1.
Voir dans la graine l'arbre... Difficile, l'exercice, non ?
Quel texte est l'annonce d'une oeuvre ?
Ainsi qui verra l'arbre du "Petit Prince" dans les lignes suivantes (orthographe originale respectée) qu'on trouve pourtant page 3 d'un volume de La Pléiade? :
Je naquit dans une grande usine de chapeaux. Pendant plusieurs jours, je subis toutes sortes de supplices : on me découpait, on me tendait, on me vernissait. Enfin un soir je fus envoyé avec mes frères chez le plus grand chapelier de Paris.
2.
La littérature corse (comme tout autre) a donc besoin de notre regard bienveillant, de nos encouragements et de nos paris sur l'avenir.
Apprendre que deux jeunes filles de treize ans à peine ont participé au premier concours de nouvelles policières en langue corse, organisé par l'association Corsicapolar, et voir leurs textes publiés dans le recueil "Mediterraneri", édité par Ancre Latine, c'est un grand plaisir, et un pari sur l'avenir.
Alors, attention, je n'ai pas encore lu l'ensemble du recueil (qui comporte 11 nouvelles écrites par 10 auteurs différents, de tous âges : Lucia Arrio, Antone Vingliucoti, Batti Albertini, Petru-Santu Menozzi, Antone Natale Nicolai, Diana Saliceti, Arius Pietri, Guy Benigni, Stefanu Pergola et Lea Olipe) ; je n'ai lu que
...la première nouvelle, touchante (de Lucia Arrio, qui est à bonne école avec son père Jean-Pierre !) - "A spada", ou comment l'écriture enfantine fait fi de l'Histoire pour rendre à Paoli ce qui appartient à Paoli, et signifier qu'un trésor invisible est préférable à un objet exposé sans rime ni raison ; j'aime beaucoup le rire final de la nouvelle, vraiment typique des rédactions que les enfants écrivent au collège, j'ai un souvenir comme cela, c'était au Fesch et la professeur de français - jeune femme rousse magnifique - nous faisait écrire de ces rédactions, sujet libre - mes préférés - ou imposé, et c'était un plaisir infini que d'imaginer... :
"Nimu ùn saparà mai mai chì u ladru sò eiu ! Ah ah ah ah ah !"
...une des nouvelles de Batti Albertini, "Esiliu", qui m'a attiré par son imaginaire très contemporain, qui prend à bras le corps la réalité des clans criminels qui ont la main sur les bars à Bastia pour raconter le destin d'un Corse exilé à Cuba pour cause d'ennuis rencontrés en Corse. Aller-retour entre deux îles pour accéder à une scène finale qui m'a un peu déçu, que j'ai trouvée convenue, je voulais m'attendre à autre chose, quelque chose de plus surprenant... :
A Corsica ùn era più quella ch'ellu avia cunnisciutu, a Corsica ùn era più a so Terra...
...Finir de nouveau à Cuba, par exemple et gommer la Corse, réellement totalement, puisque cette île-là pouvait effacer des vies innocentes sans ciller... Mais je m'égare, je m'égare.
Il me reste à lire les 9 autres nouvelles du recueil. Et vous, qu'avez-vous pensé de ce recueil ?
3.
Et voici l'appel à écriture du prochain concours de Nouvelles policières en langue corse ! Il faut se dépêcher, le texte est à envoyer avant le 30 juin 2010 ! A la demande de Francesca Graziani qui travaille à la CTC, je relaie ici (comme la dernière fois) cet appel lancé par l'association Corsicapolar et la CTC car comme nous le disions plus haut : nous avons besoin du maximum de textes pour qu'ensuite les lecteurs fassent leur choix, choient et chérissent les livres élus, lus et relus, et les transforment en... littérature !
CORSICAPOLAR
CUNCORSU DI NUVELLE PULIZZERE
IN LINGUA CORSA
In u 2009, Corsicapolar avia lanciatu pè a prima volta un cuncorsu di nuvelle pulizzere in lingua corsa. Stu cuncorsu hà interessatu decine di persone, chì ci anu participatu.
Ci hà ralligratu a participazione di scrivani giovani giovani, cum’è e duie laureate di a categuria «menu di 18 anni » chì avianu 12 anni.
Dece nuvelle sò state scelte pè a publicazione di una racolta, isciuta in 1000 esemplarii, cù u titulu di « Mediterraneri ». Hè sparta ‘ssa racolta in i stabulimenti sculari, à l’Università di Corsica, in e Bibbiuteche di Corsica è à parechji associ corsi in cuntinente, ecc.
Vistu u successu di a prima prova, Corsicapolar, cù u sustegnu di u serviziu di a lingua corsa di a Cullittività Tarrituriale di Corsica, apre stu cuncorsu dinù pè u 2010, in u quadru di u 4u Festivale di u polar chì si farà i 9, 10 è 11 di Lugliu 2010, Piazza Foch, in Aiacciu.
- Hè apertu à duie categurie di participanti (« menu di 18 anni » è « 18 anni è più ».
- U premiu pè ogni categuria hè di 300 €.
U scopu hè di fà sbuccià una nova generazione di scrivani in lingua nustrale è d’incuragisce a lettura in corsu.
Corsicapolar v’invita à esse di sta nova avventura literaria inviendu a vostra nuvella pulizzera chì s’arrimbarà à u tema : « U Mediterraniu spaziu di tragedia è di cumedia ».
U testu, stampittatu, cunterà à u più 5 à 8 pagine.
L’urganizatori volenu fà vede cusì quant’ella hè a Corsica terra di creazione literaria, in particulare nera è pulizzera. Credenu chì ‘ssu generu si cunface bè cù a lingua corsa. Hè chì si ghjova di a lingua parlata è permette cusì di francà u passu da l’uralità à a scrittura..
U cuncorsu sarà chjosu u 30 di ghjugnu 2010.
E scrizzione è e pruposte di nuvelle sò da invià :
Sia per mail à :
jean_pierre.orsi@aliceadsl.fr
Sia per posta à :
Corsicapolar
Hameau de Castagna
20138 Coti-Chjavari
4.
Une dernière info, pour la route. J'ai beaucoup ri à la lecture d'une interview de moi-même par Norbert Paganelli, j'y réclame des questions auxquelles je ne réponds pas : mais comment a-t-il fait pour si bien me comprendre ?!
Voir ici (il faut dérouler un peu).
Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
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Bravo Monsieur Renucci pour votre sens de l'humour et pardonnez-moi de vous avoir un peu, un tout petit peu égratigner mais on ne peut se moquer que des gens que l'on apprécie. cette déclaration repentance va naturellement à tous ceux et toutes celles qui sont un tant soit visés dans cet abominable papier digne d'un potache que je regrette, bien entendu, de ne plus être...
RépondreSupprimerJe sais maintenant ce qui m'attend: ou le silence pernicieux ou la volée de traits....de plume naturellement.
Encore un fois merci à vous tous pour votre bonne humeur , il n'y a rien de plus sinistre que de se prendre trop au sérieux.
Anonymement
N.P
A ringraziavvi o FXR!!
RépondreSupprimerok que oui il vous a comprit, résumé et il a un grand mérite, faire beaucoup de lignes sur beaucoup de vent. Du reste, vous n'êtes pas seul dans ce texte et tous ceux qui s'y retrouvent pour leur malheur sont croqués pour notre bonheur...
RépondreSupprimerCe Paganelli on va lui faire sa fête très bientôt à Mirvella, ça vous pouvez m'en croire ! (ça se dit ça, vous pouvez m'en coire ?)
RépondreSupprimerCavaglieri di Mirvella
Allegratu,
RépondreSupprimerje ne me trouve pas si malheureux que ça d'avoir été ainsi "croque" par Norbert Paganelli...
Par contre, je suis très curieux que vous développiez un peu votre point de vue : qu'est-ce qui est "beaucoup de vent" ? Ce qui s'écrit sur ce blog ? Sur d'autres blogs et sites ? Pourquoi pensez-vous cela ? Voilà des questions passionnantes, je suis sûr que les réponses le seront aussi.
A très bientôt j'espère.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe crois avoir saisi ce que Allegratu veut dire :
qui sème des questions ne récolte qu'un vent vierge de critiques (omerta oblige). Ceci ne s'adresse pas à l'admirable Mlle Calinade que j'apprécie à l'or de ses mots.
Malko Nimu
Malko Nimu,
RépondreSupprimeril me semble qu'il est possible de combiner une grande bienveillance pour tout ce qui s'écrit et se publie et des critiques qui peuvent être négatives. Il ne s'agit pas de faire une fixation sur cette question de la critique négative : l'important pour moi est la sensibilité complexe des lecteurs (mélange toujours variable et mouvant d'enthousiasme, de déplaisir et d'indifférence).
Donc, je ne comprends toujours pas précisément ce qu'a voulu dire Allegratu, malgré votre exégèse. Et j'aimerais que le dialogue se poursuive. (Plusieurs fois, j'ai remarqué que certains "malentendus" disparaissaient dès que la bonne volonté prenait le dessus sur le désir des bons mots).
J'aime beaucoup ce : "nimu ùn saparà mai chì u ladru socu eu !" ça ouvre pour de bon l'imagination, et ça fait penser aux BD d'eroic-fantasy de l'enfance, avec des méchants comme dans Batman, qui étaient vraiment un régal de ces premières lectures.
RépondreSupprimerAurais-je le droit d'utiliser cette phrase et de broder autour dans une sorte de parodie du genre ?
MB
MB,
RépondreSupprimerci vole à dumandà à l'autore : Lucia Arrio (serà pussibule di mandà issa dumanda via Jean-Pierre Arrio, o Francesca, mi pare).
Parli di Batman, Superman ed altri eroi di BD : cunnosci u SPIRIT di Will Eisner ? Vive ind'è a so tomba (tuttu u mondu crede ch'ellu hè mortu quandu pruvava di arrestà u Duttore Cobra), ind'un cimiteriu di Wildwood, si chjama Denny Colt.
Eccu un ligame : http://www.soleilprod.com/album|602|INTEGRALE_T1-vol.1
Ex-monsieur ranucci ,
RépondreSupprimersi le silence est d'or le minchju lui , doit etre d'argent !
ou pas!!!!!
il ne peut y avoir de pâles ersatz ! que cesse cet infamant plagiat !!
j'ai un bon avocat , Maiiiitre Faisan de son patronyme, qui vous fera rendre gorge au besoin
à bon entendeur!!
Et souvenez vous: strada torta è cazzu dirittu!!
Le seul , l'unique, l'interstellaire , l'intergalactique ,
Mincchjudargenttu
Mincchjudargenttu,
RépondreSupprimerc'est une manie de baptiser et débaptiser sans le consentement du pauvre chrétien/mécréant que je suis !
Evidemment je ne suis pas du tout d'accord avec ce que vous dites. Je sauve la devise pseudo-paoliste, qui peut m'agréer.
Quantà Maître Faisan, je l'ai vu à l'oeuvre et ce sera un plaisir d'avoir encore affaire avec lui.
(Je signale en passant une discussion absolument PASSIONNANTE à propos du film de Audiard sur le Gazetta di Mirvella (rubrique "Critichi è cronichi literarii).
Passionnante.....passionnante ...
RépondreSupprimerje vous en laisse la paternité !
un ping pong insipide entre une bernarda ( pas de la maison de bernarda ,non !) Pazzona et un ghjiseppu castellani de bas etage .
Mincchjudargenttu
Hà a ragiò o Linguadacciaghjutemparinu è d'altronde cumpiimu u nostru scambiu.
RépondreSupprimerPiratella
Ah non, j'avais lu un peu vite et je pensais que la phrase était de toi (FX) lorsque tu étais encore élève.
RépondreSupprimerSi elle appartient à la jeune Lucia il faut lui en laisser la pleine possession et surtout la laisser suivre son inspiration !
Donc bien sûr je retire cette idée de rebondir sur une "entrée" que je trouve géniale, et je vais au contraire déguster ces textes que j'ai reçu il y a peu et que je n'ai pas encore lus.
MB