samedi 11 avril 2009

Un appel à écriture... sur ce blog ?

Ce billet sera l'occasion de faire une double bonne action :

- relayer une information intéressante qui concerne la littérature corse d'aujourd'hui

- rappeler ce qu'est - ou ce qu'aimerait être - le blog que vous êtes en train de lire

L'information intéressante, la voici :

L'association Corsicapolar et la Collectivité Territoriale de Corse proposent un concours d'écriture de nouvelles policières en langue corse (vous avez jusqu'au 31 mai 2009 !). Avis à tous les internautes capables et désireux d'écrire en langue corse : mandate à Corsicapolar una nuvella di prima trinca, serà un piacè di leghje la ! Voir ici, pour les détails.
Deux points me paraissent personnellement très pertinents dans cette proposition :

1. l'insistance sur l'appel à de "nouvelles vocations d'écrivain" (il me semble effectivement que la production écrite - pas forcément la publication papier - doit augmenter, nous aurons encore plus de chance de trouver des textes extraordinaires ou des écritures à encourager)

2. le lien qui est fait entre le genre du polar ou du roman policier et la langue corse, via l'utilisation du "langage parlé" qui permet de passer "de l'oralité à l'écriture". (Cela peut donner lieu à des inventions verbales étonnantes, peut-être - pourquoi pas une nouvelle entièrement et exclusivement occupée par un dialogue à trois, autour d'un comptoir, pour évoquer à mots couverts un crime dont on ne saurait si l'on regrette qu'il ait déjà été commis ou si l'on aimerait qu'il soit encore à commettre ; je ne sais pas pourquoi, je pense au travail de Rinatu Coti dans "U Seminariu" qui me semble-t-il a pris appui sur la parole des habitants de ce quartier - ou cet immeuble - d'Ajaccio ; mais il s'agit plus de théâtre ici ; mais ces disinctions génériques n'ont plus vraiment de pertinence, non ?).

On le sait, l'institution littéraire corse est en cours de constitution, et cela passe par des appels à écriture dans ce genre, avec un apport financier qui facilite l'engagement dans l'écriture (toujours complexe, et encore plus en langue minorée). Je relaie donc bien volontiers cette belle initiative. (Elle n'est pas la seule en son genre : voir par exemple les biennales d'écriture des Îles Méditerranéennes sur le site Interromania).

(Par ailleurs bien sûr, cela pose la question de ce que peut être et devenir une littérature de commande, créée par l'institution littéraire, de sa qualité potentielle et réelle, de son inclusion ensuite dans un circuit de lectures, de critiques, qui doivent être absolument libres [Ajout du 19/04/09 : on évoque la littérature de commande dans le billet du 19 avril 2009]. Nous touchons là une difficulté, comment dire que l'on aime pas le fruit d'un travail que l'on sait sincère, difficile, toujours à soutenir et encourager ? Peut-être en acceptant d'inclure dans un tel appel à écriture, un appel à lecture et à commentaire comme condition même du succès final de l'opération).

Et c'est là que nous arrivons à la raison d'être de ce blog : accueillir des "récits de lecture". Que le premier qui aura lu ce futur recueil de nouvelles policières en langue corses s'exprime et développe ses sentiments et sa pensée sur ce sujet ! Voire aille jusqu'à révéler ce qu'il aurait aimé lire si le recueil en question ne lui convient pas ! Voire même déclare une admiration (argumentée) sans bornes pour une des nouvelles publiées !

(Je tiens à signifier ici que je n'ai absolument rien contre les appels à écriture, les textes de commande et le fait de solliciter une production littéraire. Au contraire. Je sais que cette action est absolument nécessaire et qu'elle peut influencer de façon considérable et positive l'évolution et la qualité de la littérature. Je pense souvent à ce que j'ai appris à propos du fameux poème "L'albatros" de Baudelaire : la troisième strophe n'existerait pas sans la lecture d'un des amis du poète qui lui conseilla de "faire tableau de l'embarras de l'oiseau" ; Baudelaire n'en avait pas eu l'idée tout seul !)

2 commentaires:

  1. Tanti ringraziamenti per aiutacci à sparghje l'infurmazione!

    Pè a lettura, sppiate chì u libru serà diffusatu à tutte e bibbiuteche di Corsica (forse in altrò, a toia in Ecchisi!), in i licei è cullegi, sperendu chì a racolta serà interessante abbastanza da ineteressà i prufessori di corsu è i so sculari. Publicazione dinù nantu à u situ web di a CTC di e nuvelle premiate, perchè micca arrigistrate!
    Ùn mettimu speranze spripusitate in a "cummmanda" ma hè un mezu di "dà a brama" di scrive à certi chì forse ùn si serianu lampati , ùn si sà mai è d'i un' altra parte di dà a brama di leghje in corsu à i giovani, in un genneru accessibile, in u quatru di testi corti ch'un facenu "peura" ma chì, per definizione, si leghjenu sin'à a fine, s'elli sò riisciuti...Altre iniziative seguiteranu, perchè ciò chì manca di manera crudele, sò libri pè i zitelli, l'adulescenti è a giuventù!

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  2. Capiscu u spiritu, è mi pare bonissimu.
    E po a furmazione è u desideriu di l'insignanti (pensu à quelli di lingua corsa ma ancu à l'altri !) hè essenziale.
    Bona furtuna.

    FR

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