Clubs de lecture, cafés littéraires, forums sur Internet, soirées et festivals... les occasions pourraient presque paraître trop nombreuses de faire des "rencontres littéraires" corses !
Mais comme "l'homme est un animal inquiet" (Vauvenargues), il faut bien que quelque chose n'aille pas dans cette affaire-là.
Au choix (pour ceux qui aiment se flageller, c'est-à-dire presque nous tous) : public maigre et muet, auteurs et éditeurs surexposés au détriment d'autres systématiquement ignorés, sujets convenus, langue corse pas ou peu ou mal utilisée (je suis dans le lot), oeuvres en langue corse (ou dans d'autres langues) pas évoquées, "ronron poétique" (Ponge), littérature absente car oubliée au profit de discussions inutiles sur d'autres problèmes (langue, politique, etc.), polémiques stériles, pommade obligatoire et hypocrite... Résultat ? Médiocrité, médiocrité, médiocrité ! (Cela me fait penser au Bouffon vert infligeant à un Spiderman mal en point la réplique définitive (imaginez la voix de la doublure de Willem Dafoe) : "Souffrance ! Souffrance ! Souffrance ! Voilà ce que tu as choisi !!")
J'accepte le paragraphe qui précède avec une benoîte et silencieuse humilité. Et puis, passons à autre chose : c'est-à-dire à ceci : que cherchez-vous en prenant ce livre ? que fait-il en vous ? quel souvenir en gardez-vous ? voulez-vous en parler ?
Allez, il me semble que toutes les occasions sont bonnes, des plus médiocres au plus extraordinaires : on ne sait pas à quel point ce qui se cache derrière le front de chacun d'entre nous est vertigineux et mérite toujours qu'on y tente une exploration bienveillante et obstinée (je le remarque aussi sur ce blog, dans ce que les commentaires apportent d'imprévisible et d'étonnant, allez-y voir).
Alors, voici deux occasions de parler ensemble de littérature corse :
1. Une rencontre littéraire avec Jérôme Ferrari (voir ici et ici) et Marcu Biancarelli (voir ici), à l'université de Corse, le mercredi 15 avril, à 18 heures. J'y serai, il est même écrit que j'en serai l'animateur (si le vol Marseille-Bastia n'est pas annulé). Dans la mesure de mes moyens, j'essaierai de faire en sorte que le public (vous) prenne la parole : fourbissez vos interventions, questions, remarques (des plus élogieuses aux plus critiques, des plus personnelles aux plus communes). Par exemple, vous pourrez vous interroger - comme moi - sur la pertinence de la thématique proposée qui réunit ces deux auteurs.
2. Une soutenance de thèse toujours à l'université de Corse (le mardi 26 mai et une soutenance de thèse est toujours ouverte au public me semble-t-il). Il s'agira de Paulu Desanti, écrivain, responsable de la revue A Pian' d'Avretu. (Je n'y serai pas, et je suis réduit à attendre un compte rendu public ou la publication de son travail dans l'année qui vient). Le sujet de la thèse ? "Trois poètes corses irrédentistes". Alors, certes, "on nous cache tout" des noms de ces trois poètes, "on nous dit rien" du point de vue développé par Desanti ! Mais bon, la qualité du futur impétrant et les quatre mots du sujet suffisent à éveiller notre curiosité. (Que ceux qui y auront assisté nous en disent ici quelques mots, merci).
Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
Sans en dévoiler plus : les trois poètes en question sont Giovacchini, Angeli et Filippini.
RépondreSupprimerMB
Nantu à u tema di u 15 d'aprile diceraghju chì si risicheghja di girà in tondu, i dui autori invitati è l'animatore averanu à esce da u cherchju viziosu, ma a saperanu fà, sò u cuntrariu d'autori "identitarii" : l'identità cunduce à tuttu, à cundizione d'escene! lol
RépondreSupprimerU tuttu hè ch'ella vinci a "Litteratura" chì hè sempre, prima di tuttu, un attu d'interrugazione di u mondu,senza cuncessione s'ella hè bona, un attu INDIVIDUALE di pettu à un mondu sempre da leghje è da rileghje, scumbattendu cù una materia da scavà, da rivultà per dalli sensu, per schiariscela, quantu à pò fà un omu cù ciò ch'ellu hà in capu è in core. Dopu a sucetà, i lettori, agguantanu l'ugettu creatu, u righjettanu o u facenu soiu, ci trovanu tante spiecazione, giustificazione, spechji, o spaventi, o altru, ma què ùn dipende più da l'autore.
A litteratura ùn hè à u serviziu di nunda, nè di a lingua, nè di l'identità, nè di una ideulugia : o sapemu ciò ch'ella diventaria.
Ciò chì m'interessa hè l'energia creatrice chì si manifesta in Corsica in una situazione chì pare sempre più difficiule (letturatu pocu, difficultà ecunomiche, perspettive pulitiche cumplesse...) : da induve vene? Trova i mezi di sprimesi o nò? Cumu dalli più spaziu per spannassi, per sparghje una parolla uriginale fora di Corsica, per scambià di più cù e culture parente, o cù l'altre più luntane?
A Marcu, grazie pè issi nomi.
RépondreSupprimerA Francesca : simu d'accordu. Ma di pettu à l'energia creatrice di l'autori (individui liberi), pensu chì ci vole à esse attentu à dui punti :
- a realità di e letture
- u dialogu trà u singulare è u culletivu (u cumunu ; i "lochi cumuni" cume dice Glissant)
A mi piace l'energia creatrice di i lettori.
Libertà per i lettori !
Ma simu d'accordu à centu per centu !
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