mercredi 6 mai 2009

De quoi rire

Derrière les images, toujours d'autres images.

Derrière Gérard Guerrieri, Stanley Kubrick : regardez cette vidéo !

Derrière Xavier Casanova, Xavier Casanova : regardez celle-ci, celle-ci, celle-ci...

Je veux bien entendre que nous avons à faire là à du n'importe quoi, mal ficelé, que tout cela est tout à fait nul (cela a été dit, un soir à l'amicale corse d'Aix, alors que nous venions de regarder "Corsica Taf" de Gérard Guerrieri, il y eut d'autres avis aussi, c'est vrai), mais au bout du compte, il y a toujours un moment où je ris vraiment, et de bon coeur.

Pour le film de Kubrick (lapsus ! je devais écrire "Guerrieri" !), je trouve que la prestation de l'oncle est magnifique, de la première à la dernière image ; sa présence corporelle, sa diction ; je le trouve très drôle, dans le rythme. Et puis nous ne pourrons plus jamais regarder "2001, l'odyssée de l'espace" comme avant ! Impossible !

Pour la vidéo de Casanova, c'est la bande son qui est fantastique ; et l'art de la répétition ; et le sens de l'inaudible pour en dire beaucoup.

Tout cela démontre que nous ne sommes pas loin, devant un tel foisonnement créatif avec presque rien, de rencontrer très prochainement un chef d'oeuvre audiovisuel corse, un chef-d'oeuvre absolu.

Non ?

9 commentaires:

  1. Ah ta foi en un chef-d'oeuvre corse ! (ton attente du James Joyce ajaccien !)
    Cela dit, ces petites choses me font rire aussi.
    "Les indiens sortent de leur réserve", ce n'est pas rien... (La gare, Ghisonaccia prod !) A projeter à l'amicale de toute urgence.
    Et si débordements, le Président y fera bon ordre.

    A.M

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  2. Oh tu as bien raison de gentiment railler ce désir du chef d'oeuvre...

    Cela me fait penser que j'ai toujours entendu (enfance, adolescence) cette rengaine : où est le (mettre ici le nom d'un grand auteur : Proust, Sciascia, etc...) corse ? Cette question était utilisée par des malveillants pour prouver que la (langue, littérature, culture) corse n'existaient pas puisqu'ils n'y avaient pas de "Grandsécrivains" pour la réaliser définitivement. Elle était aussi utilisée par des moins malveillants pour souligner leur déception face à la médiocrité de la production littéraire insulaire.

    J'ai toujours préféré la position inverse, finalement, par méthode :
    - soyons attentifs à la moindre de nos productions, aussi médiocre soit-elle, il s'y dit quelque chose
    - discutons entre nous et avec les gens honnêtes de nos hiérarchies et de nos jugements afin de faire émerger les oeuvres qui tiendront la route, qui supporteront qu'on y revienne (sans a priori sur la forme que doit prendre un soi-disant chef-d'oeuvre)

    Je suis d'accord avec toi, ce sont de "petites choses". Mais vu le contexte, elles m'apparaissent miraculeuses, vraiment. Oh j'aurais bien des critiques :
    - Casanova devrait selon moi beaucoup plus jouer sur un montage moins rapide, utiliser des plans fixes, moins de zooms. J'aime beaucoup son humour, je trouve que sur la route qui relie Porto-Vecchio et Bastia, Ghisonaccia a maintenant une présence artistique et littéraire humoristique très forte, non ? (sur un axe comique qui relierait du nord au sud MBiancarelli, JFerrari, Grossu Minutu, Xavier Casanova, Salavtore Viale, Ghjacumu Thiers). Je dois en oublier et comme je ne connais quasiment rien de la plupart des auteurs corses, il faut compléter cette liste.
    - Guerrieri, je trouve parfois faible son jeu, sa diction un peu trop surjouée, pas convaincu, j'aimerai qu'il soit plus engagé ; ou bien qu'il sorte de l'aspect potache de son travail - mais il faudrait en discuter (comme dans la scène de la salle de bain dans "X Making", et dans cette petite vidéo sur la destruction de Saint-Jean à Bastia, j'aime particulièrement les plans larges où on ne les voit quasiment plus pendant que l'oncle Augustin raconte le film de Kubrick)

    Je pense à cette liste pour monter une boîte de tourisme culturel :
    - Bastia, la capitale de la macagna et des extravagants (on peut commencer à Erbalunga je crois où se rend la procession dans "Pesciu Anguilla"
    - visite avec son et lumière des lieux où s'opposèrent Borgu et Lucciana ("Dionomachia")
    - traversée en 24 heures non stop, maison par maison, de Perelli d'Alisgiani (je crois) sur les traces de Grossu Minutu (une histoire racontée par l'habitant dans chaque maison + dégustation de produits)
    - stage approfondi de création vidéo sur Internet avec Gisonaccia prod et le Corsican Webcam Theater
    - fin (apothéose, apocalypse) en vagabondages dans la Pian'd'Avretu

    Voilà une idée !

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  3. Je me rends compte d'erreurs orthographiques assez désagréables, excusez-moi. Voici une phrase plus correcte :

    "Cette question était utilisée par des malveillants pour prouver que les (langue, littérature, culture) corses n'existaient pas puisqu'il n'y avait pas de "Grandsécrivains" pour la réaliser définitivement."

    Bon, même sous cette forme, la phrases est à discuter, bien sûr !

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  4. Moi je trouve que Gérard joue comme un pied dans ce court-métrage, mais pourtant il arrive à me faire rire.

    C'est con comme histoire mais ça marche. Surtout je l'imaginais avant d'avoir fait le film, devant le monument de Teghime, en train d'avoir sa révélation et d'y voir le cube de 2001.

    Bien trouvé.

    Le coup du canon aussi ça me fait rire, et les types qui scappent sur la route comme des crétins. C'est sûr que ça fait potache, mais bon...

    MB

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  5. Idea geniale, u "pruduttu turisticoculturale" !

    Ci vole à parlanne à l'ATC . LOL

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  6. Merci FXR pour ces liens vidéos : hormis la précarité d'auteurs paupérisés, la diffusion est Le problème de la création filmique (corse).

    Ceci dit, il faudra bien s'interroger plus longuement sur la propension d'une génération d'artistes et d'auteurs insulaires à verser dans le "n'importe quoi" : c'est un peu trop récurrent pour ne pas être (pris au) sérieux.

    Et au sujet du "chef-d'œuvre corse", cela me rappelle ce qu'écrivait Kenneth Brown dans son introduction du n°12 de la revue Méditerranéennes consacré à la Corse (Ici la Corse/Corsica Calling, été 2001) :

    "One local intellectual said to me when I asked him about a certain writer, "he is no Samuel Beckett." (...) Of course, the Corsicans are waiting for a Beckett, juste like every other people".

    Bref, vive les hors-d'œuvres !!!

    P.G.

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  7. A MB,
    j'aime aussi beaucoup la course des trois pyjamas dans la descente sur Bastia ; d'autant plus qu'ils sont censés avoir "scrouqué" un "camion remorque" ! Ils auraient dû monter dans le camion et partir vers Saint-Florent ! C'est vraiment n'importe quoi ! (Ah mais je viens de comprendre, c'est parce qu'ils étaient dans un film "hautement symbolique" !!)

    A Francesca,
    ti mandu u prughjettu dumane !

    A Pascal,
    il faut absolument faire la liste des "artistes-du-n'importe-quoi" (et de leurs oeuvres) pour commencer cette étude immédiatement. Il faudrait bien sûr que cette étude ressemble à son objet ! Blague à part : je crois que trois aspects récurrents de notre production artistique doivent être analysés :
    - la médiocrité
    - la stérilité
    - le n'importe quoi
    Ce qui est une autre façon de signifier que nous désirons (vraiment ?) des oeuvres géniales, réfléchies, et produites régulièrement ! (Vite la liste des oeuvres déjà publiées) Et il ne s'agit pas de prétention, mais de désir. (J'ai évoqué sur Musa Nostra les sagas islandaises et l'écrivain de Trinidad et Tobago, Dereck Walcott : des chefs d'oeuvre reconnus par tous et issus de pays aussi petits que la Corse, dans des langues (vieil islandais et anglais mâtiné de créole) aussi peu répandues que le corse !

    Enfin, concernant le Samuel Beckett corse (qui serait aussi le secrétaire du James Joyce ajaccien), je suis d'accord : vive les hors-d'oeuvres... je n'attends pas de Samuel Beckett corse : j'attends la prochaine oeuvre de G Thiers, M Biancarelli, G Guerrieri, etc etc etc etc etc etc etc etc !

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  8. Sunniemu un pocu : e sì un ghjornu un antru paese (chjucu o maiò ch'ellu sia) bramessi d'avè un "Biancarelli" o un "Casta" di soiu? Nè? Hè què l'ambizione vera!! lol

    Ma per avà o FXR, ci hè da leghje è da campassi, sò d'accordu!

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  9. Dumanderaghju à u ghjuratu di u premiu di literatura isulana in Ouessant s'elli anu sunniatu di l'autori corsi quandu li hanu premiati : un Marcu Biancarelli di Tahiti o un Marie-Jean Vinciguerra indunesianu ?

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