lundi 23 février 2009

"Une nouvelle littérature corse ?" : rendez-vous le 12 mars à Furiani

Ce week-end, j'ai écrit quelques commentaires en réponses aux messages des visiteurs de ce blog. Puis j'ai discuté avec Pascal Génot à propos d'un prochain café littéraire à l'Amicale corse d'Aix (certainement autour du documentaire de Jacques Tati, "Forza Bastia" (1978)). Puis j'ai discuté par mail sur la liste de diffusion "cuurdinazione corsa" à propos du prochain café littéraire du 12 mars 2009, à Furiani.

Tout cela pour dire que je n'ai pas encore pu écrire le billet que je prévoyais, concernant le fameux numéro unique de "A Cispra" (1914) et sa très bienvenue réédition. Cela viendra à son heure !

Voici le message présentant les deux heures du café littéraire du 12 mars, intitulé : "Une nouvelle littérature corse ?" Il a été communiqué sur la liste de diffusion de "cuurdinazione corsa" et je vous raconterai plus tard les deux réponses virulentes et très intéressantes qu'il m'a valu, comme je l'évoquais ci-dessus.

Je l'offre ici à votre sagacité, en espérant peut-être vous rencontrer ce soir-là ? Il faut savoir que le soir du 12 mars vous pourrez voir la pièce de théâtre tirée du roman de Marcu Biancarelli, "51 Pegasi, astru virtuali". Le comédien, Christian Ruspini, y est magnifique (point de vue personnel, partagé par bien d'autres) pour un monologue à la fois éprouvant, comique et profond. Mais il faut aussi savoir que cette soirée est inscrite dans la programmation des Rencontres culturelles di a pieve d'Ortu :

Bonsoir à tous !
>
> Voici un essai de présentation de la façon dont nous pourrons
> imaginer le café littéraire du 12 mars prochain. Faisons-nous part de
> nos éventuelles questions ou réflexions.
> Bien à vous tous,
>
> François Renucci
> 04 42 27 69 94
> 06 88 80 62 83
> ----------------
>
> 1ère heure :
>
> - Dialogue introductif avec Ghjacumu Thiers sur une très brève
> histoire de la
> littérature corse ("l'ancienne") : exprimée en toscan, en corse et en
> français (incluant le riacquistu des années 70/80).
>
> - A partir de là, nous pouvons réfléchir à ce que serait une
> "nouvelle" littérature corse, ce que nous en attendons en
> interrogeant les différents invités : Comiti et Santini en tant
> qu'auteurs ; mais aussi Comiti en tant que professeur et Santini en
> tant qu'éditeur (car il l'est bien avec les éditions A fior di
> carta ; nous nous demandions si nous pouvions inviter un éditeur mais
> nous l'avons déjà ! et Thiers aussi dans une certaine mesure est
> éditeur avec la revue Bonanova et le Centre Culturel Universitaire en
> cheville avec les éditions Albiana).
>
> - Puis nous pourrions écouter les avis des "jeunes" parmi les
> invités : Carole Baldini, qui va publier très prochainement un roman
> édité par le magazine Ci Simu, m'a-t-on dit et moi-même, que l'on
> peut présenter comme "simple lecteur désireux de littérature corse",
> tenant un blog sur ce sujet "Pour une littérature corse". Comment
> vivent-ils
> l'expression littéraire corse ou en Corse aujourd'hui ?
>
> 2ème heure :
>
> - Après donc la question des auteurs, des éditeurs, de l'enseignement
> nous pourrions mettre l'accent sur un élément essentiel dans
> l'existence d'une littérature : les lecteurs, dans leur diversité
> (pas seulement les lecteurs "professionnels"). Nous pourrions alors
> questionner le public : avez-vous le désir d'une "nouvelle"
> littérature corse ? qu'aimeriez-vous lire que vous ne trouvez pas
> encore dans cette littérature ? ou bien êtes-vous entièrement
> satisfait par ce qui existe déjà ? quels sont les livres de
> littérature corse que vous adorez, et que vous relisez ? voire même
> quels sont ceux qui vous tombent des mains ? ou qui ne vous touchent
> pas, vous laissent froid ? Préférez-vous d'autres arts (théâtre,
> chant, cinéma) ?
>
> - Nous pourrions ensuite aborder les "outils", déjà existants ou à
> inventer, qui permettent à cette communauté des lecteurs de faire
> vivre ainsi la littérature corse (un salon du livre corse lié à
> d'autres arts et d'autres littératures, salon qui ne se contenterait
> pas de signatures mais présenterait des performances, lectures,
> débats, conférences, impliquant les lecteurs ; etc.)
>
> Pour ma part, je défendrai le point de vue suivant :
> Je pense que nous pouvons parler d'une "nouvelle" littérature corse
> dans plusieurs sens :
> - aujourd'hui, la littérature corse assume toute la réalité et aborde
> des sujets qui pouvaient être tabous (violence, sexualité, etc.)
> - elle assume maintenant toutes ses expressions linguistiques : pas
> uniquement en langue corse, mais en langue française, en italien,
> voire en latin et dans d'autres langues peut-être (cette idée peut
> paraître évidente mais elle heurte nos habitudes de concevoir qu'une
> littérature est l'illustration d'une langue et d'une seule ou bien
> qu'elle doit
> être représentative d'une identité, nationale ou régionale)
> - elle assume sa participation (peut-être virtuelle encore) dans le
> concert des expressions littéraires mondiales (nos auteurs ne se
> nourrissent pas seulement de livres et de réalités corses, ni même
> seulement française, mais méditerranéennes, européennes, mondiales ;
> Marcu Biancarelli s'inspire de Dostoïevski et de Cormac Mac Carthy ;
> Jérôme Ferrari et Paulu-Michele Filippi font référence aux poètes
> arabes ou persans, Hallaj et Khayam ; etc.)
> - la littérature corse peut aujourd'hui assumer de jouer pleinement
> son rôle dans la vie de l'imaginaire corse
>

10 commentaires:

  1. On se demande bien quelle virulence ça a pu inspirer ???
    C'est plutôt bien à mon avis et ouvert à toutes les perspectives. En quoi quelque chose là dedans pourrait choquer ou provoquer l'indignation ? Mais tu vas nous en dire plus...

    Cavaglieri di Mirvella

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  2. La virulence en question a été celle d'éditeurs (Anima Corsa et Clémentine) mécontents de se voir "oubliés" dans la programmation au profit d'une "minorité" (éditions Albiana et Université de Corse) sans cesse invitée.
    Nous avons pu entamer un dialogue intéressant. J'y reviendrai.
    Je me doute bien que le monde du livre corse est régi par les mêmes lois humaines que n'importe quel autre. Ceci dit, ça a été une occasion pour évoquer des "Etats généraux de l'édition corse".
    A suivre.

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  3. Je crois que vous rêvez complètement, cher Cavaglieri di Mirvella. La liste de diffusion de cette manifestation est une liste à diffusion restreinte. Par exemple, la revue littéraire cap-corsine Terres de femmes (qui compte pas moins d'un demi-million de lecteurs uniques par an) n'a pas été contactée. Elle aurait d'ailleurs répondu non-présente, car elle préparera le même jour une Babel poétique qui se tiendra à Boulogne et Dunkerque (une manifestation organisée par Robert Guillain, le père du Prix des Découvreurs) où la poésie corse sera présente parmi les autres littératures, tout comme elle le sera, le mois suivant, à Pistoia. La littérature et la poésie corse, ce sont des chapelles où l'on ne parle pas la même langue (dans le meilleur des cas), ou bien où l'on ne se parle pas.
    Cù amicizia da Capicorsu,
    Anghjula Paoli/Terres de femmes

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  4. Angèle,
    je vois deux critiques dans vos propos :

    1. Le café littéraire de Furiani n'a pas contacté tous les acteurs importants du monde littéraire corse (et notamment votre revue littéraire).

    2. La littérature corse dont nous discuterons lors de café serait une "chapelle" où manquent un langage commun et un désir partagé de vraiment se parler ; ce serait aussi un monde clos tournant le dos aux autres littératures et peut-être à la littérature elle-même.

    Voilà deux critiques assez radicales mais intéressantes, et qui plus est proposées amicalement.

    Oui, je n'ai pas contacté tous les acteurs du monde littéraire corse. Etait-ce possible ? Je pense que viendront toutes les personnes intéressées et en mesure de se déplacer. Je suis bien désolé pour toutes les personnes que je n'ai pas contactées, il ne faut pas voir là une volonté maligne d'occultation ni un manque de respect.

    Oui, la proposition de réflexion de ce café littéraire porte sur la littérature corse comme objet en soi. Cependant, il me semble difficile de préjuger de la teneur des discussions : les participants s'autoriseront certainement de parler "littérature" en général, d'évoquer toute expression littéraire produite dans le monde, d'associer les productions littéraires avec des enjeux et des ambitions artistiques qui traversent toutes les littératures de notre planète.

    Je suis très heureux d'apprendre que le site de "Terres de femmes" compte 500 000 lecteurs uniques par an et s'associe à des manifestations d'envergure : cela permet de faire connaître une petite littérature au même titre que n'importe quelle autre.

    Mais encore une fois je ne vois pas en quoi ce travail au combien précieux est si éloigné des pistes que nous allons évoquer lors du café littéraire de Furiani.

    Par nature, j'aurais plutôt tendance à les associer !

    Merci encore, Angèle, de relancer ainsi la discussion.

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  5. Cher François-Xavier,

    Je n'étais pourtant pas très loin, puisque je suis au nombre des 12 membres abonnés heureux et fidèles de "Pour une littérature corse". En revanche, je peux vous dire qu'aucun lecteur corse (hors Norbert Paganelli) ne se manifeste chez moi. J'exagère un peu : certains viennent, mais dans l'ombre et en catimini... Rien de surprenant à cela, il n'y pas de point de vente de poésie en Corse et la poésie ne fait pas vendre, dit-on à tort (le sujet a d'ailleurs été abordé lors d'un débat organisé par Entrelignes à Porto Vecchio en janvier. Une rencontre exemplaire d'ailleurs... Un bravo en passant à Jean-François Agostini). Il y a pourtant quelques éditeurs de poésie en Corse ? Oui, mais leurs ouvrages ne sont pas diffusés. Par exemple, au moment des fêtes de Noël, je n'ai vu aucun ouvrage des éditions A Fior di Carta chez les trois libraires les plus connus de Bastia. Lors de la manifestation de Furiani, pourriez-vous avoir l'audace de demander à Jacques Fusina pourquoi il n'est pas présent sur le stand corse du Salon du Livre 2009 ? Il est pourtant le plus reconnu des chantres de la poésie corse. Je pourrais multiplier les questions de ce type. Mais cela ferait mauvais genre...

    Cù tanta stima,
    Anghjula

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  6. Chère Anghjula,

    ah ! si la question est celle de la poésie, de sa diffusion, de son absence, je partirai bien volontiers avec vous du constat qu'elle n'a guère de place quand elle n'est pas dans le circuit de la chanson ou de l'enseignement.

    J'ai expérimenté aussi l'absence des livres de A Fior di Carta.

    Je crois qu'il faudrait accepter cette situation : les choses ne peuvent évoluer que petit à petit (on peut bien sûr se donner aussi le plaisir d'un coup d'éclat médiatique, qui ne sera pas forcément inutile).

    Mais bon, il me semble qu'il y a bien des modalités d'accès aux textes littéraires, aux oeuvres d'art...
    A nous de multiplier ces accès, de varier les points de vue.
    Il n'y pas qu'une poésie, qu'une narration, qu'une dramaturgie ; il n'y a pas que livre papier, que les blogs et les sites Internet ; il n'y pas qu'une façon de lire et toutes les façons de lire ne débouchent pas forcément sur l'envie de parler, de commenter.

    Nous lisons pourtant encore des textes écrits voici plus de deux mille ans, dans des langues que nous parlons plus, et nous les lisons avec un point de vue forcément très différent de celui de leurs auteurs (malgré les incendies de bibliothèques, les mémoires orales qui meurent et toutes les censures). Alors le Salon du Livre 2009 viendra lui aussi prendre sa place parmi les filtres qui essaient tant bien que mal de ne pas laisser trop de choses disparaître ; au même titre que les blogueurs que nous sommes !

    Merci pour ces questions, et qu'importe leur supposé "mauvais genre" ; je les relaierai au café littéraire de Furiani.

    Amicalement,
    François

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  7. Bonsoir François, il y a quelque temps je vous ai dit que vous étiez "bien jeune" et vous vous êtes rebiffé...Ce que je disais aussi, au sujet de "l'écriture" ,puisque visiblement la poésie et la litterature ne se conjuguent pas au même temps s'avère, hélas, exact! Chacun pour soi! Il est des raisons que raison ignore.
    Pourquoi ne m'avez vous pas invitée à Furiani???
    Je plaisante,je lirai ce que vous nous direz de cette "épopée", je pense que vous nous tiendrez au courant de l'expérience corse.
    Je vais souvent sur le site d'Angèle Paoli, mais je n'avais jamais eu le plaisir de la lire sur papier,c'est chose faite.J'ai trouvé "Manfarinu" à Marseille,au salon du livre corse. Alain Piazzola ayant dans ses bagages quelques publications de "Fior di Carta". J'ai aimé le font et la forme. Petit aperçu certe mais aperçu agréable et il est dommage que la diffusion soit limitée.
    J'ai rencontré aussi des gens tous simples venus avec leurs bouquins sous le bras pour les faire connaître. Ils sont Corses,ils écrivent,pour leur île, par leur île, des histoires superbes pleines de poésie,d'amour,de fierté,de nostalgie,d'espoirs. Certains ne retournent en Corse que peu de temps mais ils ont l'Ile chevillée au corps et ils en parlent les sanglots dans la voix.Ils ne se demandent pas si leur "litterature" est corse où pas ils écrivent par amour c'est tout! Peu importe la langue, ils sont corses et le disent tout au long de leurs lignes, ils ne prétendent à aucun titre: ni poêtes, ni écrivains,auteurs c'est tout.
    Je lis à haute voix les poèmes du docteur Antoine Desideri qui raconte "sa Corse" en vers. "Mélodies et Facinations" méritent d'être découvertes,pour étudier notre histoire comme un poème...
    Voilà bona sera à tutti

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  8. Noëlle,
    merci pour le commentaire et toutes ces informations.

    Non, je ne vous ai pas invité au café littéraire de Furiani car il est maintenant clair pour tout le monde que je ne désire absolument pas rencontrer de nouvelles personnes !...

    Oui, vous avez raison, l'écriture et la littérature sont présentes dans bien des endroits, sans forcément faire de grands discours sur ce qu'elles devraient être, etc. etc.

    Il faut donc, grâce à vous, que j'aille voir :
    - "Manfarinu" d'Angèle Paoli
    - "Mélodies et fascinations" d'Antoine Desideri (mais quelle est la maison d'édition ? comment le trouver ?) : étudie l'histoire comme un poème, cela me paraît un biais intéressant.

    Et puis nous verrons si nos lectures singulières de ces deux ouvrages se rejoignent, se recoupent, se contredisent !

    Par contre, je n'ai rien contre le fait d'être qualifié de "jeune" ! Il me semble simplement qu'on peut espèrer atteindre une sagesse et une prudence qui n'empêchent pas de conserver élan et enthousiasme !

    Hauts les coeurs !

    Internet ne peut remplacer les bienfaits d'une "institution littéraire" efficace qui diffuse correctement les livres corses mais tout de même, c'est un outil extraordinaire pour tous ces ouvrages qui ne circulent pas physiquement. Profitons-en. Si vous voulez proposer un "récit de lecture" pour ce blog (ou pour un autre d'ailleurs !), n'hésitez pas.

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  9. Si ce livre,humblement,raconte des histoire,
    Qui ont, durant des siècles,habité les mémoires,
    Celles que d'autres livres enseignent en vérité,
    N'ont été qu'effleurées pour venir révéler
    Les heures tourmentées par de vaines espérances
    D'un peuple inassouvi de jours d'indépendance!

    Un enfant qui m'est cher, un matin,vint me dire,
    En éclairant de joie,son radieux sourire:
    "Raconte-moi la Corse"!Car je veux savoir,
    Comment dès sa naissance du chaos si noir,
    Elle a pu réussir à devenir si belle,
    Puis reconnue de tous,splendeur universelle!
    Dis-moi tout des légendes et des réalités,
    Même si des écrits,pour des commodités,
    N'ont reflété parfois,que les lueurs des songes,
    Pris pour des vérités qui n'étaient que des mensonges!

    Voilà les premières lignes de l'Avant-Propos du Docteur Antoine DESIDERI,pour son livre "CORSE Mélodies et Facinations au éditions "Presse du Midi".Je pense qu'à Aix on doit le trouver en librairie.
    Je lis ce livre à petites doses, revenant sur ce que j'ai déjà lu; puisque vous êtes dans la "litterature" je serais heureuse de savoir ce que vous pensez de ces alexandrins, pour ma part je les trouve "délicieusement" désuets. Mais ils traduisent l'amour d'un homme pour l'histoire trés mouvementées de sa terre et j'aime leur douceur pour la narration de faits sans douceur en eux mêmes.
    De légendes en Histoire l'auteur nous appèle à réfléchir à la Corse d'hier et celle de demain qui est à construire sur les traces profondes d'un aujourd'hui tourmenté à l'image de son passé.
    Vu mon grand âge...j'ai pendant dix ans fait la lecture à des enfants de CP et de CE1,grâce à l'association "Lire et faire lire",j'ai eu beaucoup de mal à capter l'attention des enfants des premiers ateliers, parce les séances de lecture se passaient dans la bibliothèque,chacun allait choisir son livre...alors j'ai laissé choisir et j'ai constaté que l'histoire la vraie, la grande, interressait les petits au plus haut point...hélas ce n'était pas ce que l'on me demandait de lire! J'ai pourtant partagé avec ces enfants des moments fabulaux parce que j'ai essayé de me mettre à leur hauteur tout en leur faisant gravir des marches vers un apprentissage difficile celui de la compréhension d'un texte.Ce que j'ai pu ainsi constater c'est que ceux que l'on "disait les moins doués" avaient une approche très pointue des textes lus,c'est eux qui m'ont souvent mise en difficulté par des questions aux quelles je ne pouvais faire qu'une réponse évasive étant donné leur âge et la réserve à laquelle j'étais tenue.La litterature de demain doit être faite pour les lecteurs de demain...
    Bonsoir François et comme vous le dites si bien:(slogan de l'aumonier de mon enfance)"Haut les coeurs"

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  10. Noëlle,
    puisque vous me voyez comme une sorte de prêtre "dans la littérature", je vais jouer le jeu !

    Merci tout d'abord de donner à lire ainsi le texte de Desideri ; pas de vie littéraire sans les oeuvres ; donc les oeuvres, les oeuvres, les oeuvres.

    Il faudrait maintenant que je regarde l'ensemble du livre. Ce que j'en lis dans votre commentaire me semble personnellement plus que désuet : je veux dire que de tels vers ne m'attirent pas du tout. Surtout ne voyez pas d'attaque dans mes propos mais je crois, avec vous, que les auteurs et les lecteurs doivent accepter les critiques positives aussi bien que les négatives (tout en gardant à l'esprit que chacune de ces critiques peut se tromper et passer à côté de l'essentiel ; ainsi de Gide refusant de publier la "Reherche du temps perdu" de Proust chez Gallimard).

    Donc, à la lecture de ces quelques vers, leur forme me paraît assez plate et même à la limite du compréhensible au début. Quant au fond du sujet - l'Histoire de la Corse - il me semble être pris dans un point de vue assez convenu : la Corse, belle et jamais comprise, légendes et vérités.

    Toutefois, comme vous, je note que le travail de M. Desideri se veut "humble", sincère. Je trouve très significatif que de nombreux Corses puissent user de la poésie rimée, presque comme un deuxième langage naturel, pour évoquer, sans cesse, avec un grand amour, leur passion pour leur île. Donc, à ce stade de ma lecture, je ne suis pas emballé par ce texte. (Et encore une fois, je ne dis pas cela pour blesser quiconque gratuitement, je donne simplement et sincèrement mon avis personnel de lecteur, qui n'est pas la vérité absolue, heureusement !)

    Concernant le plaisir de la lecture à haute voix, avec les enfants, je suis d'accord avec le fait que seules les histoires qui présentent des enjeux existentiels forts les attirent et captent leur attention. Je pense aussi aux récits mythologiques dont la charge symbolique et humaine est très vite reconnue par les enfants.

    Voilà, j'espère ne pas vous avoir perturbée avec cette réponse !

    (Vous savez je continue à discuter avec plaisir avec des personnes qui m'ont fait des critiques sur ce que j'avais pu écrire ! Elles devaient avoir en partie raison, même si mon ego naturellement surdimensionné d'auteur reste persuadé de la valeur intrinsèque de telle ou telle de mes "productions" !)

    A bientôt.

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