Le 22 août 2009, une réunion à Luri a permis de lancer une opération d'abord intitulée "Manifeste de Luri" et finalement renommée "OPERATA CULTURALE" depuis la récente réunion de Francardu ce 7 novembre 2009.
J'avais déjà relayé cette initiative sur ce blog : voir ici.
Personnellement, je vois d'un très bon oeil et avec beaucoup d'enthousiasme toutes les actions qui font vivre la littérature corse (et les créations culturelles en général, et l'imaginaire corse ou en Corse en conséquence). On voit bien que les actions se multiplient, se pérennisent.
La question que pose le Manifeste de Luri est intéressante : c'est la question de la "cohésion". Je crois aussi qu'il peut être bon de rendre visible l'ensemble des acteurs du monde littéraire. L'OPERATA CULTURALE propose ainsi :
- une bibliographie courante de la production littéraire corse
- un salon du livre corse au mois de juin 2010, au centre Prumitei à Francardu
Voici les liens, pour nourrir votre réflexion :
- sur le site de Jean-Pierre Santini : le compte rendu de la réunion de Francardu du 7 novembre 2009
- sur le site Isularama : un billet de Xavier Casanova sur le même sujet
- sur le site Isularama : les réflexions très animées du même Xavier Casanova (intitulées "Manifeste des Agriates")
Je rappelle ici une idée qui n'a pas convenu à tous les participants de l'OPERATA CULTURALE, mais à laquelle je suis très attaché, car recenser toutes les oeuvres corses, présenter toutes les oeuvres corses, c'est très bien et absolument nécessaire, mais le plaisir pris à découvrir ces oeuvres et l'évolution elle-même de la littérature corse seront d'autant plus forts et riches que l'on organisera des débats, des discussions, des critiques (même négatives).
J'éprouve une admiration et une gratitude infinies pour les auteurs et les éditeurs ; mais une littérature, c'est aussi la somme toujours mouvante de lectures, de goûts et de jugements, pas forcément pertinents ou judicieux, certes, mais qu'il est absolument essentiel de faire vivre. (Il me semble qu'on trouve la même idée dans le "Manifeste des Agriates", je vous laisse chercher le passage !)
La question serait alors : comment concilier la cohésion/promotion et la discussion/critique ?
Mais j'ai peut-être tort...
Bonne lecture !
Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
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Ce que vous dites est juste, me semble-t-il et je l'approuve sans réserve . Mais un mouvement collectif engendre souvent une sorte de compromis...c'est la rançon à payer. Ainsi nous sommes en présence d'un texte qui présente un dénominateur commun, et rien de plus. Je suis tout à fait d'accord avec vous sur le fait que la littérature c'est aussi et peut-être même avant-tout, cette nébuleuse qui se forme autour des oeuvres et qui les régénère, les génère et entretient un climat propice....L'Auklärung était cela, un mouvement qui ne se réduit pas à la simple somme des oeuvres publiées et que la mémoire collective a retenues.
RépondreSupprimerMais en fait rien ne nous interdit de transformer les salons et les séances de dédicaces en véritables forums...Banco ?
Norbert,
RépondreSupprimerabsolument d'accord avec vous sur le fait qu'il faut un compromis de départ. Celui-ci me semble très intéressant.
"Rien ne nous interdit de transformer les salons et le séances de dédicaces en véritables forums", dites-vous. C'est encore mieux si les organisateurs de salons et dédicaces suscitent volontairement ces "forums" pour en faire des moments d'échanges riches et intéressants pour l'évolution de la littérature.
Joli terme, Operata, qui rend bien l'idée d'une oeuvre collective, bravo MJV.
RépondreSupprimerDans la définition de la "littérature corse" (objet plus ou moins insaisissable, nous l'avons vu) ce qui me gêne c'est que l'on se sent toujours obligé de rappeler l'ouverture, l'universalité...J'y vois un complexe profond, dû à l'image que nous renvoie le miroir tendu de l'extérieur, un panneau dans lequel nous tombons encore et toujours...
Bon Dieu, quand Kadaré écrit sur l'Albanie, qui lui conteste l' universalité, disons la résonance universelle de son écriture?
A FXR je voudrais dire que transformer des séances de dédicaces qui sont toujours un peu ennuyeuses en forum est relativement facile. Il suffit que les organisateurs s'en donnent les moyens en envisageant, au départ, des tables rondes ponctuant la manifestation. je suis à 200% pour cette formule que j'ai mise en oeuvre lors du dernier salon de la micro édition qui a eu lieu en juin dernier en région centre.
RépondreSupprimerA Francesca je voudrais dire que C? Levy-Straus qui vient de disparaître n'avait de cesse de rappeler que toute culture en même temps qu'elle est au monde dans sa singularité, pense le monde d'un point de vue universel. Il ne saurait y avoir de culture plus universelle qu'une autre sauf à confondre la puissance de l'esprit avec celle des armes. Assez curieusement la disparition de ce grand esprit n'a suscité que peu de commentaires sur nos blogs et forum...Nous lui devons pourtant beaucoup ...Seul le peuple a le droit de se montrer indifférent,mais c'est tout de même dommage.
Je me suis plongé dans "la pensée sauvage" justement pour faire un billet, une chronique, quelque chose afin de rendre tout de même un modeste hommage à Lévi-Strauss. Nous sommes donc deux à y penser Norbert, et sûrement pas les seuls.
RépondreSupprimerMB
Reçu 5/5 Norbert, l'oeuvre de Levi Strauss est là pour nous rappeler qu'aucune culture ne peut se prétendre supérieure et donc qu'aucune ne doit être considérée comme négligeable...
RépondreSupprimerMalgré son euvre immense, cet homme était si discret qu'on semble l'avoir presque oublié. Un footballeur ou un mannequin dans notre société du divertissement , cela a plus de "valeur", d'"intérêt", qu'un homme qui nous a fait réfléchir, qui s'opposait aux conformismes!
(attention, je n'ai rien contre les footballeurs ni les mannequins, qui nous font rêver...)
Si, moi j'ai contre les footballeurs et les mannequins. Je corrige Norbert : c'est dans "Tristes tropiques" que je suis. (Fatigué moi...).
RépondreSupprimerMB
On dirait qu'il existe deux monde qui se frolent et ne se rencontrent pas. Le monde des gens de grand talent qui évoluent à l'écart du monde médiatique et qui font un énorme travail "en profondeur" et le monde de la "mousse" qui semble enfanté par les médias pour leur plus grand bénéfice ocultant du même coup l'autre facette productive.Sauf erreur de ma part Pessoa avait déjà perçu le problème, Saint John Perse aussi...Mais au fond, à l'époque romaine, les dizaines de milliers de personnes qui se pressaient aux jeux du cirque connaissaient certainement mieux les gladiateurs que les écrivains de leur époque. C'est précisemment parce que tout change.....que rien ne change. tout change en superficie, rien de change en profondeur. Ailleurs, comme chez nous d'ailleurs où le phénomène clanique (pour ne prendre que cet exemple) est au fond plus en forme qu'il ne l'a jamais été. Tristes tropiques en effet...mais les chants tristes ont une certaine beauté MB !
RépondreSupprimer"Les chants tristes ont une certaine beauté"... Je pense que je vais l'utiliser dans une chronique concernant un poète justement non-médiatisé, mais dont je viens de lire (enfin) deux recueils publiés en 2008 et 2009.
RépondreSupprimerMB
Et oui, c'est parceque tout semble changer que rien ne change intrinsèquement : "Les hommes n'ayant pu guérir l'ignorance, la misère et la mort, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser".
RépondreSupprimerLe divertiseement Pascalien, auxquels seuls s'arrachent, ceux qui soulèvent le voile protecteur de l'illusion, en créant du coup, les leurs d'illusions.