mardi 17 novembre 2009

Corse / Martinique : Sainte Vierge !

Annonce :

Nous (L'amicale corse d'Aix-en-Provence) accueillons le samedi 28 novembre 2009, à 18 h, au local de l'amicale, deux chercheuses de l'Université de Gênes : Anna Giaufret et Elisa Bricco. Anna Giaufret évoquera son travail de comparaison des romans du Martiniquais
Raphaël Confiant ("La Vierge du Grand Retour", Grasset, 1996) et du Corse Ghjacumu
Thiers ("A Barca di a Madonna", Albiana, 1996 ; traduction française : "La Vierge à la barque", Albiana, 1997).

Vous pouvez déjà consulter son article sur la vue en ligne PUBLIFARUM (www.publifarum.farum.it ; voir le dossier "Caraïbes : convergences et affinités", voir ici l'article).

Les ouvrages des romanciers seront disponibles à la librairie All Books and Co (rue Cabassol), début novembre.

Anna Giaufret s'est interrogée sur ce fait étrange : comment deux romanciers qui ne se
connaissaient pas ont-ils eu la même idée de consacrer un roman au même sujet, à
savoir la procession d'une statue de la Vierge Marie en 1947 et 1948 dans toute
la France, et aussi en Corse et en Martinique ? Quelle est la signification d'un
tel événement historique réel et des romans qui le mettent en scène cinquante
ans plus tard ?

Voilà, l'annonce est faite. Vous avez maintenant le choix :
- venir ce samedi-là dans ce lieu-là pour écouter, rencontrer, dialoguer
- envoyer des questions que je relaierai ce soir-là (comme pour le café littéraire concernant le "Vir Nemoris")
- faire part sur ce blog de vos "récits de lecture" concernant les deux romans de Thiers et Confiant
- faire tout autre chose !

7 commentaires:

  1. Passiunante!

    hè longu l'articulu, ùn aghju avutu u tempu di leghjelu bè, ma ritengu stu "pessimisimu" cumunu, chì forse hè a marca di e "margine"..

    Passendu, ritengu dinù chì Anna Giaufret face e citazione di " a barca di a Madona" in corsu (dendu a traduzzione più luntanu). Ci vecu u rispettu pè u travagliu di l'autore in a so lingua uriginale.
    Ebbeh, vi scummettu ch'un universitariu corsu, in un testu universitariu in francese, averia fattu e citazione di a traduzzione francese è micca di u testu in corsu : eccu per mè unu di l'aspetti di e margine, almenu ind'è noi, in Corsica, stu "cumplessu" ch'e vi dicia in un antru sugettu! Bramemu tantu di "esse capiti.." LOL

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  2. Emmanuelle Caminade me signale (merci à elle) une communication de Raphaël Confiant sur son roman "La Vierge du Grand Retour" ; vous pouvez lire ces propos, très intéressants, sur le site Montray Kréyol (voici l'adresse : http://www.montraykreyol.org/spip.php?article1384)

    Intéressante communication sur :
    - la réalité factuelle de ce pèlerinage en Martinique
    - les quatre raisons principales de ce voyage en Martinique
    - l'importance du travail de l'imaginaire
    Notons aussi que R. Confiant mentionne le livre de Ghjacumu Thiers.
    J'envoie un message sur le site Montray Kréyol pour faire le lien (avec ce blog et l'article sur Publifarum.it)
    Bonne lecture.

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  3. J'avais trois ans lorsque la barque de "La Vierge du Grand Retour" portée à dos d'hommes a parcouru les rues de mon village corse...J'en garde un souvenir ébloui, c'est sans doute pour moi la première manifestation d'un rassemblement humain, je n'y ai pas compris grand chose et surtout pas ce que je viens de lire dans les propos de R.CONFIANT. Mais mon imaginaire en est resté marqué, puisque j'en parle souvent. La Corse sortait de la guerre, le pain noir nous donnait de l'urticaire...mais les rues étaient décorées de guirlandes de papiers multicolores, d'où venaient-ils? Il y en avait partout et la fête a été pour nous les petits qui n'avions alors pas grand chose pour jouer, ces morceaux de papiers nous ont fait oublier nos ventres creux. Pour moi la miracle a été là. Un temps, celle que Paoli a érigée en protectrice de son peuple a fait revivre la foi en l'homme si ce n'est en Dieu, dans une île abandonnée dans son coin de Méditerranée. Il avait dans mon village, dans ma famille des pratiquants, des rebelles à toutes religions, des communistes et tout le monde était là pour voir passer une barque de plâtre portant une mère et son enfant...Les enfants se rebellent souvent contre leur mère, c'est comme cela qu'ils grandissent et se libèrent de tous les jougs.

    N.N

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  4. N.N,
    merci pour ce point de vue. J'ai discuté avec deux autres dames qui ont vu passer cette statue (à Cannes et en Corse) et leurs réactions et souvenirs sont très contrastés. Une trouvait que c'était une manifestation de superstition qui l'écoeurait un peu ; l'autre au contraire suivait avec ferveur la statue.
    Il me semble que les romans de Thiers et Confiant ont certainement un "point de vue" globalement critique et négatif, sans toutefois "condamner" absolument la ferveur en soi, sa sincérité ou le désespoir sur lequel elle a pu naître.
    En tout cas, le fil de l'imaginaire religieux est très important en Corse et donc dans sa littérature. (Et cependant je connais beaucoup de mécréants parmi les insulaires). Enfin, c'est cette complexité qui est intéressante.

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  5. Ciò chì strappa u core hè chì di a fede pupulare, sincera, ci sò chì ne prufittanu per ingannà, scruccunà, ...Pè a Madonna di u gran Ritornu, tanta ghjente anu fattu doni, di e volte tutte e so ecunumie è sò scrucconi chì si ne sò impatruniti. Hè una Rialità!

    A fede hè bella in sè, perchè aiuta l'omu à supurtà a so cundizione misera nantu à sta terra, ma l'omu liberu si ne misfida assai : pò intrenà l'orrore (intullerenza, persecuzione religiose, inchisizione...) è dinù l'ingannu, a duminazione suciale, l'uppressione (culuniale, per un dettu).
    Hè per quessa chè righjungu a visione negativa di Thiers è di Confiant.

    Oghje hè interessante di vede ciò chì si passa in a Chjesa di Corsica : al di là di e tuntie o di e ghjente chì traparlanu n'importa cumu, si vede chì anzituttu, a Chjesa hè un locu di putere, chì ci hè dinù una "cultura" differente di a Chjesa Corsa è chì di una certa manera, sta differenza ùn hè micca accettata da a ierarchia, certi a volenu sradicà. E mosse di st'ultimi ghjorni anu di sicuru altri significati chè ghjustu u sustegnu à Polge...
    Altri cunfondenu a fede è u cunfurmisimu, a religiosità è a sottumissione ceca à u putere (u Vescu)

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    1. Ma maman est née à Luri elle a assisté au passage de ce qu'elle appelle la vierge du grand retour, dans toutes les communes alentours les gens se sont déchaussés, mis à genoux et ont priés lorsque le cortège est arrivé dans la rue principale menant à l'église de Luri les gens lui ont tourné le dos; après son passage il y a eu dans ce village une tempête qui a tout détruit dans les champs!!!!!!!!!ma maman en garde toujours un très mauvais sentiment car elle est très croyante et n'a toujours pas compris la réaction de certains de ses villageois.

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    2. Anonyme 14:43, merci pour votre lecture de ce billet, et pour votre commentaire évoquant une scène assez... extraordinaire.

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