L'énigme (littéraire corse) du jour : qui est l'auteur des lignes suivantes ? (qui prouvent par ailleurs que le football est bien une source importante de littérature corse : encore plus lorsque - liés par la voix à la rhétorique presque émouvante du journaliste - deux continents comme Johnny Rep et Tino Rossi se "rencontrent" à cette occasion !). Une incroyable surprise attend la personne qui trouvera la bonne réponse !!
Le journaliste : Merci Laurent, merci Tino. Je me tourne donc tout d'abord vers cette jeune fille que vous voyez près de moi. Cette jeune fille qui est depuis une semaine le sourire, la lumière, le soleil de Bastia et de toute la Corse s'appelle Livia Sol. Elle a été élue Miss Sporting à l'unanimité moins une voix d'un jury composé exclusivement de tous les joueurs du Sporting de Bastia.
À mes côtés également, Charles Orlanducci, le valeureux capitaine des Bleus de Bastia, des Lions de Furiani. Bonjour Charles. Ce n'est pas vous, Charles, je suppose, qui avez voté pour quelqu'un d'autre que Livia Sol ?
Charles Orlanducci : Non moi, Livia, je l'ai connue toute petite au village et à l'époque déjà, elle voulait devenir mannequin, alors si ce titre de Miss Sporting peut l'aider, eh bien, je suis très content pour elle...
Tino se remet à chanter :
Marinella, ah, reste encore dans mes bras
avec toi je veux jusqu'au jour
danser cette rumba d'amour...
Laurent : Papa, ça suffit !
Le journaliste : Merci Tino !
Mais vous Livia Sol, nous vous avons vue arriver tout à l'heure aux portes du stade aux côtés de Johnny Rep dans une superbe Ferrari rouge décapotable. Johnny Rep, c'est déjà toute une période de l'histoire du football mondial qui a commencé à s'écrire, en Hollande justement, au début des années 70, il n'y a même pas dix ans. Avec l'Ajax d'Amsterdam de Johan Cruyff, de Neeskens, bien sûr, puis avec la grande équipe des Pays-Bas, finaliste malheureuse de la Coupe du Monde 74 en Allemagne et vous, Livia Sol, vous êtes donc venue ici avec lui, Johnny Rep, qui joue aujourd'hui dans les rangs du Sporting de Bastia, Johnny Rep, l'idole de millions de jeunes filles comme vous à travers le monde, qu'est-ce que vous éprouvez là tout de suite ?
Livia Sol.
Livia Sol : Eh bien, la semaine dernière, pour la soirée du concours, je suis venue avec un remplaçant et, franchement, ça n'avait rien à voir.
Le journaliste : Ah bon, Livia, dites-nous.
Livia Sol : Non non non, ce n'est pas mon genre.
Le journaliste : Livia, je ne voudrais pas insister lourdement, mais pensez aux millions de téléspectateurs qui vous regardent et vous écoutent actuellement.
Livia Sol : Oui je sais mais je ne peux pas.
Le journaliste : Merci Livia. Nous reviendrons vers vous tout à l'heure. Et alors maintenant, tous nos regards se tournent vers vous, Tino, et vers vous, Laurent. Ne bougez pas, je vous en prie, restez là où vous êtes, et permettez-moi, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, permettez-moi de vous saluer une nouvelle fois car j'ai maintenant la joie - et je dis bien la joie, et non l'honneur, car comme l'a dit je ne sais plus qui "Si l'honneur peut être immérité, la joie, elle, ne l'est jamais..." - la joie, disais-je, la joie de me trouver tout près - autrement dit dans l'ombre - d'un monument historique. D'une sorte d'institution nationale comme le Sénat, le Panthéon ou la colonne Vendôme, mais un monument qui marche et, surtout, un monument qui chante. Car c'est bien là le miracle : depuis - je dirais depuis toujours -, Tino Rossi n'a jamais cessé de chanter et d'être écouté. Lors de la Coupe du Monde de football en 1932, il chantait déjà Marilou, Marilou. En 1938, lorsque nos dirigeants s'en revinrent de Munich, satisfaits d'avoir signé des accords qui allaient contribuer à plonger le monde dans la guerre, il chantait Ô Corse, ô île d'amour. La guerre, le cauchemar de la guerre et de l'Occupation, pour lui, c'était Bonsoir, madame la lune, Tout près de toi qu'il fait bon ou bien encore La Chanson aux nuages. Le plus beau de tous les tangos du monde marqua la IVème République et de Gaulle régna de Pourquoi n'as-tu rien dit à Quand je vois passer les cigognes. Petit Papa Noël a enchanté le monde entre la guerre d'Indochine et celle d'Algérie. Parle plus bas / car on pourrait bien nous entendre survola les dernières barricades de mai 68. C'est un fait indiscutable : le temps passe, Tino reste. Saviez-vous enfin, mesdames, mesdemoiselles, messieurs que tous les disques que Tino a vendus représentent - empilés les uns sur les autres - 27 fois le mont Everest ou 50 000 fois la Tour Eiffel. Passés les uns après les autres, 70 ans d'écoute. Et la longueur totale du sillon de tous ces disques représente 18 fois le tour de la Terre ou 1 fois le trajet Terre-Lune. Mais avant de vous poser la question du jour, la question dont toute la Corse, et je pourrais dire tout la France, attend la réponse, je voudrais - si vous me le permettez Tino - vous demander tout simplement comment ça va.
Tino Rossi ouvre les bras en souriant.
Le journaliste : Pas tout de suite ! Attendez, Tino !
(AJOUT DU 22 AVRIL 2010, 09:35 : la bonne réponse ayant été donnée dans les commentaires - Noël Casale, "Forza Bastia" -, je renvoie ici au numéro de la Revue littéraire (n° 31, été 2007, éditions Léo Scheer) qui abrite la première partie de cette pièce de théâtre).
Ce blog est destiné à accueillir des points de vue (les vôtres, les miens) concernant les oeuvres corses et particulièrement la littérature corse (écrite en latin, italien, corse, français, etc.). Vous pouvez signifier des admirations aussi bien que des détestations (toujours courtoisement). Ecrivez-moi : f.renucci@free.fr Pour plus de précisions : voir l'article "Take 1" du 24 janvier 2009 !
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Umbeh? Cimino, Thiers, Zecca o Pidochju, Tempête, Tintin Pasqualini, Pierre Mari?
RépondreSupprimerBien tenté, mais ni touché, ni coulé, malgré cette salve digne d'une orgue de Staline.
RépondreSupprimerC'est bien du théâtre, en partie publié dans une revue littéraire.
Forza Bastia noel casale??
RépondreSupprimerJe suis bien embêté maintenant :
RépondreSupprimerAnonyme 14:53, oui, vous avez trouvé la bonne réponse, il s'agit bien de Noël Casale, auteur dramatique et comédien. Mais quelques minutes après vous, Joseph Vignoli, donnait lui aussi la bonne réponse ! C'est comme un écart de voix très faible dans une élection ! Il va falloir rejouer !
Et puis non : chacun de vous deux peut recevoir la grande surprise qui fait plaisir : vous pourrez aller écouter cette pièce de Noël Casale, à Marseille ! Je donnerai bientôt des infos plus précises.
Merci à vous.
Ben en fait j'ai répondu en même temps ici et sur facebook mais comme je n'ai pas de compte j'ai envoyé une réponse ... anonyme. Pour me départager d'avec moi même peut être avez vous une autre enigme??
RépondreSupprimerExcellent !
RépondreSupprimerMais alors... je me demande si... mais bien sûr... depuis le début tous les anonymes et tous les noms ne renvoient peut-être qu'à une seule personne !!
Et cette personne c'est... MOI !
MOI MOI MOI MOI !!!
Ah ah ah ah ah ahhh!
Anonyme/Vignoli, merci pour cette double intervention : "se départager d'avec soi-même" : voilà une bonne définition de la littérature : le lieu où l'on peut se départager d'avec soi-même...
Un autre énigme ? Ah... je ne sais pas... Mais bientôt une nouvelle question plutôt, du genre : quel est le livre corse (écrit en corse, en français, en italien, etc...) que vous avez le plus relu (même par morceaux) ; que vous continuez à prendre en main, à feuilleter, à murmurer ; auquel vous pensez régulièrement ; que vous conseillez autour de vous ; qui hante votre imaginaire ; qui vous bouscule ; qui vous paraît être un chef-d'oeuvre et que vous aimeriez voir ainsi reconnu par tous ?... Et pourquoi ?
quel dommage de vous decevoir mais je suis l'anonyme 14:53 et je ne suis pas vignoli.
RépondreSupprimerquand au livre qui m'accompagne toujours (entre autres) c'est le :
Paghjella de paulu santu Pariggi
à tantot
Anonyme 14:53 (et 23:11) (mais pas Vignoli)
RépondreSupprimer(superbe ce développement potentiellement infini du nom qui désigne l'anonyme !)
merci de votre réponse :
"Paghjella" de Paulu Santu Parigi... : je trouve cette image de la couverture de ce libre que je ne connais pas (éditions Valle Voce / Le Signet ; 1994) : http://3.bp.blogspot.com/_8zUTdokEBgE/R-qstnbM4BI/AAAAAAAAACA/xdAohf1fEtE/s1600-h/SCAN+paghjelle.+Paulu+Santu+Parigi.jpg
Allons un peu plus loin : pourquoi vous accompagne-t-il toujours ? depuis quand ? comment ? quelles pages sans cesse relues ? pourquoi ? occasion de chanter ? l'écrit support du chant ?
Encore plus loin : ce livre parmi d'autres, oui, mais lesquels ?
Et ainsi la ronde infinie...
En espérant vos réponses : transformées cela va sans dire en billets spécifiques sur ce blog, histoire d'ouvrir encore de nouveaux horizons...
Car enfin : quels textes circulent réellement dans nos consciences et nos rêves ?
Merci encore !
Heuuu!! Quellle mitraille de questions!!!!!
RépondreSupprimerpeut etre "sur le divan" conviendrait mieux que "pour une litterature corse" !!
Pourquoi "paghjella" ?
Parce que dans ce titre je retrouve "la pair" , l'eternelle dualité de l'etre. Le Ying et le Yang de l'Humain. Le bimorphisme , etheré et materiel , du corse et du citoyen du monde , de l'univers. . un echo du passé mais aussi un signal du futur.
un intemporel dilemne.
Un avia chè quindeci anni
E qualchi coppiu di mesi
ma tu ti cappiasti appressu
in cu i to cappii tesi.
tu ti pagasti capricci
eiu mi pagai e spesi
Lu et relu au hasard. sorte de roulette russe ininterrompue.
le crepuscule des corses
Don guichotte de la manche
St jonh perse
baudelaire
rocchiccioli
santucci
giovanni della grossa
divina comedia
etc...etc
je revendiquerai toujours mes tracts par le biais de ce canal:
Anonyme 14:53 (et 23:11) (mais pas Vignoli)
nulle "correction" ...ce n'était qu'une proposition,très imparfaite, pour participer : à toi de trancher o FXR
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