Voici de la poésie contemporaine qui joue un rôle dans l'imaginaire corse, donc voici de la poésie corse (suivant la définition en vigueur sur ce blog).
Il faut savoir que François Bon, l'écrivain, a créé, voici quelques années, une structure numérique nommée "Publie.net". Il s'agit d'un lieu qui donne accès à des textes numériques (poésie, essais, revues, etc.), via un paiement maximum de 5 € 50 par texte, avec une possibilité d'abonnement annuel, etc. Les textes sont choisis voire sollicités par un petit groupe de collaborateurs. Ils sont écrits par des auteurs très connus ou beaucoup moins. Ils sont inédits. Plusieurs sont pensés d'abord et exclusivement comme de "l'écriture numérique".
Bref, tout cela est passionnant pour nous, amoureux de littérature corse. Stimulant. À quand la même plate forme pour donner accès à des textes corses ? À quand le développement d'une littérature numérique corse ? Cela croise les objectifs de diffusion et de production, sollicitant des moyens nouveaux, capables de renouveler les formes littéraires et la façon de les lire ou de les appréhender.
Voir ce billet de François Bon qui présente un bilan actuel de l'aventure "Publie.net" (passionnant).
Eh bien, dans le catalogue de "Publie.net", que trouve-t-on qui travaille la matière corse ?
Une oeuvre d'Hélène Sanguinetti (voir aussi chez Angèle Paoli, pour bien d'autres références, comme toujours).
Titre : "TOI, TU NE VIEILLIS PLUS, TU REGARDES LA MONTAGNE".
C'est dédié au "San Pedrone", (le sommet de la Castagniccia), c'est écrit entre 1992 et 1993, entre Ghjucatoghju et Arles. Quelques pages et 8 photos (8 variantes photographiques du San Petrone).
Je lis et relis ce texte, que j'ai acheté et qui se trouve dans mes téléchargements, donc.
Notamment, la page 15 : le texte, dans une mise en page particulière, est accroché à une photo du sommet tronqué du San Petrone (qui m'a toujours fait penser à un volcan... vieux rêve corse du volcan, voir ici pour le prolonger) :
— Vent, voix, et abeilles
ensemble cousus,
coulantes abeilles
espèrent dans la branche d’un pin
Cette branche touche le sol,
Presque,
On peut descendre,
Sous la terre,
Qui circule en barque légère ?
Vent, voix, et abeilles,
secrets compagnons de la surface,
et de son ombre —
Tiens, cela me rappelle cette obsession de l'ancien mythologique, parmi les "vieux fonds" qui hantent l'imaginaire corse.
Je ne sais pourquoi, c'est le vers - "Cette branche touche le sol" - qui m'émeut singulièrement ; j'ai l'impression que c'est le présent du verbe "touche", cette simple et unique syllabe qui donne accès aux enfers, à un voyage.
On peut aussi écouter le texte lu (jusqu'à la page 9) par Hélène Sanguinetti elle-même : ici.
Et aussi "prévisualiser" l'intégralité du livre, et ensuite l'acheter, le lire, en parler, notamment sur ce blog ?
Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
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Iè a literatura numerica mi pare una direzzione d'avanzata à vene pè a literatura corsa. Si ferà senza dubbitu.
RépondreSupprimerHS sarà prisenti credu in una rivista cunsacrata à a puisia Corsa. Hè una bona nutizia. Dopu, in ci chi cuncerna a litaratura numèrica... hmm, ùn la socu, sarà sempri un pralungamentu di u libru tradiziunali ( un strumentu strasurdinariu )... socu capaci di caricà musica assà, ma ci hè sempri calcosa chi mi diranghja in u fattu chi l'opari ùn avissini più supportu, più corpu. mi diranghja in calchi locu di pagà pà un pdf.
RépondreSupprimerdopu - hè un affari ch'aghju rimarcatu pà a musica - l'opara senza supportu si cumporta di manera sfarenti cù a cuscenza è a mimoria (ùn asistini più ne u locu ne u mumentu di u scontru, di a cumprera) ci hè tuttu una parti chi teni à a fabbrica di suvveniri chi sparisci...
Ti ringraziu, Stefanu, pè issu messagiu !
RépondreSupprimerGhjè a rivista "Nu(e)" chì serà cunsacrata à a puesia corsa (da vede : http://revue-nue.org).
Ma ùn sò micca d'accordu : quandu pagu pè u libru numericu di Hélène Sanguinetti, possu mandà lu à qualcunu in un messagiu elettronicu, possu mette lu indè a mo chjave USB ; u supportu hè novu, iè, ma esiste (u "virtuale" hè assai cuncretu in fattu...) ; lochi è mumenti di us contru incù l'opera esistenu sempre ancu elli (mi ramentu di a ma prima uchjata nant'à issu testu di Sanguinetti, era quì, in a mo camera, in Ecchisi, nant'à u screnu di l'urdinatore).
hè strana a noscia manera di veda, cumplittamenti diffarenti.
RépondreSupprimerancu eu mi n'invengu di 'ssu libru, aghju fattu una traduzzioni (da siguità par 'ssi bloghi)...
ma t'aghju un prublema di rilazioni cù un'opara senza "corpu fisicu"
t'aghju veramenti l'imprissioni ch'iddu ci hè un rapportu direttu incù a me mimoria di l'affari, calcosa soca chi faci appellu à d'altri sensi (ed hè qui chi u libru hè una meccanica tarribuli!)
saria bè di parlà ni cù parichji, par veda un pocu com'è ugnunu si situighja par rapportu à l'oprara "virtuali"...
Ancu mi piace monda u libru chì si pò palpighjà, si pò dorme cun ellu, ind'è a notte bughja...
RépondreSupprimerMa pensu chì a nostra imaginazione, a nostra fantasia, gode ogni manera di scuntrà l'opere (ancu via un messagiu elettronicu !)
Une précision : les deux derniers textes d'Hélène (Toi, tu ne vieillis plus, tu regardes la montagne et Une pie) parus chez publie.net (Collection L'Inadvertance dirigée par François Rannou) sont des textes-voix. Des ouvrages donc à voir et à écouter, qui ne pourraient exister sans un support numérique. Dans le cas d'Hélène, la voix est ce qui constitue l'envoûtement si particulier de sa poésie, comme avait pu le découvrir Stefanu Cesari lors du Printemps des poètes 2008 en Haute-Corse.
RépondreSupprimerAutre information pour JFR : si Hélène sera bien présente dans l’anthologie de poésie corse [sic] de la Revue Nu(e) [adoubée par Stefanu Cesari, qui proposera une traduction en corse d'un de ses poèmes], une autre anthologie corse est en cours d'élaboration (toujours sous la houlette de Jean-François Agostini) chez Décharge, revue de poésie. Tout est arrivé ces jours-ci sur le bureau de Jacques Morin. Nous ne doutons pas un instant qu'y aura été talentueusement privilégié le thème choisi pour cette année par le Printemps des poètes : à savoir « Couleur Femme ».
Yves, merci pour ces précisions : nous allons donc être attentif à la sortie de "Nu(e)" et de "Décharge".
RépondreSupprimerPourquoi un (sic) pour le mot "corse" dans l'expression "anthologie de poésie corse" ?
Parce qu'Hélène est plus arlésienne que corse (question d'accent...), ... mais en réalité dit que son pays c'est d'abord "du poème" (c'est d'elle)...
RépondreSupprimerYves
Merci, Yves, pour la précision.
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