L'illustration d'un premier sujet finit par devenir un nouveau sujet, etc.
Suite à un billet du 6 août 2009, consacré à un passage des Chroniques de Giovanni della Grossa, les commentaires ont notamment évoqué les noms de lieux, le polar corse, Ajaccio et Bastia dans la littérature et le 25 août, j'écrivais ceci dans un des derniers commentaires :
- Bastia : "Pesciu Anguilla" de Sebastianu Dalzeto (dont j'ai appris à Ouessant qu'une traduction en français se prépare en ce moment), les romans de Ghjacumu Thiers et d'Angelo Rinaldi, le livre des soeurs Bresciani ("2 rue de la Marine", je crois), et je dois en oublier...
Les débats semblaient clos le lendemain et puis, le 5 novembre 2009 (avant-hier), François-Michel Durazzo (celui qui "prépare en ce moment" une traduction en français de "Pesciu Anguilla") reprenait la main et ouvrait ainsi un nouveau débat : comment traduire ce livre, et notamment les noms propres ?
La discussion est en cours et je me permets de la reprendre dans ce billet afin de la faire connaître à tous les utilisateurs du blog (je crains que la rubrique des "derniers commentaires" ne soit pas suffisante pour faire connaître les discussions qui ont lieu sur des billets anciens..., désolé pour tous ceux qui ont déjà lu - et écrit - ces commentaires, et que je remercie encore !).
Bonne lecture, au plaisir de lire vos points de vue !
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La toponymie pourrait nous faire voyager très loin dans le temps, par exemple à une époque où mon village Campomoro s'appelait Portus illex, "Port franc", "port sans loi", d'où Porto Elice, puis par rhotacisme Porto Erice des anciens portulans, avant que les invasion moresques ne le rebaptisent Campomoro, à l'époque de la construction de la tour.
Mais revenons à l'annonce discrète que je lis plus haut de la traduction de Pesciu Anguilla, pour vous annoncer que je viens de l'achever, de faire une ultime correction, grâce à l'aide de l'ami Jacques Thiers.
Une des questions que je me suis posées, c'est précisément celle de la traduction des noms propres. Voici comment j'explique dans une note liminaire mon parti pris :
"La traduction des noms corses est toujours délicate. L’usage en traduction littéraire veut qu’on laisse les noms propres dans la langue originale, sauf quand, s’agissant de toponymes, les cartes et les atlas proposent une traduction française. C’est ici le cas des toponymes – noms de villages, de quartiers ou des rues de Bastia – qui furent italianisés. Aussi les avons-nous adoptés.
En revanche, nous avons respecté les prénoms corses, qu’il semblait artificiel de traduire en français, comme l’imposa autrefois l’état-civil, ou de les italianiser à la manière de Mérimée. Seuls les surnoms ont été adaptés ou traduits. Pesciu Anguilla (« Poisson Anguille ») a été rendu par Pépé l’Anguille, avant de devenir u Remitu, c’est-à-dire l’Ermite. U Turcò (forme syncopée de turcottu, que ce personnage doit à son passé chez les zouaves – i turcotti) est devenu le Turcon, u Sciancu le Bancal, u Guadrochju (œil qui regarde in guadrina, de travers) Œil-en-coin, Manghjapuce Mange-puces, u prete Coghja le père Couenne.
Un passage du chapitre IV évoque les différentes inflexions et variantes phonétiques présentes dans l’île. Nous l’avons laissé tel quel, quitte à le traduire en note, de même que les chansons populaires parfois en corse, souvent en italien ou dans un italien mâtiné de corse, voire une fois en provençal. Quant aux répliques en français, en provençal, elles ont été laissées en italiques, comme les emprunts au français ou à l’italien. Les répliques en italien ont-elles été traduites et laissées en italique, accompagnées d’une note de bas de page."
Evidemment rien n'est fermé, et je suis encore hésitant. je vous soumets donc ma posture pour recueillir commentaires et réactions.
François-Michel Durazzo -
Bravo pour les noms propres, cela me paraît évident, mais je trouve très dommage de ne pas garder les noms corses aussi pour les toponymes, vraiment très dommage, c'est très "français" comme réflexe (les français sont quasiment les seuls à donner des noms français aux ville étrangères, par exemple, les Anglais disent "Firenze")... Les noms toscanisés ont mis très longtemps à être adoptés dans l'usage oral(hélas, d'ailleurs)parallèlement au développement de l'usage du français... Mais ce n'était sûrement pas le cas à l'époque de pesciu anguilla. Les noms toscanisés me donnent toujours une impression étrange, comme si l'on désincarnait la Corse, la transportant dans un ailleurs abstrait.
D'ailleurs je n'aurais pas non plus changé les surnoms, qui sont comme des noms propres en fait. Une note donnant leur signification suffirait. Cela donne une "couleur" : tout traduire "désincarne" l'histoire, on ne sait plus où on est, on perd la saveur...Le père Couenne, le Turcon? c'est beaucoup se creuser la tête pour que le résultat fasse un peu...parisien!! Là encore j'ai le sentiment que l'on transporte l'histoire ailleurs. On ne traduit que pour rendre l'histoire accessible à tous, pas pour lui enlever sa couleur...C'est mon avis, et je le partage LOL -
Mon point de vue est qu'il fallait laisser les surnoms en corse. Rien de moins crédible, et de jamais prononcé par une bouche en corse, que le Turcon ou le père Couenne.
C'est une traduction, certes, mais sans tomber dans le folklorisme - par exemple je trouve normal de garder les toponymes italianisés - pourquoi dénaturer un texte de son environnement culturel ?
A mon avis on doit faire les chose par rapport à sa propre culture, et pas en suivant la dictée du regard dominant. Si en corse personne n'a jamais dit Turcon même en parlant français pourquoi ne pas garder ce que tout le monde (sauf Clavier)aurait prononcé ?
Bon je fais court parce que je commence à en avoir ma claque de lire des messages longs à n'en plus finir (je vise pas celui qui me fait réagir qui est de dimension raisonnable et propose quelque chose de litéraire à discuter).
Mais bon ,si on peut échapper aux cours de management et autres élucubrations... On me censure bien moi bordel !
Mirvella -
Moi ce que j'en dis c'est que même le Français le plus dégénéré est capable de comprendre que dans une histoire se passant au 19ème siècle à Bastia il serait impossible qu'un personnage soit affublé d'un sobriquet aussi débile que "le Turcon".
C'est pas parce qu'on va lire en français qu'on n'est pas capable de dire "u Turcò" pour le nom d'un mec. Faut quand même pas prendre tout le monde pour des billes.
VIJ -
Le "Turcon"... ? Ah ! Ah ! Ah !
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Entièrement d'accord avec Francesca, les noms, surnoms et toponymes gagneraient à n'être pas traduits, une note en bas de page suffirait.
Mirvella...dans ma jeunesse j'avais un prof qui disait : "le chien lèche la main du patron qui lui donne à manger, le chien peut-être mais l'homme?"
Un même esprit de révolte l'animait. C'est sain la révolte. Encore faut-il qu'elle ait un impact et ne reste pas couchée sur le papier, uniquement.
Mon oncle a connu personnellement Albert Camus à Alger, j'ai quelques anecdotes sur le décalage entre l'écriture et l'acte, à ce sujet. -
Garder les toponymes en corse serait du folklorisme? Les bras m'en tombent, cher Mirvella! (Curieuse contradiction, car c'est précisément de garder les surnoms en corse qui va nous faire accuser de folklorisme, à tous les coups, par certains!)
Moi j'appelle seulement cela : l'authenticité. Les noms de nos lieux n'ont jamais été prononcés qu'en corse (jusqu'à il y a peu!!) dans la bouche des Corses, même s'ils ont toujours été transcrits dans la "langue haute" d'autrefois (toscan) puis "gardés" ainsi par les autorités françaises (étonnant "oubli" ou "erreur" involontaire...). Ce qui donne aujourd'hui l'étonnant "bilinguisme" routier si fascinant pour un non initié : Sermano/Sermanu; Guarguale/Guargualè (seul l'accent change)ou le fin du fin : Mezzavia/Mezavia...
Le résultat de nos jours(notamment depuis l'apposition de pannneaux, l'exemple de Porticcio cité par Marie Jo Dalbera est édifiant : dès qu'il y a eu un ppanneau Porticcio dans les années 60, les gens ont commencé l'hypercorrection de Purtichju en Purticciu. Moindre mal, avant d'en arriver auour'hui à Portiche) c'est que ces toponymes "toscans" sont désormais prononcés avec la phonologie française : c'est tout simplement hideux : taraveau (appuyer le o), San Angeûlot idem (celui-là me donne particulièrement envie de vomir), etc.
Si je lis San Angelo dans "Pesciu Anguilla" je vais m'étrangler, je le sens...Tout fout le camp, vraiment... -
Chers contributeurs,
j'ai décidé de publier un certain nombre de vos réactions, que je trouve légitimes sur le fond, mais qui sur la forme peuvent heurter. Je sais bien que la spontanéité peut aider à la clarté du propos, mais une relecture permettrait peut-être de dire la même chose de façon moins violente. En tout cas, il ne s'agit pas pour moi ici d'édulcorer votre pensée, mais de l'expliciter de façon plus tranquille. Après, chacun fait comme il veut.
Je rappelle que F.M. Durazzo a très généreusement proposer ici un point de vue qu'il soumet à discussion. Je suis heureux que la discussion ait lieu mais cet acte sincère et ouvert mérite certainement d'être critiqué de façon aussi généreuse, non ?
Personnellement, je trouve aussi que la traduction pose de nombreux problèmes. Je m'y étais très maladroitement essayé avec une pièce de théâtre de Jacques Thiers et les noms propres m'avaient justement posé problème, particulièrement les surnoms et réductions de prénoms (j'y reviendrai plus précisément). Car il y a une lutte entre ce que le surnom veut faire comprendre (il faut donc que le sens passe) et ce que le surnom a d'intimement lié à la personne (qui se passe du sens). Le choix est toujours compliqué et peu satisfaisant.
Je trouve aussi que "Turcon" mériterait d'être changé (on entend vraiment trop le mot "con", alors qu'il me semble absent de la version corse).
La difficulté est bien sûr qu'il s'agit de traduire pour un public francophone non corsophone, ce qui est une catégorie assez précise.
Merci. -
Chers contributeurs,
quand j'écris dans le message précédent "un certain nombre de vos réactions", je ne voulais pas dire que j'avais refusées certaines, je les ai toutes publiées parce que je préfère prendre le risque de heurter que d'interrompre le dialogue.
A bientôt. -
FXR je t'ai déjà "autorisé" à me "censurer" en cas de dépassement des "limites". Ou alors à m'envoyer un mail de modération...LOL
Désolée si j'ai pu paraître "violente" (est-ce le cas?), en tout cas c'était inconscient!
Je remercie FMD de nous avoir soumis ses "dilemmes". Je suis consciente qu'il s'agit d'un travail fort difficile, et qu'il y a beaucoup plus à discuter qu'à trancher, mais ces questions font partie de mes dadas, alors je pars au quart de tour...Pardon FMD, si j'ai paru désagréable!
Le public "francophone non corsophone" ? Il n'est pas si précis que ça. 90 % des gens qui liront ce livre en français seront des Corses ou des gens liés à la Corse, je pense. Les autres le liront au moins par curiosité pour la Corse.(Ce n'est pas la diffusion d'Harry Potter LOL)
Parmi les "Corses" il ne faut pas confondre ceux qui ne "parlent" pas et ceux qui ne "comprennent" pas : ceux qui comprennent sont très nombreux, disons ceux qui ont au moins un niveau minimal de compréhension; ils n'ont simplement pas la capacité de lire un livre en entier.
Si pour les toponymes je suis plutôt acharnée à penser qu'il faut les écrire toujours et partout en corse pour une question d'authenticité, pour les surnoms, je reconnais qu'il peut y avoir un dilemme, une justification à les traduire, si ces surnoms donnent lieu plusieurs fois dans le texte à des jeux de mots autour,ce qui dès lors échapperait au lecteur (car une note d'explication ne rend pas l'effet comique)...
D'autre part Pesciu est dur à prononcer pour un francophone, par exemple, mais Anguilla lui est parfaitement compréhensible.
Pepe l'Anguille est assez sympa. U Turcottu pourrait devenir le Zouave...? U prete Coghja le père Dur- à- cuire ...? C'est vrai que dans le texte en français, "u prete Coghja" vient mal.
Mais je suis prête à faire le pari que la quasi-totalité des lecteurs qui liront ce livre apprécieraient d'avoir les vrais noms ou surnoms, avec les notes adéquates.
Cela me fait penser à la Direction de la concurrence et de la consommation qui oblige les producteurs Corses à écrire "jambon" au lieu de "prisuttu" (sous peine d'amende, ho!!) soit- disant par peur que les consommateurs "ne comprennent pas". Aiò : quand tu vois un prisuttu tu ne le prends pas pour un saucisson. Et ces boulangers ajacciens qui affichent "huit" pour les "finuchjetti" pour être "compris" des touristes : allons-nous vraiment tout effacer pour être "compris", que restera-t-il de nous à la fin?
Mais enfin, il est vrai que tout se discute. C'est FXR qui a raison de nous rappeler à l'ordre. -
Il faut en même temps essayer d'éviter de pagnoliser un texte bien issu d'un contexte précis. On sait que la tentation de folkoriser est grande dans un ensemble culturel qui continue à se prendre pour un empire civilisationnel.
Il faut donc à mon sens changer radicalement de positionnement pour traduire pesci'anguilla, ne pas descendre du centre pour aller l'extirper de son jus langagier - et lui en imposer un autre classique, normatif - , mais au contraire se mettre dans les conditions de sa production orignelle : aujourd'hui, le bilinguisme de la majeure partie de la population à laquelle ce texte s'adresse dans un premier temps (avant bien sûr de briguer le Goncourt puis le Nobel - ah c'est vrai qu'il faut des auteurs vivants pour cela - mais vous avez compris ce que je veux dire), ce bilinguisme donc - qui fait se rencontrer les langues et produit corsicismes et gallicismes - permet un jeu bien plus intéressant que de chercher "dans la langue française" des équivalents aux forceps, soit en les maintenant tels qu'ils sont (en corse), soit en usant de cet artifice moderne, ô combien moderne et bien vivant, dynamique et inventif que se trouve être le francorse (celui de la rue). Pourquoi pas? Le curé Codje, Turcò, Pechanguille, le Chanque, quatroeil, Durace, Mirvelle, ceccè et cecceca,... cela n'est possible que si le reste du texte garde cet angle d'attaque. Cela aurait au moins l'avantage de laisser au peuple son texte (je ne pense pas que Dalzeto l'imaginait dans un quelconque panthéon littéraire) et d'intéresser une catégorie de la population bien au coeur des enjeux de transmission. Sans exclure les autres... Frédéric Dard par exemple est bien lisible, même si on ne comprend pas toujours la construction langagière... son patois est en soi une reviviscence de la langue (française) de bon aloi, non?
L'esprit du texte avant tout !
(ne me hurlez pas dessus, svp!)
(mais pas Portitche quand même!)
@ Anonyme,
RépondreSupprimerVous hurler dessus, non.
J'admets que l'homme n'est pas un empire dans un empire.
A fortiori l'auteur et le traducteur ne sont pas des empereurs civilisationnel dans un hypothétique empire civilisationnel.
"Laisser son texte au peuple" comme vous le suggérer, c'est à mon sens, non pas aller dans le "francorsu", mais redonner audit peuple les moyens de s'approprier son texte.
Car le problème est bien là. On a spolier, et je pèse mes termes, un peuple de la transmission de sa langue. Il s'agit de recouvrer cette faculté.
"Intéresser sans exclure", bien sûr. Mais la littérature russe exclut-elle lorsqu'elle conserve les noms et signifiants corrélés russes, dans les traductions françaises?
Moi Poprichtchine, misérable tailleur de plume, suis-je mois universel avec mon nom, ou moins accessible à mes lecteurs que si on l'avait appelé "tailleur de plume"?
Mon camarade Akaki Akakiévitch est-il moins universel, lui le précaire et pitoyable copiste, en conservant la répétition du terme renvoyant à cette idée de copie?
N'avons nous pas, mon misérable camarade et moi-même, donné une vision fidèle du quotidien de la Russie à un instant T, et n'est-ce pas justement parceque notre récit était intéressant que le lecteur a eu la curiosité de chercher ce que signifiaient nos appellations?
Enfin, le francorsu, comme le franglais, dans le cas qui nous préoccupe sont-ils une forme de bilinguisme ou, à rebours d'absence de maîtrise d'une langue, et de domination de l'une sur l'autre?
Ne nous trompons pas de débat.
Chuis définitivement con et vaincu !!!
RépondreSupprimerHors sujet le francorse ! bon, merci à Poroportrachkine qui m'a ramené à la raison : donc en corse mr Durazzo, et basta (pas de français, pas de francorse, du corse et puis voilà ! C'est vrai qu'au lieu de bavarder à l'infini, c'est encore la meilleure option).
Bon, juste pour discuter un brin : le francorse c'est une absence de maitrise d'une langue? J'en connais qui sont très à l'aise avec, et ils sont même très nombreux (très, très nombreux). Prenons par exemple Tzek et Pido du temps de leur splendeur... (ah oui, c'est des humoristes, ça compte pas !)
Le mariage de deux langues a toujours fait hurler les puristes, cela n'a jamais empêché les gens de s'approprier toutes les "façons de dire" à leur disposition, sans se demander qui, que ou quoi... un mot d'italien par ci, un d'angai par là, un aure de français et un autre de corse et voilà-t-y pas qu'on l'entend dans la rue (une littérature orale qui reviendrait par la fenêtre?).
Je disais bilinguisme, ce n'était pas le bon terme en effet, c'est plutôt "créole d'ici et d'aujourd'hui"... ou mieux : français de Corse ! (ça c'est classe, ça sonne comme français du Québec) c'est à dire une langue bâtarde, mais vivante !
(et voilà, je vais encore me faire engeuler ! J'espère que je me suis pas trompé de débat cette fois !)
Popol Vuh
Pardon de la ramener encore sur le créole réunionnais, mais je ne suis pas encore tout à fait revenue de là-bas...LOL
RépondreSupprimerA la Réunion, le phénomène du contact des langues donne une langue vraiment savoureuse, on entend ou du créole ou du français coloré de créole, rien de ridicule, on l'écoute avec bonheur, cela bruisse, cela chante!
Dans l'écriture, Axel Gauvin tente quelque chose d'approchant : lorsqu'il écrit en "français", on entend beaucoup le créole : c'est plein d'invention et de musique (et je ne considère pas que ce soit "exotique", ni "folklorique").
Cela dit, je ne sais pas si j'apporte beaucoup plus au débat LOL
Un mot pour dire qu'un traducteur des "âmes mortes" de Gogol a traduit des noms propres : cela donne par exemple "Mme Kassolette" . Je suis plus que sceptique...Mais il a sûrement ses raisons.
@ Popol Vuh,
RépondreSupprimerrien ne vous empèche d'explorer d'autres voies, au plan de la création, ce sera peut-être une belle réussite.
J'aime Tsek et Pido, et chacun sais qu'il est bien plus difficile de faire rire que pleurer, donc je ne situe pas le comique comme un genre déclassé.
A titre personnel, je fais parti des puristes, effectivement, de ceux qui sont allés jusqu'à trouver des vertus à la loi ALLGOOD, enfin TOUBON.
Mais je ne prétends pas avoir raison. C'est juste une vision personnelle.
@ Francesca,
Oui, il a sûrement ses raisons...valables au demeurant. Pour autant c'est un choix de traduction, d'interprétation et donc de positionnement.
Je connais moins le milieu littéraire stricto sensu que philosophique.
J'ai eu dans mes enseignants les traducteurs officiels de Nietzsche et Heidegger, et nous finissions toujours par revenir sur les versions allemandes.
Dans le fond, les traductions popularisent des oeuvres en permettant une plus large diffusion. Après si l'on souhaite vraiment s'imprégner d'une culture, on en vient toujours à la VO.
Cela dit, tout le monde aura compris que j'avais une sympathie particulière pour Poprichtchine, jusqu'à partir à Saint Pétesbourg la semaine prochaine.
Madame Kassolette, je ne peux en parler, n'ayant pas lu les âmes mortes, mais son nom ne suscite aucune curiosité particulière.
Quant à la musicalité qui émane des oeuvres de Gauvin...tout est ouvert en terme de création, puisque ce qui caractérise l'art, c'est précisément qu'il n'y a pas de recette prédéfinie.
Je me situatais d'un point de vue militant, plus que d'un point de vue artistique, aussi ai-je plutôt vu le parallèle avec le franglais, qui de mon point de vue n'est pas un signe de modernisation du français.
Chers amis,
RépondreSupprimerJe vous remercie de tout coeur de vos remarques, j'accepte aussi les réactions même agacées. Si je vous soumets le choix auquel je me suis résolu, parfois sans grande conviction, c'est qu'il me gêne aux entournures. L'un de vous dit, ce sont des Corses qui vont le lire. Eh bien, je regrette : Que les Corses qui veulent vraiment le lire fassent l'effort de le lire en corse. J’en vois déjà qui parlant de livres qu’ils n’ont jamais lu en Corse vont faire comme si, et critiqueront la traduction pour montrer leur haute compétence.
Convaincu que la littérature doit s’exporter, se lire ailleurs dans d’autres langues, comme n’importe quelle littérature étrangère, je traduis pour les "étrangers" ceux qui ne comprennent rien au corse et qui s'arracheraient les cheveux en lisant Coghja, ce qui, dans le meilleur des cas, donnerait dans KOG+JA. C'est illisible. J'ai donc essayé d'oublier que j'étais corse avant de faire un choix, et je me suis dit : qu'ai-je fait quand j'ai traduit un roman argentin où les personnages ont des surnoms? Je les ai traduits. Je m'appuie aussi sur la traduction des comédies d'Aristophane par Debidour qui traduit tous les noms des personnages. Ca fonctionne et c'est à hurler de rire. Je préfère lire Chéricléon et Vomicléon que Philocléon et Bdédicléon, pour les opposants ou soutiens à Cléon.
Le problème est alors de bien les traduire, et le débat est ouvert, car je suis loin d’être sûr de mes choix. U Turcò, personnage haï par Faustina mérite de voir terminer son nom par "con", mais on pourrait dire Le Zouave, ou le Zoua, ce qui lui irait assez bien. Donnez-moi de meilleures traductions que les miennes et je les adopte.
Les prénoms, je les garde en corse, il n'y a pas à tortiller. Quant aux toponymes, c'est là que c'est le plus difficile! Vous ne diriez jamais en français "je vais à London, je vais à Barcelona, je vais à Roma". Tous les Corses aujourd'hui quand ils parlent français gardent ces toponymes tels qu'ils figurent sur les cartes. Tout le monde dit Bastià et non Bastìa, Porto-Vecch’ et pas Portivechju? Alors, je me suis dit: pourquoi ma traduction serait la seule à utiliser des noms corses en français? Dans une certaine mesure, je vois bien que les traducteurs hésitent, ou mélangent. Personne ne dit en français je vais en Corsica, tout le monde écrit Ajaccio et non Aiacciu. Alors devrait-on faire une hiérarchie, décider les noms à traduire, et ceux à laisser en Corse. Dois-je garder le Portu Vechju à Bastia alors que tout le monde dit le Vieux-Port ? Pourtant Marc Biancarelli, lui, maintient le Golu, dans une des traductions de ces nouvelles, et choisit de les garder en Corse, sauf quand ils sont tellement connus que ce serait Bizarre de les laisser en Corse. Je dois dire que j’ai beaucoup de mal à faire un bon choix, qui soit totalement dégagé de préjugés liés à ma pratique de ces noms de lieu, d’autant plus que je ne veux pas faire couleur locale, ni parsemer de corse un texte français, comme ces courriels qu’on lit en français, qui commencent par Cari amichi et finissent par Fratellanza, o amicizia. Quand’e stocu à senta issi Corsi, aghju a vulintà di dì “aiò, parleti corsu o parleti francesu!” Mais voilà que je me prends en flagrant délit de les imiter. Scuseti, cari amichi !
Merci, en tout cas, à tous les contributeurs, « sapientoni » ou simples contradicteurs, de ce forum.
F.M Durazzo
@ Popol Vuh
RépondreSupprimerEffectivement, le terme bilinguisme n'était pas approprié, et ceux qui "maîtrisent" (le terme me semble peu approprié) cette langue "bâtarde" pour reprendre vos termes, la "maîtrisent" par défaut.
La comparaison avec le Quebec ne me semble en aucun cas pertinente.
Maintenant que cherchez-vous réellement, atteindre la "splendeur" d'un marché plus représentatif en terme de concrétisations de ventes, au tel cas nul besoin de fustiger d'autres méthodes de diffusion.
Au tel cas, mieux vaudrait dire les choses clairement : "je préfèrerais vendre 300 000 livres que 300" ça sonnerait plus juste.
Il me semble surtout que cela discrédirait plus encore les politiques de diffusion du corse en tant que tel, et accentuerait plus encore son image de langue subalterne, de langue qui n'en serait pas une.
Le francais de corse, comme vous dites...certes, mais j'y verrai plus "un coup marketing" qu'un réel espoir culturel.
Quandu si parla in francesu si dici i toponimi in "tuscanu" hè vera (hè par quissa chì saria ora di fà saltà tutti 'ssi formi tuscani chì ùn ani più sensu oghji è chì sò prununciati à quilla volta).
RépondreSupprimerMa quì hè un libru, micca un discorsu. Dunqua induva hè u prublemu? O sinnò o sgiò Durazzo cacceti puru i nomi in corsu (in francesu a ghjenti ani da dì "Toussainte" "Pierre", micca Santa, Petru, ecc...)
Rimarca : essa "Corsu" ùn voli dì essa corsofonu , sin'ad essa capaci di leghja in corsu un libru sanu. Ma sò assai assai capaci di capiscia dui o trè cugnoma.
In quant'à i stranieri ...Chì uttimisimu.
PO mancu i nomi di i rumanzi russii i sani prununcià i francesi. E quilli giappunesi, indiani, arabi,...?
I nomi inglesi credini di sapeddi prununcià ma...Ci hè da rida!!
Voici ma position :
RépondreSupprimer- Je pense qu'il faut laisser les toponymes dans leur version italianisée courante en français pour la raison que donne FM Durazzo et qui me semble déterminante. Jamais de ma vie je n'ai dit : "Je suis de Fuzzà" et je n'ai jamais entendu personne le dire. On ne rencontre ça que dans la prose nationaliste et jamais à l'oral, (même chez les nationalistes !). A l'écrit, je trouve ça horriblement artificiel.
- Je suis entièrement d'accord avec FM Durazzo sur le point suivant : on ne peut pas traduire en supposant que les lecteurs potentiels ont une connaissance de la langue originale - même s'ils l'ont effectivement. Ça ruine tout le travail de traduction. Je suis persuadé que par respect de la langue corse, on doit la traduire comme si c'était du chinois ou du farsi.
- Pourtant, et j'admets que ça peut paraître contradictoire, je n'apprécie pas les traductions de surnoms, du moins pas de tous. J'adore Aristophane et la traduction de Debidour (que j'admire) ne fonctionne pas très bien avec moi. Dans Lysistrata, un personnage se nomme Kinésias, nom construit sur le verbe "Kinein", c'est à dire "baiser" - et c'est précisément là l'obsession du personnage en question. Debidour traduit, si mes souvenirs sont bons, par Chaulapin. C'est une trouvaille. Mais ça ne me va pas. Je ne suis plus en Grèce. Coulon laisse Kinésias et Thiercy "traduit" Pinésias - ce que je trouve génial parce que ça sonne grec et qu'on entend l'intention obscène. Il est objectivement impossible de dire qui a raison. C'est un choix : il fat perdre quelque chose, reste à décider quoi. Le sens ou l'authenticité du contexte ? Nous n'entendons pas le sens des noms propres que les Grecs entendaient. Que faire ? Je préfère perdre le sens - ou le rappeler par une note - mais rien ne justifie cette position. C'est une question de goût. Le problème est le même en corse et pour toutes les langues de la création. Il faut accepter de perdre quelque chose. Et les notices des traducteurs, passionnantes, rendent toujours compte de ce qui a dû être perdu pour que tout ne le soit pas.
Par contre, je juge vraiment essentiel, je le répète, de faire l'honneur à la langue corse de la traiter comme toutes les autres quand on la traduit en français, même si la traduction ne devait être lue par personne.
Je termine par une réflexion d'ayatollah : le français régional corse (ou breton ou poitevin) est une abomination qui ne mérite en rien une consécration littéraire. Ayatollah, disais-je - ce qui me dispense d'expliquer mon jugement.
"Je ne suis plus en Grèce" : voilà la phrase clé.
RépondreSupprimerIl serait bon qu'en lisant "Pesci'anguilla" en français on se sente toujours en Corse, à Bastia au 19 ème siècle.
Les noms en toscan sont passés dans la pratique orale quand on parle en français, mais ce n'était sans doute pas le cas du temps de Pesci'anguilla, (sauf chez les pêcheurs napolitains LOL)
Certes on ne peut pas dire "le vechju portu" mais on dira toujours Carrughju sumerà, ou Carrughju dirittu, et Sant'Anghjulu s'entend toujours chez les vieux bastiais, même en français, pas l'affreux San Angelo (prononcé horriblement San Angeûlot).
Ecrire les noms en corse, cela ferait "artificiel"? Je pense exactement le contraire. C'est comme ça qu'on en arrive à la magnifique plage du Loto (!!!)ou au barrage de "Kodol" dont plus personne ne connaît la signification. Si on avait écrit partout barrage de "Còtule" on saurait toujours ce que cela veut dire et on le prononcerait (peut-être)correctement. C'est comme ça aussi qu'on finit par arriver aux "Salines" et aux "Padules" avec un s à Ajaccio (au lieu de Salini et Paduli), sans compter la "néotoscanisation" inutile de Furconu en Forcone que personne n'avait jamais dit : mais maintenant que c'est écrit... Moi chaque fois que j'entends "Mûrateau" pour "Muratu" ou Santo Pietro di tenda pour Santu Petru quelque chose se recroqueville en moi, me fait mal !
Ecrire les noms en corse même dans les textes en français c'est peut-être un combat d'arrière-garde, mais c'est mieux que d'accélérer consentants l'acculturation totale (peut-être inévitable, mais peut-être pas). Cela peut toujours paraître artificiel de tenter de remonter le courant, mais ce "courant" n'est pas "naturel", il a été lui-même artificiel à un moment et on l'a un peu forcé. Moi aussi, je fais Ayatollah, je sais...LOL
Faisons comme si on tradusait du chinois? Oui oui : traduit-on les noms chinois? Parfois, mais avec un effet souvent ridicule.
Tous les noms en vietnamien que je connais ont une signification mais rien de plus niais que de traduire Hoa Dao par "Fleur de pêcher" : là oui, c'est vouloir donner de la "couleur exotique", alors que ce n'est qu'un nom .
C'est curieux que les traducteurs ne traduisent jamais les noms vietnamiens qui veulent dire "Cul" ou "Caca" (faux noms donnés aux enfants pour éloigner les mauvais esprits, mais que les malheureux finissent souvent par se traîner toute la vie LOL)
Le pal ! Le pal pour vous tous avec qui je ne suis pas d'accord !
RépondreSupprimerPourquoi me direz-vous ? Je n'en sais rien, mais le seul supplice accordé dans la piève de Mirvella c'est le pal, et comme tout le monde revendique son ayatollisme voici donc ma sentence !!!
Bon, laissons d'abord se faire cette traduction, puis ensuite chacun en dira ce qu'il a à en dire. Nous sommes en train de critiquer un livre avant sa parution, et avant même sa rédaction.
Je pense que "Turcon" en particulier ça mérite le pal, et traduire des toponymes que personne ne dit en corse lorsqu'il parle français aussi... mais si à la fin ça marche et que tout le monde trouve ça génial, qu'adviendra-t-il de moi ?
Oui je sais, j'entends déjà les vociférations, Durazzo, Francesca, Anonyme dont l'ancêtre s'encanaillait avec la tante à Camus et même FXR en tête : "u palu ! u palu pà u Cavaglieri di Mirvella !!!"
(Oh oui... Oh oui...)
Chì tipettu, issu Mirvella !
RépondreSupprimerPer una volta, Mirvella, sì un veru muderatore!
RépondreSupprimerMa ùn critichemu micca u libru, FMD ci hà dumandatu un avisu nantu à certi punti, u li demu.
Ci vole à ringraziallu di avecci permessu di dallu è di accoglie ancu e riazzione azeze (Attente, precisu ch'ùn sò micca azeza, manc'appena...)
Avà aghju dettu ciò ch' e pensava pè i toponimi è i cugnomi, mi piantu quì.
Lascemu travaglià u traduttore in pace.
Ah quantunque o Mirvella : dimmi ch'ùn chjami micca mette i toponimi in corsu "traduce" , cum'è sì i "veri" nomi fussinu in tuscanu?
A rivista Kyrn avia decisu un ghjornu di scrive tutti i toponimi in corsu. L'idea era bunissima. Peccatu chì nimu vedi l'impurtanza di 'ss'affare è accetti una tendenza mortifera. maiuritaria, ma mortifera.
Bò, piantu, mi ne vò. LOL.
Je vous prie de m'excuser de prendre part à la discussion avec plusieurs métros de retard mais les propos de Jerome Ferrari à propos de Fozzano me font réagir. Personnellement je n'ai jamais entendu dire par un corse corsophone lorsqu'il parle français: "Je vais à Fozzà", ni "Je vais à Fozzano" mais quelque chose comme "Je vais à Fozzane, Propriane, Arbellare, Olmete,Bavelle". Ce qui semble indiquer qu'il y aurait entre la langue corse et la langue française une sorte troisième langue dont la fonction serait de montrer qu'on maîtrise un autre code que celui dans lequel on énonce. Il s'agit d'une sorte de véhicule "impur" extrèmement utilisé et sur lequel on s'est peu penché. Ainsi et pour répondre à la préoccupation de F.M. Durazzo, c'est peut-être dans cette direction qu'il conviendrait de se diriger....
RépondreSupprimerRasko,
RépondreSupprimerje savais bien que j'allais me faire engueuler ! Bon, j'ai pas tout compris de vos arguments, mais c'est bien de discuter avec vous. Donc cette langue que l'on entend dans tous les lycées, à la radio, dans la rue, n'est pas une langue... mais si on l'utilise, le type (pas moi qui ne suis en rien concerné !) va vendre des centaines de milliers de bouquins... c'est donc ça la recette d'Harry Potter... Chì sapientonu ! (c'est dommage de diffuser une telle recette miracle sur le net, sans en tirer profit soi-même).
Et tout cela au détriment de la langue corse !
Y'a vraiment de ces traitres de cinéma ! Le pal de Mirvella, vite !
Juste un mot sérieux quand même pour le sous-entendu : je revère la langue corse en tant que telle et admire profondément tous ceux qui se vouent à son rayonnement... là n'est pas la question.
Tout le problème est, dans une traduction, celui du choix du registre littéraire dans lequel on va opérer : il est donc question de langue française et non de langue corse... et d'univers de l'auteur et non de celui du gardien du temple. Le français de Corse, ne dénaturerait que la langue française en l'occurrence et ne dirait rien de la langue corse puisque littéralement "imperceptible" (étant entendu que ce n'est pas la langue espagnole que l'on cherche et admire ou respecte dans un roman picaresque, ou l'italienne dans L'affreux Pastis de la rue des merles de Gadda). Mais peut-être surtout l'esprit de l'oeuvre : là c'est au traducteur de prendre ses responsabilités. C'est pourquoi, je ne sais rien de ce que cela donnerait littérairement (ce n'était qu'une idée en l'air, basée sur l'observation d'une réalité langagière, si déplaisante soit-elle), quant à l'aspect marketing, j'en sais encore moins... mais vous avez compris que j'en doute un peu quand même.
Je me retire en vous saluant tous : très intéressant !
Je vais me chaquer un bon kawa ! (en francorse dans le texte)
Popol
@ Mirvalla, l'excès de tisane de romarin est nocif à la clarté des idées :-)
RépondreSupprimerMon oncle était le Secrétaire Général de la SFIO à Alger, comme chacun sait, donc laisse la tante de Camus reposer en paix stp!
@ Jérôme Ferrari, quand on est confronté à une telle rigueur argumentative, on a envie de dire oui, c'est vrai, pourquoi ne pas laisser la version italinaisée des toponymes.
Oui la traduction est un choix, le choix de ce que l'on accepte de perdre pour conserver l'essentiel.
Partant nous pourrions disserter des heures.
"Ainsi parlait Zarayatollah"
msm
Ou la pratique est un critère ou elle ne l'est pas. oK le français régional, c'est goff! (rires) Mais pourquoi accepter la pratique des noms en toscan qui fait glisser peu à peu vers les abominations que sont Portovek', portitch', le Loto, voire Bonif', etc, etc, ?
RépondreSupprimerD'autre part on parle beaucoup du sens, mais pense-t-on à la musique des noms?
Merci!
RépondreSupprimerMreci à Jérôme Ferrari dont l'expérience de traducteur l'a confronté au problème.
Je ne crois pas qu'en temps que traducteur, mon travail soit de corriger une situation, fût-elle condamnable. Aux Corses de faire le ménage. Les Toponymes corses sont ce qu'ils sont pour le meilleur et pour le pire. Ce que je cherche c'est à être compris, que les gens curieux puissent en achetant un plan de Bastia retrouver le Vieux-Port, le pontetto, le fango, qui reste un nom de rue, les Terrasses, etc. Je choisis donc l'usage.
Aux politiques qui ont en charge les noms des rues de corriger les erreurs du passé, je voterai volontiers pour eux si c'est dans leur programme.
Bon, je renonce au Turcon, car je ne veux pas risquer le pal en passant par Mirvella ! Maintenant, qu'est-ce qui serait mieux, sachant que i turcotti, dans le corse du XIXe, veut dire les zouaves, sans doute parce qu'ils portent un fez rouge comme les Turcs. Turcottu est aussi un mot qui signifiait " un mécréant", "un enfant pas baptisé" et U Turcò est bien présenté comme un anticlérical acharné, même s'il ne rate pas une procession pour jouer de la trompette. Notre homme aime les solennités. A la fin, il refuse l'extrême onction. Turcò fonctionne aussi comme les autres mots bastiais (U Mercà, Funtana nò, etc). On pourrait donc l'appeler Le Zoua, le Turc (être turc veut dire anciennement être têtu, ce qui lui va bien), mais je peux aussi finalement l'appeler le Turcot, ce qui a le mérite de s'entendre comme en corse et d'être lisible en français et de récupérer le t de turcottu, problème, cela fait un peu québécois.
Sur les autres surnoms, je n'ai pas entendu de récation, mais Jacques Thiers préfère Oeil-qui-louche à Oeil-en-coin.
Prete Coghja, que j'appelle le père Couenne, pourrait s'appeler Dur-à-cuir. Il me semble avoir lu cela.
Qu'en dites-vous?
F.-M. D.
@ Popol
RépondreSupprimerje n'ai fait que reprendre vos termes et votre référence à Tsek et Pido, pour justifier un possible succès.
Je vous souhaite du succès dans vos ventes, si vous êtes écrivain. Au tel cas, je préfèrerais que vos oeuvres, traduites s'exportent, et que les passionnés en viennent à vouloir la VO.
En terme de ventes, Harry Potter est quand même bien au-delà de la goutte d'eau des 300 000.
La réalité langagière que vous pointez est pour moi un appauvrissement et un défaut, c'est précisément ceux qui ne maîtrisent ni parfaitement le corse, ni parfaitement le français qui se satisfont de ce véhicule bâtard.
Encore une fois, aucune recette en littérature ou au cinéma.
Libre à vous de créer en ce sens.
A titre personnel, cela masque un problème de fond.
La domination de la lague française sur la langue corse, et la facilité avec laquelle on se contente d'une soupe allongée.
Désolée c'est mon jugement d'Ayatollah et cela n'engage que moi.
Je ne dis pas que ce ne sera pas Beau. Je dis que ce sera la porte ouverte à l'achèvement d'une transmission déjà bien en peine.
Pour moi cela ne concerne pas le français mais le corse, qui est réduit au rang de détail ou d'épices d'un texte français.
Au même titre que le franglais n'est en aucun cas la preuve de la vitalité du français mais de sa soumission à la pensée unique.
Si on allait dans votre sens, pourquoi ne pas réformer l'orthographe de la langue française en se fondant sur le langage SMS :
TU VE 1 KWA?
Il faut l'appeler "le Turco", sans t à la fin, parce que c'était comme ça qu'on appelait familièrement les Zouaves au 19ème siècle. D'où à mon avis le surnom corsisé dans Pesciu Anguilla.
RépondreSupprimerMB
Arrgh ! Francesca me rentre injustement dans le chou alors que je n'ai jamais demandé qu'on traduise les prénoms chinois, MSM se fout ouvertement de ma gueule et un dingue me menace du pal. Povara Corsica ! Le monde ne vaut décidément pas un clou.
RépondreSupprimerHeureusement que la présence d'hommes impeccablement courtois comme FX Renucci (dont le silence me paraît suspect) et FM Durazzo sauve ce blog qui devient de plus en plus infréquentable et où le Juste doit subir la persécution du Méchant.
Mais Dieu reconnaîtra les siens !
Quelques avis, comme ça :
RépondreSupprimerC'est moi qui ai proposé "Dur à cuire" mais c'est "dur" de traduire celui-ci...lol Peau de lard? Peau de cochon?
Oeil- qui- louche ne fait pas très naturel, cela sent la traduction justement, pourquoi pas "le Bigleux" (premier sens = qui louche)
Le Zoua en français cela ne me paraît pas fonctionner , "Turcos" est le surnom français adéquat, existant pour les tirailleurs algériens.
Le Boîteux me paraîtrait plus naturel que le Bancal,
Mange-puces : pas mieux Lol
mais je préfèrerais les surnoms en corse quand même (là pour une fois, JF semble d'accord avec moi LOL)
En tout cas, Jérôme a résolu brillamment le problème des toponymes, si j'ose dire : il ne nomme RIEN, ni le village, ni les lieux, ni la Corse même, dans son ouvrage magnifique "Un dieu, un animal". Pourtant les Corses vont y trouver énormément de résonances de leur imaginaire (le soldat, l'exil, le retour qui n'est pas ce que l'on croit, l'angoisse des villages déserts et fermés, de l'immobilisme, de la "ressemblance" aussi : bien vu et original), et les "autres" sentiront vibrer sans le savoir une part de l'âme corse dans les images, dans mille détails du parcours du héros...Chapeau!!
J'en dis deux mots en commentaire dans un "vieux" billet ici, c'est vraiment une oeuvre de toute beauté.
Au fait, bon courage à FMD pour ce travail passionnant et difficile. Merci de nous avoir donné le privilège de le regarder en train de se faire, et de mettre notre grain de sel en espérant, comme pour Jérôme et "Murtoriu" ne pas en avoir abusé!
RépondreSupprimerNB o FMD : 50 communes ont déjà signé la "Charte de la langue corse" dont l'un des buts est précisément de remettre à l'honneur les noms corses dans les rues, les lieux dits,les hameaux, etc . Enlevons le "o" pourrait devenir le nouveau slogan à la mode -))
Attention à ce que la Littérature ne prenne pas un train de retard sur les élus : LOL
@ Popol Vuh
RépondreSupprimerJe crois reconnaître le rebelle qui enseigne la situation du Chiapas à ses étudiants.
Mais peut-être une coïncidence.(j'ai tout conservé (Martinez, le Chiapas..., c'est mon vilain côté conservateur)
Pour revenir à la conversation.
Dans l'histoire de la littérature, le ROMAN était le genre vulgaire, puisqu'écrit, non pas en latin, mais en français.
Donc, oui, Popol, avec une vision généalogiste pour pouvez justifier votre point de vue.
Maintenant Popol, dans la perspective altermondialiste qui préside au courant de Chiapas, peut-on accélérer sciemment la disparition d'une langue?
Peut-on nier qu'il y a surtout un constat d'échec derrière ce francorsu : celui de l'égalité de considération entre le français et le corse.
Et J Ferrari n'a pas tort (litote) quand il dit qu'au plan de la traduction le corse doit être traité comme n'importe quelle langue.
Maintenant, au plan artistique, tout est ouvert.
Koltès a pris sa liberté. C'est le propre du créateur, s'affranchir des normes.
Quand je parle de marketing, c'est que les lecteurs attentifs auront lu d'abord le commentaire relatif à l'espéranto ou je ne sais plus l'esperancorsu, qui annonçait le prélancement organisé sur un mode bien connu, on fait porter à un pseudo sa propre intention sur le net, pour faire si possible du bruit, ou du buzz, si vous préférez, et on lance son produit.
Donc je respecte les choix artistiques de chacun.
Je comprendrais une perspective généalogiste.
Mais je trouverais qu'il y aurait une forme de renonciation au plan de l'égalité de considération et un constat d'échec de certaines politiques.
Je ne prétends pas avoir la vérité. Je prétends juste avoir la mienne, avec tous les égarements que cela peut supposer.
Humblement mais avec ambition je terminerais par la seconde partie du titre d'un livre de Nietzsche " Ein buch für alle und keinen"
Turco au singulier c'est sans s bien sûr...Mille excuses.
RépondreSupprimermais finalement turcos, cela sonerait bien...lol
Francesca
@ Francesca,
RépondreSupprimerbelle initiative des élus, si les élus hors de Corse peuvent signer, je signe dès ce soir.
@ J Ferrari,
loin de moi l'idée de me foutre de mon "initiateur".
c'est juste le "Je" ne pense pas de Nietzsche qui nous inclut tous.
msm
Merci, mille fois Merci,
RépondreSupprimerD'abord à MB, U Turcò va garder son nom, car cette explication me semble irréfutable.
Merci à Francesca dont je partage à cent pour cent la vision politique de la toponymie. Je prends ses suggestions avisées de surnoms et j'en discute avec l'éditeur, qui en bon occitaniste, a la sensibilité voulue vis-à-vis du des langues minorées, et qui ne connaissant pas la Corse, est sans idée préconçue sur le sujet.
Quant à la diffusion, si on en vend deux mille exemplaires, ce sera la fête ! On sera loin de la fortune d'Harry Potter dont le traducteur qui, sans toucher plus d'1% de droits d'auteurs, s'est acheté un appartement sur le grand canal de Venise.
J'aimerais bien traduire un best-seller corse... Si cela arrive, je promets d'aller scalzu è scapiddatu offrir un cierge à la Madone de Lavasina et me saouler la gueule à Erbalonga comme Le Turco et sa clique...
FMD
Ho JF : pè u chinese è u vietnamianu, ùn t'attaccava micca à tè, ridia ...
RépondreSupprimer"Murtoriu" est déjà pris. C'est Ferrari qui ira à Lavasina. LOL
RépondreSupprimerMSM seti un geniu. ùn riiscimu micca à ri-cursizà i nomi in Corsica, CURSIZEMULI IN CUNTINENTI. Eccu. LOLLOL
RépondreSupprimer@ Stefania
RépondreSupprimer...pas vraiment le continent...une ville administrée par des corses depuis 3 générations!
et aux dernières nouvelles il s'agit bien d'un problème qui concerne tous les français, puisque l'enjeux est d'obtenir une modification de la constitution stipulant les langues de France et non pas une langue unique.
@Stefania
RépondreSupprimerLa question des langues régionales est bien nationale.
Bayrou en avait fait un des points clefs de son programme présidentiel.
Ce sont bien les parlementaires qui votent les PPL et PL.
Ce sont bien les élus qui initient la politique culturelle d'une ville, et des villes peut-être situées sur le continent ont une politique volontariste sur ce point.
La question des langues régionales est la question de la conception de la République Une et Indivisible, dans sa pluralité.
Allons zenfants de la Paaatrrriiiiieeee......
RépondreSupprimerEmu da scimulisce à FXR. FMD hè statu bellu paziente.
RépondreSupprimerMa s'è Pesciu anguilla hà un successu mundiale serà grazia à noi! -))è FMD ci invitarà in Venezia.
ùn seria ora di chjode u sugettu, o patrò???
Ùn v'inchietate (ùn sò micca quì un "patrone scemu compiu" !) : mi campu cù i vostri cummenti (è pseudonimi, o fintinomi - mi pare più ghjusta è più bella issa parola) è spergu chì issa virsione francese di "Pesciu Anguilla" svilluperà e letture di issa magnifica storia.
RépondreSupprimerCar si la question des langues est importante (particulièrement dans ce livre où l'auteur joue avec plusieurs et en invente une), il y a aussi l'histoire, les scènes et les personnages. Pourquoi traduire ce livre-là, maintenant ? Uniquement pour son rapport aux langues ? Quel rôle l'histoire de ce livre joue-t-elle encore (ou pas) dans notre imaginaire, aujourd'hui ? La perspective sociale, la misère, tourner en rond dans son lieu, manquer d'y mourir, chercher une conviction, supporter les violences de l'Histoire et des gens du quartier, quel que soit leur statut social... Je ne sais pas.
Jean-François Bernardini a écrit et traduit:
RépondreSupprimerA CANZONE DI U BENISTA
Ci era Ghjaseppu è Petru-Antone
Ci era Ziu Indria è Michelone
Ci era Ghjaseppu è Petru-Antone
Ci era Ziu Indria è Michelone
Per facci ride
Per facci pienghje
Cun tante fole
Tesi à lu sole
Per facci fughje
Per facci corre
Indù la stretta
Tronca chjavetta
Per facci piale
Per facci stecchi
Tante caprette
E fisculette
Ci era Ghjaseppu è Petru-Antone
Ci era Indria è Michelone
Ci era Gujaseppu è Petru-Antone
Ci era Ziu Indria è Michelone...
LA CHANSON DU BONHEUR
Il y avait Joseph et Pierre-Antoine
Oncle André et le Grand Michel
Il y avait Joseph et Pierre-Antoine
Oncle André et le Grand Michel
Pour nous faire rire
Nous faire pleurer
De leurs histoires
Ensoleillées
Pour nous faire fuir
Nous faire courir
Dans la ruelle
A s'essouffler
Pour des bouts de bois
Pour des palets
Et des chevrettes
Et des sifflets
Il y avait Joseph etPierre-Antoine
Oncle André et le Grand Michel
Il y avait Joseph et Pierre-Antoine
Oncle André et le Grand Michel...
Voilà un peu de fraicheur pour un débat torride!
N.N
Oui, un peu de fraîcheur.
RépondreSupprimerIl ne s'agit pas de nier les apports de GFB à notre culture. Et la fraîcheur, c'est pour moi le souvenir de mon institutrice, Madame Luciani, qui nous transmettait les "canzone pè i zitelli" du groupe.
Mais, reprenons le postulat d'égalité entre les langues, d'égalité de considération.
Que constate-t-on?
C'est qu'il ne viendrait à personne l'idée de parler de Guillaume Gates, ou Guillaume Clinton, pas plus que Michel Jackson.
Traduire les prénoms, c'est reconnaître, de manière consciente ou non, que le corse ne serait qu'une variante régionale d'une autre langue, et que le prénom ne serait donc pas "en soi".
C'est en ce sens qu'il faut revenir aux fondamentaux :
"qu'est-ce qu'une Nation" (Ernest Renan) une langue est-elle nécessairement liée à une nation ou pas?
"qu'est-ce qu'une politique juste?" Alain Renaut y pose la question des langues dites minoritaires en terme de liberté de l'individu.
-Dominique Schnapper.
-Will Kymlicka,
-Charles Taylor.
Belle citation, en effet!Il est vrai que cela correspond à nos usages parlés. Quand on parle français, on emploie entre nous les prénoms français.
RépondreSupprimerCela dit, je me vois mal traduire les prénoms et j'applique les usages littéraires, on ne traduis plus les noms depuis le XIXe siècle, quant aux surnoms, les deux habitudes existent. Je retourne donc à mes surnoms, après avoir réintégrer le Turco. Par ailleurs, en réfléchissant sur la possibilité de traduire prete Coghja par père Dur-à-cuire, comme le suggère Francesca, au lieu de père Couenne, je me demande si je n'étais pas dès le départ à côté de la plaque. Coggia est un patronyme originaire du village de Coggia qu'on écrit en corse Coghja. Il s'agit d'une famille de caporaux qui a fait parler d'elle au XVIe siècle. Il ne serait pas étonnant que Dalzeto cite un père Coggia tout à fait réel. Ceux qui s'appellent Coggia sur l'état civil prononcent leur nom comme en corse Coghja. Prete Coghja n'est donc sans doute rien d'autre que le père Coggia, et ce n'est pas un surnom. Je me demande même si le mot coghja se dit à Bastia pour la couenne. Cela n'empêche pas d'ailleurs que ledit père ne puisse pas bien mériter son patronyme. Mais là on entrerait dans la polysémie, compliqué à rendre.
Résultat : encore un qui retrouve son nom, même si c'est dans sa graphie italienne.
Bon, je crois que j'en aurai fini. Pour le reste, je préfère Oeil-en-coin qui est plus littéral et plus imaginatif que Bigle ou Bigleux, qui me rappelle le "bigle-moi" de L'écume des jours.
Merci encore à tous.
FMD
(La chanson de JFB) Je trouve ridicule de traduire des prénoms lorsque précisément on se réfère à une période où on les disait en corse et exclusivement en corse?
RépondreSupprimerL'usage! L'usage peut être débile, tout simplement parce qu'il est marqué par la diglossie. Doit-on l'ériger en critère?
Etre "compris" : maintenant il y a des gens qui pour être soit-disant "compris" traduisent leur prénom quand ils se présentent : je m'appelle Santa(Toussainte) , ou Lisandru (Alexandre). Jusqu'où irons-nous dans le ridicule si nous ne nous posons pas un minimum de questions au lieu de les trancher sans réfléchir?
N'allons pas non plus au-delà de l'usage, dans une schizofrénie galopante. Je suis sûr qu'aujourd'hui encore les Bastiais disent le Fangu, le Puntettu, même en parlant français. Si quelqu'un pense qu'on ne "comprendra pas" que Fango = Fangu! Ne nous arrêtons pas à un raisonnement facile. Et quelqu'un l'a dit, on est au 19 ème siècle à Bastia (pas dans pinzutiland au 21 ème...)
Pour Prete Coghja j'ai une autre interprétation, et il s'agit bien à mon sens d'un surnom. Mais pour moi - si c'est un surnom et que je ne me trompe pas - "a coghja" n'évoque pas ici le cuir, la couenne, mais de manière imagée "la crasse". Il s'agit plutôt du "Père Crade"... je ne dis pas qu'il faut l'appeler comme ça mais c'est comme ça que je le comprends. N'ayant plus en tête le livre, et surtout les apparitions du dit curé, j'ignore si qq chose confirme ce sens dans le récit de Dalzeto. A vérifier ?
RépondreSupprimerMB
L'aghju cunisciutu eiu u Preti Coghja è vi possu dì ch'eddu era un omu d'una pulizzia tremenda chì si lavaia ommancu una volta u mesi. Chì vilenia, O MB !
RépondreSupprimer"chi si lavaia ommancu una volta u mesi".
RépondreSupprimerC'est dans ce genre de rencontre fortuite et ponctuelle qu'on parle d'eau "bénite"?
O Marcu Biancarelli, ne perdez plus de temps, travaillez sur la traduction de Murtoriu pour faire profiter au plus grand nombre de votre talent! Votre livre c'est un monument.
RépondreSupprimerAnonyme 22:07,
RépondreSupprimerla traduction de "Murtoriu" est en train d'être faite par Jérôme Ferrari : nous espérons qu'elle permettra à tous les francophones non corsophones de profiter de ce texte. Voudriez-vous parler de votre lecture de ce roman ? Citer un passage, en parler ?
A bientôt.
Hier soir j'ai vu un film sur les gangs au Salvador ("la vida loca" : la mort au quotidien, des êtres humains assujettis corps et âme, à la vie à la mort, à leur gang. Le journaliste Christian POVEDA a payé de sa vie sa plongée courageuse et sans parti pris au coeur de l'horreur)
RépondreSupprimerJuste pour dire que les surnoms des gens, tous très imagés, en espagnol ou en anglais, ne sont pas traduits dans les sous-titres. Le sens nous en échappe pourtant bien souvent, à nous francophones. Pourquoi ne serait-ce pas la même chose pour Pesciu Anguilla? Avons-nous peur de notre ombre en matière de langue corse? Les noms, surnoms et noms de lieux doivent rester en corse, par respect de l'oeuvre originale et de son contexte ancien, tout simplement.
pour la petite histoire
RépondreSupprimerUne plaque de rue à Bastia signale bien "Rue du puntettu" et non pontetto