Suite au commentaire de Norbert Paganelli au billet intitulé "Pour peindre une femme", je m'empresse d'ajouter à ma liste de "blogs et sites littéraires corses", le sien : Invistita.
J'étais parvenu sur ce site à partir des "ligami" du site A Piazzetta, bien connu de vous tous je suppose (j'espère : car il y a au moins deux billets entièrement consacrés à la littérature corse : un sur les revues littéraires en langue corse ; un autre sur les onomatopées à mourir de rire ; d'ailleurs il faudrait voir dans quelle mesure cette part importante de la parole corse a trouvé la place qu'elle mérite dans notre littérature... avis aux étudiants de Master !).
J'étais donc parvenu sur le site de Norbert Paganelli, et je m'y étais aventuré, de page en page, heureux de cette profusion : poèmes en langue corse, traduits en français, images, réflexions, notes autobiographiques mais aussi des "news" avec des interviews développées et originales (à voir). Et j'avais oublié de l'inclure dans ma liste, encore bien incomplète : voyez-vous d'autres sites qui pourraient y figurer selon vous ?
"Invistita" : eccu cio chì mi dice u dizziunariu di l'Adecec : "locu, terrenu di pasculu d'una banda d'animali" (ed in francese : "aire de parcours d'un troupeau"). A sapia chì l'imaginariu era un locu veru, induve ognunu si ne và à vagari... è issu nome, "invistita", hè bellu è bonu ; pudete ancu chjamà lu "piazzetta", chì l'imaginariu hè affare publica.
Un aghju micca lettu tutti i testi, ma eccu qualchì versu chì mi piacenu assai d'un puema chjamatu "Discorsu" (cliccate per leghje u testu interu ed a traduzione francese) :
U scoddu ùn hè chè polvara
Dubbitosa
Micca tantu luntanu di u farru
É di l'ossu tuttu mundatu
(...)
Populu
Sentu da quì i to lagna
É ancu i to parolli
Tu chì calciteghji cum'è un ziteddu
Tu chì ti piddi par stodia toia
Andemu à tempu d'oghji
A purtà calcosa di novu
Aspittà era u me cantu
Ùn aghju fattu nienti par abulìscialu
Ma avali una musica inumata
À da bastà
Par fughja i Rè
Scritti
Leghji
Credenza in u puderi di tutti sti maiò
Vulemu fà calcosa
Cù un altru lumu
Le rocher/poussière/fer/os ; la coexistence des chants anciens et nouveaux ; l'appel à l'innommé, au nouveau, à l'autre lumière, tous éléments qui m'attirent.
Où ai-je lu (je crois que c'est dans "Oiseaux, merveilleux oiseaux" d'Hubert Reeves) que le fer aurait pu être la "monotonie" de notre monde, si la température originelle de notre univers n'avait atteint les dix milliards de degrés, créant la diversité atomique que le poète Mendeleïev s'est plu à déchiffrer ?... Confirmation que l'imaginaire humain - la poésie surtout - est une incandescence vitale.
Il me semble que dans la poésie de Marie-Jean Vinciguerra, nous pouvons retrouver ce jeu conflictuel de la pierre - élément structurant de notre imaginaire ? - avec ce qui la métamorphose (le feu souterrain, le sel marin). A suivre.
À ringrazià vi, Norbert.
Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
Aviez-vous remarqué les Due poesie di Amelia Rosselli in lingua còrsa, traduites par Nurbertu, sur le site de Giacomo Cerrai : Imperfetta Ellisse ? Rare, très rare...
RépondreSupprimerAmicizia da Capicorsu
Non, je ne les avais pas remarqué ; merci de m'y conduire.
RépondreSupprimerJe vois (après lecture des poèmes et de leurs traductions, après lecture de votre article sur "Terres de femmes", après visionnage de la vidéo sur Youtube d'Amelia Rosselli lisant ces mêmes poèmes) que cet auteur va me devenir cher : j'ai adoré cette "prosodie", et sa façon de lire et ces tentatives de saisir le "bonheur".
Je recommande à tout le monde d'aller y voir.
Quel plaisir de voir ainsi les paroles se métamorphoser ainsi : du français écrit par une Italienne, traduit en italien (par un Italien) et en corse (par un Corse bilingue corse/français). Et la parole d'Amelia Rosselli qui manifeste cet
te force essoufflée, à chaque fois. Magnifique.
A la suite de la mise en ligne de l'article de Marie Fabre sur Amelia Rosselli et de la traduction inédite de quatre poèmes issus des Variazioni Belliche, Giacomo Cerrai a prévu d'ouvrir un autre chapitre sur Amelia Rosselli dans les jours qui viennent.
RépondreSupprimerAngèle,
RépondreSupprimermerci encore pour ce lien.
La question du plurilinguisme d'Amelia Rosselli, celle d'une poésie italienne nourrie plus que d'autres aux influences anglaises et françaises, le rapport très particulier à la musique et ses conséquences sur la prosodie de l'auteur : c'est positivement passionnant (en soi et pour la création corse en particulier).
A suivre !