout en lâchant un pfuuu
    Souleva sa liquette
    M'offrant son sexe nu
    Et me dit : faites, faites...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai omis de signer mon chef-d'oeuvre...

      Faustin Moreschi-Defonds.

      Supprimer
  11. Le problème c'est de vouloir toujours se prouver qu'on est le chainon manquant qui va ralier tout le monde à son talent unique, foutaise , chacun est seul avec lui même, là est la réalité , et ce désire de vérité , bah la vérité y en a pas, certains disent ouiiiiiiiii avant c'était mieux , les gens étaient solidaires , foutaise , ils n'étaient que des miséreux ,enfin ils partagaient ce qu'ils n'avaient pas....des familles se sont entretuées pendant des générations pour un arbre coupé ou un âne boiteux , mais bon, y avait pas d'I Phone , donc , c'était forcément plus sain , aujourdhui y a plus de décérébrés , mais bon ils ont moins d'excuses que les anciens, ils n'ont qu'à se pencher pour acceder à un certain savoir , mais bon , la conclusion de ma poésie c'est que tout est toujours pourri , sauf soi même , et peut être labbé Pierre, et encore , j'ai déja eu envie de le fouetter . Je suis nostalgique d'une époque que j'ai pas connu, mais la société de consommation j'aime , surtout les bouteilles de coca , les briques de jus d'orange, je vais être subversif mais je trouve ça beau .

    RépondreSupprimer