mercredi 11 mars 2009

Avant le départ

Très rapidement, ce soir.

Je passais cet après-midi dans une librairie aixoise (Vents du sud), riche en poésie, notamment.

Mon oeil tombe sur un petit livre intitulé "Migratures", titre écrit en rouge, avec le nom de l'auteur en caractères noirs : Alanu Di Meglio ! (Avec des encres de Julius Baltazar).

Quelle surprise, quel plaisir : de la poésie corse mise en évidence sur une table de livres de poésie dans une librairie continentale...

Nous reviendrons souvent sur cette question de la diffusion du livre corse ! Car il s'agit ici de la traduction en français des poèmes de Di Meglio (traduits par François-Michel Durazzo) et c'est publié par les éditions Al Manar (je vous laisse découvrir leur catalogue).

Alors je lis lentement ces poèmes ce soir (la version corse est présente dans la bibliothèque de l'Amicale d'Aix).

Et (avant de prendre l'avion demain matin, pour (re)venir en Corse, pour deux jours), ces deux poèmes-ci me touchent, je les relis, je leur souris. D'abord celui-ci :

Imperceptiblement
l'île grandit
majeure
se hausse pour l'étreinte
à mesure
que le bateau
engloutit la mer

et puis celui-ci :

Vielles terres
plates et insipides,
regardez avidement
l'île
dans le giron de la mer
jeune comme l'eau salée
qui la protège et la berce de son corail

J'aime dans le second poème le fait que c'est l'eau salée qui est jeune (et non l'eau douce, d'une source trop symbolique). C'est vrai que lorsqu'on boit la tasse au bord d'une plage (à Ajaccio ou ailleurs) le sel bu réveille, fait ouvrir grand la bouche et grimacer à la manière des bébés !

J'aime dans le premier l'erreur (?) de lecture que j'ai faite quand après avoir lu silencieusement les quatre premiers vers, je me suis dit qu'il parlait de ce que la Corse était en train de devenir dans les années 70 et 80 : adulte ("majeure"). Puis les trois derniers vers replaçant ce grandissement de l'île dans son aspect purement physique et visuel (plus on s'en approche en bateau). Mais bien sûr cette erreur n'en est pas une, j'en suis sûr. Di Meglio parle bien de cette émancipation symbolique et collective (replacée dans le regard d'un amoureux qui y revient, accroché au bastingage).

N'est-elle pas très originale cette écriture poétique du recueil "Migratures" ?

(Ce week-end, je donnerai quelques nouvelles du café littéraire de Furiani de demain !)

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