samedi 28 mars 2009

Où parle-t-on de littérature corse ?

Bien sûr,

nous attendons encore les livres qui feront un point complet et actualisé sur l'histoire littéraire corse ; j'imagine le plaisir pris à feuilleter et annoter une prochaine "Histoire de la littérature corse", en 12 volumes, prenant en charge toutes les formes littéraires et linguistiques, depuis au moins le XVème siècle jusqu'à aujourd'hui ; un dictionnaire biographique et bibliographique de tous les auteurs corses (on peut déjà voir le "Dictionnaire historique de la Corse", publié chez Albiana sous la direction d'Antoine-Laurent Serpentini) ; des études poussées et amoureuses des textes les plus marquants, vus comme des sources potentielles pour la littérature corse à venir ; etc.

Mais peut-être avez-vous des titres (de livres ou de sites) que vous voudriez recommander - personnellement, je pense aux manuels scolaires de Ghjuvan Ghjaseppiu Franchi : vous paraissent-ils intéressants, utiles, pertinents ?

En attendant cela, nous pouvons - tous les lecteurs de livres corses (et de littérature corse, car livre et littérature ne font pas toujours bon ménage, non ?) - échanger nos points de vue, singuliers, partiels, discutables.

Je voulais donc signaler ici un lieu numérique où une telle discussion a lieu en ce moment (il doit y en avoir d'autres, en connaissez-vous ?) : il s'agit d'un forum nommé "Musanostraforum".

J'y ajoute des messages depuis quelques jours, les propos sont variés, les questions précises, avec une belle liberté de ton (absolument nécessaire et vitale) et le tout est fort intéressant : allez-y voir si le coeur vous en dit. E po s'ellu vi garba di lacà un cummentu o di parlà di e vostre letture, ùn esitate micca !

10 commentaires:

  1. J'ai été voir Musanostra. J'ai surtout lu que j'avais besoin d'une psychanalyse, que j'étais pervers et que j'avais un goût pour le pourri, etc.

    C'est bien.

    Bon, je me garderai de réagir, surtout que la personne qui semble m'avoir si bien cerné reconnaît ne pas m'avoir lu. C'est toujours une démarche remarquable que de juger un auteur en faisant l'aveu qu'on ne s'est pas donnné les moyens d'accéder à quelques clés de l'oeuvre...

    Mais à vrai dire je m'en fous complètement de ce type de jugement.

    Je suis plus sensible au fait que la personne suggère que je semble avoir compris ce qui plait aujourd'hui. Comme si un auteur de langue corse pouvait se positionner par rapport à des goûts d'aujourd'hui. Quels goûts ? Ceux liés au marché auquel nous n'avons pas accès ? Au grand public qui ne nous lie pas ?

    Moi comme un crétin je pensais qu'il fallait faire du Marc Levy pour entrer dans la catégorie de ceux qui écrivent en sachant "ce qui plait aujourd'hui". Bon, il faudra donc que cette lectrice (potentielle) me donne la recette de cette incroyable capacité à séduire les foules du lectorat moderne, parce que moi je ne la connais pas.

    Sinon longue vie à ce site qui lance des débats sur la littérature corse, même s'il me semble que la plupart des intervenants ont encore à y gagner une connaissance plus vaste du sujet.

    Bon, je retourne me vautrer dans la luxure, à bientôt.

    MB

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  2. Marcu,

    effectivement un forum accepte toutes les prises de parole, informées ou non ; il y a un aspect spontané et vivant qui est agréable. L'aspect négatif c'est le côté éclaté de la discussion, les formules à l'emporte-pièce, le relâchement dans l'écriture ou la pensée.

    Mais concernant le jugement sur tes livres, il n'est pas étonnant : leur thématique et leur ton cherchent aussi à secouer des habitudes de lecture, me semble-t-il. Donc pas de réaction indifférente, mais des enthousiasmes ou des rejets plus ou moins excessifs.

    Donc, personnellement, j'apprécie beaucoup ce jugement (excessif, très discutable) ; ce qui me rend impatient c'est plutôt l'absence de point de vue, ou un point de vue hypocrite ou convenu, pour faire comme les autres.

    Ce qui m'intéresserait encore plus, c'est de savoir ce qui très précisément a fait réagir ainsi ce lecteur (ou cette lectrice) : quelle page, de quel livre... Mais je trouve personnellement que ce lecteur (ou lectrice) a raté quelque chose en te lisant : une oeuvre beaucoup plus riche et complexe qu'elle ne pense. Il ne suffit pas de parler de sexe, de violence, de haine (de soi et des autres) pour écrire de la bonne littérature...

    Je connais aussi à Aix une personne, corse, qui n'a pas du tout aimé "51 Pegasi" (ou bien était-ce "Extrême Méridien" ?). Une réaction très tranchée, signifiant que ce livre représentait précisément ce qu'elle n'aimait pas du tout dans la littérature (je ne me souviens plus de ses termes précis : mais il faudrait que je les retrouve, parce que je crois à l'échange d'arguments et de récits de lecture).

    Marcu, il serait intéressant de savoir si toi-même tu es un lecteur de littérature corse (question absurde je sais, à plusieurs titres) mais surtout quels sont les livres qui véritablement pour toi ont de la valeur à tes yeux, et pourquoi.

    Bon, je retourne à la lecture de "Mal'Concilio" qui me confirme que je n'aime pas ce livre ou ce style de livre, je vais essayer d'expliquer pourquoi (et ce n'est qu'une point de vue personnel, absolument discutable).

    A quand ton prochain roman ?

    A quand la possibilité de commander le dernier "A pian'd'Avretu" sur le site d'Albiana ?

    Et une dernière question : comment comprendre (ce n'est pas une critique du tout) l'usage nouveau du français dans ton écriture ("Pas une lumière" et "Natio Borgo Selvaggio") ?

    A bientôt.

    François Renucci

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  3. J'avais repéré ce site, son forum et la question qui l'inaugure avant l'existence de ce blog (j'ai un temps pensé que son auteur n'était autre que FXR, en rôdage avant le lancement de son propre "lieu".) On ne peut être plus raccord entre ces deux espaces de "communication", question thématique, et j'espère de tout coeur que la poignée de personnes qui inter-réagissent là-bas transfèreront quelques-uns de leurs commentaires ici afin d'alimenter ce qui est la substantifique moelle de "pour une littérature corse", à savoir les récits de lecture. Nul doute que l'activité de FX, aussi inépuisable qu'un milieu de terrain relayeur, y pourvoira.
    A.M

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  4. Merci, A.M. pour cet éloge avec métaphore footballistique (encore que lors des tournois de foot de Campile je jouais plutôt défenseur, ayant comme principale qualité - ainsi que mon frère - de pouvoir interposer un corps, peu habile au jeu de pied, devant des adversaires pourtant déterminés et sachant jouer, eux ! Ceci dit, nous avons tout de même, une année, gagné le tournoi (en 1988 ? je ne sais plus), 6 à 1 (!) contre la très bonne équipe de Campitello (ou de Scolca ?..., je ne sais plus : vae victis, leur nom tombera dans l'oubli... Tiens cela me fait penser que le préface par Marco Cini au "Vir Nemoris" s'appelle justement "la faible voix des vaincus")

    Bref, j'attends donc avec une grande curiosité les effets de ton message... ainsi que tes propres récits de lecture !

    Allez, quel est le livre corse que tu emporterais sur une île déserte (ou que tu choisirais pour ta bibliothèque idéale, uniquement constituée des livre que tu aimes relire ; ou que tu aimerais trouver par un hasard des plus miraculeux dans le tiroir d'une chambre d'un hôtel d'Edimbourg ou de Naples ? (Et surtout pourquoi...)

    François Renucci

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  5. Buuh ! Il y a trop de questions d'un coup au FX.

    Pour mon roman et pour Pian' d'Avretu je vous tiendrai au courant. Promis.

    Sinon pour la langue française je crois simplement qu'à force d'être sollicité pour des textes en français par différentes revues ça m'a donné l'idée d'écrire quelque chose de plus volumineux, et puis c'est une phase, comme ça, histoire d'aller voir aussi ailleurs si je peux y être.

    Bon, en fait c'est parce que j'ai besoin de blé.

    Je blague. (quoique)

    MB

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  6. Sinon pour le commentaire qui me gonfle, tu remarqueras ma zénitude. Car je me suis bien gardé d'en faire tout un plat (qu'il n'y a pas à faire). Ma non intervention sur le forum a justement pour but de laisser la discussion se dérouler. Même si l'on peut se dire qu'avec internet les auteurs eux-mêmes ont accès aux commentaires les concernant. Et puis j'y peux rien s'il y a des passerelles d'un site à l'autre, moi.

    Non, ce que j'en dis c'est que les auteurs écrivent, puis les lecteurs lisent les auteurs et écrivent sur eux, puis les auteurs lisent et écrivent parfois aussi sur les commentaires des lecteurs qui...

    Bon, j'aurais mieux fait de rester dans le stupre ce soir...

    Non, j'aimerais plutôt lire : "je pense qu'untel est malsain ou pervers ou à psychanaliser pour telle ou telle raison et page que j'ai lue" plutôt que des jugements sur les personnes balancées sans arguments sur le net.

    Mais sinon franchement je m'en fous, c'était pour parler.

    J'ai déjà expliqué que j'avais accepté des critiques assez assassines par le passé, mais c'était des critiques littéraires.

    Mais il m'est aussi arrivé (inutile d'en parler sur le forum) d'aller pourrir la gueule d'un lecteur qui balançait mon nom sans aucune raison sur le net, c'est vrai je l'avoue. Et même je le referai, parce que je pense que les noms des gens c'est pas quelques chose qu'on utilise à tort et à travers.

    Sinon, Rony, c'est un mec ou une gonzesse ?

    MB

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  7. Puttana o FX, ùn ci hè mezu di fà i currizzioni prima di publicà i riazzioni ? Aghju fattu un errori par ugni parola nanzi, è ùn riescu micca à rileghja prima d'invià i missaghji...

    Sì di nò qual'hè 'ssa parsona ch'ùn hà micca appriziatu 51 Pegasi in Aix ?

    Voddu u so nomu !!! Mmmgggrrrrffff....

    MB

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  8. Ah, cela fait longtemps que je rêve de pouvoir financer les artistes dont j'aime l'oeuvre...

    Mais non, il faudra qu'ils triment !

    Et puis la lecture est tissée d'attente : attente du texte à venir, attente de la dernière page à atteindre, attente de voir le livre revenir en nous, plus tard, attente - jamais satisfaite - de pouvoir le dire aux autres.

    Allez, comme l'écrit quelque part Stevenson, cela ne peut pas être totalement en vain...

    En tout cas, j'ai trouvé "Pas une lumière" d'une écriture très maîtrisée, implacable et en même temps comme écrit avec une bienveillance calme qui lui donne une épaisseur que je trouve moins dans "Natio Borgo Selvaggio". Peut-être est-ce l'aspect anachronique (c'est mon sentiment) d'un suicidé au XVIIIème siècle ?

    FR

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  9. Oui,

    d'accord avec le fait de faire attention avec les noms et sur l'aspect parfois très violent, même sans volonté maligne, des propos en général et sur Internet en particulier.

    Il y a tellement de choses plus intéressantes à faire que s'invectiver sans raison profonde !

    Je pense à ton article (sur ton blog) sur "Méridien de sang" de Mac Carthy ; je n'ai lu qu'"Un enfant de dieu" et "L'obscurité du dehors" qui m'ont profondément marqués (je revois une scène de massacre dans "L'obscurité...", une serpe... ; et dès que j'aurai un peu de temps, je lirai enfin "Méridien de sang" que tu m'as vraiment donné envie de lire (il est chez moi, à Campile ! J'irai le chercher le 15 avril prochain avant de monter à Corte !)

    FR

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  10. Micca nomi ! Micca nomi !

    Solu l'idee, l'opinioni, i punti di vista !

    E po ancu eiu facciu sbaglii tamanti è ùn possu micca currege li ! (Ùn ci capiscu un acca à issi urdinatori... : cio chì mi piace sò i testi, e parolle ed ancu i sbaglii...)

    FR

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